Une série tout bénéf’ pour le HCC !

Semaine de relâche oblige dans le canton, le Café du Commerce des Planchettes est fermé. Du coup Fernand et son comparse ont pris également quelques vacances pour aller parfaire leur Bärndtusch. Pas sûr cependant qu’ils seront prêts pour commenter la suite des aventures du HCC en demi-finale (tant mieux diront certains citadins qui comptent bien voir le HCC se faire éliminer après la leçon 4).

S’il est un homme qui devait être plus heureux que les 4’800 Chaux-de-Fonniers (les 1’000 Jurassiens quant à eux tiraient la gueule), c’est bien le président Mejier. Pensez-vous, cent mille boules dans les caisses et la perspective de jouer encore au moins 2 matchs à domicile, il y a de quoi saliver. Car c’est un homme qui sait compter notre président et qui n’a pas le tiroir-caisse facile. Ceux qui voulaient des augmentations les saisons dernières ont dû aller chercher de l’embauche dans un autre club. Il aura même réussi l’exploit de faire payer les deux caisses de bière que le président ajoulot Hauert voulait offrir hier soir à son équipe. Pas sûr du coup que les deux hommes poseront encore ensemble pour les feuilles de choux locales. S’est-il dit qu’après tout, si les Ajoulots voulaient de la bière gratuite, ils n’avaient qu’à lécher la surface du Voyeboeuf ou sucer le pull à Desmarais après le passage de quelques trublions chaux-de-fonniers ?

Les pestiférés vous saluent bien

Traités par tous les gérants d’estrade comme des moins que rien depuis le début de la saison et encore plus après les matchs 4 et 5, les hommes forts des Mélèzes se sont réveillés pour retourner une situation rendue difficile par un fond de jeu quasi inexistant, un power-play digne de piccolos, et par la faute d’un entraîneur qui multiplie les changements dans l’alignement et qui est incapable de se remettre en question.

En crucifiant Mischler après 54 secondes en prolongation, Benoit Mondou a fait oublier les errements d’une saison ternie par les blessures à répétition et une préparation estivale douteuse. Le public aura aussi oublié que Marco Charpentier n’est pas un défenseur dans l’âme et que Michael Neininger est plus finisseur que constructeur.
C’est bien ce dernier qui aura remotivé les troupes à l’entame du dernier tiers, alors que le HCC était à 20 minutes de se faire éjecter et de provoquer une révolution de palais. Le public chaux-de-fonnier n’est pas dupe, les discours sur la LNA, cela fait plutôt sourire dans les travées, mais sûrement pas une élimination contre le voisin ajoulot, 8ème de la saison de préparation, et quand bien même ce voisin a retrouvé une âme après le changement d’entraîneur.
Que dire alors de Gary Sheehan, que certains voulaient crucifier sur la place Espacité et qui se fait rappeler par les mêmes à la fin de la série ? Les rocades opérées dans son alignement à l’entame du 3ème tiers ont porté leurs fruits. Du coup, pourquoi s’engager dans une autocritique, hein dis-moi ?

Mais c’est pour mieux préparer les demi-finales mon enfant

Alors que les Bernois ont permis aux Bâlois de préparer le Morgenstreich en les éliminant en 4 manches à rien, ceux-ci se sont volontairement imposés une grosse semaine de coupure. Face à un HCC en mode play-off, les Bernois arriveront-ils à remettre les gaz pour éviter à leur première triplette de devoir multiplier les exploits pour passer le cap ?
De plus, les Abeilles ont pu butiner sans se faire trop martyriser par les vouivres, moins agressives depuis le remplacement de Paul Adet, lequel avait envoyé Nando Wütrich se battre sur la glace, pour son seul shift du match. Foin de tout cela avec Vincent Léchenne aux commandes, même si James Desmarais reste un joueur imbuvable, il aura retrouvé toutes ses qualités pour redevenir à 3 reprises le game-winning player durant le quart de finale.

Deux c’est assez, trois c’est trop ?

En se faisant éliminés pour la 3ème saison consécutive au 7ème match des quarts de finale, les Jurassiens doivent avaler une nouvelle couleuvre, et ce d’autant plus qu’ils n’auront pas l’excuse que le HCC ait fait appel à un joueur confirmé de LNA, du type Salmelainen, pour renverser une série qu’ils menaient. Même s’ils peuvent compter sur une 2ème ligne qui a donné le tournis aux défenseurs chaux-de-fonniers, les Ajoulots n’avaient pas assez de profondeur de banc pour tenir la distance.
A voir maintenant quelle sera la ligne de conduite des dirigeants jurassiens pour remplacer ne serait-ce que Marco Pedretti alors que certains leaders n’ont pas encore été ressignés (Tschuor, Vauclair, Tuffet).
Pour conclure et comme dirait Fernand à son acolyte : «tu vois mon gars, malgré tout c’que t’as dit, hé ben nos gars y z’ont joué comme des dieux et y z’ont niqué les Adjoulot. Y z’irons loin moi j’te dis.»
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

HC La Chaux-de-Fonds – HC Ajoie 3-2 ap (1-2 0-0 1-0)

Mélèzes, 5’800 spectateurs (guichets fermés, meilleure affluence de la saison).
Arbitres : MM. Massy, Stricker, Brunner et Espinoza.
Buts : 9e (8’21 ») Pedretti (Hauert) 0-1. 10e (9’05 ») Mondou (Neininger, Charpentier) 1-1. 14e Roy (Hauert, Desmarais, à 5 contre 4) 1-2. 43e Neininger (Erb, Ganz, à 5 contre 4) 2-2. 61e (60’54 ») Mondou (Bochatay, Jaquet) 3-2.
Pénalités : 4 x 2′(Neininger, Charpentier, Stephan, Gemperli) contre La Chaux-de-Fonds; 5 x 2′(Gasser, Desmarais, Hauert, Orlando, Fey) contre Ajoie.
La Chaux-de-Fonds : Ciaccio; Stephan, Erb; Vacheron, Jaquet; Daucourt, Du Bois; Ganz; Plankl, Kast, Bochatay; Charpentier, Mondou, Neininger; Turler, Fuchs, Pochon; Moser, Gemperli, Bärtschi; Abplanalp.
Ajoie : Mischler; Fey, D’Urso; Hauert, Orlando; Hostettler, Gasser; Vauclair, Tschuor, Barraas; Desmarais, Roy, Pedretti; Gay, Posse, Tuffet; Chabloz, Chételat, Frossard; Lüthi.
Notes : La Chaux-de-Fonds sans Gailland, Parati (blessés), Vidmer (surnuméraire) ni Braichet (avec Franches-Montagnes), mais avec Abplanalp (Guin). Ajoie sans Stämpfli (blessé), Eicher (surnuméraire) ni Boillat (avec Franches-Montagnes). Damiano Ciaccio et Matthias Mischler sont désignés meilleur joueur de chaque équipe.

Écrit par Jean Dreier