«Ici, c’est les play-out», acte 1 : Rapperswil en force

«Ici, c’est les play-out», aurait pu-t-on lire sur une quelconque banderole. Enfin, c’est pas comme si on avait pu confondre non plus, parce qu’il n’y a guère que Jean-François Rossé qui a vu un match «physique, engagé, musclé». Des trous béants dans les défenses, des palets dans les filets de protection, la notion même de «rythme» laissée aux vestiaires : les détracteurs lausannois et fribourgeois peuvent pavoiser, Genève-Servette a disputé jeudi soir son premier match en Ligue Magnus !

Ce n’est peut-être donc pas un hasard que l’un des seuls Genevois à avoir tiré son épingle du jeu fut Kevin Hecquefeuille, auteur d’un brillant solo pour l’ouverture du score de Daniel Rubin. Mais voilà, à l’image de ce qui s’est déjà passé plusieurs fois cette saison, Genève-Servette a tendance à perdre ses moyens lorsque son adversaire parvient à le priver de rondelle un peu plus longtemps que d’habitude. Pour sa première véritable incursion en zone offensive, Rapperswil a pu tournicoter sans trop de problèmes pendant 20 secondes devant Stephan, le temps que Suri trouve joliment son trou dans la garde du portier genevois, encore une fois remarquable tout au long du match par ailleurs.

Genève-Servette n’en reste pas moins largement supérieur à son adversaire, qui n’a pas fini dernier  de la saison régulière par hasard : une défense à la ramasse, des étrangers mous, aucun fond de jeu, un pressing au pire à la ligne rouge. Aussi brillant que Manzato puisse être, c’est en quatre matches vite fait bien fait que les Aigles auraient dû terminer cette série ridicule. Mais pour gagner, encore aurait-il fallu concrétiser le nombre indécent d’occasions offertes jeudi soir par les Lakers. Rico Fata a notamment perdu deux face-à-face avec le portier saint-gallois, dont un après avoir piteusement manqué le contrôle du puck au moment de tirer. A force, le bel élan affiché en début de rencontre s’est estompé au fur et à mesure que se renforçait l’impression que le contrôle du match échappait aux joueurs locaux. La panique a alors commencé à gagner les rangs des supporters genevois au point que nous avons tous accueilli la mascarade de but de Samuel Friedli pour le 2-1 juste avant la deuxième sirène tel un don tombé du ciel. Un cortège de faces hébétées en état de choc, 240 pulsations/minutes au compteur, pouvait s’en aller rejoindre les buvettes en tremblant, tout ça alors que l’adversaire – Rapperswil, merde ! – n’avait pas élevé d’un pet le niveau de son jeu : la honte !

Le fameux momentum avait bel et bien changé de camp. A la suite d’un excellent travail de Trachsler derrière le but qui réussit à remettre la rondelle en force dans le slot, Gian-Andrea Randegger, idéalement placé, parvint à prendre Stephan à contre-pied d’un imparable coup de fessier. Cette déviation ayant été jugée non intentionnelle, le but ne souffrait d’aucune contestation et a donc été très justement accordé par l’arbitre. Genève-Servette ne devait par contre jamais s’en remettre et, pour la première fois de la soirée, les Lakers commencèrent enfin à se créer des occasions tout seuls, finissant logiquement par arracher la victoire en profitant d’une énième erreur de marquage, en l’occurrence celle de Mercier qui s’est étalé sur la glace après avoir patiné sur son lacet, laissant tout loisir à Loïc Burkhalter de crucifier un Stephan qui aurait de quoi partir en dépression.

Le GSHC a donc perdu son premier match et moi un pari, ce qui fait donc bien chier. Heureusement pour les Aigles, il n’est pas scientifiquement possible de perdre quatre fois contre une équipe pareille et les boys de Chris McSorley devraient finir par s’en sortir sans trop de dégâts, et sans trop de gloire non plus.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Genève-Servette – Rapperswil-Jona Lakers 2-3 (1-1 1-0 0-2)

Les Vernets, 6241 spectateurs.
Arbitres : MM. Kämpfer/Popovic, Bürgi/Marti.
Buts : 8e Rubin (Hecquefeuille) 1-0. 11e Suri (Gmür) 1-1. 40e (39’07) Samuel Friedli (Mercier) 2-1. 48e Gian-Andrea Randegger (contre son camp) 2-2. 60e (59’13) Burkhalter (Jordy Murray, Roest) 2-3.
Pénalités : 5 x 2′ contre Genève-Servette, 8 x 2′ 1 x 10′ (Grauwiler) contre Rapperswil.
Genève-Servette : Tobias Stephan; Mercier, Bezina; Pothier, Gian-Andrea Randegger; Hecquefeuille, Vermeille; Schneeberger; Rubin, Dan Fritsche, Vampola; Simek, Trachsler, Fata; John Fritsche, Flurin Randegger, Samuel Friedli; Roland Gerber, Berthon, Pivron; Jean Savary.
Rapperswil-Jona Lakers : Manzato; Derrick Walser, Ronny Keller; Geiger, Geyer; Camenzind, Gmür; Büsser; Burkhalter, Roest, Jordan Murray; Brendl, Reid, Aurelio Lemm; Grauwiler, Adrian Wichser, Suri; Thibaudeau, Hürlimann, Rizzello; Nils Berger.

Écrit par Marc Baertschi

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5 Commentaires

  1. « Heureusement pour les Aigles, il n’est pas scientifiquement possible de perdre quatre fois contre une équipe pareille et les boys de Chris McSorley devraient finir par s’en sortir sans trop de dégâts, et sans trop de gloire non plus. »

    Et puis? On dit quoi maintenant? On se sent un tout petit peu con d’avoir pris les lakers de haut, non? Belle leçon d’humilité en tout cas…..

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