Objectif Grand Chelem

Décidément, Roger Federer a décidé de joindre le geste à la parole : non, la retraite n’est pas proche ; non, son âge ne signifie pas qu’il joue moins bien. Auteur d’un tournoi remarquable pendant malgré avoir été quelque peu touché par un virus qui a emporté avec lui une bonne dizaine de joueurs et joueuses à Indian Wells, le Maître a montré qu’il était capable de s’imposer face à Nadal avec la manière.

Le tournoi a au final été beaucoup plus ouvert que prévu. On notera les grosses déceptions de Gasquet, Ferrer (en même temps, en se préparant en Amérique du Sud…) et surtout Murray. Avec des performances en yo-yo, gageons que le tournoi de Miami lui réussira mais tout de même… Perdre de la sorte face au 92e joueur mondial, il y a de quoi s’étonner. C’est au fond ce qui manque à l’Ecossais : une constance. Wawrinka ne sera pas présent à Miami suite à une blessure au genou, mais on reste un peu sur notre faim pour les mêmes raisons que Ferrer. A vouloir jouer sur terre battue, on se prive de résultat dans les tournois qui comptent… Dommage.On notera à l’inverse l’excellent tournoi de Nalbandian qui a sorti Cilic, Tipsarevic et Tsonga avant de mettre sérieusement en danger Nadal. Et une petite pensée pour Del Potro qui s’est heurté pour la quatrième fois de suite à Roger cette année. C’est bien simple : hormis Baghdatis lors de son premier tournoi de l’année, seul Roger a battu l’Argentin cette année, le tout sans perdre un seul set.
Sur la finale en elle-même, on retiendra surtout certains jeux remportés en autant de temps que Rafa prend entre deux services. C’est d’ailleurs sur ce thème qu’a eu lieu l’échange le plus vif entre les deux joueurs, tant Roger a dominé l’Espagnol sur le terrain lors de la demi-finale. Isner n’a de loin pas démérité même s’il faut bien avouer que sans son service, son jeu nécessite encore quelques améliorations, notamment en revers. Toujours est-il qu’en accrochant la finale au détriment de Djokovic, l’Américain rentre pour la première fois de sa carrière dans le Top 10, suite à une progression constante depuis 2008.

On va évidemment faire la part belle à Roger. Avec un bilan de 39-2 depuis l’US Open, on se prend à rêver à nouveau de grandeur et d’exploit comme il y en a eu tant ces précédentes années. Il est efficace, concentré, grandiose parfois, on le sent en tous les cas à nouveau craint sur le circuit. Une partie de nous aurait effectivement adoré le voir jouer face à Novak en finale, il faudra probablement attendre Miami.
Un tournoi, le dernier de cette première partie de saison sur dur, où Federer sera évidemment tête de série numéro un dans l’esprit de nombreuses personnes et où, mine de rien, il pourrait se rapprocher à 185 points seulement de la deuxième marche du podium en cas de victoire en finale face à Nadal. Si le Majorquin tombe avant par contre, pour la première fois depuis plus d’une année, Roger serait numéro deux mondial. Et quand on voit les résultats des deux joueurs sur terre l’année passée, c’est une place que Roger pourrait garder un bon moment…
Car même s’il n’en fait pas son objectif à court terme, Djokovic étant véritablement hors de portée pour le moment, il faut bien avouer que cette première place mondiale est véritablement jouable pour le Bâlois. On ne va pas dire que sa saison 2011 était une catastrophe mais quand on la compare avec ce début 2012, on ne peut s’empêcher de tirer des conclusions. Toujours est-il que le nombre de points à défendre n’est pas énorme. La route est encore très longue, mais les possibilités sont bien réelles de se rapprocher gentiment du Serbe d’ici la fin de l’été.

Écrit par Nicolas Jayet