Des mains en or

Ambiance des grands soirs dans la «ausverkauft » PostFinance Arena de Berne, décorée avec des couleurs encore plus chaudes que d’habitude : en effet, 15’000 t-shirts rouges du SCB avaient été distribués aux fans, pour marquer ce premier match de la finale. Berne a donc remporté de manière impressionnante son service d’entrée par le score de 4 à 2. Voici quelques uns des points phares à la base de ce succès du SCB tels que vécus depuis la grande tribune du kop bernois (où, entre nous, on entend beaucoup parler le français).

Le ZSC a commencé le match sur les chapeaux de roues et a mis pendant les premières minutes de jeu la pression sur la défense bernoise qui a plié, sans rompre. Tout s’annonçait donc relativement bien pour les Zurichois, d’autant plus que leur confiance devait être gonflée à bloc : 8 victoires et 0 défaite durant ces play-offs, lors desquels ils avaient réussi à prendre tout de suite la maîtrise de la série, en remportant leur premier match à l’extérieur (à Davos et à Zoug). Cependant, ce début prometteur ne fut qu’un feu de paille, et une fois que les Bernois avaient pris leur vitesse de croisière, les visiteurs n’eurent que deux vraies occasions (but de Schaeppi, poteau de Bärtschi) jusqu’à leur supériorité numérique à 6 minutes de la fin, lorsque la messe était plus ou moins dite.

La première ligne du SCB fut décisive : Ritchie, Dumont et Berger ont en effet remporté leurs duels en élaborant un jeu collectif impressionnant et efficace. Dumont, auteur des deux premiers buts, fut bien sûr le héros de la soirée. Avec ses 800 matchs de NHL, il est le prototype du power forward : une force physique hallucinante, une grande intelligence de jeu et des mains en or, comme il l’a démontré tant sur sa reprise de volée lors du premier but, magnifiquement servi par Berger, que lors de son coup de golf, par lequel il dirigea un puck sautillant entre les jambières du gardien Flüeler pour redoubler la mise. La domination de cette ligne, en particulier de leurs étrangers, rappelait aux bons souvenirs des fans bernois les lignes qui, par le passé, ont permis aux Ours d’obtenir le titre (avec Yves Sarrault, Gaets Orlando, Bruno Zarrillo, Alan Haworth).
Des mains en or, on peut aussi le dire aussi pour Martin Plüss, qui a dévié magnifiquement une passe/tir de Philippe Furrer (encore en évidence, auteur d’un but et d’un assist) sur le poteau et goal pour le 4 à 1, synonyme de victoire définitive.
Ensuite, deux autres aspects de jeu qui sont souvent d’une importance cruciale en play-off sont également à la clé de la victoire bernoise : le power-play et le gardien.
En effet, les joueurs de la capitale ont réussi à trouver l’ouverture du score par Dumont lors de leur deuxième power-play déjà. Le but a fait tout particulièrement mal, car il est tombé à quelques secondes de la fin de la pénalité et de la première pause. Le 3 à 1 de Furrer a été marqué quant à lui à 5 contre 3 à la 47eme. Ainsi, contrairement à ce qui avait été le cas lors de l’acte IV contre Fribourg, les Bernois ont pu concrétiser hier soir les pénalités provoquées par leur plus grande maîtrise du jeu.

D’autre part, le jeune gardien du ZSC, Flüeler, souvent mis à contribution, a fait un match solide, mais sans plus. En effet, il prend un 2-0 évitable entre les jambes lors de la reprise de Dumont («five hole») juste avant la fin du 2ème tiers et un 3-0 qui lui passe sous le bras (même s’il est vrai qu’il était partiellement masqué par… Dumont, encore lui). En face, Bührer n’a rien à se reprocher sur les deux buts encaissés de la soirée : en effet, Schäppi n’est pas marqué défensivement (car il a déséquilibré – de manière fautive ? – Froidevaux quelques secondes auparavant) et son tir instantané est dévié sous la latte par la canne du défenseur Jobin. Sinon, le portier bernois a effectué de manière impeccable le peu de travail qu’il a eu, faisant encore parler toute son expérience dans ces play-offs.
En définitive, alors qu’on annonçait la finale comme un duel équilibré, Berne a pris un net ascendant sur son adversaire mardi soir, plus par la manière que par le résultat. Le public bernois, vêtu de rouge, l’a bien senti, lors d’une fin de match dans une ambiance de gala. A noter une première depuis que j’assiste aux matchs à Berne (soit plus de 20 ans) : un échange à donner les frissons du cri «SCB» entre la grande tribune centrale et la tribune des «Oldies».
Si le système de jeu du ZSC paraît rodé, il faudra cependant faire preuve de plus de créativité au niveau offensif et éviter les erreurs et autres pénalités stupides comme celles qui leur ont coûté cher mardi soir. Il garderont de ce match le fait que, à 1-1, Patrick Bärtschi s’est présenté seul devant Bührer et a touché le poteau en back-hand, ce qui représentait peut-être le tournant du match.

Pour reprendre une expression chère à Gil Montandon, le SCB Express est bien lancé. A tel point qu’il sera impératif pour Zurich de réagir déjà ce soir à la maison, lors de l’acte II, pour ne pas passer sous le train. Les Lions se souviendront cependant que lors de leurs trois derniers titres (2000, 2001 et 2008), ils avaient également perdu le premier match à l’extérieur. Mais si Berne réalise le break d’entrée, il sera difficile de revenir au score.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Berne – Zurich Lions 4-2 (1-0 1-1 2-1)

PostFinance Arena, 17’131 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : MM. Reiber/Rochette, Arm/Küng.
Buts : 20e (19’34 ») Dumont (Berger, Ritchie/à 5 contre 4). 32e Schäppi (Bühler, Baltisberger) 1-1. 38e Dumont (Berger, Ritchie) 2-1. 47e Furrer (Ritchie, Dumont/à 5 contre 3) 3-1. 51e Plüss (Furrer, Rüthemann) 4-1. 57e Ambühl (McCarthy, Down/à 5 contre 4) 4-2.
Pénalités : 6 x 2′ contre Berne; 5 x 2′ contre Zurich Lions. Topscorers PostFinance: Ritchie, Tambellini.
Berne : Bührer; Kwiatkowski, Furrer; Jobin, Hänni; Kinrade, Gerber; Höhener; Dumont, Ritchie, Berger; Bertschy, Plüss, Rüthemann; Déruns, Gardner, Vermin; Scherwey, Froidevaux, Reichert.
Zurich Lions : Flüeler; McCarthy, Seger; Blindenbacher, Geering; Stoffel, Schnyder; Tambellini, Ambühl, Down; Bastl, Pittis, Monnet; Bärtschi, Cunti, Kenins; Baltisberger, Schäppi, Bühler.
Notes : Berne sans Roche (blessé) ni Vigier, Meier, Morant et Brunner (surnuméraires). Zurich Lions sans Camperchioli (blessé) ni Schommer, Kolnik et Murphy (surnuméraires). Zurich Lions sans gardien de 58’50 à 59’35 ».

Écrit par Andy Tschander

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8 Commentaires

  1. Comme le commantaire plus haut les noms des joueurs dans l’article ne sont pas correct…

    Il y a une autre erreur (au moins) « En face, Bührer n’a rien à se reprocher sur son seul but encaissé de la soirée »… il a pas eu 4-2?? M.Bührer c’est également incliné sur un goal de Ambühl…

    Sinon oui effectivement il y a toujours eu beaucoup de romand pour Bern, c’est donc assez logique que ca parle beaucoup français dans les gradins!

  2. Jamais compris qu’un Romand puisse être supporter de Burn, mais enfin bon, il paraît qu’il en faut pour tous les goûts ! Hopp ZSC !

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