Roman Josi et les Predators sèchent dans le désert

Fin de saison brutale ce matin sur le coup de 6h45 heure suisse : les Nashville Predators ont été éliminés 4 matchs à 1 par les Coyotes, perdant l’acte V 2-1 à Phoenix. Le rêve de Roman Josi de disputer une finale de Coupe Stanley en tant que rookie s’est envolé. Viendra-t-il se consoler avec l’équipe de Suisse en Scandinavie ?

A mi-match, alors que les Predators, malgré leur domination, étaient menés 1 à 0, Roman Josi sort du banc des pénalités à point nommé pour partir en contre avec Radulov. Bien servi par ce dernier, le défenseur suisse arrive seul et tente de mettre le puck dans le coin inférieur opposé… mais la jambière de Mike Smith est là… et sur le rebond, Radulov n’arrive pas à toucher un puck sautillant devant la ligne. Cette action résume la série. Une domination de Nashville, qui a tiré plus souvent sur le but que ses adversaires durant 4 des 5 matchs de la série ; un Mike Smith impérial, qui a été l’élément clé de la victoire des Coyotes ; de la maladresse au niveau offensif de la part des Predators, couplé également à un manque de chance.

Mais pour nous, on retiendra la prestation historique de Josi, qui est le premier Suisse joueur de champ à participer aux play-offs en tant que titulaire clé, en l’occurence en tant que top four defensemen. Ainsi, il a joué cette nuit par exemple pendant plus de 17 minutes, soit le plus grand temps de glace pour un défenseur après les all-stars Shea Weber (nommé finaliste de la Norris Trophy en tant que meilleur défenseur de la saison) et Ryan Sutter. Bref, une performance extraordinaire pour un rookie défenseur, à l’image du troisième tiers temps où le défenseur helvète a joué quasiment un shift sur deux, en raison de ses qualités offensives, et du besoin pressant de revenir au score. Pour la petite histoire, Roman a effleuré le puck peu avant le 1 à 2 de Wilson à 6 minutes de la fin, mais n’a pas été crédité avec un assist et finit donc les play-offs sans point. Les Predators ont pressé, pressé, mais n’ont pas réussi à trouver l’ouverture pour l’égalisation en fin de match. Ce n’était finalement pas leur année. Ce sont les Coyotes qui iront affronter les désormais favoris Los Angeles Kings, qui n’ont fait une qu’une bouchée des équipes no 1 (Vancouver Canucks) et 2 (St-Louis Blues), dans une finale de la Conférence Ouest totalement inédite.

Cette série a également été marquée par la suspension interne de Radulov et Kostitsyn pour le match 3 (gagné par les Predators) en raison de leur rentrée tardive avant le match 2. Deux des meilleurs joueurs offensifs des «Preds», ils n’ont également pas joué lors du match 4, perdu 1 à 0 par Nashville. Trotz a-t-il pris la bonne décision ? On ne le saura jamais. On peut cependant constater leur inefficacité lors du match de cette nuit : ils n’étaient pas présents sur la glace lors du seul but de Nashville. Cet incident a également créé toute une contreverse dans les médias nord-américains sur l’éventuel absence du «feu sacré» chez les joueurs russes, et les doutes que certaines équipes de NHL avaient maintenant de les drafter. Problématique actuelle, car les premiers choix du prochain draft sont russes. On peut constater que le taux des joueurs russes jouant en NHL a drastiquement baissé ces dernières années, mais l’explication principale en est le montant des salaires payés en KHL, car ces derniers ne sont pas plafonnés pour les jeunes joueurs, comme ils le sont en NHL.

La déception est immense à Nashville, qui était entré «all in» pour gagner la Coupe Stanley cette année, en faisant venir Radulov et d’autres renforts lors de la trade dead line. Il vont s’attendre maintenant au départ de ceux-ci, d’autant plus au vu de leurs aventures noctures en Arizona, et il sera probablement très difficile de faire signer Ryan Suter cet été.

Malgré la désillusion de cette élimination, Josi a accompli une saison magnifique, avec une statistique exceptionnelle : depuis son entrée en lice le 26 novembre 2011,  le Bernois d’Ostermundigen n’a jamais été un «healthy scratch». Ainsi, hormis une absence sur blessure pendant deux semaines au mois de mars, il a toujours joué, tant lors de la saison régulière que lors des play-offs, malgré la concurence très rude au sein de l’équipe, démontrant l’immense confiance qui lui est faite par Barry Trotz. En plus, il a prouvé dans les play-offs qu’il avait les nerfs et une maturité remarquable pour maintenir son excellente vision de jeu lors des moments clés et sous pression.

L’avenir peut donc être vu avec optimisme pour le beau Roman. Si Suter part, son rôle sera encore plus important. Il est tombé à MusicCity dans un des petits marchés de NHL, mais avec un excellent General Manager, David Poile, et un coach qui sait tirer le maximum de son équipe, Barry Trotz. Ce dernier est par ailleurs le seul coach de l’histoire des Predators,ayant remporté plus de 500 victoires depuis le début de cette franchise il y a 13 ans. De plus, de jouer aux côtés de Shea Weber, un des défenseurs les plus forts du monde, est une richesse extraordinaire pour un jeune rookie comme le no 59 des Predators, et cela ne pourra que favoriser son développement au sein de la NHL.

Hier matin, le pull jaune no 59 Josi commandé par mon fils des Etats-Unis est enfin arrivé par la poste. Juste à temps pour le pendre au salon pour ce qui s’est avéré le dernier match des Predators d’une saison qui a été vraiment passionnante à suivre. Mais on ne va pas le ranger tout de suite. En effet, si Sean Simpson a déclaré hier que les chances de voir Roman débarquer aux Championnats du monde sont minimes, il n’en demeure pas moins qu’elles ont sensiblement augmenté avec l’élimination prématurée des Predators. Ça serait un sacré renfort pour notre équipe de Suisse, qui en a bien besoin au vu de la victoire de la Slovaquie contre les Etats-Unis hier, ce qui ne fait pas les affaires de notre équipe nationale. Et même si, avec les blessures de Moser et Sprunger, il faudrait plutôt un attaquant, vu les qualités offensives du Roman, son arrivée pourrait être déterminante en vue d’une qualification pour les quarts de finale. 

Écrit par Andy Tschander

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6 Commentaires

  1. Pour ton info Streit a déjà joué une dizaine de match en play-offs avec le Canadien de Montréal 😉
    La finale de la conférence ouest est totalement inattendue et risque d’être explosive, j’espère que tes comptes rendus ne s’arrêtent pas avec la saison magnifique de Josi

  2. Juste Stats fan. Il ne faut pas oublier les PO de 2007-2008: Streit avait disputé 11 matches, aussi perdu au 2eme tour, et marqué 4 points avec les Habs. Il aurait fallu dire « le premier rookie Suisse ».

  3. Bon article ! Et dans ce cinquième match Roman Josi s’est beaucoup illustré en évoluant carrément en quatrième attaquant – il y a eu quelques très bonnes occasions pour lui de scorer avec ce plan très offensif mis en place, on lui voyait fréquement rôder à la hauteur du gardien adverse pour une fois. Malheuresement pour lui, le puck n’est pas rentré. Trés bonne saison néanmoins pour Roman Josi mais pour les Predators c’est la grosse déception en effet, espérons qu’ils grandiront de cette défaite et qu’ils passeront le cap la saison prochaine.

  4. D’accord avec stat fan. Il faut que tes comptes rendus continues malgré l’absence de joueur suisse en compétition et pourquoi pas parler un peu de la côte Est 😀

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