Période XX : 21 mai – 7 juin

Entre la finale de la Ligue des Champions et le début de l’Euro, on case une sélection du Crampon Rouge un peu fourre-tout entre finale de Coupe du Roi, éliminatoires sud-américains pour la prochaine Coupe du Monde et surtout des matchs amicaux, des matchs amicaux et encore des matchs amicaux.

Tops

1. Lionel Messi (FC Barcelone) +25 points
Les jeunes groupies de Lionel Messi peuvent sécher leurs larmes : avec ces 25 points et les 15 de bonus pour la victoire du Barça en Coupe, leur idole va reprendre la tête du Crampon Rouge. Un peu scandaleusement d’ailleurs, puisque l’Argentin a été l’un des rares joueurs à disputer deux matchs officiels dans la période considérée. Mais il y aura réussi des trucs assez inhabituels pour lui : il a été décisif dans un match important du Barça en 2012, la finale de la Coupe du Roi contre Bilbao, et il a réussi une bonne prestation sous le maillot albiceleste, puisqu’il a été passeur sur le deuxième but, buteur sur le troisième et à l’origine du premier (qui n’aurait jamais dû être validé) et du quatrième lors de la victoire de l’Argentine contre l’Equateur. Par contre, il ne faudra pas venir pleurnicher si l’on ne donne pas de points à la Pulga lors des six sélections du Crampon Rouge effectuées durant l’Euro
2. Franck Ribéry (Bayern Munich) +20 points
Vilipendé et indésirable en équipe de France il y a quelques semaines encore, Franck Ribéry n’aura eu besoin que de trois bouts de matchs, trois buts et quelques débordements spectaculaires pour redevenir le chouchou du pathétiquissime public français, qui, des seize participants, a déjà obtenu la palme du public ayant acquis le moins de billets pour soutenir son équipe à l’Euro. Reste qu’en retrouvant en équipe nationale un niveau de performance similaire à celui qu’il atteint au Bayern, Franck Ribéry va former un duo intéressant avec Karim Benzema. Suffisant pour gommer les errements de la défense contre des adversaires plus costauds que l’Islande, la Serbie et l’Estonie ? Pas sûr.
3. Eren Derdiyok (Bayer Leverkusen) +15 points
Les attaquants à avoir inscrit un triplé contre l’Allemagne en match international ne doivent pas être légions. Comme ça, à brûle-pourpoint, j’en oublie peut-être, je dirai Sandor Kocsis en 1954 avec son quadruplé, déjà à Saint-Jacques, Sir Geoff Hurst en finale de la Coupe du Monde 1966, Sergio Conceiçao à l’Euro 2000. Et maintenant Eren Derdiyok. Reste à savoir s’il s’agissait enfin de l’émergence d’un attaquant majeur capable d’emmener la Suisse au Brésil ou d’un exploit sans lendemain contre un adversaire venu faire un galop d’entraînement avec une équipe B. Le match contre la Roumanie semble malheureusement avoir apporté un début de réponse.
4. Giovanni Dos Santos (Tottenham Hotspurs) +12 points
Giovanni Dos Santos a connu une saison bien difficile avec un temps de jeu proche du néant au 1er tour avec Tottenham, un prêt en forme de pénitence en Liga au printemps pour finir sur une relégation avec Santander. Mais le Mexicain s’est rappelé au bon souvenir de ses dirigeants en étant le principal artisan de la probante victoire d’El Tri contre le Brésil de Neymar (2-0) en ouvrant le score d’un lob raffiné puis en obtenant le pénalty qui a permis à Chicharito de doubler la mise. Le tout devant 85’000 Mexicains survoltés dans le stade des Dallas Cowboys à Arlington.
5. Roman Shirokov (Zénith Saint-Pétersbourg) +10 points
On attend beaucoup Andrei Arshavin mais la star de l’équipe russe à l’Euro pourrait bien être son coéquipier et contemporain du Zénit, beaucoup plus méconnu, Roman Shirokov. Le double champion de Russie en titre a crevé l’écran contre l’Italie en offrant le premier but à Kerzakhov et en inscrivant lui-même les deux derniers. Reste à savoir si les Russes trouveront à l’Euro des défenses aussi complaisantes que ne l’était celle de la Squadra Azzura au Letzigrund.
6.  Robin van Persie (Arsenal) +8 points
Dans le 4-2-3-1 de Bert van Marwijk, il n’y a de la place que pour un seul attaquant de pointe. Le problème, c’est qu’ils sont deux à convoiter le poste après avoir affolé les statistiques durant la saison. Les matchs amicaux, notamment le 6-0 contre l’Irlande du Nord, ont rendu leur verdict : Robin van Persie sera titulaire et Klaas-Jan Huntelaar, à son grand désappointement, se contentera du rôle de joker. Comme en 2010. L’attaquant d’Arsenal devra se racheter de sa Coupe du Monde catastrophique où il coûte sans doute le titre mondial à son pays. Et puis, à bientôt 29 ans, il serait temps qu’il ajoute quelques lignes à un palmarès qui ne va certainement pas s’étoffer chez les Gunners.
7. Pedro Rodriguez (FC Barcelone) +6 points
Pedro Rodriguez a vécu une saison compliquée où il a perdu sa place de titulaire à Barcelone en même temps que la plupart des titres glanés la saison dernière. Il termine toutefois sur une bonne note avec un doublé en finale de Coupe du Roi contre Bilbao. Mais cela ne devrait pas suffire pour retrouver une place de titulaire avec l’équipe d’Espagne.
8. Ron Vlaar (Feyenoord Rotterdam) +5 points
C’est toujours la même chose avec la Hollande, il y a un potentiel offensif fantastique et une défense pas à la hauteur, avec toujours les mêmes joueurs aussi peu fiables, les Heitinga, Boulahrouz, Mathijsen et autres Bouma, c’est tout juste si Stan Valckx, Arthur Numan et autres André Ooijer ne sont plus là. On pourrait toutefois voir une nouvelle tête cette année dans la charnière centrale néerlandaise, surtout avec la blessure de Joris Mathijsen. Très convaincant contre l’Irlande du Nord, avec notamment un but de la tête, Ron Vlaar pourrait bien avoir gagné sa place de titulaire. Même s’il n’est plus tout jeune (27 ans), le défenseur du Feyenoord apporterait un peu de sang neuf bienvenu à cette défense batave.
9. Robert Lewandowski (Borussia Dortmund) +4 points
D’accord, ce n’était qu’Andorre en face mais le geste est somptueux et démontre, si besoin était, la classe, du bonhomme. Il reste juste qu’à brûler des cierges pour que Robert Lewandowski ne réussisse pas le même durant l’Euro sinon les plus grosses machines à fric du continent vont tourner de plus belle autour de ses cupides agents. Et ça nous plaît pas trop.

10. Marko Arnautovic (Werder Brême) +3 points
Quand il le veut bien, donc pas souvent, Marko Arnautovic est bourré de talent. L’Ukraine l’a appris à ses dépens lors de la défaite concédée en Autriche (2-3), avec un doublé de l’attaquant du Werder Brême, dont un deuxième but qui vaut lui aussi le détour.
11. Zeng Cheng (Henan Construction) +2 points
Jusqu’à dimanche dernier, on ne connaissait pas Zeng Cheng. Probablement qu’Iniesta, Torres, Silva et compagnie non plus. Maintenant, ils connaissent. Le souriant gardien de l’équipe de Chine, au style peu orthodoxe, a fait le désespoir des attaquants espagnols pendant 84 minutes, avant de céder sur une reprise à bout portant de David Silva. 1-0 sur le tard contre la terrifiante Chine de Camacho : nonobstant le fait que le but ne doive rien à l’arbitre mais tout à un exploit personnel d’Iniesta, l’Espagne a retrouvé son rythme de croisière de juin 2010. Ennui mortel garanti. Sauf pour les fans de handball qui vont vivre un été faste avec la Roja puis les JO.
12. Ola Toivonen (PSV Eindhoven) +1 point
On ne parle que de Zlatan Ibrahimovic pour marquer des buts pour la Suède mais il faudra aussi se méfier d’Ola Toivonen. Révélation de l’Euro espoirs 2009, le capitaine du PSV Eindhoven doit montrer qu’il peut aussi s’imposer à l’échelon supérieur. Les matchs amicaux contre l’Islande et la Serbie ont montré qu’il était en forme et qu’il pouvait profiter d’un marquage focalisé sur Ibrahimovic pour s’improviser en buteur décisif.

Flops

1. Per Mertesacker (Arsenal) –15 points
Si toute la Nationalmannschaft a sombré à Bâle, Per Mertesacker n’a spécialement pas fait honneur à son statut de joueur expérimenté capable de rassurer la jeune équipe alignée ce jour-là par Joachim Löw. Et la faiblesse de sa relance quelques jours plus tard contre une équipe d’Israël offensivement inoffensive n’a pas plus rassuré. Mais tous les signaux semblent indiquer que Jögi Löw entend garantir au Gunner une place de titulaire en défense centrale, malgré deux saisons catastrophiques en club et son manque de compétition dû à une longue blessure. Et ce même si la majorité de l’opinion publique, de la presse et des glorieux anciens y sont opposés. Si cela devait mal tourner, Jögi aura des comptes à rendre, c’est certain.
2. Christian Maggio (Napoli) –10 points
Cesare Prandelli avait sans doute l’intention de s’appuyer sur une défense à forte connotation bianconera mais les blessures et les scandales l’ont contraint à explorer d’autres pistes. Ce qui est sûr, c’est que l’option tentée contre la Russie n’a pas convaincu, les De Sanctis, Ogbonna et autres Maggio ont fait n’importe quoi en deuxième mi-temps. Et on a beau nous bassiner que le foot italien a changé, que c’est devenu plus offensif, on ne m’enlèvera pas de la tête qu’une équipe d’Italie sans défense de fer n’ira nulle part.
3. Hugo Almeida (Besiktas Istanbul) –5 points
Quand on aspire à devenir champion d’Europe et que l’on s’apprête à affronter les deux offensives les plus puissantes du continent, l’Allemagne et la Hollande, ce n’est pas trop rassurant de se faire tourner autour par Umut Bulut de Toulouse et Sercan Sararer du Greuther Fürth. Mais avant d’être trahi par les pitreries  de sa défense pour une défaite 1-3 contre la Turquie, le Portugal avait joyeusement vendangé sa douzaine d’occasions nettes habituelles, en particulier Hugo Almeida. L’ancien attaquant du Werder Brême n’a rien perdu de sa maladresse devant le but en partant en Turquie et a sans doute flingué ses chances d’être titulaire à l’Euro. Et le Portugal est parti pour l’Ukraine sous les sifflets nourris de son très versatile public.

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. « …l’Espagne a retrouvé son rythme de croisière de juin 2010. Ennui mortel garanti. Sauf pour les fans de handball qui vont vivre un été faste avec la Roja puis les JO… »

    Savoureuse pique ! En effet, tu as raison, cette équipe fait penser à une équipe de Handball. 3 minutes de passes latérales à 25-40m des buts, puis une approche des 16m suivie éventuellement d’un shoot ou plus souvent d’une simulation consécutive à un contact avec un adversaire pour obtenir un coup-franc. Vive le foot à l’espagnole, olé !

  2. Les arbitres ne sont pas pour l’Espagne sinon Van Bommel et De Jong aurait été expulsé avant la mi-temps pendant la finale de la coupe du monde.

  3. L’arbitrage favorise l’Espagne ???
    Alors pourquoi lors de la finale en 2010, les Pays-Bas n’ont-ils pas terminé le match à 9 ou à 8 ???
    Cette haine vis-àvis de l’Espagne de la part de Mouquin devient vraiment grotesque !!!

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