Yverdon-Sport : objectif maintien

L’ascension en 1ère Ligue Promotion a été l’événement phare de ces derniers jours du côté d’Yverdon-Sport. Mais à peine deux semaines plus tard, les entraînements reprenaient. Retour sur cette préparation du collectif yverdonnois, désormais sous la houlette de l’expérimenté Gabet Chapuisat.

Rappelons-nous : la chance avait souri à YS en fin de saison dernière. En position très favorable à une pincée de journées du dénouement d’un championnat de 1ère ligue passionnant, Yverdon avait son destin entre ses mains. Mais la roue tournait à défaut de réussite et propulsait l’équipe de la cité thermale en dessous de la barre des promus (5e ou 3e hors M21). L’ultime journée était importante pour les concurrents qu’étaient le FC Fribourg et Le Mont. Le premier cité se voyait affronter la lanterne-rouge et désespérante équipe du FC Baulmes alors que les banlieusards lausannois jouaient les voisins de Malley pour un derby de toutes les folies. Yverdon-Sport, quant à lui, sortant d’un revers le week-end précédent à Grand Lancy (4-3), accueillait le FC Bulle, équipe contre qui ils avaient pris une baffe à l’aller (4-2).Classement avant-match :
3e  Le Mont 50 +6
4e  Fribourg 49 +9
5e  Yverdon Sport 49 +3
À la pause, la situation était idéale pour l’équipe entrainée à ce moment-là par Junior Santos puisque son équipe menait à la marque suite à une réussite du grand Samir Talbi. Sur les autres pelouses les scores étaient alors nuls et vierges. Dès lors, un semblant d’espoir prenait les Yverdonnois. Peu de temps après, l’information venue du complexe de Saint-Léonard annonçait l’ouverture du score logique des Noirs et Blanc sur les Baulmérans, avec plus tard, deux autres buts qui qualifieront d’office les Fribourgeois. Au Bois-Gentil, la tension montait. La connaissance du résultat des autres terrains devait être bel et bien présente pour l’équipe de Claudio Gentile, Thierry Ebe et autre Yane Bugnard. Et, le miracle survenait ! L’équipe voisine de la Pontaise ouvrait le score contre toute attente et bouleversait le classement en propulsant YS momentanément en place promotionnelle.
Du côté d’Yverdon, le bal était lancé. Depuis l’heure de jeu, la domination yverdonnoise se faisait ressentir et ça n’est pas moins de cinq buts qui furent inscrits dans les 25 dernières minutes (65e/74e/87e Abdelali, 84e Talbi, 90e Dantas). Le spectacle était au rendez-vous ! Ne manquait plus que la promotion pour aller déguster des filets de perche accompagnés par leurs traditionnelles frites à la mythique buvette du stade. Du côté du Bois-Gentil, Le Mont avait égalisé à la 77e minute et relançait complètement le suspense.
Alors que le match se terminait dans le nord du canton, tous les yeux étaient rivés sur le directeur sportif local pour le résultat provenant de Lausanne. Après un silence mortuaire de plusieurs dizaines de secondes, Robert Djordjevic hurlait afin de fêter la promotion ! La joie démesurée des supporters et des joueurs était plus que présente. Dans l’histoire, il sera bon de noter que le derby lausannois n’était en réalité pas terminé et que des échauffourées avaient débuté. C’est après le traditionnel tour de terrain et les interminables interviews que les trois coups avaient retenti à Malley… sur un match nul. Le contraire aurait été ballot…
Classement après-match/fin du championnat :
3e Fribourg 52 +12
4e Yverdon Sport 52 +9
5e Le Mont 51 +6

Gabet remplace Junior

«Personne n’a parlé avec moi. Aucun des dirigeants ne m’a contacté pour une éventuelle prolongation de contrat. Je suis professionnel, c’est les aléas de la vie. Mais quoi qu’il advienne, je vais toujours aimer Yverdon. Je n’ai pourtant pas de grosse contrainte financière. Mais finalement, je suis fier de ce que j’ai accompli», semblait comprendre Junior Santos. En effet, ce qui semblait être le cas pour lui se confirmait quelques heures plus tard. Le nom de Robert Kok passait rapidement à travers les rangs. Le quinquagénaire hollandais avait évolué en LNA avec le Lausanne-Sports en 1979 avant de terminer sa carrière en 1992 sous les couleurs rhénanes après des passages au Servette et à Zurich avec environs 150 buts. Depuis quelques rencontres, il prenait régulièrement place dans la tribune aux côtés de son fils, Sonny, toujours blessé.
Mais finalement, contre toute attente, c’est Pierre-Albert Chapuisat, dit Gabet, qui prendra les rênes de l’équipe de la cité thermale. L’ancien libéro de 64 ans qui aura passé une énorme partie de sa carrière dans la région Lausannoise, vient ainsi prendre place sur le banc auprès de l’ancien entraîneur du FC Baulmes, Christian Mischler. Avec ses 34 sélections en équipe nationale, le père de Stéphane arrache la baguette à Junior Santos pour cette nouvelle saison. En provenance de Malley, Gabet Chapuisat a fait venir un grand nombre de joueurs de l’arc lémanique afin de construire une équipe tenant la route. Mais lorsque l’on regarde son parcours, l’homme n’a jamais créé l’exploit ! Puisque durant sa longue carrière d’entraîneur (depuis 1987), celui qui avait déjà entraîné YS en 2001-2003 n’a jamais vécu de promotion… mais trois relégations !

Les dirigeants fixent les objectifs

Après avoir passé en 1993, 1999 et 2005 une seule saison en LNA, les spectateurs se demandent à quand une quatrième épopée dans l’élite suisse. Pour l’actuel président Jean-Claude Tétaz, les objectifs sont clairs. «Yverdon-Sport doit sauver sa place en 1ère Ligue Promotion». Il ne se veut pas pour autant optimiste puisqu’une nouvelle ascension en Challenge League semble improbable que ce soit au niveau sportif ou financier. Mais le club souhaite aussi rester un «centre de formation» incontournable du canton de Vaud avec une nouvelle sélection junior qui verra le jour, les «M13».
La Coupe de Suisse devrait aussi se retrouver dans les objectifs, comme un moyen pour amener les Yverdonnois au stade. Dans le cadre de la 1ère Ligue Promotion, un seul tour de qualification sera disputé. Suite à cela, les équipes qualifiées rejoindront le tour principal de la Coupe de Suisse. Autant dire qu’une victoire face à Etoile Carouge leur donnerait éventuellement la possibilité d’accueillir un cador de la Super League! Que demander de plus ? L’an passé, YS avait accueilli le Servette FC qu’il avait failli battre, menant 1-0 à la pause grâce à un grand sang-froid de Martin Douillard…

La préparation

Deux semaines après la fin du championnat, le 25 juin, YS a repris tranquillement mais sûrement l’entraînement avec son nouvel entraîneur. Ambiance plus sérieuse et exigence plus contraignante étaient au rendez-vous dès les premières répétitions de gamme. Comme tout le monde le sait, le mercato estival est ouvert, c’est le moment pour faire les bonnes affaires. Yverdon aura ratissé large… et c’est peu dire. Lors des premiers entrainements, le nombre de joueurs présents s’est élevé jusqu’à 32 joueurs ! Des très bons joueurs et des moins bons. «Ils prennent le lait et essaient de garder la crème», analysait correctement un spectateur logé au bord de la pelouse.

Gabet Chapuisat peut certes montrer une mauvaise image de lui, mais il a réussi à combler le manque dans la défense d’YS en prenant dans ses valises un certain Teddy Conesa en provenance du Mont pour remplacer le légendaire et irremplaçable Mustafa Sejmenovic, désormais à Bienne, en central. Il sera aux côtés d’un Esteban Rossé en pleine confiance dans l’axe avec Flavio Chioda et Jean-Michel Monteiro sur les côtés. L’affectation de Loizeau aux côtés de Mayila en milieu défensif semble être une bonne alternative et laissera ainsi plus de liberté à un Nacim Abdelali plein de percussion. Il reste à trouver le joueur idéal pour soutenir l’Espagnol Javier Henares, que ce soit à ses côtés sur la pointe de l’attaque ou en soutien tel un «10». Abdelali peut-il être celui-ci ou éventuellement Chitchanok ou Gashi ? Le premier laisserait ainsi les deux couloirs libres à Behaddouche et Ciavardini pour faire exploser les latéraux.
Il ne reste plus beaucoup de temps à l’effectif pour peaufiner des automatismes qui ne sont pas encore huilés. Surtout qu’un parcours en Coupe de Suisse risque de se jouer en nonante minutes au début du mois d’août. La venue en dernière minute de Mobulu M’Futi pourrait encore faire basculer les plans du coach yverdonnois. Affaire à suivre !
Photos Arnaud Bloesch

Écrit par Arnaud Bloesch