Après leur victoire en Coupe de Suisse, les hommes de Laurent Roussey ont retrouvé ce dimanche la Pontaise et les réalités du championnat suisse dans un match contre un FC Lucerne victime du syndrome servettien. Finalement renforcés par un certain nombre de nouveaux arrivants, les Vaudois ont enfin pu imposer leur style tout en usant passablement leur capital chance.
Mais que fallait-il faire pour voir enfin le Lausanne-Sport marquer un but en championnat après la victoire fleuve contre Servette ? La question était ouverte en ce dimanche de septembre à la Pontaise alors que les hommes de Laurent Roussey étaient en train de s’échauffer avant de rencontrer une équipe de Lucerne en plein doute et éliminée en Coupe par Delémont. Les joueurs vaudois allaient-ils une nouvelle fois s’effondrer, victime de leur manque d’imagination, ou verrait-on une démonstration de la tactique du rideau de fer, histoire de sauver un point ? Ce ne fût ni l’un ni l’autre, mais une victoire vaudoise méritée avec un arbitrage assez peu regardant sur les fautes dans les 16 mètres, il faut le reconnaitre.Aligné dans un 4-3-3 avec Guié Guié en pointe de l’attaque, ce Lausanne à la sauce Roussey avait l’avantage d’offrir un nouveau visage après les dernières prestations pas toujours fameuses en championnat. Mais ce fut malheureusement Lucerne qui se montra le plus dangereux dans les premières minutes de jeu avec deux tirs au but et deux gestes lausannois assez musliniens qui aurait pu valoir à chaque fois un pénalty en faveur des Lucernois avec un arbitrage plus pointilleux.
C’est donc après ces alertes que les Vaudois ont décidé de renverser la vapeur en se lançant à l’assaut des buts de Zibung. Cette énergie leur permettra de créer plusieurs actions nettes avec des tirs successifs de Guié Guié, Khelifi et de Malonga. Des actions qui cependant ne déboucheront sur rien en raison d’un manque de concentration à la conclusion ou d’un Zibung particulièrement vernis. Ce manque de réussite aurait pu semer le doute dans les rangs lausannois à une époque, mais c’est finalement grâce à une ouverture lumineuse de Mr Red Shoes (Chris Malonga pour ceux qui ne suivent pas) qu’une brise apaisante est parvenue aux Plaines du Loup. Grâce à une feinte du pied gauche et un tir au ras des paquettes logé dans le soupirail gauche des filets lucernois, l’ancien Monégasque est parvenu à briser la malédiction vaudoise à la 34e minute. Un but précieux qui met un terme au blanchissage que Lausanne-Sport offrait à ses adversaires depuis trop longtemps. D’un point de vue purement factuel, cette réussite était logique en raison de la domination vaudoise lors de cette première mi-temps et des errements des attaquants lucernois, bien loin de la tactique du service minimum prônée à l’époque Yakin.
Pas grand-chose à dire de plus sur cette première mi-temps si ce n’est deux tentatives vaudoises infructueuses par Gabri et Malonga dans les dernières minutes de jeu.
Un but ne suffit pas
Avec un but d’avance au compteur, les joueurs vaudois n’étaient pas encore à l’abri d’une erreur individuelle ou d’une brusque inspiration lucernoise. Mais le manque de confiance est comme un rhume tenace. Il se manifeste toujours au mauvais moment et n’est jamais évident à faire dégager tout comme Lucerne l’a illustré ce dimanche. Peu motivés et pas du tout inspirés, les joueurs alémaniques ont presque fait oublier leur qualification en Coupe d’Europe de cette année. Et le petit regain d’énergie affiché au retour de la pause n’a jamais vraiment inquiété les hommes de Roussey, pas franchement plus brillants devant les buts de Zibung en dépit des occasions.
Gare aux fautes à la con
Au final, le Lausanne-Sport récolte trois points mérités et un moral un peu plus souriant qu’avant la pause offerte par l’équipe nationale. Mais il ne faut pas se leurrer. La partie aurait pu prendre un tout autre visage avec un adversaire plus combatif et un arbitrage plus strict. Et il reste encore deux gros points noirs dans la partie de ce dimanche.
Le premier est le manque de réussite devant les buts lucernois alors que les occasions nettes étaient là. Avec une victoire vaudoise acquise par un seul but d’avance, les attaquants vaudois manquent encore cruellement de réussite. Le second point noir réside dans le nombre de fautes à la con dans les 16 mètres (au minimum trois pour ce match) pouvant offrir un pénalty à l’adversaire. C’est encore beaucoup trop et le Lausanne-Sport a déjà suffisamment de peine à marquer sans donner en plus des occasions supplémentaires à ses adversaires de revenir à la marque, voire même de remporter le match. Mais avec Laurent Roussey aux commandes, on peut espérer que la marque du coach français saura bientôt s’imprimer un peu plus dans l’équipe et que la volonté d’aller chercher la victoire, avec les dents s’il le faut, viendra réjouir les supporters lausannois, à défaut de se faire casser la figure par leur propre service de sécurité en manque d’exercice.
Et le prochain test arrivera mercredi déjà face à un Servette à l’agonie. Une occasion pour les joueurs vaudois de planter un clou de plus dans le cercueil grenat et de prendre définitivement le large au classement.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch
Lausanne – Lucerne 1-0 (1-0)
La Pontaise, 4850 spectateurs.
Arbitres : Graf; Zgraggen, Kaufmann; Jancevski.
But : 34e Malonga 1-0.
Lausanne : Favre; Facchinetti, Katz, Chakhsi, Sonnerat; Gabri (25e Sanogo), Khelifi, Rodrigo, Malonga (84e Avanzini), Marazzi; Guié Guié (45e Moussilou).
Lucerne : Zibung; Puljic, Lusenberger, Stahel, Sarrr (84e Andrist); Gygax, Muntwiler, Winter, Wiss (73e Hyka); Rangelov, Lezcano (45e Pacar).
Cartons jaunes : 5e Guié Guié, 30e Marazzi, 37e Stahel, 69e Gabri
Notes : Lausanne sans Tall, Signori et Lavanchy (blessés). Lucerne sans Eizaga, Renggli, Sorgic (blessés) et Kryeziu (suspendu).
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