D’ici, la vue est belle

Huit points en trois matchs: une semaine assez sympa pour les Dragons, une de plus. Après la victoire sans histoire contre Davos mardi dernier (tcheu ça fait drôle d’écrire ça), on allait voir ce qu’on allait voir en se rendant à Zoug vendredi: défait trois fois sur trois cette saison face aux Zentralschweizer, Gottéron n’avait de surcroît jamais gagné dans l’horrible nouveau Herti. C’est désormais chose faite, au prix d’une performance à la Davos des années de titre: on ne nous voit pas de tout le match, mais on repart avec deux points que les mecs d’en face trouveront certainement immérités. Les pauvres, ils sont obligés de passer les goals de Brunner en LNH pendant les pauses pour ne pas déprimer.

Après la débauche d’énergie de la veille, l’équipe était attendue au contour par des Tigrous qui venaient de repousser d’un jour leur passage en rouge au Teletext en battant Kloten. Le leader contre la lanterne rouge: ça puait la peau de banane samedi soir. L’odeur se renforçait après un premier tiers à l’issue duquel, malgré une stat des shoots assez sympa (20-8), ce sont les visiteurs qui menaient 0-1. Elle devenait insoutenable juste avant la mi-match avec le 0-3 inscrit à 5 contre 3 par Reber (merci Heins pour tes 2+2), et prédit par mon voisin de derrière, tout fier. C’est évidemment moi qui ai eu raison en dernier, vu que je lui ai calmement répondu «pas grave, il reste demi-heure, on va tourner ce match». Sprunger (2 goals, 1 assist et un poteau) et Bykov (3 assists) étaient trop forts pour le momentum de Bäumle, le second poussant la malice jusqu’à servir involontairement un caviar à Ngoy pour le game winning goal.

Objectif 100 points

43 matchs, 86 points et première équipe en vert pour la deuxième année de suite. A sept matchs des play-off, tout n’est évidemment pas parfait, mais on n’a pas à se plaindre. Notre jeu est perfectible? Heureusement. Et avec six victoires en six matchs depuis la roue de vélo ramassée contre le SCB à domicile, il n’y a pas de quoi hurler à la catastrophe comme certains névrosés (j’ai des noms) aiment faire. L’objectif doit désormais être de conserver cette première place jusqu’au bout, quoi qu’en dise Kossmann, ce qui devrait être faisable en continuant à présenter un tel niveau minimal. Passer au travers une fois tous les vingt matchs, perso j’accepte. On attendra la saison prochaine pour faire 150 points en saison régulière…
Crosse d’Or : Le mental. Comme d’habitude, je devrais dire la SBP, ou Julien pour avoir tiré l’équipe dans son sillage samedi. Mais ce que les gars ont montré ce week-end mérite d’être salué: revenir quatre fois à la marque contre ta bête noire pour finir par l’emporter aux tirs au but, et retourner un 0-3 en 4-3 le lendemain alors que rien ne rentre durant la première demi-heure, respect! Puissions-nous emmener cette force mentale en play-off.
Crosse de Plomb : Simon Gamache. Loin de moi l’idée de tirer sur l’ambulance, mais le petit blondinet n’y arrive pas du tout ces temps, et malgré son but à Zoug, on remarque surtout ses innombrables ratés. Tu me diras qu’au moins, il se crée des occases. Aux côtés de l’incroyable Dubé, même la grand-mère de Marc Rosset aurait cinq face à face avec le gardien à chaque match.

La semaine sous LSD

Quinze fichues secondes. C’est tout ce qui a manqué aux biennois pour réussir un week-end sympa et engranger des points lors des deux rondes agendées. Parce que faire les kékés contre des Lakers aussi mordants qu’un Hans Rudolf Merz à sa période lybienne la plus féroce c’est bien joli, mais c’est quand même crétin de passer aussi près d’un carton plein le lendemain.

Parce que si c’est pour rater la cage systématiquement même à bout portant le match suivant, ils auraient peut être dû en mettre un ou deux de moins à Aebischer samedi et les garder en stock pour Lugano. Sans la moindre exagération de ma part, c’est avec au moins un 24 à 2 que Larry aurait dû reprendre la route des palmiers. Pourtant une fois encore le HC Bienne faisait bonne figure, retrouvait même un fond de jeu défensif plutôt solide au vue des forces en présence. Non parce que le jour ou le Wellinger aura l’expérience internationale des Vauclair et autres Hirschi et consorts, il pleuvra des titres nationaux aux Stades de Bienne. Donc arriver à se défendre comme ils l’ont fait dimanche après-midi était assez balèze. C’est juste assez con de s’être fait berner de la sorte à 15 petites secondes d’un point minimum qui n’aurait en rien été volé. Et sur ce coup-là, c’est Huras qui a su jouer du time-out à la perfection, faisant passer Schläpfer pour une truffe.
Pour pouvoir se mettre littéralement au vert, c’est cette semaine que le HC Bienne devra aligner les victoires. Entre un aller-retour contre les perruches genevoises (parce que pour le moment l’aigle servettien à des petits airs de Slappy) et un duel contre des Flyers qu’on aimerait bien voir groundés, c’est maintenant ou jamais. Mais pour ça il serait assez judicieux qu’au contraire des récentes sorties ça ne soient pas les derniers arrivés de NLB ou les second couteaux qui se mettent en évidence et que les meneurs et buteurs annoncés assument leurs prétentions. La prochaine rubrique sera donc celle du verdict. Tschüss zäme !
Crosse d’Or : Sébastien Sutter. Juste parce que le big trade demandé par Lauper s’est déjà équilibré après le premier match joué par le gamin. Du win-win quoi.
Crosse de Plomb : Alors là on hésite… entre les atermoiements d’un Berra qui se fait tellement désirer qu’à la fin il perdra sa place, le temps de glace négatif d’un des rares biennois à être capable d’amener un brin de créativité et les loupées cumulées dimanche par un Beaudoin coutumier du fait et un Micflikier qui ferait bien de se faire rectifier le viseur, mon cœur balance. Pas de bol pour le reste de l’équipe, ce sont justement des postes clés qui ont des ratés dans le moteur. Si encore c’était juste le gars des gourdes qui foirait ils pourraient faire sans, mais là ça devient franchement compliqué.

A Chamonix, vite !

Deux matchs, deux claques. La réalité post-lock-out du Genève-Servette tourne à la farce grotesque pour une équipe dont la reprise nord-américaine ne devait en aucun cas briser la parfaite alchimie. Cela fait maintenant sept rencontres que les Aigles n’ont plus remporté le moindre point et la double confrontation contre Bienne prend tout à coup une allure terrifiante dans les rangs des supporters grenat: deux nouvelles déconvenues et non seulement le championnat sera relancé, mais les joueurs du Lac de Genève signeront une deuxième série de 9 après les victoires du début de saison !

Au vu de ce que l’équipe a montré contre Berne (6-3) et le lendemain contre Zurich (2-6), ce scénario catastrophe est probable. Quand il faut compter sur Chris Rivera pour redonner de l’espoir aux troupes (et accessoirement permettre aux quelques idéalistes qui y croyaient encore de lancer leur peluche dans un semblant de dignité), on se dit que le fond du gouffre est proche. Il ne reste dès lors qu’une solution: partir en pèlerinage à Chamonix. C’est en effet dans ce Lieu saint que les Aigles avaient trouvé les ressources spirituelles nécessaires pour venir à bout du terrifiant Ambrì-Piotta lors de la finale des play-out de la saison dernière. Un peu tard pour sauver les meubles mardi, mais juste suffisant pour prendre, transfigurés, le chemin du Stade de Glace vendredi.
Crosse d’Or : Eric Walsky. Pas encore au niveau qu’on lui a connu, mais sur le bon chemin.
Crosse de Plomb : Tobias Stephan. Sombre depuis l’annonce de son transfert à Zoug, à l’image d’un certain D.F. (nom connu de la rédaction) avant lui. A quand une règle interdisant les signatures de contrats en cours de championnat ?

Photos Pascal Muller, Simon Bohnenblust et Hilde Blatter (copyrights www.mediasports.ch, http://bohnenblust.net)

Écrit par H. Blatter, L.S. Diebstahler et M. Rigatori

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5 Commentaires

  1. OK, je t’explique mon point de vue.

    Tu vas là-bas, bon ben c’est joli architecturalement et les noms des anciens joueurs sur les murs, ça crache, mais c’est une salle de spectacle peu adaptée au hockey.

    Les places debout sont mal faites, tu ne vois rien quand l’action est sur le but le plus proche. Pas aussi grave qu’à Genf où tu ne vois que la moitié de la glace, mais un peu moyen pour un bâtiment censé être à la pointe de ce qui se fait.

    Ça ne sonne pas. D’un côté parce qu’il y a autant de places debout que de neurones dans le cerveau de Chistopher Rivera. Et de l’autre, parce que la sono crache tellement fort que tu ne t’entends plus boire. Des mises en scène d’entrée de l’équipe pourries, j’en ai déjà vu plein, mais jamais avec une sono empêchant à ce point tout chant.

    C’est du vol d’ambiance au profit de la pub, et ça, ça me chiffonne. Comme les goals sponsorisés par McCrado (la pub est plus longue que le ralenti du but).

    J’adore St-Léonard pour la proximité de la glace et l’acoustique (franchement, quand ça y va un peu, ça fait un bruit terrible), je me réjouis que le reste soit refait, et je préférerais qu’on fasse plutôt un truc à la Davos ou Kloten, où le hockey reste quand même l’élément principal de l’event.

  2. D’un côté parce qu’il y a autant de places debout que de neurones dans le cerveau de Chistopher Rivera.

    Venant d’une supportrice de Fribourg, ça fait franchement sourire…

  3. Personnellement je suis plutôt d’accord avec son avis concernant le Herti.

    Quand on voit qu’à St-Léonard (1982), comme Hilde le dit, on dispose d’une bonne visibilité depuis l’ensemble des places, que la sonorité est géniale dans les matchs à forte ambiance, on est en droit d’être déçu en voyant à quel point ces aspects ont été mal étudiés dans ce nouveau Herti 30 ans plus tard.

    Pour vous éviter d’avoir à me répondre « St-Léonard c’est une étable! » ou une autre réplique de ce genre, je vous précise bien que je ne conteste PAS la vétusté de l’antre fribourgeois! Je ne fais que parler de la visibilité, de la proximité avec la glace et de la sonorité…

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