Serie A : un week-end agité !

Alors que certains mangeaient du porc à Courroux pour la Saint-Martin, d’autres se gavaient de chips en regardant la 12ème journée de Serie A qui a été marquée par une pluie de buts sur de nombreux terrains, mais aussi par une pluie tout court. Si lors de la journée précédente, la défaite de la Juve face à son principal rival l’Inter avait en partie redistribué les cartes, cette 12ème ronde a à nouveau permis de tirer son lot d’enseignements.

Atalanta – Inter  3-2

Jamais facile d’aller affronter les Bergamasques sur leur terrain et ce n’est pas l’Inter qui dira le contraire, ni Naples d’ailleurs qui s’y est cassé les dents il y deux semaines. Surtout que les Nerazzurri (ceux de Bergame) vont relativement fort en ce début de saison avec une 7e place au classement, et cela malgré 2 points de pénalité en début de saison, s’il vous plaît. De plus, les Milanais, certes euphoriques après leur victoire 3-1 à Turin (la veste d’un de nos rédacteurs peut en témoigner), éprouvent toujours d’énormes difficultés sur ce terrain. Tout semblait donc indiquer que les favoris n’étaient pas forcément ceux qu’on croyait…
Ce sentiment s’est vite vérifié. Pourtant dominée, l’Atalanta ouvrait le score après 10 minutes de jeu seulement par Giacomo Bonaventura (pas Yuri), on sentait déjà que l’Inter allait passer une soirée difficile. Butant 2 fois sur un excellent Andrea Consigli dans les cages, Rodrigo Palacio, et son mythique dreadlock, ne parvenait pas à égaliser avant la mi-temps malgré deux bonnes opportunités. Après 10 minutes de jeu en seconde période, l’ancien joueur de Porto, Freddy Guarin, envoyait un missile sur coup-franc et égalisait à 1 partout. Joie de courte durée, puisque 4 minutes plus tard German Denis redonnait l’avantage à l’Atalanta, bien servi par Maxi Moralez. Denis allait même inscrire un doublé en transformant un penalty généreusement accordé à l’Atalanta pour une faute sur le petit Maxi Moralez. A 3-1 les inetristes pleuraient et la Juvalanta riait. La réduction du score à 5 minutes de la fin de Palacio n’allait plus rien y changer, l’Inter voit à nouveau la Juve s’échapper. L’Inter peut pester contre quelques absences de taille en défense (Samuel et Ranocchia), car il faut bien dire que l’Argentin Silvestre ne s’est pas montré très à son avantage face à son compatriote Denis. Tu te rends compte ! Silvestre, qui remplaçait Samuel, se fait balader par Denis. Et il faisait quoi Marcel pendant ce temps ? Il était sûrement du côté de la Saint-Martin !

Pescara – Juventus 1-6

Après sa déconvenue contre l’Inter le week-end passé, ce qui mettait fin à une série de 49 matchs sans défaite, la Juve a remis les pendules à l’heure en allant gifler Pescara sur son terrain. Autant dire qu’il n’y a pas vraiment eu de match, tant la différence entre les deux équipes était énorme. Fabio Quagliarella y est allé de son petit triplé en inscrivant notamment une bicyclette, geste qu’il affectionne particulièrement. Kwadwo Asamoah s’est lui aussi permis le luxe d’inscrire une bicyclette, et quand tu prends deux bicyclettes dans les dents tu mérites d’en prendre 6 ! Pas grand chose d’autre à signaler si ce n’est que l’entraîneur des dauphins de Pescara, Giovanni Stroppa, par ailleurs expulsé, va probablement devoir se trouver un emploi prochainement dans un club de Serie C, s’il entend poursuivre sa carrière d’entraîneur.

Milan – Fiorentina 1-3

Sans contestation possible, ce match constituait une affiche alléchante de ce week-end, en tout cas plus que le sexy Parme – Sienne. D’un côté un AC Milan en perpétuelle crise et de l’autre une Fiorentina très séduisante qui pratique du bon football depuis le début de la saison. Malgré l’absence de Stevan Jovetic, déjà auteur de 6 buts cette saison, la Fiorentina s’est montrée impressionnante et convaincante, surtout elle qui peine en déplacement. En menant 2-0 à la mi-temps grâce à l’ex Alberto Aquilani et grâce à l’excellent Borja Valero, les Toscans n’ont même pas eu à souffrir pour obtenir 3 points. D’autant plus que Pato nous a gratifié d’un remake du fameux penalty de Baggio de 1994, franchement ça n’est pas que des bons souvenirs, même si en l’occurrence, sur ce coup, c’est le Brésilien qui s’est payé la honte…. En seconde période Giampaolo Pazzini a bien réduit le score en inscrivant un «but facile» après une magnifique talonnade sur le poteau de Filou. Ce à quoi le marocain Mounir El Hamdaoui a répondu en inscrivant son premier but en Italie d’un superbe lob en finesse de 20 mètres dans la lucarne d’Abbiati. La Fiorentina a enfin obtenu un résultat contre un grand d’Italie et peut honnêtement espérer une place dans le quatuor de tête. Quant aux Rossoneri, 13ème place en championnat… que dire… il va falloir jouer à fond la Coupe d’Italie cette année.

Lazio – Roma 3-2

Sympa toutes ces affiches, mais le match du week-end c’était bien entendu le derby romain. On vous rassure tout de suite, des incidents se sont bien produits avant le match, quelques coups de couteaux par-ci par-là et une ou deux arrestations à gauche à droite. Il faut dire que le derby romain, c’est pas un derby de lopettes comme pourrait l’être un Inter – Milan, un United – City ou à la rigueur un Etoile Broye – Jorat-Mézières, quoique ce dernier peut également engendrer un flot de violence comme des pneus crevés, des vaches tatouées ou même des sapins arrachés (pas besoin de derby pour en arracher un, je l’avoue il s’agit de mon acte de hooliganisme le plus cinglant à ce jour).
Une fois n’est pas coutume, le derby s’est déroulé sous une pluie diluvienne rendant le terrain à la limite du praticable. On avait donc une chance supplémentaire de voir des tacles assassins dans un match qui réserve toujours de bonnes surprises à ce niveau (ce qui n’est pas pour me déplaire). Après une brève interruption de quelques minutes suite à la panne momentanée de projecteurs, l’AS Rome ouvrait le score à la 8ème minute, sur corner, par Erik Lamela, qui avait au préalable de façon très fourbe commis faute sur Senad Lulic, l’ancien joueur d’YB. A dix minutes de la pause Antonio Candreva envoyait un missile de 30 mètres sur coup-franc que le gardien romain Mauro Goicoechea, remplaçant de Stekelenburg, boxait pitoyablement dans ses propres buts. Quelques glissades et surtout quelques tacles plus tard, Miroslav Klose pataugeait dans les flaques d’eau des 5 mètres romains et inscrivait le 2-1 pour les Biancocelesti. Peu avant la mi-temps, Daniele De Rossi envoyait un superbe crochet du gauche dans la figure de Stefano Mauri, capitaine de la Lazio, qui le marquait d’un peu trop près dans les 16 mètres. Ce geste lui vaut un carton rouge aussi mérité que celui qu’il avait brillamment obtenu lors d’Italie – USA de la Coupe du Monde 2006. Seule ombre au tableau, son coup de coude sur Brian McBride avait alors au moins eu raison de l’arcade du yankee, dans le cas présent nous n’aurons même pas le droit à la moindre goutte de sang. Daniele aurait pu faire mieux, il s’agit quand même de Mauri, un sale type qui est suspecté d’avoir truqué des matchs de championnat l’année passée !
A 10 contre 11 les Giallorossi étaient définitivement mis hors course en début de deuxième mi-temps. Stefano Mauri, que De Rossi aurait donc mieux fait d’achever, bénéficiait d’une remise de la tête cadeau d’Ivan Piris et inscrivait le numéro 3. Le match était donc définitivement plié. Il restait quand même à se mettre sous la pupille l’expulsion de… Mauri, pour un deuxième carton jaune sur main volontaire (De Rossi aurait définitivement dû l’achever, dans un derby on ne se fait pas expulser pour ce genre de broutille…), et le 3-2 anecdotique sur coup-franc de 40 mètres signé Miralem Pjanic. Il faut dire que Marchetti le portier de la Lazio s’était idéalement placé au point de penalty. Et c’est ainsi que la Lazio s’adjugeait ce derby qui déchaîne toujours autant les passions. Vivement le prochain !

Sur les autres terrains

On signalera la magnifique victoire 4-2 de Naples sur le terrain du Genoa qui aurait mérité un plus ample résumé dans cet article. Les Napolitains ont réussi à remonter un score défavorable à dix minutes du terme de la partie, tout comme en Ligue Europa jeudi face au Dnipro Dnipropetrovsk (j’adore cette équipe, véritable cauchemar des commentateurs), et semblent reprendre un peu des couleurs après une période difficile. L’Udinese s’est remise de ses deux défaites mortifiantes face à YB, et est parvenue à arracher un match nul 2-2 dans les arrêts de jeu au magnifique Stade Bentegodi de Vérone. Le héros du jour s’appelle Gabriele Angella, auteur d’un doublé, pas mal quand t’es défenseur et que personne ne te connait ! Torino s’est imposé au forceps 1-0 sur Bologne, but du défenseur Danilo D’Ambrosio sur corner. Les Rossoblu sont de plus en plus dans de sales draps, et dans ces cas là en Italie, c’est probablement l’entraîneur Stefano Pioli qui va en faire les frais. Palerme a fêté un succès bienvenu, 2-0 sur son terrain face à la Samp, doublé de l’Argentino-Polonais (je ne sais même pas comment on dit) Paulo Dybala, même pas encore 19 ans, qui pourrait ainsi s’inscrire dans la foulée des footballeurs argentino-polonais célèbres comme Diego Fernando Klimowicz (les amateurs de Buli s’en rappellent surement). La Samp avec une 7ème défaite de rang est bel et bien dans une crise profonde et Ciro Ferrara est venu s’ajouter à la liste des nombreux entraineurs de Serie A en danger (M. Allegri, S. Pioli, G. Stroppa et celui de Palerme qui est de toute façon toujours menacé). Pour le reste on ajoutera deux 0-0, un à s’ouvrir les veines entre Cagliari et Catane et l’autre un poil meilleur entre Parme et Sienne. Notons tout de même que du côté de la Sardaigne, l’ensemble des tribunes du nouveau stade, le Is-Arenas construit à la va vite, a enfin pu être investi par les spectateurs. Rien de tel qu’un 0-0 pour fêter ça !