Le Zenit champion !

Bon, c’est pas vraiment un reportage, vu que je n’ai vu aucun match du championnat de Russie 07 en direct du stade, mais quand même, ayant suivi ce championnat comme d’habitude à la télévision et de manière très précise, je me sens autorisé à t’en parler ici. Donc, le Zenit est champion ! Oui, mais de qui, de quoi, pourquoi, et c’est qui Anatoly Timoschuk d’abord et c’est quoi le Zenit ? C’est ce que nous allons voir au cours de cet article. Pour ceux qui ne s’intéressent ni au football ni à la Russie, ils peuvent quand même rester lire l’article jusqu’à la fin, y aura des photos de filles.

Bon, donc le championnat de Russie 2007 est terminé ! Ben oui, les Russes, pour des raisons climatiques principalement, commencent le championnat en mars et le terminent en novembre. Ce championnat, autant le dire tout de suite, aura été formidable de suspense et de qualité. Autant les premiers championnats suite à l’implosion de l’Union Soviétique auront été des monologues en faveur du club le plus populaire, le Spartak Moscou, autant cela fait quelques années que le championnat est passionnant de bout en bout.


Le stade du Lokomotiv, mauvais souvenir pour l’équipe de Suisse

De 1992 à 2001, en effet, le Spartak a été consacré champion de Russie (avec une parenthèse en 1995 pour l’Alanya Vladikavkaz) avant que le Lokomotiv et le CSKA ne se partagent cet honneur depuis 2002. Le championnat de Russie est aujourd’hui l’un des plus riches du monde et certainement l’un des plus spectaculaires. Si la qualité technique et la formation de jeunes joueurs ont toujours été au rendez-vous, la révolution de ces dernières années est spectaculaire et tient à un seul facteur : l’argent des oligarques. Le cocktail est détonnant et marche pour l’instant à merveille. Tout le monde se rappelle en effet le formidable succès du CSKA Moscou lors de la Coupe UEFA 2005 et cette finale gagnée à l’extérieur face au Sporting Lisbonne mais les clubs russes progressent sans arrêt sur la scène européenne. Arsène Wenger l’a dit en 2006 : « Dans les 10 ans, un club russe aura gagné la Ligue des Champions ». On en est encore loin, mais dans le fond, l’entraîneur d’Arsenal a raison, ce n’est qu’une question de temps. Les clubs issus de l’ex-Union Soviétique ont toujours surclassé leurs adversaires en ce qui concerne la technique individuelle et le jeu collectif, mais il leur manquait toujours quelque chose pour concrétiser leur domination. Le formidable pouvoir d’achat de leurs nouveaux propriétaires est en train de combler cette lacune et le mélange promet beaucoup.
Revenons-en à ce championnat 2007. Rarement aura-t-il été aussi disputé et connu autant de rebondissements. 6 équipes prétendaient en effet au trône en début de compétition :
Le Spartak Moscou et ses stars Roman Pavlyuchenko (meilleur buteur du championnat et double buteur contre l’Angleterre le mois dernier), Vladimir Bystrov, petit ailier droit de poche de la sélection nationale, la Sbornaja, Mozart, milieu de terrain brésilien, Stipe Pletikosa, gardien de la sélection croate, Radoslaw Kovac et Martin Jiranek, internationaux tchèques, ainsi que la nouvelle merveille du foot brésilien Wellington, en provenance de Goias, sans oublier les internationaux russes Yegor Titov, Dmitri Shishkin et Dmitri Torbinski ainsi que le maître artificier de l’équipe nationale ukrainienne Maxim Kalynychenko.


Roman Pavlyuchenko, meilleur buteur du championnat

Le CSKA Moscou, champion sortant, avec son duo d’attaque brésilien composé de Jo et Vagner Love, ce dernier étant titulaire lors de la dernière Copa America remportée par le Brésil. Le Tzaïska compte aussi dans ses rangs le plus prometteur des jeunes gardiens mondiaux, déjà titulaire en sélection russe, le fantastique Igor Akinfeev (dont on parle déjà dans les plus grands clubs européens) ainsi que l’entier de la défense de l’équipe de Guus Hiddink, à savoir l’expérimenté Sergeï Ignashevitch et les sculpturaux jumeaux Vassili et Alexeï Berezutski. Ajoutez à ces internationaux confirmés l’espoir serbe Milos Krasic ou les internationaux russes Evgeny Aldonin et Yuri Zhirkov ainsi que l’international brésilien Daniel Carvalho et vous obtenez une équipe capable de rivaliser avec n’importe quel gros calibre européen.


Vladimir Poutine fait admirer son art du jonglage à Vagner Love

Le Zenit Saint-Petersbourg a lui profité de la manne financière apportée par Gazprom, également « sponsor » de Schalke 04, pour prolonger le contrat du meilleur joueur russe actuel Andreï Arshavin et compenser le départ à Séville d’Alexander Kerzhakov en attirant sur les bords de la Neva l’Argentin Alexandre Dominguez, l’international russe Pavel Pogrebnyak et surtout, surtout, le milieu de terrain ukrainien Anatoly Tymoschuk ! Celui-ci était sous contrat avec le richissime Shakhtar Donetsk, mais les roubles proposés par l’entraîneur hollandais Dick Advocaat ont été les plus forts et Tymoschuk fait aujourd’hui le bonheur des supporters du Petrovsky Stadium. L’effectif compte également l’international turc Fatih Tekke, l’international russe Konstantin Zyrianov (celui qui a obtenu le penalty après la faute de Rooney) et peut s’appuyer sur deux bons gardiens, le remplaçant de la sélection russe Vyacheslav Malafeev et le titulaire de la Slovaquie Kamil Contofalsky. Le Zenit compte encore l’international russe Pavel Pogrebnyak en attaque, tout comme le défenseur slovaque Martin Skrtel.


Andreï Arshavin, LA star russe

Le Lokomotiv Moscou avait lui aussi un oeil sur le titre, comptant dans ses rangs l’excellent gardien italien Ivan Pelizzoli et surtout un duo d’attaque de premier ordre avec l’ex-Marseillais Dmitri Sytchiov et l’ex-Lillois Peter Odemwingie. Les deux sont à créditer d’un excellent championnat, mais cela n’a pas suffi.


Sytchiov n’a rien perdu de son sens du but

Autre prétendant très sérieux au titre, le FC Moscou, avec son quatuor d’Argentins Barrientos, Hector Bracamonte et surtout les deux prodiges Maxi Morales et Maxi Lopes (en provenance du FC Barcelone) ainsi que l’ex-Parisien Sergeï Semak.

Le Saturn Ramenskoye, club de la banlieue de Moscou, croyait lui à la surprise avec les ex-internationaux Dmitri Loskov, Dmitri Kirichenko et Andreï Kariaka (ex-Benfica Lisbonne).

30 matchs par club plus tard, les rebondissements ont été légion et si le CSKA peut s’estimer poissard d’avoir perdu son titre suite à de nombreuses blessures et surtout à cause de l’appel en sélection nationale en plein championnat des Brésiliens Jo (-20 ans) et Vagner Love (Cope America), le titre du Zenit (le premier depuis 1984, lors du championnat d’URSS, sous le nom de Zenit Leningrad) n’est pas usurpé même si les 15 millions de supporters du Spartak aiment bien se plaindre du fait que les innombrables derbys moscovites aident le club de Saint-Petersbourg car les clubs de la capitale ne mettent peut-être pas la même intensité dans les matchs les opposant au Zenit qu’au Spartak. Quoi qu’il en soit, même si je suis un supporter acharné du Spartak, je dois reconnaître que le Zenit est un beau champion et je me réjouis de les soutenir l’an prochain en Ligue des Champions. Le Spartak passera lui par les qualifications, après, qui sait, avoir gagné la Coupe de l’UEFA en mai prochain ?


Le Spartak ramènera-t-il un trophée à Luzhniki en 2008 ?

Résultat final :

1.Zenit Saint-Petersbourg
2.Spartak Moscou
3.CSKA Moscou
4.FC Moscou
5.Saturn
6.Dinamo Moscou
7.Lokomotiv Moscou

Le championnat de Russie, malgré cette magnifique année, n’a pas encore atteint sa plénitude et l’année prochaine promet beaucoup. La ligue russe ayant eu l’intelligence de limiter le nombre d’étranger à 7 par équipe (6 dès 2008 et 5 dès 2010), cela a favorisé l’éclosion de bons jeunes et surtout, cela a permis, corollaire, à certains clubs formateurs d’encaisser de très jolis chèques de la part des très riches clubs de la capitale puisque le jeune joueur russe est désormais un joueur très recherché. Une règle adéquate pour un pays en plein développement comme la Russie et peut-être un exemple à méditer pour d’autres pays ? Quoi qu’il en soit, le championnat de Russie est bel et bien le championnat émergent en Europe et on ne peut que s’en réjouir !


C’est net qu’on s’en réjouit !

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3 Commentaires

  1. Mouais, quoiquil arrive, si lavenir doit passer par lEst et si la coupe aux grandes oreilles doit être remplie de vodka, ça me ferait mal au fion…Vagner Love, Mozart, tous des peintres…

    Sinon, bravo pour cet excellent article !

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