Les Hammers étaient la dernière équipe à s’imposer sur la pelouse d’Highbury, ils resteront les premiers à avoir gagné à l’Emirates Stadium. Dans un match dominé de bout en bout, Arsenal n’a pas réussi à tromper un Robert Green en état de grâce. West Ham United, quasiment condamné il y a peu, enchaîne une troisième victoire consécutive et se relance totalement dans la course au maintien.
Toutes compétitions confondues, Arsenal avait été mené onze fois au score dans son nouveau fief… Onze fois les Gunners avaient réussi à égaliser ou même parfois à l’emporter. C’est pourquoi lorsque Jens Lehmann capitula dans les arrêts de jeu de la première période, une grande partie du stade pensait le retour possible. Hélas, la douzième fois aura été celle de trop, celle qui ne fit que confirmer le véritable problème de cet Arsenal 2006/2007 : la finition. Comme tant de fois cette saison, à domicile, à l’extérieur, en Europe ou en Coupe domestique, les hommes d’Arsène Wenger n’ont pas su concrétiser au tableau d’affichage une domination totale. La faute à qui ? Bilan des attaquants :- le roi Henry (10 buts en 17 matches) blessé et diminué n’aura jamais été en pleine possession de ses moyens cette saison, quand on sait qu’il pèse 174 buts en championnat depuis son arrivée en Angleterre, et quoique puissent en dire ses détracteurs, ça change un peu la donne
– le plus efficace des «après-Henry» est le gaucher Robin Van Persie (11 b., 22 m.), il déclare forfait pour cause de blessure depuis le mois de janvier et joue souvent milieu de terrain
– l’ancien Monégasque Adebayor (6 b., 24 m.) n’est pas un finisseur et, au contraire de ce qu’il pense, a encore des montagnes de travail devant lui. Bien plus grand par la taille que par le talent.
– Julio Baptista (1 b., 18 m.) annoncé comme «The Beast» depuis son passage réussi à Séville montre le visage qui était le sien au Real Madrid, c’est-à-dire celui d’une bestiole inoffensive
– Jérémie Aliadière (0 b., 11 m.) est certainement un bon joueur, mais tout simplement pas assez pour un club comme Arsenal. Deuxième plus ancien joueur au club après Ljungberg, il n’a marqué qu’un but en championnat depuis son arrivée. Pas besoin d’en dire plus.
Pour en rajouter une couche et comprendre encore mieux les carences offensives d’Arsenal cette saison, il suffit de jeter un coup d’oeil aux statistiques des milieux de terrain qui, hormis Gilberto Silva (8 b., 29 m.), ou encore Flamini (3 b., 20 m.), sont ridicules : Rosicky (1 b., 23 m.), Ljungberg (0 b., 16 m.), Fabregas (0 b., 32 m.) et finalement Hleb (2 b., 27 m.)… Il est évident que comparés à ceux de Lampard, Gerrard ou Cristiano Ronaldo, ces chiffres permettent de mieux se rendre compte de la situation actuelle des Gunners, pour qui l’obtention d’une place qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions est une obligation loin d’être assurée.
Nouveau stade (dans lequel l’ambiance peine vraiment à décoller), politique de jeunes, un peu de malchance et un arbitrage douteux expliquent cette saison de transition. Et ce d’autant plus qu’Arsène Wenger dépense moins que certaines équipes reléguées de Premier League et ne peut se permettre d’acheter autant que Chelsea, Manchester United ou encore Liverpool… Reste que la patience des supporters a ses limites et qu’après deux saisons sans le moindre titre, il serait bienvenu de voir arriver des joueurs confirmés lors du prochain marché d’été.
Dans cette rencontre face aux Hammers, les chances de buts ont été incalculables. Mais un immense Robert Green a dit «no» à toutes les tentatives et a même été sauvé par sa barre et son poteau en deux occasions. Blessé et privé de voyage à la Coupe du Monde (il devait être le no 3), Green revient en force et frappe à nouveau à la porte de la sélection.
Auteur du but qui avait envoyé West Ham United en Premier League lors de la finale des play-offs 2004-2005 face à Preston, Bobby Zamora (fan des Hammers dans sa jeunesse) est l’autre héros de cette victoire Claret and Blue. Son dixième but de la saison offre à son club la possibilité de sauver sa peau parmi l’élite. La suite du calendrier s’annonce pourtant délicate, car même si des concurrents directs tels que Sheffield United et Wigan sont au programme, Chelsea et ManU sont également au menu. Au vu de sa saison, West Ham ne mérite pas vraiment de se maintenir, mais son formidable public et un finish hitchcockien pourraient leur permettre de vivre une nouvelle saison en Premier League.
Arsenal – West Ham United 0-1 (0-1)
Emirates Stadium : 60’098 spectateurs.
Arbitre : M. Graham Poll.
But : 45e +2 Zamora 0-1.
Arsenal : Lehmann; Eboué, Kolo Touré, Gallas, Clichy; Hleb (65e Aliadière), Gilberto Silva (85e Diaby), Fabregas, Rosicky; Ljungberg (75e Baptista); Adebayor.
West Ham United : Green; Neill, Collins, Ferdinand, McCartney (46e Spector); Bowyer, Reo-Cocker, Noble, Etherington; Tevez (82e Blanco), Zamora (65e Boa Morte).
Carton jaune : Collins pour West Ham United.
Écrit par David Despont
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