Visite à Marseille

Petit séjour au Sud de la France avec deux matchs de l’OM, voilà quelques jours de congé qui vont faire le plus grand bien. Je ne suis pas un fan inconditionnel de l’équipe phocéenne, mais il est vrai que c’est toujours avec plaisir que je réponds présent à une proposition de détour au Vél. Mon vénéré rédac chef étant au courant de mon trip, je ne peux pas échapper à un petit compte rendu pour honorer la V2 de ton site favori !

Samedi 1er novembre. Pub du centre ville et brasserie non loin du stade sont les points d’ancrage de notre avant match. Théories sur la partie à venir, souvenirs de passages récents sur la Canebière, visionnage des buts du championnat anglais sur l’écran du coin pour constater la balade de Chelsea et le naufrage d’Arsenal. Rien de bien transcendant en fait, si ce n’est des discussions de mecs avant une banale rencontre de foot. Bon allez, pas si banale que ça, un OM-Sainté c’est quand même le plus ancien classico – pour reprendre une appellation à la mode – de l’Hexagone, un match entre les deux plus grands clubs français de l’histoire. Sauf que la dernière heure de gloire des deux équipes confondues remonte à 1993, ce qui enlève un peu de crédit au terme «grand club», un peu moins au terme «histoire».En route pour le stade, faut juste régler les derniers détails. Des Suisses partis du froid et qui débarquent à Marseille et bien ça ne sait pas s’habiller. Ça hésite. «Il va pleuvoir ou pas ?», «Ch’sais pas si on va avoir froid», «Y a du vent hein !?». Bref, tout ça pour dire qu’en fin de compte on a eu ni vraiment chaud, ni vraiment froid, et que nous avons assisté depuis la tribune Ganay à une rencontre assez animée mais pas formidable non plus entre deux équipes en mal de résultats et qui au coup de sifflet final permet aux Olympiens, victorieux 3-1, de réaliser une belle opération comptable compte tenu des défaites de Bordeaux et Toulouse.

Hatem Ben Arfa en paix avec lui-même et qui a communiqué durant la semaine pour remettre les choses à plat pour la 12ème fois depuis le début de sa courte carrière, a été le grand artisan de ce logique et assez facile succès marseillais. Corner-caviar pour un Cheyrou bien seul pour le premier but, incursion ben arfienne dans l’axe-central (je sais qu’un axe c’est central et que ça veut rien dire mais ça fait bien de dire ça) stéphanois pour l’obtention du pénalty du 2-1 par Koné et transformé par lui-même, notons l’accolade à Gerets pour la plus grande joie de la presse people, et pour terminer re-corner-caviar pour l’inconstant Taiwo, ça fait 3-1 et Hatem Man of the Match.
Au final, c’est une ASSE de toute petite cuvée que nous avons découvert sur la pelouse du Vél. Pour résumer le tout, et en anglophonisant la chose, on peut dire que ça pêche au niveau du coaching (Roussey veut affirmer son pouvoir mais ses choix sont plus que discutables), du marketing (je ne sais pas si l’arrivée de Matsui emballe les stats de maillots vendus, mais sur le terrain le rendement est nul) et de casting (Mirallas, pour ne citer que lui, complètement transparent). Y a du job Messieurs les présidents Verts !
Le retour au centre ville se fait rapidement en métro et c’est dans un bar proche du Vieux-Port et pas fréquenté que par des pêcheurs, Marc Rosset doit connaître, que nous passons notre nuit marseillaise. Pour le dimanche et le lundi, notre camp de base étant situé à environ 45 minutes de Marseille, nous profitons de notre temps libre dans la région pour visiter Avignon et Aix-en-Provence sous quelques averses malvenues mais bien évitées par du shopping, quelques bonnes tables et autres séances de cinéma (au passage, «L’instinct de mort» avec un immense Vincent Cassel est vivement recommandé, vite le 2ème épisode !).  

 
Mardi 4 novembre. Restaurant – ils appellent ça comme ça – Quick de Marseille, assis sur la terrasse couverte, nous regardons les gouttes tomber. Il pleut toujours sur le Sud et à partir de ce moment et tout au long de notre après-midi nous nous inquiétons quant à la tenue du match prévu le soir au Vélodrome. C’est vrai qu’un OM-PSV archi-décisif pour une qualif’ en Coupe de l’UEFA ça fait vraiment rêver et qu’on ne louperait ça pour rien au monde… Je te vois sourire cher lecteur et tu as raison ! Je vais reformuler, la phrase correcte étant : «Ça fait quand même bien ch*** d’avoir acheté des billets il y a un mois pour ce match inutile au vu du classement merdique de l’OM, alors si en plus nous devons aller au stade pour constater un renvoi et rentrer la queue entre les jambes…».
Mais finalement rien de tout ça. La partie a bel et bien eu lieu et elle fut fort agréable à suivre. Marseille continue sur la voie tracée samedi et depuis le début de la saison : défense instable, attaque géniale. Gerets a positionné notre ami Hatem en soutien de Koné et Niang. La formule a de la magie. Deux passes décisives pour Ben Arfa, un but et une passe magistrale pour Baki et un doublé pour Mamad’ que l’on disait incertain et dont je réclamais la sortie pour Valbuena à 1-0 en m’adressant au coach «Mais Gerets : sors Niang ! Il est cuit là-bas devant…». Ah ce que c’est bon d’être un vrai connaisseur !
Le PSV ne méritait pas de perdre 3-0 et le match aurait pu tourner différemment (tête sur le poteau et petit miracle d’un Mandanda que l’on dit retrouvé), mais un OM joueur et enthousiasmant a largement mérité ce succès. Ce stade, même sous la pluie, a quelque chose de vraiment spécial. L’ambiance était en effet magnifique et souhaitons que les enfants de Gerets puissent continuer l’aventure sur le continent le plus longtemps possible, même si ça ne sera «que» la Coupe UEFA. Il est temps de reprendre la route et retrouver la Suisse. La radio fonctionne, «L’after» sur RMC avec un Jean-Michel Larqué limite malhonnête, puis voilà les élections américaines. On arrive à Lausanne. Obama est élu président. Bonne nuit.

Écrit par David Despont