Le carnet de notes des joueurs du LHC

Il aurait dû arriver avant Noël, mais nous avons exceptionnellement accordé un sursis aux joueurs lausannois en raison d’une première partie de championnat désastreuse qui aurait sacrément plombé la moyenne de classe. Mal nous en a pris : avec une consternante 4e place obtenue à la fin de la saison régulière, les divas de Malley se sont surpassées ! Sur une échelle allant de 1 à 6, voici le bulletin implacable livré par CartonRouge.ch. Plus besoin de rapatrier Schäublin et Bernasconi pour donner une allure un peu plus humaine au carnet de notes, de nouvelles têtes de turc sont à disposition.

Christophe Bays : 4½

Son périple chez les morts-vivants sierrois a-t-il permis de lui faire gagner de l’expérience supplémentaire, et ce dans le bon sens du terme ? Certainement, compte tenu de la charge de travail qu’il a eu à assumer grâce à la démission de l’arrière-garde valaisanne. Encore un peu tendre, il reste cependant un back-up crédible. Attention toutefois, car le syndrome de l’éternel espoir guette… Christophe Bays va devoir franchir un cap s’il compte être aligné plus régulièrement.

Fabien Hecquet : 5

Au moins, Fabien Hecquet peut se targuer d’avoir obtenu un blanchissage alors qu’il n’avait pas joué depuis deux ans avant sa venue à Lausanne. Débarqué comme un cheveu dans la soupe, il a fait le job à chaque fois qu’il a été aligné, et ne peut être directement mis en cause sur les défaites concédées alors qu’il était dans les buts.

Cristobal Huet : 3½

On attendait une muraille en béton armé, autant dire que ce n’est pas trop le cas. Auteur d’un début de saison dégueulasse, ses performances ne furent absolument pas à la hauteur de son salaire ni de son standing. Une fois sa blessure aux adducteurs guérie – du moins on l’espère –, il a recommencé enfin à jouer comme Cristobal Huet, ce qui est une absolue nécessité pour le LHC si le club compte au moins atteindre les demi-finales des play-off.

Valentin Borlat : 4½

Ce pur produit du mouvement junior lausannois (cela fait toujours bizarre de l’écrire) est désormais aligné de manière plus régulière. Au vu de son statut et de sa position, il est soumis au paradoxe de devoir prendre de la bouteille tout en restant sobre dans son jeu. Valentin Borlat possède un potentiel certain. La saison prochaine sera cruciale pour lui.

Benjamin Chavaillaz : 4½

Le jeune défenseur lausannois laisse perplexe: on ne sait pas s’il est doté un panache spécial qui le met sous les feux de la rampe à chaque fois qu’il merde… Offensivement il fait le job, mais défensivement aussi ! Cela dit, ce n’est pas un Olivier Keller en 1 contre 1. Comme il s’agit de l’un des seuls produit du LHC qui a fait sa place, on se sent mal de le dézinguer même si l’on ne peut s’empêcher de pester à chaque boulette hautement évitable qu’il commet. Et pourtant: en dépit de ces considérations, le numéro 3 du LHC est parvenu à décrocher un contrat dans l’élite, preuve s’il en est que ses qualités sont recherchées, même si l’on est contraint de prendre Serge Pelletier comme référence.

Daniel Corso : 4

Le Québécois l’avait annoncé haut et fort: il allait être l’enflure que le LHC a tant besoin afin d’éviter de se faire archidominer sur le plan physique, comme ce fut si souvent le cas par le passé. Il a cependant la lourde tâche de faire oublier Setzinger. Pour l’instant, ses performances nous laisse un peu sur notre faim. Il pourrait faire bien plus, car en plus d’aller se pointer auprès de ses amis dans le slot adverse, le numéro 15 doit pointer tout court.

Jannik Fischer : 5½

Le robuste défenseur est doté d’une régularité de métronome. Comme à son habitude, c’est le gars qu’on ne voit jamais; c’est dire la valeur de ses prestations. Défenseur défensif par excellence, il est efficace, calme, et commet très peu d’erreurs. Rien à reprocher pour le solide numéro 90.

Joël Frölicher : 4

A sa signature, on en attendait beaucoup, ce qui fut confirmé par de brillants matchs de préparation. Par la suite, Joël Fröhlicher a connu un début de saison très difficile. Dès le départ de Boxy, il s’est métamorphosé et est en train d’atteindre les objectifs fixés, mais sans atteindre un niveau de jeu extraordinaire, ni pouvoir assumer un statut de «leader». De plus, il se doit d’être plus constant. Surnommé «Frolic» par ses amis biennois, c’est un défenseur qui a néanmoins du chien.

Jérémie Kamerzin : 4½

Après une excellente saison passée, Jérémie Kamerzin est devenu un peu plus irréguilier, mais il reste tout de même une pièce maîtresse de la défense vaudoise. Fait étonnant: depuis qu’il a signé à Genève, il s’est presque amélioré. Sa robustesse ne sera pas de trop dans la formation lausannoise.

Larry Leeger : 4

Les saisons se suivent et l’impression que Larry Leeger laisse est toujours la même: un joueur insaississable. Il possède toujours la réputation d’un défenseur champion de suisse et on en attend toujours beaucoup. Irrégulier, il doit progresser offensivement, mais il donne également cette fâcheuse impression de plafonner.

Alain Reist : 3

Heureusement qu’il n’existe pas de plafond salarial en LNB, car ce serait le premier à faire les frais d’une restructuration. Totalement surcoté, Le Scott Gomez du LHC détient un rapport qualité/prix affreux. Assez poussif et lourdaud, Alain Reist a été engagé pour ce qu’il n’était pas à la base. Cela dit, on peut observer un semblant de regain de forme depuis peu.

Philippe Seydoux : 3½

Compte tenu des circonstances, nous aurions bien voulu lui accorder la moyenne, mais la raison de son indisponibilité méritait d’être lourdement sanctionnée. Le Julien Sprunger du pauvre modèle défenseur nous éblouit pour l’heure par son invisibilité si l’on excepte quelques éclairs de génie sortis de l’on ne sait où. Avant de réapprendre à patiner, Philippe Seydoux devrait déjà savoir pratiquer le vélo sur deux roues sans freiner avec les gencives.

Ralph Stalder : 5

Les apparences sont souvent trompeuses: Ralph Stalder tient la baraque en dépit de sa gestuelle nonchalante, mais diablement efficace. Le défenseur joue souvent juste et il se montre autant à l’aise pour distribuer les passes ainsi que les pains.

Benjamin Antonietti : 4½

Très généreux dans l’effort, l’attaquant de poche est très rapide et ne rechigne pas à aller là où ça fait mal. Benjamin Antonietti est un joueur précieux par excellence et prend le rôle du travailleur de l’ombre, mais il donne le sentiment de pouvoir apporter encore plus. Souvent aligné en box-play, son objectif ultime est de pourrir la première passe adverse.

Gaëtan Augsburger : 4

Une progression qui s’est hélas freinée au plus mauvais moment. Un curieux paradoxe pour l’un des joueurs les plus rapides de la ligue. Présenté comme le nouveau Romy, «Oxo» est passé d’espoir en joueur physique, malgré les blessures. Cette saison, il reste néanmoins en-deçà, mais fait le minimum syandical de ce qu’on attend de lui. Sans plus, ni moins. 

Eliot Berthon : 5

Le jeune Français de 20 ans voulait venir ici pour se lancer avant d’avoir été lancé contre la bande par ce farceur de Wüthrich. Avant de faire plus ample connaissance avec la balustrade, il y arrivait fort bien. Ayant commencé en troisième bloc, Eliot Berthon avait fait son trou. Petit gabarit, il n’hésite pas à jouer physique tout en étant doté d’un super sens du jeu et du placement. Seul bémol, les relations incestueuses avec Genève qui l’expose directement aux décriés allers-retours entre la Capitale Olympique et la banlieue d’Annemasse.

Florian Conz : 4½

Beaucoup moins spectaculaire cette année, Florian Conz livre la marchandise au niveau comptable. Plus dans son rôle de créateur de jeu, il a petit à petit laisser tomber le tricot. Le Jurassien pourrait apporter plus encore s’il est aligné avec des éléments qui lui correspondent.

Codey Bürki : 4½ 

Est-ce un gâchis de le voir évoluer en quatrième bloc ? Totalement, car Codey Bürki est avant tout un buteur. L’attaquant possède une abnégation et un sens du travail sans faille. Il se met au service de l’équipe sans sourciller. L’une de rares excellentes surprises du LHC cette saison, malgré l’impression d’avoir un talent gâché en quatrième bloc. Toutefois, Codey Bürki a quelque peu mis le frein à main en cette fin de saison et n’est plus tout à fait la révélation qui lui avait permis d’être sous le feu des projecteurs.

Thomas Déruns : 3½

Il s’est logiquement pas plu à Berne, le challenge l’a du coup intéressé. Au début, il dégageait une maîtrise hors norme pour ce niveau de jeu et comptait pour 1½ joueur. Doté d’un tir puissant, il est très compliqué de lui trouver un point faible. Mais depuis son choc fortuit qui a laissé Setzinger sur le carreau, il n’est définitivement plus le même. Jamais décisif, Thomas Déruns peine a justifié son rang dans cette LNB qu’il devrait survoler. A se demander si la patinoire penche dès qu’il met un patin sur la place, car le Neuchâtelois glisse dans les tréfonds de l’indigence. Attention, car devenir un joueur correct de LNB pour un ex-international, ça fait franchement tache. Cela dit, le LHC étant une extraordinaire machine à niveler vers le bas, cette trajectoire n’est que peu surprenante.

Alexei Dostoinov : 3½

La déception de l’équipe depuis le début de la saison malgré son bilan trompeur. Il s’entendait bien avec son pote Ulmer et traîne désormais son spleen sur la glace. Même s’il s’est légèrement repris, il peut et surtout doit faire mieux ! Il est notamment resté muet durant plus d’un mois. Une éternité avant de retomber dans ses travers. Conz lui a refourgué ses aiguilles à tricoter; il doit s’empresser de les balancer au plus vite.

Jérémy Gailland : 4 d’encouragement

Le trèfle à quatre feuilles du hockey suisse, le fer à cheval du LHC, l’homme au cul bordé de nouilles fraîches au beurre. Il a quand même dû attendre trois matchs avant de retrouver un lieu qu’il connaît comme sa poche: l’infirmerie. Et plutôt deux fois qu’une. Un bel effort, mais Misko Antisin conserve son record. Comme on ne peut pas lui donner un 13, la moyenne lui est exceptionnellement accordé. Et comme 1+3 font 4…

Colby Genoway : 5½

L’entourage du LHC a tremblé en début de saison car, malgré toutes ses qualités, le talentueux attaquant est fait en carton. On a vu tout l’impact qu’il possède dans l’équipe. Il transforme ses coéquipiers de ligne, il est au four et au moulin, bref, Il fait tout. Technicien hors-pair, le Manitoban fait preuve d’une attitude impeccable. C’est simple, si le numéro 5 du LHC se casse en mille morceaux, l’aventure des pensionnaires de Malley s’arrêtera instantanément.

Sven Helfenstein : 2½

Une fameuse devise shadok stipule qu’en essayant continuellement, on finit toujours par réussir; donc plus ça rate, plus ç’a des chances de marcher. Un précepte qui ne s’applique pas à l’attaquant fait lui aussi en papier maché. Capable de deux ou trois éclairs de génie mais devenu aussi inutile qu’une révolution arabe, Sven Helfenstein demeure très loin de son niveau et ne fait plus rien de bon. Une enigme. Seule circonstance atténuante: sa blessure au dos. A ce stade, une seule solution s’impose: la retraite.

Vincent Le Coultre : 4½

A l’instar de Benjamin Chavaillaz, son année d’immunité est passée. Vincent Le Coultre s’en sort avec les honneurs dans le premier bloc, mais il reste peu déterminant. Le saut est peut-être trop rapide pour lui. Manquant d’impact physique, il lui est difficile de comprendre les mercenaires lorsqu’il évolue dans leur ligne.

Colin Loeffel : 4

Souvent utilisé comme 13e attaquant, Colin Loeffel a montré de gros progrès par rapport à l’année passée. Il lui manque pas grand chose pour s’affirmer dans le cadre de l’équipe, et il possède toutes les qualités pour y arriver.

Josh Primeau : 5½

Et dire qu’on lui a chié dans les bottes dès ses premiers matchs sous les couleurs lausannoises. A force de travail et de volonté, le plus charismatique des joueurs du LHC s’est affirmé. Physiquement impressionnant, il se paie désormais un luxe ultime: il commence a compter régulièrement et Démontre des progrès énormes par rapport à l’année dernière. Et quelle moustache ! Toujours sous estimé, Josh Primeau est la bonne surprise de cette saison.

Oliver Setzinger : 5

Thomas, au coin! Il y a toujours cette éternelle impression qu’il joue sur un patin. Quand il décide d’y aller, rien ne lui résiste, mais il pourrait – enfin pouvait – en faire davantage, avec toujours le désagréable sentiment qu’il pourrait mettre la deuxième. Cela dit, il sera difficilement remplaçable dans l’effectif lausannois.

Gerd Zehnhäusern : 3½

Il a suffi d’une petite poignée de victoires consécutives au congédiement de John van Boxmeer pour en faire l’homme providentiel de Malley. Las, les défaites et autres contre-performances sont réapparues illico. Sympathique, bon communicateur, le Valaisan n’a cependant pas les épaules assez larges pour gérer les égos et assumer les énormes attentes inhérentes au LHC. Coupable d’erreurs de coaching assez grossières, continuant de confondre les lignes de sa formation avec une fondue moitié-moitié, il lui manque un bagage technique indispensable pour permettre de trouver des alternatives crédibles et de bonifier cet effectif surdoté ainf de le faire évoluer à la hauteur de ses possibilités. Le changement d’entraîneur n’a donc rien apporté et l’ami Gerd serait plus à l’aise dans la peau d’un assistant qui doit encore se faire les dents avant de faire le grand saut.
Quant à la pléthore de joueurs engagés dans l’optique de faire le nombre – lesquels ne manqueront pas de se révéler quelconques –, ils bénéficient d’un passe-droit exceptionnel les empêchant d’être notés de manière juste et objective.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Alexandre Krimine

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8 Commentaires

  1. Sortir un article aussi dégueulasse un jour avant le début des play-offs. C’est une honte !!! Attends la prochaine fois le dénouement de la saison et fais toi plaisir mais là, t’es ridicule ! Demain, on gagne 😉 ?

  2. Evidemment, dès que c’est subjectif ça peut faire jaser. J’espère sincèrement que tous les joueurs remonteront leur note d’au moins 1 pt dès ce soir. Attendons aussi l’apport des Küng et autre Chiriaev ( très bon l’autre soir.) Sans vouloir jeter la pierre à un Corso fraîchement arrivé, l’ami Setzi fait sérieusement défaut. S’il faut retenir une action du No 91, pour moi, c’est le jour où il a pris le puck derrière les buts de Cristo, traversé la moitié de la patinoire. A la ligne rouge il a mis le 1er adversaire dans le vent. Celui a pris un torticolis et une triple antorse du genou plus une fracture de la machoire en atteignant le sol. A la ligne bleue adverse, petit pont (:::) sur un adversaire et à l’approche du gardien qu’il avait embarqué du côté droit, passe en back end à un certain… Colby qui ne pouvait qu’envoyer ce caviar (le mot est faible) au fond des filets adverses pour le plus grand plaisir du kop et de tout Malley. Meilleurs voeux de rétablissement Oliver !!!

  3. As-tu vu des matchs cette saison pour écrire un article pareil?

    Notre meilleur joueur Primeau? Notre meilleur gardien Hecquet?

    Tout est dit sur l’intérêt de l’article… et les connaissances de son auteur.

  4. Tres drole et fort gentil dans les notes, c’est le seul reproche qu’on peut faire a l’auteur.

    Avec le budget et la valeur de l’équipe sur le papier, finir 4eme est un camouflet géant.
    Alors que ceux qui critiquent l’auteur de l’article ne viennent pas nous dire que les joueurs ont livré la marchandise…..si vous n’êtes pas d’accord, proposez des notes différentes pour les stars lausannoises, qu’on rigole un peu de votre manque d’objectivité..

  5. Certains n’ont bien évidemment pas compris que les notes sont données par rapport à leur valeur intrinsèque et ce qu’ils peuvent apporter.

    Et ça, ce n’est vraiment pas étonnant.

  6. J’ai trouvé cet article globalement assez bon. Et de toute façon, il y aura toujours des mécontents !

    Par contre, serait-il possible de se relire (ou de le faire relire par un collègue de cartonrouge.ch) avant de publier un article ? Les fautes d’orthographe font mal aux yeux…

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