Qualisieger !

Gagner le tour qualificatif : ça, c’est fait. Pour la troisième fois après 1992 et 1994, Gottéron finit la saison régulière à la première place et s’assure l’avantage de la glace pour toute la durée des play-off. Ça n’avait pas suffi pour faire mieux qu’une défaite en finale les deux premières fois, est-ce la bonne cette année-ci ? On verra bien, mais en attendant, on ne va pas bouder notre plaisir. La courbe de performance des Dragons tend nettement vers le bas ? Et alors ? On n’est pas les plus mal lotis, et les circonstances n’ont pas aidé. Avec le retour annoncé de Loeffel, les nouvelles rassurantes concernant Dubé et la prochaine fin de suspension de Sprunger, notre contingent aura tout de suite meilleure allure pour aller loin. Jusqu’au bout.

L’honnêteté me pousse quand même à adresser un grand merci au SCB. Je disais la semaine passée qu’il ne fallait pas attendre de cadeau de la part des Oursons, j’avais tout faux. Certes, les pauvres se sont retrouvés avec seulement quatre défenseurs valides, mais de là à s’effondrer deux fois en un week-end après avoir eu le match en main… Tant mieux pour nous, parce qu’hormis les dix premières minutes de vendredi, le Gottéron vu contre Kloten et à Ambri ne fait peur à personne d’autre qu’à ses propres supporters. Heureusement, tout ceci sera oublié dès samedi 19h45: tout ce que tu as fait avant, Qualisieg compris, ne compte plus en play-off.A partir de samedi, plus d’excuses, donc. Plus d’excuses non plus pour le public de St-Léonard, après une saison régulière passée à attendre mollement les play-off et à sortir de sa torpeur uniquement pour lancer des insultes genevophobes. La Suisse du hockey va voir ce qu’elle va voir, ici c’est Fribourg!
Crosse d’Or : Les malades qui ont suivi Ambri–Gottéron sur l’écran géant placé devant la Valascia.
Crosse de Plomb : les Kloten Flyers. Pour l’ensemble de leur œuvre cette saison. Les manigances. Les charges assassines jamais sanctionnées par les juges uniques. Le traitement réservé à Tamfal, etc. Hopp Biel!

L’intolérable parti pris de Genève-Servette en faveur de Kloten

A l’approche des play-off, le championnat de LNA part en vrille. Après l’évidente défaite volontaire des ZSC Lions à Bienne (7-0), voilà que Genève-Servette s’y est mis à son tour en faisant exprès de perdre à Kloten le lendemain (5-0). Outre le coup fatal porté à ce qui restait de l’éthique sportive, il est purement et simplement scandaleux que le GSHC se range du côté des immondes Aviateurs, ces suppôts du satan Gaydoul et autres cadres corrompus de la Ligue, et dont la vraie place devrait être nulle part ailleurs qu’en 5e ligue. Pas acteurs pour deux sous, les boys de Chris McSorley ont grossièrement exagéré le rôle qui leur était assigné, multipliant les erreurs individuels et autres consignes tactiques non respectées à la façon d’une équipe de vétérans. Une couleuvre trop grosse à avaler, même pour le Juge unique, qui aurait déjà ouvert une enquête. Que ne ferait-on pas pour s’assurer les services de Denis Hollenstein, je vous le demande !

La veille, les Aigles avaient remporté facilement le remake des play-out de l’an passé contre Rapperswil (4-0), à l’occasion du baptême du feu du nouvel arrivé Pavel Kubina (transparent). Autrement, eh bien les petits calculs de Genève-Servette devraient logiquement les mener à la 7e place finale du tour qualificatif, synonyme d’un quart de finale contre… Berne. Les carottes sont donc cuites pour cette équipe sans âme, dont la seule chance de passer un tour de séries aurait été de tomber sur Zoug, qui marche sur l’eau depuis la reprise de la NHL en contradiction avec toutes les théories scientifiques reconnues jusqu’alors. Même le boss McSorley semble avoir atteint le point de non-retour, lui qui a osé déclarer sur le plateau de la RTS que Mathieu Carle était un bon défenseur !
Crosse d’Or : Goran Bezina. Blessé jusqu’au terme de la saison (ou pire), le capitaine exemplaire a sombré avant le navire, laissant à Gian-Andrea Randegger les rènes du power-play.
Crosse de Plomb : La direction du club, qui a fait preuve d’un manque évident de discernement en retirant le numéro 24 en l’honneur de Jean-François Regali, ex-capitaine du club et accessoirement à la tête d’une entreprise. En conséquence, Samuel Friedli est prié de se trouver un autre maillot. Rien de tel pour se sentir concerné à une semaine des play-off.

Tigres ou dragon ?

Jesses Gott miini närve! Mais quel championnat nous vivons! A la veille de l’ultime soirée, qui aurait pensé que seuls les Singinois (premiers), Züri (quatrièmes) et les tigrounets («bons» derniers) seraient déjà fixés sur leur sort? Tandis que Lakers et léventins se disputeront le droit de débuter les play-out à la maison, le HC Denner et les Biennois se livreront mardi soir un duel à distance pour déterminer qui affrontera Fribourg et qui s’en ira subir les cloches de l’Emmental.

Mais comment a-t-on pu en arriver là ?

Pour les Aviateurs et leur armada d’internationaux, ex-internationaux et étrangers pas vraiment M-budget c’est incontestablement le constat d’une saison régulière foirée. Quoi qu’il advienne mardi soir, donc même si ils devaient in extremis terminer sur la barre, ils seraient bien maladroits de pavoiser au vu des moyens et du luxe déployés. Des play-out sans grand danger pour leur groupe seraient un petit pas vers une justice à leur encontre que la ligue, et donc les clubs qui la composent, n’ont pas osé appliquer l’été dernier au plus fort du feuilleton.

Pour Bienne par contre, quoi qu’il arrive, être encore en lice pour les play-off à la dernière ronde, qui plus est en situation favorable, constitue déjà une très jolie réussite. Le danger par contre c’est que justement les Biennois perdent de vue le caractère particulier de leur situation. Faire les play-off serait inespéré et confirmerait qu’en l’état de ses possibilités, le EHCB doit pouvoir compter sur la défaillance d’un des grands clubs pour rêver aux quarts de finale. Ce fut Genève, ça pourrait à présent tomber sur Chloote. Si par malheur ils devaient échouer sur le fil, il s’agira pour Batman et Robin (comprenez Schläpfer et Stecher) de ne pas laisser la moindre once de déception s’installer sous leurs casques. Parce qu’un hockeyeur qui pense, c’est un hockeyeur foutu.

Le week-end de tous les espoirs

Et si le EHCB peut encore très légitimement y croire, il le doit à la mission 6 points parfaitement réussie de ce dernier week-end. Parfaitement? Oui. Car au-delà de la baffe collée au ZSC vendredi soir, Bienne a réussi à confirmer chez des Emmentalois pourtant bien plus favorables à jouer leurs voisins bernois que les stars de Gaydoul en playouts, et donc fort motivés. Pour ce qui est de vendredi je dis bien baffe car n’en déplaise à Marcel Jenni, les zürichois n’ont fait pour seul cadeau au EHCB que d’aligner Tim Wolf au but pour lui donner du temps de jeu. Pour une vingtaine de centimètres Bienne aurait d’ailleurs déjà pu être mené d’un but après à peine 16 secondes. Certes ce Tim Wolf n’est pas à proprement parler un foudre de guerre, mais il a dans l’ensemble fait un travail honorable. Ce n’est qu’après le 3-0 que les zürichois ont assez logiquement freiné leurs ardeurs, à l’exception d’un Ambühl hargneux de bout en bout. De plus, voir justement un Flyer émettre des doutes sur l’honnêteté d’un résultat, c’est un peu comme faire son auto-école avec Romain Grosjean ou suivre un cursus d’éthique dans les affaires auprès de Sepp Blatter. C’est l’hôpital qui se fout de la charité, voire même Leytron qui se fout du balais.

La finale c’est maintenant

Mardi soir, aux alentours de 22 heures, on saura qui de Fribourg ou de Langnau sera le prochain adversaire des Biennois. Et ce ne sont ni Zoug ni Lugano qui braderont leurs matchs. Bienne peut s’assurer tout seul de jouer les play-off, il lui suffit de gagner dans le temps réglementaire. Tout autre résultat les rendra tributaires du score final exact à la Resega. Une finale à distance. De celles qui vous font vieillir prématurément.
Crosse d’Or : Mathieu Tschantré. Souvent décrié, par le soussigné d’ailleurs également, little big man montre la voie et s’est régulièrement chargé d’inscrire les buts qui comptent ces derniers jours. Pas forcément les game tiers ou winners, mais ceux de la révolte et ceux du moral. Du HC Seguin/Kane de novembre décembre, Bienne est redevenu dans son sillage l’équipe du collectif avant tout. Sa seule façon de survivre.
Crosse de Plomb : Eric Baudoin… Parce que son match de vendredi contre le «Z» était justement loin d’être déplaisant, donc forcément immensément frustrant pour toutes ses autres sorties où l’on n’a vu que son apport en tâches arrières sans ce petit plus qu’on attend offensivement. Même en cas d’aptitude médicale du très prolifique MacMurchy, on voit mal Schläpfer retirer le grand Eric de la feuille de match. Ne reste plus qu’à espérer qu’il s’improvise à nouveau buteur !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par H. Blatter, M. Rigatori et L.S. Diebstahler