Bienne en play-off ? Il paraît que oui mais ça reste à prouver

Willkommen, bienvenue, welcome ! Ainsi donc et pour la deuxième année consécutive, le EHC Biel est en play-off grâce à un run final d’anthologie. C’est donc le cœur léger qu’il s’en va défier les voisins des bords de la Sarine.

Mais est-ce la bonne attitude ? Parce que mardi au Stade de Glace il n’y avait clairement que les Dzos qui avaient pris bonne note de la fin des 50 matchs amicaux et du début des choses sérieuses. Les Biennois eux n’ont visiblement pas encore appris ce que jouer en playoffs veut dire. Et là, on ne fait plus dans la poésie délicate mais dans ma canne dans ta face, ton genou dans le broyeur et dans l’application franche de l’inutilité d’une dentition. Du côté de Fribourg, c’est un territoire connu, déjà emprunté à maintes reprises par l’essentiel des joueurs en place. Mais de l’autre côté, sur le banc seelandais, c’est voyage en terre inconnue. Sauf que Kossmann a remplacé Frédéric Lopez et que sa tribu est un brin moins hospitalière que les autochtones tout nus, leur virilité rangée dans une pive du coin.

The price to pay

L’aventure des quarts de finale 2011-2012 avait été traversée tels des enfants, les yeux grand écarquillés devant ce monde nouveau et scintillant. Enfin, scintillant, il l’est si vous tombez nez à nez avec la clinquante quincaillerie de Nathalie Krieg, toujours aussi discrète et élégante. Il s’agissait de voir comment ça se passe, chez les grands, tout en ayant le sentiment qu’en être suffisait déjà à leur bonheur et à leur satisfaction.

Du fait, on se disait qu’ils aborderaient cette seconde tentative avec plus de vigueur et d’implication. Las, c’était sans compter sur la lenteur d’apprentissage d’un effectif volontaire mais pas le plus talentueux. Même un certain Wayne Gretzky avait reconnu qu’il avait compris le prix à payer pour gagner en play-off lorsque, privé de sa première Coupe Stanley par des Islanders qui à l’époque n’étaient pas la franchise fantoche de maintenant, il avait jeté un œil dans le vestiaire des vainqueurs. Plaies, contusions, poches de glace, bandages et pansements maculés de sang, voilà ce qu’il devrait endurer pour prétendre gagner dans ce tout autre jeu.
Bon, je vous concède volontiers que comparer le EHC Biel au Great One, c’est un tantinet optimiste, mais ce qui compte ici c’est bien que ce groupe est en train d’apprendre qu’il ne peut pas présenter autant de déchet dans son jeu, qu’il ne peut pas se montrer si fragile si il entend aspirer à meilleur sort qu’une honorable et attendue élimination en quatre rencontres. Maladroits, malhabiles, mal inspirés souvent aussi, les Biennois ont tout simplement balbutié leurs bases pendant l’essentiel de la soirée, incapables de se reconstruire un allant après le coup d’assommoir de l’expulsion de MacMurchy. Ne leur a-t-il pas fallu que 19 toutes petites secondes pour s’enterrer tout seuls après avoir tant lutté et mis tant d’énergie pour enfin revenir au score et espérer égaliser ?

Blind Boy

Ce qui est plus fâcheux dans cette soirée, c’est de constater que les Biennois n’étaient pas les seuls à ne pas avoir été dignes de l’événement. Une fois encore balancé au Stade de Glace par un Bertolotti qui n’a au dernier moment pas osé lui confier le match de Servette (et c’est tant mieux pour les Genfois !), Saint Rochette des simples d’esprits n’aura eu pour seul bon point que d’appliquer de bout en bout une même et immonde ligne empreinte d’incompétence et d’arrogance.

Si punir la charge de MacMurchy qui a tout déclenché est une évidence, sa sévérité est sans commune mesure avec la clémence dont ont bénéficié certains autres faits pourtant au moins comparable si pas pires. Allant au bout de son inepte concept, le Québécois a cumulé un nombre de bévues que la plupart de ses collègues étalent sur une saison entière. Il ne reste qu’à espérer que l’appel de la ligue diffusé pendant ces play-off dans toutes les patinoires sous le slogan «No refs, no game» rencontre le succès escompté. Avant jeudi soir si possible parce que là, ça urge…
Mais au fait, pourquoi on s’énerve déjà ?
En fait tout ça serait grave si le EHC Biel nourrissait d’autres ambitions que celles qu’il peut s’offrir. Apprendre, encore et encore. Progresser. C’est le métier qui rentre… And now… Tout ce petit monde va se retrouver dès jeudi soir pour remettre le couvert. Enfin, tout ce petit monde sauf tout ce qui ressemble à un vrai buteur côté biennois, à moins que Mic ne réintègre l’alignement si son corps le permet déjà. Il ne leur reste qu’à bosser leur anglais et tenter de mettre en pratique ce que leur speaker avait particulièrement justement annoncé avant le début de la rencontre : Let’s get ready to rumble !

Tout marche comme prévu (par Hilde Blatter)

Les deux premières rondes des play-off et des play-out passées, on constate avec satisfaction que c’est un partout partout, sauf pour Ambri et nous. Pourvu que ça dure, et ceci quel qu’en soit le prix à payer comme le dit l’ami LSD ci-dessus. Un Ludwig avec lequel je devais boire une devant le Eisstadion-Stade de Glace avant le match. Ça ne s’est pas fait pour cause d’arrivée trop tardive à mon goût de mon confrère, j’espère que ce n’est que partie remise (même si les occases ne seront plus légion dans cette série).

Que retenir de cette première victoire à l’extérieur, de ce deuxième succès sur les douze nécessaires ? D’abord, que de mettre des haut-parleurs reliés au micro du capo biennois devant un secteur visiteur plein, c’est certes bien dans l’esprit play-off, mais c’est surtout très casse-couilles. D’autant plus lorsque, proximité géographique oblige, on est 1000 Fribourgeois, donc forcément 700 qui ne sortent pas un son de tout le match, sauf éventuellement pour insulter une fois ou deux nos gentils hôtes et amis bilingues (qui nous ont tout de même chanté «Ihr seid schlimmer als der SCB», certains n’ont aucune limite).
Je retiendrai surtout que la perception de la performance arbitrale diffère fortement selon que tu gagnes tranquillement ou que tu perds sans avoir démérité, mais sans avoir entrevu l’opportunité de faire mieux non plus. Enfin, il n’y a pas si longtemps, c’était nous à la place des Biel/Biennois, donc compatissons. Mais battons-les joyeusement quatre matchs à zéro quand même !
Crosse d’Or : Les haut-parleurs cités plus haut, une bien belle œuvre de compréhension mutuelle et de rapprochement sous le signe du bilinguisme.
Crosse de Plomb : La Calanda du Stade de Glace. Tellement dégueulasse que tu la prends pour de la 2.4, et le lendemain tu réalises qu’en fait, non.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par L.S. Diebstahler (1re partie) et H. Blatter (2e partie)

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2 Commentaires

  1. Oui. parlons un peu de cette perception de la performance arbitrale ou plutôt de la performance arbitrale et sa perception du jeu.

    M.Blind Rochette qui ne voit que d’un oeil et pas vraiment le bon, a tendance diriger le jeu selon ses accointances linguistiques. Donc pour s’exprimer en allemand il ne peut qu’utiliser le sifflet.

    Et tant pis si ça peut être au détriment du jeu ou d’une équipe.

    De l’amateurisme pur et dur au sein de joueurs professionnels.

    Très petit sur ce coup-là.

  2. Tiens donc, un dzo qui se moque d’une marque de bière. Cela fait effectivement bien longtemps que la Cardoche dégueulasse en bouteille ne se boit plus par Fribourg. Heureusement!

    Hilde BlaDDer.

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