Ils ont osé !

A peine une année après avoir signé une prolongation de contrat le liant au club jusqu’à la St-Glinglin, Garyméro, le Grand Manitou des Mélèzes, s’est vu signifier vendredi dernier une fin de règne que lui-même ne pensait possible.

Les membres du C.A. ont enfin osé regarder dans leur slibard. Ayant constaté qu’ils en avaient au moins une paire à eux 5, ils ont pris leur courage à deux mains pour empoigner courageusement le téléphone et informer Garouille que la belle histoire d’amour qui les liaient depuis 2006 prenait fin.Même s’ils étaient de plus en plus nombreux, les plus fervents opposants n’osaient pas s’imaginer un tel scénario alors que les dirigeants affirmaient plus tôt dans la saison que malgré 11 défaites de rang, Gary était toujours l’homme de la situation. Pire, on lisait samedi dans le journal que celui-ci était toujours en poste alors que son sort avait été scellé la veille. La communication est un art visiblement bien mystérieux.
Mais tout ceci était finalement prévisible, une semaine plus tôt, Pierre-André Bozzo, le fidèle parmi les fidèles, l’homme qui avait même osé démissionner après le licenciement de Stéphane Sabourin et ses 14 défaites en 15 matchs, n’avait pas été reconduit dans sa fonction de Directeur technique. Son remplaçant, Régis Fuchs, avait été clair : «Je veux les pleins pouvoirs». Déjà là, Gary aurait dû se dire qu’il y avait un problème, puisqu’il pensait Lui détenir le pouvoir absolu.

Le Directoire aura finalement pris la seule décision qui s’imposait face à la grogne des sponsors, des clubs de soutien et de la populace, et ce même s’il se défend de toute pression externe. Mais que peut-on faire face à la menace financière liée à des rentrées moindres ?
C’est donc une longue page qui se tourne. En ayant réalisé de bonnes choses et de moins bonnes, Gary n’aura jamais laissé indifférent. Aussi sympathique soit-il, il aura réussi le tour de force de rassembler contre lui bon nombre de personnes, y compris dans le vestiaire, car les gens auront fini par se lasser de toujours entendre les mêmes refrains et de voir toujours les mêmes choses, ou plutôt de ne rien voir revenir des années fastes.
Finis les temps mort qui ne sont pas ou mal demandés, finis les power-play improductifs, les schémas répétitifs, les pucks balancés dans le slot ou au fond de patinoire, les excuses bidons, les anecdotes sur les vestiaires adverses, les douches froides, le thé salé et les frites molles. Finies aussi les communions avec le public après une victoire contre Lausanne.
Fidèle à ses habitudes de ne jamais se remettre en question (ou devant sa glace peut-être), l’homme estime pouvoir partir la tête haute et la queue entre les jambes, et ce malgré un palmarès à l’image de son crâne, lisse et vierge ! A l’instar de Ricco-Druide Furrer, Gary Sheehan aura finalement peut-être fait la saison de trop.

Le plus triste finalement, c’est que je perds aussi une source d’inspiration intarissable car je doute fort que le carnet de bord du suivant sera aussi riche, à moins de s’appeler Gélinas, mais c’est peu probable selon mes sources. Remarquez que je pensais aussi Gary indéboulonnable, on ne peut donc jurer de rien dans ce club.

Le bilan de l’ère Sheehan

Saison 2005/2006. Engagé en cours de saison par Papy Cadieux qui le remet en selle avec une période de chômage, Gary assiste à la non-qualification du HCC pour les play-offs. Mais le départ de Paulo-la-Science pour Lausanne lui ouvre les portes de son aventure chaux-de-fonnière.
Saison 2006/2007. Elimination en quart de finale par son ennemi intime, le LHC, après avoir terminé, à la surprise générale, 4ème du classement, en ayant composé une équipe autour de deux petits nouveaux, Jonathan Roy et Dominic Forget et d’un vieux briscard, Valéryi Shiraiev, lequel évoluera avec son fils Evgenyi.
Saison 2007/2008. Troisième de la saison régulière, le HCC ne fait qu’une bouchée de Langenthal en quart de finale et renverse une situation totalement compromise contre Lausanne, faisant ainsi entrer Gary dans la légende, malgré une gestion des gardiens calamiteuse. Sa revanche assouvie contre son ancien employeur fera passer la défaite en finale contre Bienne pour une aimable péripétie facilement justifiable.

Saison 2008/2009. Curieux mode de championnat avec un premier tour de 41 matchs, puis une poule à 7 équipes. Le HCC terminera en tête du premier tour puis se fera déborder durant le tour intermédiaire avec une seule victoire au compteur. Le HCC battra Langenthal en quart et laminera Viège en demi avant d’affronter le LHC en finale. Les Vaudois prendront cette fois leur revanche en 6 matchs.
Saison 2009/2010. 6ème (déjà) de la saison régulière, le HCC se verra éliminer sans gloire, mais en prolongation se défendra Gary, du 5ème match contre Sierre. Cette déconvenue verra d’ailleurs l’ancien président-mécène du HCC de la grande époque des 6 titres, Charles Frutschi, dire son fait à Gary en des termes finalement prémonitoires : «Cet entraîneur ne vaut rien !». A l’époque j’avais mis cela sur le compte du grand âge de cet homme qui lui est une vraie légende.   
Saison 2010/2011. Saison du renouveau au HCC qui termine premier de la phase qualificative. Sierre se fait laminer en quart mais les Valaisans du haut les vengeront en demi avec un but en prolongation du 7ème match, marqué par un ex-junior chauxois, Michael Loichat. Gary se consolera comme il peut puisque Viège sera finalement champion en battant le LHC.
Saison 2011/2012. 3ème de la saison régulière, le HCC ira au bout des 7 matchs pour battre Ajoie en prolongation sur un assist de l’arbitre, mais attendra aussi le 7ème match pour se faire éliminer en demi par Langenthal, futur champion également, de quoi continuer à conforter Gary dans ses choix. Résultat suffisant pour les dirigeants qui le prolongeront par peur de se le faire piquer par Gottéron qui lui faisait (paraît-il) les yeux doux.
Tout ayant été commenté sur la saison 2012/2013, je n’y reviendrai pas.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Jean Dreier

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4 Commentaires

  1. … »ils ont pris leur courage à deux mains pour empoigner courageusement le téléphone » ….

    Quelle verve, quel talent !

    Il est peut-être aussi venu le temps de vous remettre en question Dreier !

  2. mais il a pas besoin de shampoing lui…

    Si le LHC monte et Sheehan parti, Dreier aura perdu beaucoup de matière. Et on ne va pas lui demander de s’occuper d’Ajoie, Keller est déjà en place.

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