Bigon style

Sion l’emporte péniblement sur l’ogre lucernois. Entre malades, le borgne l’a emporté sur l’aveugle dans une partie insipide et dont la pauvreté technique a de quoi inquiéter. 3 points mais pas plus de certitudes…

En 5-4-1 à domicile

Il n’y a pas si longtemps, Alberto Bigon dirigeait l’équipe valaisanne. Son ère a marqué le public valaisan de par sa frilosité offensive. Misant presque uniquement sur les coups de pied arrêtés pour marquer, le stratège italien alignait des compositions cadenassées avec pour une seule pointe ou même un milieu offensif comme seul attaquant (Obradovic à l’époque). Tout le monde, Constantin le premier, décriait un coach dont l’époque était révolue et le style de jeu dépassé…
Samedi soir, le Sion de Rossini, pardon, le Sion de Gattuso a renoué avec le passé de son compatriote transalpin. A domicile, face à la future lanterne rouge et moins bonne équipe du deuxième tour, l’équipe valaisanne a aligné 7 joueurs à vocation défensive dans un 5-4-1 plutôt terne. Et si la stabilité défensive était le but de la manœuvre, elle a brillamment échouée car l’arrière garde valaisanne inspire tout sauf la sérénité.
A l’autre bout du terrain, l’intermittent du spectacle tunisien a fait du bon et du beaucoup moins bon, laissant apparaître une suffisance parfois dérangeante. Regazzoni, comme bien d’autres avant lui, est un transfert inutile dont le seul rôle au club est celui de prendre la place d’un jeune qui mouillerait bien plus le maillot.

Vivement Fournier

Un souffle nouveau est tout de même en train de rafraîchir le vestiaire valaisan. Léo Lacroix s’impose gentiment mais sûrement comme un futur pilier de la défense sédunoise. Auteur d’une partie remarquable ponctuée de sa première réussite dans l’élite, Lacroix séduit par son sens du placement et son intelligence de jeu. Il prouve, s’il le fallait, que le recrutement d’Adailton était totalement superflu et que la formation valaisanne peut encore sortir des joueurs de qualité.
La grande question qui taraude le public rouge et blanc aujourd’hui est de savoir qui épaulera l’intouchable Gattuso et servira de fusible l’an prochain. Quand la blague Rossini prendra fin en juin, il faudra un nouveau prête-papier pour épauler l’élève transalpin. Et comme CC ne peut pas virer l’Italien, il faudra une personnalité assez influente pour supposer que c’est bien elle qui dirige l’équipe. Une sorte de fusible masquant le futur échec de l’ex-Milanais.
Car il ne faut pas se voiler la face… Pourquoi Gattuso réussirait à dompter le vestiaire sédunois tout en alignant des résultats qui satisferont le despote martignerain ? Pourquoi réussirait-il là où 30 entraîneurs ont échoué ? Pourquoi un entraîneur sans expérience et sans diplôme narguerait-il 30 pros aux CV parfois flatteurs ? CC devra donc trouver un entraîneur assez influent pour endosser la responsabilité de l’équipe tout en laissant les clés du vestiaire à Gattuso. Qui d’autre que Fournier pour revêtir un costume qu’il a déjà porté à merveille ? Avec lui, tout tournait dans une configuration similaire à celle souhaitée par CC, et les résultats étaient bons ! Vivement Fournier ! Au pire, on le virera deux mois après…

Sion – Lucerne 2-1 (1-0)

Tourbillon, 9800 spectateurs.
Arbitre : M. Graf.
Buts : 27e Lacroix 1-0. 52e Wiss 1-1. 67e Lafferty 2-1.
Sion : Vanins; Sauthier, Vanczak, Dingsdag, Lacroix, Bühler; Gattuso (73e Basha), Gelson Fernandes; Darragi (81e Crettenand) ; Leo Itaperuna, Regazzoni (56e Lafferty).
Lucerne : Zibung: Sarr, Stahel, Puljic, Lustenberger; Renggli (63e Kasami); Winter (72e Gygax), Wiss, Muntwiler, Andrist (83e Siegrist); Rangelov.
Cartons jaunes : 34e Gattuso. 40e Rangelov. 42e Leo. 43e Sarr. 79e Darragi.
Notes : Sion sans Margairaz, Ndjeng (blessés) et Adailton (suspendus). Lucerne sans Lezcano et Gabriel Wüthrich (blessés).

Écrit par Ernest Shackleton

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3 Commentaires

  1. Effectivement match très haché… on retiendra la victoire.

    Par contre je ne suis pas vraiment d’accord sur le caractère ultra-défensif de la formation du Fc Sion. Derrière c’est comem la Juventus avec 3 centraux et 2 latéraux (sensés être) offensifs, voir très offensifs, sauf que notre Sauthier ce n’est pas tout à fait Lichsteiner.

    Fournier était le seul à avoir compris qu’on a une équipe faite pour contrer et pas pour jouer.

  2. Et j’ai été impressionné par les progrès de Darragi au niveau physique. Aujourd’hui ce sont les adversaires qui se cassent les dents au duel avec lui

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