Avec Arjen, l’orange retrouve son éclat

Entre des Pays-Bas déjà qualifiés et un Cameroun déjà éliminé, on aurait pu assister à un match de remplissage. Or, après une entame poussive, les deux équipes développèrent un jeu plutôt intéressant pour offrir au public du Green Point Stadium et aux téléspectateurs de SF Info un match très agréable à suivre.

1. Le résumé.Supérieurs dans la maîtrise du ballon, les Bataves, qui, à la différence d’autres équipes déjà qualifiées, évoluaient avec quasiment l’intégralité de leurs titulaires, ont finalement dominés une équipe africaine, certes moins à la ramasse que lors de ses 2 premières rencontres, mais incapable de convertir en but d’indéniables qualités techniques et physiques.
2. L’homme du match.
Dépositaire du jeu néerlandais, le milieu de terrain de l’Inter Wesley Sneijder est l’un des 3-4 joueurs m’ayant le plus impressionné depuis le début de cette Coupe du Monde. Véritable maître à jouer, tirant quasiment tous les coups francs et corners de sa formation, il incarne cette volonté de toujours jouer vers l’avant qui caractérise depuis toujours le jeu des Oranje.

3. La buse du match.
Régulièrement en retard, cumulant erreurs de placement et mauvaises relances, le «Marseillais» Stéphane M’Bia est passé à côté de son match. Loin de sa performance réalisée contre le Japon où il avait notamment trouvé la barre transversale suite à une énorme frappe, il aurait pu provoquer un pénalty à la 88ème pour une faute sur Huntelaar non sanctionnée par l’arbitre. A l’image de toute son équipe, il rentre au bercail avec un zéro pointé et une folle ambiance au sein d’un groupe qui n’en est plus un, victime d’incessantes querelles entre égos surdimensionnés.
4. Le tournant du match.
Alors que le Cameroum semblait prendre légèrement l’ascendant, un double changement à la 73ème minute allait modifier le cours des événements. En effet, l’entrée simultanée d’Arjen Robben et de Rigobert Song provoqua 4 minutes plus tard le but victorieux des Néerlandais. Pris de vitesse par le Batave, le bon vieux Rigobert, 4ème Coupe du Monde à son actif, ne pouvait qu’admirer son bijou de frappe enroulée sur le poteau avant qu’Huntelaar ne marque dans le but vide sur le renvoi.
5. Le geste technique du match.
Pour un joueur de retour après presque un mois de blessure, la frappe enroulée sur le poteau d’Arjen Robben valait à elle seule les 90 minutes de commentaire en allemand. L’effet donné au ballon, lui donne une trajectoire hyperbolique très difficile à évaluer pour un gardien qui plus est lorsqu’il est africain. Et pour une fois, Jabulani n’y est pour rien.
6. Le geste pourri du match.
Si Rafael Van der Vaart ne met pas la main devant son visage sur le coup franc de Geremy, il peut sans doute directement dire adieu à ses dents de devant et, par la même occasion, à Sylvie. Penalty ou pas, j’aurais fait pareil à sa place. Le manque de jugeote de Monsieur Pozo sur le coup me parait tout de même assez clair. N’en déplaise à Messieurs Rossé, Rossier et Barberis.
7. L’analyse tactique.
Pour les nostalgiques du football total pratiqué par les Néerlandais dans les années 70 avec Cruijff, Neeskens, Rep ou Krol notamment, la phalange de Bert Van Marwijk s’en rapproche de plus en plus à l’image de son quatuor magique (Sneijder, Van der Vaart, Kuyt, Van Persie devenu Sneijder, Elija, Robben, Huntelaar en cours de match). Impressionnants offensivement, leur nouvelle assise défensive peut permettre aux Pays-Bas d’être enfin une fois sacrés à l’échelle planétaire.

8. L’anecdote.
Sans faire de conclusion hâtive, on peut se demander si l’absence de joueurs originaires du Surinam dans l’équipe des Oranje au coup d’envoi (Elija viendra corriger cette anomalie en cours de match) est liée à la poussée de l’extrême-droite néerlandaise lors des dernières élections. On ose espérer que non car, rien que sur le plan du football, on garde un magnifique souvenir des Gullit, Rijkaard, Seedorf, Davis ou Kluivert par exemple.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
C’est plus difficile de viser le poteau que le but
10. La rétrospective du prochain match.
Les Pays-Bas se mesureront donc à la magique Slovaquie, qu’on ne saurait comment remercier, en huitièmes avec devant eux une voie royale pour les quarts. Le Cameroun, lui, va d’abord virer Le Guen, trouver son remplaçant prêt à diriger un groupe rongé par les querelles internes (je leur propose Raymond ou Marcello) et préparer les éliminatoires de la prochaine CAN.

A propos Grégoire Etienne 81 Articles
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3 Commentaires

  1. Cinq étoiles, ce papier. Seul petit bémol: tu aurais aussi pu évoquer la défense néerlandaise, menée de main de maître par Joris Mathijsen 😉

  2. Très bon les hollandais, ils sont très bien partis dans cette CM, ils ont tout gagné (confiance+) sans se cramer comme au dernier Euro (cf lors de PB-Russie, ils ne courraient plus).

    De plus, comme en qualif, ils sont resté très discrets, ils risquent de créer la surprise (vraiment, cette fois-ci) car personne ne les regarde…-> comme on l’entend régulièrement « la coupe ne se joue pas en Europe donc Brésil ou Argentine gagne.. »

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