On s’en fout

S’il y avait bien un match dont tout le monde se foutait, c’était bien ce Paraguay – Nouvelle-Zélande ! Alors pour égayer le truc et pouvoir suivre un peu tout en même temps, je me suis dit : «OK mon gars, va le regarder au Great Escape, y’a plein d’écrans (et de bières accessoirement)». Finalement, c’était une bonne idée.

1. Le résumé.Pas facile de faire un résumé quand on ne suivait la rencontre que d’un demi-oeil. En plus de voir l’Italie – Slovaquie décisif avec l’autre demi-oeil restant, il y avait un certain Mahut – Isner à ne pas manquer avec l’oeil libre, histoire de pouvoir dire dans 64 ans à mes arrière-petits-enfants : «je me rappelle de ce record, j’étais au Great Escape avec ton arrière-grand-maman». En fait, c’était déjà un peu faux le soir même, les serveuses n’ayant (une nouvelle fois) pas voulu de moi.
2. L’homme du match.
Clairement l’arbitre de Mahut – Isner. Comment a-t-il fait, mercredi soir, pour tenir tout ce temps sans aller pisser depuis sa chaise ? Soit ce Monsieur est bionique, soit il a une pissotière incorporée à son perchoir. Sacrée performance en tout cas.
3. La buse du match.
Le réseau wifi du Great. Impossible de se connecter ! Du coup, j’ai dû piquer celui de la Biblio d’à côté et je n’ai vu le tennis que de manière saccadée. Ça m’a pourri l’après-midi.
4. Le tournant du match.
C’était la 68e minute de Paraguay – Nouvelle-Zélande quand Skrtel sauve sur la ligne lors d’Italie – Slovaquie. On a réclamé un ballon dedans, une main, j’ai pas vu, mais ça avait une belle gueule de tournant du match. Pas le bon match, c’est vrai, mais bon… Autrement, cinq minutes avant, je suis sorti fumer une clope et je ne l’ai pas regretté. A Lausanne, l’été, y’a un beau paysage.

5. Le geste technique du match.
La fin du match sifflée par l’arbitre. J’ai quasiment rien vu de ce qu’il s’est produit durant ce match, en plus les Italiens poussaient et Isner venait d’enfiler son 112ème ace, mais à écouter les réactions de mes voisins «Néo-Zéd’» (© François Jeannet), je n’ai pas loupé grand chose.
6. Le geste pourri du match.
Les Suisses sont vraiment différents. Capables de s’enflammer pour un hold-up face à l’Espagne et de klaxonner pendant des heures – ce qu’ils reprocheront par la suite aux Portuguespagnols -, avant d’assurer que «Frei c’est une grosse chèvre», qu’il faut «arrêter avec ce vieux con de Nkufo», puis certainement de renier toute l’équipe après une défaite amère contre le Honduras, il brille surtout par sa haine des grandes nations voisines. Après s’être moqué éperdument de la France, le microcosme du Great Escape s’est délecté de la défaite italienne à grands coups d’applaudissements moqueurs et de remarques à la con. Belle mentalité. D’autant plus qu’à la fin, ils seront forcément soit pour l’Angleterre, les Pays-Bas ou le Brésil.
7. L’analyse tactique.
Face à des Paraguayens minimalistes à l’oreille collée au transistor, des All Whites bien trop limités techniquement n’ont pas réussi à refaire le coup des deux premières rencontres. Ce tournoi restera toutefois une bonne publicité pour le football au pays du long blanc, plutôt encline à vibrer pour la voile ou le rugby.
8. L’anecdote.
Quand on est Néo-Zélando-Britanno-Australien né en Allemagne, comment en arrive-t-on à jouer une Coupe du Monde ? Demandez donc à Shane Smeltz !
L’immense John Isner vient de gagner 6-4, 3-6, 6-7, 7-6, 70-68 un match d’anthologie de 11h05 contre l’énorme Nicolas Mahut. Chapeau bas Messieurs.
9. La minute Pierre-Alain Dupuis.
Les All Whites jouaient en noir.
10. La rétrospective du prochain match.
Les Néo-Zélandais retournent à leur anonymat, tandis que les Paraguayens vont être éliminés au prochain match.