Les 20 plus grands exploits des 20 dernières années du sport suisse (2/2)

En ces temps moroses, il est difficile de trouver du sport et de rêver. Raison pour laquelle, dans cet article, je vais vous permettre de faire les deux ! En effet, j’ai compilé ici 20 des plus grands exploits du sport suisse de ces vingt dernières années, rien que pour vous ! Dans la mesure du possible, ces exploits sont accompagnés de vidéos pour que vous puissiez vous replonger au mieux dans ces grands moments du sport à croix blanche (je remercie au passage la RTS de bloquer l’accès à la plupart de ses archives…) Comme cet article est la seconde partie du classement, je vous invite à lire les dix premiers avant de vous attaquer à ceux-ci.

Pour sélectionner ces exploits, je me suis imposé quelques règles. Bien sûr, la performance doit être postérieure au 1er janvier 2000. Ensuite, j’ai décidé de varier un peu et par conséquent de ne choisir qu’au maximum deux événements par sport. Ce qui fait que certaines grandes performances ne sont pas dans cet article, au contraire d’autres, un peu moins connues. Ah, et ils sont classés par ordre chronologique, pas d’importance.

11) Ce FCB était de la Bâle !

Date : 7 décembre 2011

Héros du jour : FC Bâle

Discipline : Football

Compétition : Ligue des Champions (contre Manchester United)

Lieu : Bâle, Suisse

Résultat : Vainqueur

Vous vous en doutiez, je ne pouvais pas faire cet article sans parler des exploits européens du FC Bâle. J’ai longuement hésité, ne sachant pas quoi choisir entre leur double match nul face à Liverpool additionné d’une victoire face à la Juve en 2002-2003, leur victoire face au Chelsea double champion d’Europe en titre en 2013, leur demi-finale d’Europa League la saison précédente, après avoir éliminé le Zenit puis Tottenham, ou encore leur victoire 5-0 face au Benfica en 2017. Mais j’ai finalement sélectionné leur campagne 2011-2012, celle où ils ont éliminé le grand Manchester United de Ferguson, finaliste de C1 l’année précédente. Placés dans un groupe assez relevé avec également le Benfica, déjà, et les illustres inconnus de l’Otelul Galati, les Rhénans commencent bien leur phase de poule avec une victoire face aux Roumains et un match nul mémorable à Old Trafford, avant de ne faire qu’un point en deux matchs face aux Portugais. Malgré leur courte victoire face au sparring partner des Carpates, les Rotblau comptent avant la dernière journée un point de retard sur United et Benfica, qui ne devrait pas avoir de mal à remporter les trois unités face à Galati. Bâle est donc condamné à l’exploit pour passer en huitèmes : battre Manchester. Mais les joueurs du tout jeune Heiko Vogel vont faire ce qui reste peut-être comme le meilleur match jamais joué par un club Suisse en Coupe d’Europe. Streller facilite la tâche des siens en ouvrant la marque très tôt d’une belle volée, avant que le reste de l’équipe ne tienne bon durant tout le match, jusqu’au but de la délivrance signé Alex Frei sur une offrande d’un certain Shaqiri, qui à l’époque savait courir, à la 84ème. ManU réduira la marque quelques minutes plus tard sur un beau cafouillage mais cela restera anecdotique. Bâle élimine le vice-champion d’Europe ! Les pensionnaires du Parc St-Jacques continueront de bluffer leur monde en huitièmes, avec une victoire 1-0 à domicile face au Bayern… Avant de se prendre une branlée 7-0 au retour en Bavière. Mais qu’importe, ce FCB-là était magnifique.

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12) Une victoire au Spirig final

Date : 4 août 2012

Héroïne du jour : Nicola Spirig

Discipline : Triathlon

Compétition : Jeux Olympiques d’été

Lieu : Londres, Grande-Bretagne

Résultat : Championne olympique

Les Jeux Olympiques d’été sont traditionnellement moins taillés pour les sportifs suisses que leurs équivalents hivernaux, que nos concitoyens ont davantage l’habitude de pratiquer et qui sont plus exclusifs aux pays septentrionaux comme le nôtre. Mais il arrive que certains de nos sportifs réalisent des performances exceptionnelles même aux Jeux d’été. Ce fut le cas de la triathlète Nicola Spirig à Londres en 2012. La sportive de 30 ans à l’époque se présente sur les bords de la Tamise avec le titre de championne d’Europe, mais la concurrence promet d’être rude. A l’issue d’une épreuve parfaitement maîtrisée, elle se retrouve dans la dernière ligne droite en compagnie de la Suédoise Lisa Norden et de l’Australienne Erin Densham, avec qui elle a fait course commune ou presque. La Zurichoise lance le sprint final mais se fait remonter par Norden, alors que Densham est trop courte. Au bout du suspense, la Suissesse garde neuf petits centièmes d’avance bat la Suédoise (bordel, la Suisse a battu la Suède à cette occasion, que c’est bon !) pour aller cueillir un superbe titre olympique ! Mais encore une fois, résumer à cet exploit l’immense carrière de Spirig serait réducteur. Une médaille d’argent à Rio quatre ans plus tard, un titre honorifique de sportive suisse de l’année 2012, six titres de championne d’Europe, un de championne du monde en relais mixte, plusieurs victoires en coupe du monde et une en Ironman. En parlant d’Ironman, je voulais également placer le nom de Daniela Ryf qui, en dehors de s’entraîner dans sa baignoire, est aussi quintuple vainqueur de l’Ironman d’Hawaii (considéré comme l’une des courses les plus dures du monde) et détentrice du record du monde de la spécialité, parmi d’autres faits d’armes ahurissants.

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13) Et Simpsonna la révolte du hockey suisse

Date : 18 mai 2013

Héros du jour : Équipe nationale Suisse

Discipline : Hockey sur glace

Compétition : Mondiaux 2013

Lieu : Stockholm, Suède

Résultat : Vice-champions du monde

Les mondiaux 2013 de hockey restent probablement comme la plus grande performance du hockey helvétique. Dans leur groupe A, les Suisses commencent leur tournoi en affrontant, et en battant tous les gros bras : la Suède, pays organisateur, 3-2 (on a battu la Suède !!!), le Canada 3-2 aux tirs au buts et la Tchéquie 5-2. Idéalement placée, la troupe de Simpson fait ensuite le travail face aux équipes plus faibles (Slovénie, Danemark, Norvège et Biélorussie) et termine première et invaincue de son groupe, événement sauf erreur de ma part inédit dans l’histoire du hockey dans notre pays. Ce classement permet à la Nati d’éviter un trop gros poisson en quarts et d’ainsi rejouer contre les Tchèques, qu’elle battra 2-1 au bout du suspense. Elle passera donc par un trou de Suri ! La demi-finale face aux Etats-Unis, qui ont mis une branlée aux Russes au tour précédent, présente sur le papier un tout autre défi. Mais les hommes de Simpson sont plus qu’à la hauteur, scorant par l’inévitable Niederreiter, Walker et Josi pour une victoire 3-0 face aux toujours arrogants Américains. La Suisse est en finale pour la première fois de l’histoire ! Lors de cette finale, la Nati retrouve les éternels ennemis Suédois, qui ont retrouvé de nombreux NHLers depuis le match d’ouverture perdu. Elle fait illusion un temps, ouvrant même la marque par un Josi encore plus énorme que d’habitude, qui sera nommé meilleur joueur du tournoi. Mais la Suède déroule ensuite pour s’imposer 5-1 et rendre ce match à Gerber pour nous, supporters. Qu’importe, cette équipe de Suisse fut magnifique de maîtrise, ne perdant qu’un match du tournoi, le dernier. On pourrait aussi noter l’épopée de 2018 qui vit la Nati encore plus proche du Graal, ne s’inclinant finalement qu’aux tirs aux buts contre ces putains de Suédois. Mais en 2018, la Suisse s’est qualifiée de justesse pour les quarts, raison pour laquelle la mouture 2013 reste dans mon esprit un cran au-dessus, sans compter le coté inédit de la performance.

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14) Il arriva à Sotchi et Podladtchikov sur la table

Date : 11 février 2014

Héros du jour : Iouri Podladtchikov

Discipline : Half-pipe (snowboard)

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Sotchi, Russie

Résultat : Champion Olympique

Né à Moscou en 1988, le Zurichois d’adoption mise énormément sur ces JO qui prennent place dans son pays d’origine. Sacré champion du monde de la discipline au Canada un an auparavant, I-Pod arrive à Sotchi dans la peau de l’un des favoris mais aura fort à faire pour contenir les Japonais Hiraoka et Hirano (finalement médaillé d’argent à tout juste 15 ans) et surtout la superstar Shawn White, double champion Olympique en titre (il le redeviendra même en 2018). Mais lors de la première manche – cette compétition se déroule en deux runs distincts, où seul le meilleur score est pris en compte -, l’arrogant Américain (oui, c’est un pléonasme) se plante et laisse le champ libre à ses adversaires. Les deux nippons prennent les devants, Podladtchikov est 3ème provisoire. Le Suisse, 4ème à Vancouver quatre ans plus tôt, prend alors tous les risques dans la manche finale, souhaitant tout tenter pour décrocher l’or. Il sort alors son fameux « YOLO Flip » (tu sais que c’était en 2014 quand tu vois ce nom), figure très complexe qu’il est le seul à maîtriser sur le circuit. Son run est presque parfait, tout comme sa note. Il voit alors ses trois principaux rivaux lui passer derrière et laisse exploser une joie bien légitime ! Malheureusement, il se blessera lors des X-Games 2018, ce qui l’empêchera de défendre son titre à Pyeongchang. Mais quelle compétition il nous a offerte en ce 11 février 2014 !

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15) Domi fît la nique à tout le monde

Date : 12 février 2014

Héroïne du jour : Dominique Gisin

Discipline : Ski alpin (descente)

Compétition : Jeux Olympiques d’hiver

Lieu : Sotchi, Russie

Résultat : Championne Olympique

Si le ski alpin est traditionnellement un grand vivier de médailles pour la délégation suisse, masculine comme féminine d’ailleurs, aux JO, la descente femme n’a plus vu de championne Olympique helvétique depuis le titre de Michela Figini en 1984. La Suisse s’avance donc avec quelques atouts mais sans aucune garantie aux Jeux de Sotchi. Le meilleur espoir de médaille repose comme souvent sur Lara Gut, mais la Tessinoise, si brillante sur le circuit de la Coupe du Monde, se « manque » souvent dans les grands rendez-vous (elle ne compte toujours pas, en 2020, la moindre médaille d’or mondiale ou olympique). Elle sera entourée de Marianne Kaufmann-Abderhalden, vainqueur d’une course cette même saison, de Fabienne Suter et de Dominique Gisin. Si cette dernière a gagné quelques courses dans sa carrière, elle est surtout connue pour être l’une des plus grandes poissardes du circuit, s’étant blessée un nombre incalculable de fois, notamment aux genoux, et ayant vu de nombreux grands résultats lui échapper pour quelques centièmes. Au départ de la course à Sotchi, elle est donc tout au plus une outsider. Mais du haut de son dossard 8, elle signe le temps de référence, reléguant Suter, première provisoire, bien loin. Toutes les favorites doivent toutefois encore s’élancer. La première d’entre elles, Lara Gut, se casse les dents sur le chrono de l’Obwaldienne pour dix petits centièmes, avant que les stars Görgl et Höfl-Riesch ne se retrouvent très loin, à la plus grande surprise de Gisin. Vient alors Tina Maze, vainqueur du globe du général la saison précédente. La Slovène fait la course en tête, mais à l’arrivée se retrouve à égalité parfaite avec celle qui est aussi pilote d’avion professionnelle ! Plus personne ne viendra inquiéter le trio Gisin-Maze-Gut et ce sera la première fois de l’histoire que deux skieuses se partagent l’or ! La descendeuse d’Engelberg pourra alors laisser exploser son émotion dans une séquence que tout le monde garde encore en tête aujourd’hui. Elle signera une saison 2014-15 correcte avant de tirer sa révérence à 30 ans seulement, le sentiment du devoir bien accompli avec cet incroyable triomphe olympique.

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16) Giulia’vais pas vu venir, ce titre

Date : 19 avril 2015

Héroïne du jour : Giulia Steingruber

Discipline : Gymnastique artistique

Compétition : Championnats d’Europe

Lieu : Montpellier, France

Résultat : Championne d’Europe

Bon, je dois avouer que je connais bien mieux le bal de fin des soirées de gym annuelles de la Fédération de Chardonne-Jongny que ce sport en lui-même. Mais quand même, Giulia Steingruber est une grande dame de ce sport. Son palmarès parle d’ailleurs de lui-même : cinq fois championne d’Europe, deux titres aux Jeux Européens, d’innombrables victoires sur le circuit et aux championnats suisses, une médaille de bronze olympique et une autre mondiale, entre autres.  Vu que je ne suis que trop peu ce sport pour ressortir un exploit en particulier, je vais surtout rendre hommage ici à la carrière exceptionnelle de la sportive Suisse de l’année 2013. Mais s’il ne fallait retenir qu’une victoire, je choisirais son titre du concours général des Européens de Montpellier en 2015. En effet, la gym se compose de différentes disciplines et la Saint-Galloise a accompli la plupart de ses faits d’armes en saut. Cependant, il existe également un concours général récompensant la gymnaste ayant eu le meilleur total des résultats dans les agrès suivants : saut, sol, poutre (oui, le nom est rigolo) et barres asymétriques. Et en 2015, Giulia Steingruber a réussi l’exploit d’être la première gymnaste (hommes et femmes confondus) de l’histoire du sport helvétique à devenir championne d’Europe de ce concours général individuel ! Celle qui fût porte-drapeau de la délégation suisse lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio ira également chercher l’argent en saut et le bronze en sol lors de ces mêmes championnats, faisant d’elle rien de moins que la gymnaste la plus médaillée de cet événement. Mais encore une fois, la native de Gossau a performé lors de bien d’autres occasions !

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17) Et Iron Stan atomisa le Djoker

Date : 7 juin 2015

Héros du jour : Stan Wawrinka

Discipline : Tennis

Compétition : Internationaux de France (Roland-Garros)

Lieu : Paris, France

Résultat : Vainqueur

Comme vous vous en doutez, j’ai eu beaucoup de mal à classer les exploits suisses en tennis. Lequel pour Federer ? Lequel pour Stan ? Leur titre Olympique en double ? La victoire en Coupe Davis ? J’ai finalement tranché et décidé de vous en présenter un individuel pour Roger et un individuel pour Wawrinka. Et pour ce dernier, bien qu’ayant hésité avec son premier Grand Chelem à Melbourne 16 mois auparavant, j’ai finalement choisi de parler de son chef d’œuvre à Roland Garros en 2015. En arrivant à Paris, le natif de St-Bathélémy ne fait plus partie des viennent-ensuite dans le tennis mondial. Il a remporté l’Open d’Australie, le Masters 1000 de Monte Carlo et la Coupe Davis en 2014, signant aussi une demi-finale lors de son premier Masters de Londres. Et, quoiqu’un peu moins flamboyant, son début de saison 2015 est plus que correct. A Paris, il fait figure de candidat potentiel au titre, puisque Rafael Nadal n’est que 7ème mondial au début du tournoi et semble, pour une fois, battable à Paris. Le Vaudois connaît un premier tour facile, battant en trois sets le Turc Ilhan, avant de connaître un 2ème tour plus compliqué face à Dusan Lajovic. Ce sera l’une des seules alertes de Stan the Man qui enchaînera ensuite les démonstrations face à Steve Johnson, Gilles Simon puis Roger Federer (quand même). En demies, il retrouve son vieux rival Tsonga et lui explique lequel des deux a un titre en Grand Chelem, en le battant 6-3 6-7 7-6 6-4. Wawrinka est en finale mais aura fort à faire face à l’immense favori, l’horrible Djokovic, tombeur de Nadal en quarts. Cependant, rien ne barrera la route d’Iron Stan et de son short mémorable à la Porte d’Auteuil en 2015. Le coton-tige gagne le premier set, mais c’est pour mieux énerver le Bison, qui le renverra à son régime sans gluten en gagnant finalement 4-6 6-4 6-3 6-4. Ce titre marque à mon sens le sommet de la carrière de Stan, qui gagnera encore l’US Open en 2016 mais sans dégager la puissance phénoménale ni l’impression que rien ne peut lui arriver comme ce fut le cas à Roland cette année-là. A titre personnel, je regardais le match dans un bar bondé de Zurich, acquis à la cause du Vaudois, avant un concert d’AC/DC. Ce match reste donc un souvenir tennistique assez spécial !

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18) Cance largua tous ses rivaux loin, très loin

Date : 10 août 2016

Héros du jour : Fabian Cancellara

Discipline : Cyclisme sur route (contre-la-montre)

Compétition : Jeux Olympiques d’été

Lieu : Rio de Janeiro, Brésil

Résultat : Champion Olympique

Fabian Cancellara est l’un des meilleurs cyclistes de tous les temps, en tous les cas en contre-la-montre et sur les classiques. Il est également l’un des plus grands champions de l’histoire du sport suisse. Tout ça pour vous dire qu’une fois encore, j’ai eu du mal à choisir un exploit parmi tous ceux accomplis dans sa riche carrière. En effet, le palmarès de Spartacus est bien garni, voyez plutôt : quatre fois champion du monde du contre-la-montre, deux fois champion olympique de la même discipline, vice-champion olympique en ligne, triple vainqueur de Paris-Roubaix et du Tour des Flandres, vainqueur de Milan-San Remo, octuple vainqueur d’étape sur le Tour de France (plus 29 jours passés avec le maillot jaune sur les épaules), vainqueur du Tour de Suisse, 12 fois champion Suisse en tout, et j’en passe. Mais en 2016, à 35 ans et ayant annoncé qu’il mettrait un terme à sa carrière à la fin de la saison, Cancellara arrive à Rio avec un seul objectif, celui de remporter une médaille. Sa saison n’est pas ratée jusque-là, mais on sent que le champion est fatigué et, si un podium est envisageable en contre-la-montre, il aura fort à faire face aux nouvelles machines à rouler que sont, entre autres, Chris Froome, Rohan Dennis ou Tom Dumoulin. La victoire serait en effet un sacré exploit pour le Bernois, lui qui n’a plus été champion du monde de la discipline depuis 2010 et qui ne gagne plus très souvent dans l’effort solitaire (un titre sur l’épreuve en ligne est encore plus utopique, sur un parcours qui ne lui convient pas). Mais le colosse de Wohlen avait bien préparé son coup. À son arrivée, il semble avoir écrasé purement et simplement la course et devance l’Espagnol Castroviejo, outsider et finalement 4ème, de plus d’une minute ! Il voit ensuite ses rivaux Dumoulin et Froome échouer à respectivement 47 secondes et 1 minute 02, un gouffre ! Le Bernois tirera sa révérence du monde professionnel peu après, partant au sommet comme peu de champions ont réussi à le faire dans la grande histoire du sport !

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19) El Nino emporta tout sur son passage

Date : 21 août 2016

Héros du jour : Nino Schurter

Discipline : VTT (cross-country)

Compétition : Jeux Olympiques d’été

Lieu : Rio de Janeiro, Brésil

Résultat : Champion Olympique

Avec peut-être le Français Absalon, Nino Schurter est sans conteste le plus grand vététiste de tous les temps et, à l’instar de quelques autres personnalités de cette liste, l’un des plus grands champions que notre pays ait connu. Ce statut, il l’a acquis, en partie, lors des Jeux de Rio. Avant cela, le Grison avait déjà tout gagné sauf l’or olympique, lui qui avait créé la surprise en 2008 en allant chercher le bronze à tout juste 22 ans mais qui avait été frustré à Londres, échouant au sprint face au Tchèque Jaroslav Kulhavy et devant se contenter de l’argent. En arrivant au Brésil, Nino n’a qu’un objectif en tête, l’or pour enfin conquérir le seul titre qu’il lui manque. Dans l’une des toutes dernières épreuves de ces olympiades, le natif de Lumnezia prend un départ canon et cherche à s’isoler au plus vite, afin de ne pas revivre sa déconvenue de 2012. Il élimine un par un tous ses adversaires, sauf un : Kulhavy. Mais cette fois-ci, Schurter est plus expérimenté, plus stratège et surtout bien plus fort. Il porte une attaque à deux tours de l’arrivée qui laisse le Tchèque sur place et s’envole vers le titre tant attendu. Son dernier tour est magistral, réhaussé encore par la présence de son ancien entraîneur comme consultant en direct, qui pleure de joie durant les dernières minutes de la course (séquence que j’ai pu, cette fois, retrouv… Non je déconne, la RTS ne l’a pas laissée disponible et j’ai juste un extrait du 19h30…) Nino est enfin sacré aux Jeux Olympiques et offre un troisième titre brésilien à la délégation suisse. En plus de ces trois breloques, le Grison n’est rien de moins que sept fois vainqueur du général de la Coupe du Monde, huit fois champion du Monde en individuel et de Suisse, et cinq fois champion du monde par équipe, entre autres. Avant le report des olympiades 2020, il se présentait comme l’un des favoris à sa propre succession à Tokyo, même à 34 ans, lui qui a encore été champion du monde en 2019. Et nul doute qu’à 35 ans, il sera toujours aussi vorace pour, cette fois, devenir sans l’ombre d’un doute le plus grand de l’histoire de son sport.

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20) Un nouveau titre en majeur, Roger

Date : 29 janvier 2017

Héros du jour : Roger Federer

Discipline : Tennis

Compétition : Open d’Australie

Lieu : Melbourne, Australie

Résultat : Vainqueur

Comment ne choisir qu’un moment de la carrière de Federer ? Le Bâlois a tellement gagné qu’il est très compliqué de sortir un sacre en particulier. Mais par sa nature, son titre à l’Open d’Australie 2017 reste selon moi à part. Le Maître sort d’une pause de plusieurs mois pour soigner son dos douloureux et arrive au pays des kangourous dans l’inconnue totale sur son état de forme et avec le matricule 17 à l’ATP. Au premier tour, malgré la perte d’un set face à l’Autrichien Melzer, Fed s’impose sans trop trembler. Il déroulera ensuite face à Rubin et Berdych pour se rassurer sur sa compétitivité. Arrive ensuite son premier choc, en huitièmes, face à Kei Nishikori, alors numéro 5 mondial. Roger se qualifie en cinq sets au prix d’une lutte mémorable et se place, un peu à la surprise générale, parmi les favoris du tournoi. En effet, Djokovic et Murray, têtes de séries numéro 2 et 1, se sont déjà fait éliminer par Istomin (je vous le jure !) et Mischa Zverev, que Federer battra facilement en quarts. En demies, Rodj retrouvera son vieil ami Stan, auteur d’un très beau tournoi jusque-là, qu’il battra à nouveau en cinq sets à l’issue d’un sacré duel. Federer est en finale. Face à son rival ultime, Rafael Nadal. Retour dix ans en arrière quand les deux monstres, désormais retombés au classement ATP, dominaient le circuit. Le Suisse gagne le premier set mais l’Espagnol revient à hauteur dans le second. Le match est sublime, ponctué de points qui font la magie du tennis, entre deux des meilleurs joueurs de l’histoire. Federer gagne le troisième set, Nadal le quatrième. 6-4 3-6 6-1 3-6. Dernier set, tout se joue ici. Mais comme souvent, le Bâlois semble manquer d’un petit quelque chose face à son plus grand défi. Nadal breake rapidement et on se dit qu’une fois de plus, le Majorquin va frustrer le Maître. Sauf que non, pas en ce 29 janvier 2017. Federer se relève, débreake, breake à nouveau, grâce à des coups d’anthologie et s’impose finalement 6-3 dans le dernier set. Roger est en larmes. Il remporte un nouveau tournoi du Grand Chelem à 36 ans bien tassés, près de cinq ans après son dernier sacre à Wimbledon. Dans la foulée, il gagnera le tournoi londonien puis un nouvel Australian Open un an plus tard, affirmant ainsi avec cet incroyable retour qu’il est le plus grand de l’histoire. Mais à mes yeux, son chef d’œuvre à Melbourne en 2017, face à son plus grand rival, dans ces conditions, est probablement le plus grand match de la carrière de Federer. Et c’est un peu un symbole de finir ce classement par l’exploit de Federer, lui qui est probablement l’athlète suisse à avoir la plus longue et prolifique carrière durant ce XXIème siècle.

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Et vous, quels exploits auriez-vous mis dans cet article ? Lesquels auriez-vous enlevés ?

A propos Joey Horacsek 84 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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