Le créateur de Servettiens.ch se confie

En cette fin de saison palpitante, marquée notamment par un duel au couteau entre les deux clubs lémaniques, nous sommes heureux de donner la parole à Sacha Roulin, fondateur du site Servettiens.ch. Ce Genevois pure souche est venu nous rendre visite au Bamee Bar par un bel après-midi de printemps (oui oui…) et y a même dégusté une bouteille de la réserve du… Lausanne-Sport. Autour de ce grand cru millésimé, Sacha nous parle de son projet tout en évoquant la saison du SFC, l’intérêt des G’nevois pour le football et les dérives des anciens présidents du club, Majid Pishyar en tête.

Marc-Olivier Reymond : Salut Sacha et bienvenue à Lausanne, la plus belle ville de Suisse romande ! Pourrais-tu te présenter aux lecteurs de CartonRouge.ch ? Sacha Roulin : Salut Marco ! Merci de m’accueillir avec ce breuvage qui est aussi bon que Matt Moussilou devant un but… Je suis le créateur et responsable de Servettiens.ch, site que j’ai conçu de toutes pièces. Ça fait trois ans que ça dure et j’espère que ça va continuer ainsi. Pour reprendre tes propos, c’est une belle aventure humaine (rire). Au-delà de ça, j’ai fait un passage sur la S-TV du SFC et retranscris quelques papiers pour le site officiel. Je suis également sous contrat avec le Blick pour qui je couvre les matches à domicile du SFC.
Peux-tu nous donner plus de détails sur Servettiens.ch ?
C’est un site qui traite de l’actualité du Servette FC depuis trois ans. On se démarque clairement des autres sites car nous avons une ligne éditoriale très précise, à savoir que nous essayons de traiter l’actualité du club avec le plus de recul possible. Quand on publie un article, on donne la totalité de l’information, sans propagande, afin que le lecteur puisse avoir un avis objectif. C’est une qualité appréciée par le club, lequel est très content de notre apport. Notre force, c’est donc une grande étique par rapport au SFC. Lorsque nous avons des informations confidentielles, on les garde pour nous, car ce n’est pas dans notre intérêt ni dans celui du club de divulguer des infos qui doivent rester dans l’intimité du vestiaire.
Combien avez-vous de rédacteurs ?
Nous sommes une quinzaine de rédacteurs. Une partie d’entre nous est en train de travailler sur un projet de web-TV. C’est un énorme investissement ; on se voit une fois par mois pour faire le point. 
Tous bénévoles ?
Oui, mais si l’on regarde les heures qu’on y passe, on a presque un statut de semi-professionnels. Notre budget n’est pas mirobolant, on n’a pas encore été achetés par les Qataris du PSG, mais ça reste tout de même un investissement financier conséquent.
L’année passée, vous aviez notamment créé un petit buzz avec cette chanson sur Jean-François Collet…
C’était assez amusant. On avait surfé sur un autre buzz, celui de Micasa qui avait repris une parodie de Laurent Nicolet. Entre son idée de fusion entre les clubs romands et les résultats pathétiques du LS, force est de constater qu’il y avait de la matière avec Collet la saison passée. Par contre, Christopher Routis m’avait dit que ce clip pouvait motiver le Lausanne-Sport à gagner le derby et ça n’a pas manqué, le LS nous avait battu 3-1 avec un doublé de Matt Moussilou. Je m’en rappelle bien parce que le jour du derby tombait un 1er avril, et sur la page Facebook de notre site j’avais mis : «Aujourd’hui j’inscris un doublé. Signé Matt Moussilou.» C’était un peu l’arroseur arrosé.
Combien de temps consacres-tu à ton site par semaine ?
Environ 20 heures. C’est un boulot important, il y a des rencontres, des interviews avant et après les matches, la rédaction d’articles, les réponses aux e-mails etc… Mais tu es bien placé pour le savoir, Marco !
En effet… Les bons et les mauvais souvenirs ?
Le meilleur, c’est lorsque l’entraîneur adjoint de Servette, Carlos Alves, le fils de Joao Alves, m’a dit que son père avait pleuré lorsqu’il avait vu le montage vidéo que j’avais préparé pour lui rendre hommage.
Le pire, c’est les menaces que Majid Pishyar et son staff m’avaient adressé. Il voulait nous attaquer pour diffamation tout en nous insultant via Facebook. La classe. (Ndlr : voir un exemple ci-dessous)

Avez-vous des rêves de grandeur, de développement ?
Oui, on aimerait bien racheter le SFC d’ici 3 ans ! (Il se marre) Plus sérieusement, le but est de générer des revenus et de devenir professionnels, mais ça c’est encore de la musique d’avenir. Aujourd’hui le marché est restreint, on essaie déjà d’être à notre niveau et de faire mieux que les autres sites qui parlent de Servette.
On va passer à la saison du SFC… Ton sentiment sur ce mauvais exercice ?
Le classement parle de lui-même. Les erreurs ont été aussi nombreuses que les recrues. Il y a un directeur sportif qui n’en est pas vraiment un, une préparation physique qui a été complètement bâclée, une équipe qui n’est donc pas là physiquement, des joueurs concernés mais qui ne peuvent pas aller plus haut. Après, ça ne peut pas être pire qu’au premier tour, ça recommence à aller mieux, mais il y a encore beaucoup de disfonctionnements, et il est difficile de faire rouler une voiture quand tu n’as presque plus de moteur. Lausanne est également bien placé pour en parler…
Penses-tu que Servette va quand même se sauver ?
Honnêtement, non. Il faudrait un miracle pour qu’on se sauve. Mais c’est une réalité qu’on connaît depuis la fin du premier tour. Pour paraphraser Jean-Claude Dusse : sur un malentendu ça peut jouer…
Ce fameux match du 29 mai contre le Lausanne-Sport sentira la poudre…
Evidemment, si Servette s’impose contre Sion à domicile on pourra parler de «finale». Ce sera vraiment un match particulier mais il faut déjà penser à gagner le derby contre Sion et à ramener quelque chose de St.-Gall.
Hugh Quennec est-il l’homme de la situation ?
C’est le seul qui a voulu investir quand tout le monde tournait le dos à Servette, il a sauvé le club. Ceci étant, je n’ai pas l’impression qu’il connaisse le football à fond. Dans ce sens-là, il est compréhensible que ses décisions soient parfois bizarres.
Est-ce que les Genevois, à part quelques acharnés comme toi, s’intéressent encore au SFC ?
Les Genevois s’intéressent au football. Mais voilà, quand un mercredi soir tu peux regarder un match de Ligue des Champions et qu’on te dit «viens à la Praille samedi soir car il y a un Servette – YB, ça te coûtera 30 balles», on ne peut pas leur en vouloir de ne pas s’intéresser à Servette. Les gens ici s’intéressent au club quand il gagne, pas quand il est dernier au classement.
Le Genevois est donc comme le Vaudois, c’est un événementiel ?
C’est méchant de nous comparer à des Vaudois (il rigole). Oui c’est sûr, le Genevois est présent mais il faut que ça gagne. C’est un peu ce qu’il se passe au Genève-Servette Hockey Club : quand il était en LNB, il y avait 400 spectateurs dans la patinoire ; aujourd’hui il y en a 7’000 car le club gagne. Le LHC, lui, a toujours eu un public fidèle.

Revenons à la triste période du SFC avec l’ère Majid Pishyar. Sur CartonRouge.ch, nous l’avons toujours critiqué, et ceci depuis le premier jour, ce qui provoqué des réactions farouches au sein des supporters genevois. Toi aussi, tu faisais partie de ces fans naïfs qui buvaient ses paroles ?
Oui, j’en faisais partie. Mais à l’époque j’étais jeune et on fait tous des erreurs… J’ai commencé à arrêter d’y croire au mois d’avril 2011, lorsque Pishyar a acheté le club de Beira-Mar au Portugal et a mis toute la gloire sur lui. Ça commençait alors à puer, on s’est rendu compte qu’il n’allait pas rester longtemps au Servette et que c’était un escroc. D’ailleurs il débarque au club en janvier 2008 et arrive déjà à l’endetter au mois de juin. Pourtant, le club avait encore le transfert de Julian Esteban dans les caisses, soit 3 millions et demi.
Pishyar avec des gens comme Costinha ou Patrao ont voulu se servir de Servette, mais quand ils se sont rendu compte que le football suisse était peu médiatisé, ils se sont barrés. Ils continuent d’ailleurs de sévir au Portugal en ce moment. C’est le plus scandaleux dans cette affaire : Pishyar est toujours en train de courir après avoir mis Admira Wacker et Servette en faillite ! En attendant celle de Beira-Mar qui ne devrait pas tarder…
Finalement, vous les alignez les présidents malsains : Marc Roger, Michel Coencas, Majid Pishyar… Quel est le pire selon toi ?
En effet, on attire les escrocs. C’est peut-être parce qu’on est proche de la frontière… Mais le pire reste sans discussion Majid Pishyar. Au contraire de Roger, le club n’était pas endetté quand il est arrivé. Pishyar a laissé une ardoise qui n’est pas loin de celle de Roger lorsque le club a fait faillite en février 2005. Pishyar déshonore à la fois l’histoire du SFC et celle du football en général. Sa vraie place devrait être derrière les barreaux. Le pire dans tout ça, c’est que Pishyar est aujourd’hui président d’honneur du SFC ! (sic) Quelque part c’est un génie, un génie incompris.
Dernière question Sacha : grâce à cette bannière sur CartonRouge.ch, vous avez doublé ou triplé le nombre de vos visites ?
Là, on est à 300’000 visiteurs uniques par jour ! On va bientôt acheter une résidence secondaire dans le canton de Vaud avant de recruter Marco Reymond comme rédacteur en chef (rires partagés).
Un grand merci Sacha et bon vent à Servettiens.ch ! 

A propos Marco Reymond 470 Articles
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4 Commentaires

  1. Peut-être le pire des sites qui parle du Servette. Mauvaise mise en page, mal écrit, se permet de juger d’autres sites alors que Monsieur est payé par le Blick (hum hum hum, encore pire que le torchon lausannois).

    Bref, M. Roulin, au lieu de critiquer les EDS (que je ne soutiens en aucun cas), remettez-vous un peu en cause

  2. Encore des critiques constructives de ta part, ça fait plaisir à toute la rédaction. On va encore devoir commander un carton de Kleenex car ton avis a tellement d’importance pour nous…

    A bientôt et gros bisous

  3. Bah que veux-tu que je dise de plus ? je pense que dire que la mise en page est douteuse, je pense pas ça si « inconstructif ». Je donne mon avis.
    sinon je salue l’effort hein, mais je pense que si chacun donne son avis, ça ne pourrait qu’améliorer la visibilité de ton site.
    Bref, je pisse dans un violon, je le sais bien

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