Vivement l’année prochaine

Faute de conditions météorologiques adéquates, le Tournoi de Pentecôte d’Annecy a dû se dérouler en salle, ce qui n’a pas eu d’incidence sur le niveau de la compétition, mais davantage sur l’ambiance festive du rendez-vous.

Je la fais courte : «Plus de 600 équipes, plus de 1800 joueurs, deux jours de compétition sous le soleil: le Tournoi de Pentecôte d’Annecy a, conformément à sa tradition, marqué les esprits. Du volleyball de haut niveau, bien sûr, mais aussi des soirées arrosées, des coups de gueule, et des anecdotes à n’en plus finir. Reportage.» Voilà. C’est l’accroche de l’article que j’aurais aimé écrire. Ben ce sera pour une autre fois.Pour la première fois depuis six ans, les conditions météorologiques n’ont pas permis au gigantesque tournoi d’Annecy Volleyball de se tenir sur le Pâquier, magnifique zone herbeuse de bord de lac rendue impraticable par un printemps dégueulasse. Les inscriptions ont donc été limitées à 480 équipes (oui, c’est pas mal quand même, on est d’accord) et il a fallu activer le plan B, soit le repli en «gymnases», comme ils disent, nos voisins hexagonaux.

Plus de vingt salles

On commencera par saluer l’efficacité de l’équipe organisatrice. Réussir à mobiliser plus de vingt salles de sport pour permettre à un tel tournoi de se tenir indoor sans problème majeur, chapeau. Si ça devait se passer chez nous, ce serait beaucoup plus… Enfin, beaucoup moins… Ça ne se passerait pas, en fait, tout simplement. Donc, bravo.
Malheureusement, si la formule ennuie en premier lieu les organisateurs, elle n’est pas sans effet sur le plaisir des participants non plus. D’habitude, Annecy, c’est: tu joues ton match. Tu vas voir le match des copains. Tu vas voir le match des copines. Tu passes chercher un sandwich saucisson-fromage vite fait (et une bière au génépi). Tu te fais appeler au micro parce que tu as zappé que tu arbitrais le match suivant sur ton terrain. Tu rejoues un match. Et ainsi de suite. En salle? Tu joues ton match. Tu te poses sur un vieux tapis de gym et tu attends le suivant. L’ambiance festive en prend un coup. Bon, du coup, un de mes deux coéquipiers a passé, dans un jeu de logique sur son portable, un niveau sur lequel il crochait depuis deux semaines. Suuuper.

Ça envoie du bois

Pour autant, le niveau de jeu reste impressionnant. Peut-être même plus, à vrai dire. En salle, les appuis sont évidemment meilleurs que sur l’herbe et les repères sont plus faciles à trouver. Du coup, ça envoie du bois et quand deux grosses équipes s’affrontent, c’est beau à voir. Au moins ça de pris.
On résume : sportivement, l’édition 2013 du Tournoi de Pentecôte d’Annecy n’a pas eu grand-chose à envier aux précédentes, même si le fait de jouer indoor a un peu gâché la fête. Mais vu que tu as de la mémoire, tu te rappelles sans doute que je t’avais vendu, dans mon papier de présentation du tournoi, des soirées de folie en marge de la compétition sportive! Et ça, tu vas me dire, c’est pas le froid et la pluie qui vont les mettre en péril. C’est vrai.

Décès d’une volleyeuse

Problème: là encore, on va avoir un peu de mal à s’enthousiasmer et à chanter les louanges insouciantes des soirées arrosées. Parce qu’elles étaient sympas, oui. Mais mardi matin, de retour au taf, on a appris qu’à la veille du tournoi, une volleyeuse de 25 ans, venue de Nancy, est décédée à l’Hôpital d’Annecy, consécutivement à une alcoolisation excessive. Ce qui, a posteriori, écorne un poil le délire.
Je la fais courte : «Plus de 600 équipes, plus de 1800 joueurs, deux jours de compétition sous le soleil : le Tournoi de Pentecôte d’Annecy a, conformément à sa tradition, marqué les esprits. Du volleyball de haut niveau, bien sûr, mais aussi des soirées arrosées, des coups de gueule, et des anecdotes à n’en plus finir. Reportage.» Oui, tu as compris : c’est l’accroche de l’article que j’aimerais écrire l’année prochaine.

Écrit par Olivier Ducros

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3 Commentaires

  1. Quel style ce Olivier Ducros ! Quelle plume ! Ca donne (presque) envie de jouer au volley ! Je suis sûr qu’il est spuer-beau, en plus.

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