Période XXIII : 10 – 30 juin

L’actualité footballistique est un peu creuse en ce moment, si l’on excepte quelques lointains matchs de qualifications pour la Coupe du Monde, l’insignifiante Coupe des Confédérations et un Euro M-21 sans suspense. Soit des compétitions où l’on a surtout parlé espagnol, portugais et italien, j’étais donc tout désigné pour me coltiner la sélection.

Les tops

1. Neymar (Brésil) +25 points
Il y a quelques semaines, c’était encore ringard d’être pour le Brésil, le «connaisseur» devait impérativement se pâmer sur Lionel Messi et l’Argentine. Mais il aura suffi d’un contrat pharaonique payé par un cheikh qatari en quête d’un nouveau jouet et de quelques buts claqués par un gamin de 21 ans dans une exhibition commerciale pour que Neymar et la Seleção deviennent la hype du moment. On ne niera pas le talent du jeune attaquant de Santos. Entre accélérations fulgurantes, dribbles déroutants et frappes de balle exceptionnelles, Neymar a plané sur la Coupe des Confédérations avec trois buts superbes au 1er tour assortis d’un assist génial contre le Mexique, deux passes de goal en demi-finale et une nouvelle réussite en finale. Néanmoins, on émet toujours quelques doutes sur son mental et son physique. On attendra donc des compétitions un peu plus crédibles et une adversité plus conséquente avant d’affirmer péremptoirement que sa carrière va ressembler davantage à celle de Ronaldo ou Ronaldinho plutôt qu’à celle de Robinho ou Denilson. Sans faire de théories foireuses sur la future association Neymar-Messi dont on nous rabâche déjà jusqu’à la nausée, on dira simplement que le Brésilien a fait le bon choix, pas seulement financièrement, en signant à Barcelone avec lequel il rencontrera suffisamment d’adversaires complaisants pour soigner ses stats et où ses simulations, récriminations et provocations incessantes seront adulées.
2. Thiago Alcantara (Espagne M-21) +20 points
Un triplé en finale, fut-ce de l’Euro M-21, ça marque forcément les esprits. Avec ses trois buts contre l’Italie, Thiago Alcantara a conclu en beauté un tournoi survolé par une équipe d’Espagne dont il fut le chef d’orchestre. Gageons que ses performances en Israël lui permettront de trouver un club qui fasse un peu confiance aux jeunes et de quitter un Barcelone qui a claqué 20 millions d’euros pour mettre le surcoté Alex Song dans les pattes de son plus sûr espoir.
3.  Fred (Brésil) +15 points
Quand on sait le nombre d’attaquants de classe mondiale que le Brésil a fourni au football, ça ne fait pas trop rêver de voir la Seleção aligner un centre-avant plus tout jeune et dont la carrière européenne s’est limitée à claquer quelques buts dans la faible Ligue 1 avant un retour sans gloire au pays. Accueilli tièdement, voir sifflé, par les fans auriverde en début de Coupe des Confédérations, Fred aura profité de ce tournoi pour justifier sa place de titulaire. Avec cinq buts, dont deux en finale, l’ancien Lyonnais a prouvé qu’il était un vrai renard des surfaces. Après tout, dans le 4-2-3-1 de Scolari, il n’est pas nécessaire d’avoir un artiste en pointe, juste un finisseur qui concrétise les occasions et Fred a parfaitement rempli ce rôle-là en ce mois de juin 2013. Mais, comme pour Neymar, ce sera à confirmer dans des vrais matchs.

Les gardiens

1. Julio Cesar (Brésil) +12 points
Ce Brésil 2013 est vraiment paradoxal. Sans même remonter jusqu’au fameux match de 1950 contre l’Uruguay, la Seleção a souvent été trahie par son gardien de but par le passé. Mais c’est devenu l’un de ses points forts avec Julio Cesar, lui aussi un paradoxe. Alors que sa carrière semblait partir sur une voie de garage dans le club qui l’avait consacré champion d’Europe, il connaît un subit retour au sommet malgré la relégation de son équipe de Queens Park Rangers. Il n’accompagnera pas les Hoops en Championship car ses performances lors de la Coupe des Confédérations le replacent parmi les meilleurs gardiens du monde, de ceux capables d’être décisifs dans les moments cruciaux, comme ce pénalty de Forlan superbement détourné en demi-finale contre l’Uruguay ou ces quelques parades en finale pour annihiler les timides velléités de révolte espagnoles.
2. David de Gea (Espagne M-21) +8 points
S’il n’a pas été beaucoup sollicité durant l’Euro M-21, David de Gea a très bien fait le peu qu’il a eu à faire, corroborant l’impression d’invulnérabilité de la Rojita qui a dû attendre la finale pour encaisser son premier but. Incontestablement, après une première saison calamiteuse outre-Manche, le gardien de Manchester United a franchi un palier et devient presque crédible au plus haut niveau. Ne lui reste plus qu’à gagner un peu de présence athlétique et d’assurance dans les sorties aériennes.
3.  Iker Casillas (Espagne) +4 points
Relégué sur le banc à Madrid et à court de compétition, Iker Casillas a justifié la confiance que lui a maintenue Vicente Del Bosque avec la Roja. Décisif en demi-finale contre l’Italie et ayant limité le naufrage espagnol en finale, San Iker a prouvé qu’il était plus que jamais inamovible dans les buts espagnols. Et comme le départ de Mourinho du Real devrait lui permettre de retrouver une place de titulaire en club, les éternels remplaçants Valdes et Reina peuvent sans doute faire une croix sur leurs espoirs de truander, en 2014, une Coupe du Monde en gardien n°1 de transition, entre la fin de règne de Casillas et l’avènement annoncé de de Gea. 

Les défenseurs

1. Gabriel Heinze (Newell’s Old Boys) +12 points
Alors qu’il figurait parmi les principaux candidats à la relégation selon le fameux coefficient du championnat argentin, Newell’s Old Boys s’en est allé tout simplement chercher le titre lors du tournoi de clôture. A la base de ce succès, on trouve quelques vieux guerriers revenus au pays après un périple européen non pas en préretraite mais pour enrichir leur palmarès comme Bernardi, Maxi Rodriguez, le buteur Scotto ou le patron de la défense Gabriel Heinze. L’ancien Mancunien n’a rien perdu de sa hargne et a également conduit le club formateur de Lionel Messi, outre au titre, en demi-finale de Copa Libertadores après une victoire en quart aux tirs au but contre Boca Juniors. Le prochain adversaire ? L’Atletico Mineiro, soit Heinze vs. Ronaldinho, voilà une affiche aux faux airs de Ligue des Champions d’il y a quelques années.
2. Iñigo Martinez (Espagne M-21) +8 points
Après Javi l’an dernier, un autre Martinez jouant dans un club basque auteur d’une excellente saison s’est révélé. On ne sait pas si Iñigo connaîtra le même destin que le néo-champion d’Europe bavarois mais ses performances tant avec la Real Sociedad qu’au sein de la défense de la Rojita devraient lui valoir l’attention des plus grands d’Europe. Imagine : à ses côtés en charnière centrale lors de l’Euro M-21, même Marc Bartra s’est mué en forteresse infranchissable ! 
3. Lucas Neill (Australie) +4 points
Nonante et une sélection, c’est ce qu’aura dû patienter Lucas Neill pour inscrire son premier but en équipe nationale, d’un coup de tête rageur contre la Jordanie (4-0). Quelques jours plus tard, on a vu le capitaine emblématique de la sélection australienne monter aux barricades lors de la pression désordonnée qui a permis aux Socceroos d’arracher la victoire contre l’Irak (1-0) et la qualif’ pour la Coupe du Monde. Sans club depuis quelques déboires dans le Golfe, Lucas Neill, âgé de bientôt 35 ans, cherche un dernier contrat pour prolonger l’aventure au moins jusqu’à la Coupe de Monde brésilienne. Il le mériterait bien, lui qui, un sinistre jour de juin 2006, fut la victime de l’une des plus grandes impostures de l’histoire du football, la simulation odieuse de Fabio Grosso qui avait offert une qualification volée à l’Italie contre l’Australie.

Les milieux

1. Paulinho (Brésil) +12 points
Deux matchs amicaux contre l’Angleterre et la France, ainsi que cinq rencontres de Coupe des Confédérations, auront suffi à révéler Paulinho aux yeux du grand public. Le joueur des Corinthians a impressionné par son abattage, son  intelligence de jeu, sa justesse de passe et sa capacité à créer le surnombre en phase offensive. Déjà buteur en phase de groupe contre le Japon, Paulinho a sorti la Seleção d’un mauvais pas en demi-finale contre l’Uruguay avec une ouverture millimétrée sur l’ouverture du score et surtout le but victorieux libérateur d’une tête surpuissante. Tottenham a peut-être réalisé le gros coup du mercato en engageant un joueur qui a déjà complètement intégré les contingences du milieu relayeur tel qu’il est conçu dans les 4-2-3-1 qui dominent actuellement le football européen.  
2.  Yaya Touré (Côte d’Ivoire) +8 points
On jouait aussi en Afrique et la Côte d’Ivoire en a profité pour distancer le Maroc et s’assurer la qualification pour les barrages donnant accès à la Coupe du Monde après deux succès en Gambie (0-3) et en Tanzanie (2-4). Avec trois buts sur ces deux matchs, dont un magnifique coup franc, quatre en trois parties disputées dans cette phase de qualifs, Yaya Touré a une nouvelle fois été l’élément clé des Eléphants. Juste la grande classe ! 
3.  Shinji Kagawa (Japon) +4 points
L’important pour le Japon en ce mois de juin, c’était d’assurer la qualification pour la Coupe du Monde. L’objectif atteint de haute lutte en Australie, la Coupe des Confédérations faisait un peu figure de course d’école pour des Nippons qui quittent le tournoi sans le moindre point mais en ayant au moins assuré le spectacle pour l’un des très rares moments d’exaltation de la compétition, la défaite 3-4 contre l’Italie. Ce soir-là, Shinji Kagawa a été stratosphérique, distillant les passes magiques, donnant le tournis à la défense adverse par ses dribbles chaloupés et inscrivant un but somptueux. Seuls bémols : sa reprise sur la latte en fin de match et la maladresse, la malchance et la naïveté de ses coéquipiers qui ont privé le Japon d’une victoire qui eût été cent fois méritée et aurait laissé entrevoir une qualification. Mais les Japonais en avaient-ils vraiment envie ?

Les attaquants

1. Mario Balotelli (Italie)  +12 points
Mario Balotelli ange et démon, suite. Quelques jours après son expulsion stupide en République tchèque, l’attaquant italien a montré son meilleur visage lors de la Coupe des Confédérations. Décisif contre le Mexique et le Japon, le roi des fléchettes a réussi le geste du tournoi avec son assist sur une aile de pigeon géniale contre le Brésil, avant de quitter la compétition sur blessure. Sa présence en demi-finale contre l’Espagne aurait-elle changé quelque chose ? On ne le saura jamais, le Milanais aurait tout aussi bien pu claquer un doublé retentissant que se faire expulser après dix minutes pour avoir répondu à une provocation de, au hasard, Busquets ou Jordi Alba.
2. Edinson Cavani (Uruguay) +8 points
Muet durant le premier tour, Edinson Cavani a prouvé que l’on pouvait compter sur lui lorsque commençaient les choses sérieuses. Un but de renard contre le Brésil dans le seul match où le sacre programmé de la Seleção aura été un tant soit peu contesté, un doublé contre l’Italie, dont un coup franc superbe, dans la petite finale, le Napolitain appartient bien à la catégorie des buteurs d’exception. On espère que l’Uruguay va arracher sa qualification pour la Coupe du Monde car ce serait dommage de se priver de Suarez et Cavani en juin prochain (et de Diego Lugano aussi bien sûr).
3. Fabio Borini (Italie M-21) +4 points
Il aura suffi d’une demi-finale de l’Euro M-21 contre la Hollande pour que je me rappelle pourquoi j’adorais tant le football italien : simulations, pertes de temps,  provocations et pertes de temps incessantes, l’équipe d’Italie nous a fait rêver avec ses neufs joueurs massés en défense en attendant un hypothèque exploit du duo magique Lorenzo Insigne – Fabio Borini pour marquer un goal. Et la combine a fonctionné lorsque le Napolitain a trouvé le Scouser au milieu de six défenseurs oranges pour l’unique (et magnifique) but du match à dix minutes de la fin. Fabio Borini trouvera également le chemin des filets en finale mais cela s’avérera insuffisant pour prétendre à un titre que cette triste équipe d’Italie M-21 n’aurait absolument pas mérité.

Les flops

1. Andrea Barzagli (Italie)  –15 points
Brillant lors du titre avec Wolfsburg en 2009, Andrea Barzagli s’était ensuite retrouvé régulièrement dépassé par le rythme et l’intensité de la Bundesliga, ce qui l’avait conduit à rentrer en catimini au pays. Jouer dans un fauteuil à la Juventus face aux modestes offensives de la Serie A lui a permis de retrouver une seconde jeunesse et d’ajouter quelques lignes à son palmarès. Mais au plus niveau international, il est régulièrement dépassé : on l’a vu en C1 contre le Bayern Munich ou lors de la récente Coupe des Confédérations, avec une grossière erreur contre le Mexique et un naufrage monumental contre le Japon. Sa fin de tournoi prématurée en raison d’une blessure a peut-être constitué une aubaine pour Cesare Prandelli qui a pu tester d’autres alternatives. Car il est certain que la Squadra Azzura n’aura pas grand-chose à espérer en 2014 avec une charnière Chiellini-Barzagli.  
2. Diego Forlan (Uruguay)  –10 points
A part un but décisif face au Nigéria, Diego Forlan a été bien pâle durant cette Coupe des Confédérations. Entre frappes trop écrasées ou aux étoiles, dribbles avortés et lenteur d’exécution, l’ancien Mancunien n’a été que l’ombre de celui qui fut le meilleur joueur de la Coupe du Monde 2010, confirmant un déclin déjà constaté en club. Et ce ne sont pas ses deux pénaltys ratés contre le Brésil et l’Italie qui lui auront permis de sauver son tournoi. 
3. David Luiz (Brésil)  –5 points
Ce Brésil 2013 est vraiment bourré de paradoxes : alors que traditionnellement, la Seleção dispose d’un effectif beaucoup plus riche en attaque qu’en défense, cette année elle regorge d’arrières-centraux de classe mondiale (Dante, David Luiz, Thiago Silva), alors qu’en attaque Scolari doit choisir entre has-been sur le retour (Fred, Kakà, Ronaldinho…) et jeunes loups pas encore secs derrière les oreilles (Neymar, Bernard, Lucas…). Et pourtant, durant cette Coupe des Confédérations, c’est bien en défense que se trouvait le maillon faible brésilien : David Luiz. Multipliant les fautes et les relances hasardeuses, en flirt perpétuel avec l’expulsion, pas toujours précis au placement, le joueur de Chelsea aurait pu faire perdre son équipe à lui tout seul en demi-finale avec une faute complètement inutile sur le pénalty uruguayen et un dégagement sur un coéquipier avant l’égalisation de Cavani. A mon avis, Scolari aurait tout à gagner à associer Dante, énorme cette saison au Bayern, à Thiago Silva en défense centrale, quitte à avancer David Luiz, comme à Chelsea, au milieu, à la place d’un Luiz Gustavo qui n’est plus titulaire à Munich.

Écrit par Julien Mouquin

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9 Commentaires

  1. Pour rappel : David Luiz a sauvé sur la ligne l’égalisation de l’Espagne et grâce à ce geste salvateur le score à passé à 2-0 au lieu de 1-1. C’est plutôt pas mal pour un maillon faible !

  2. Assez marrant de citer cette action pour vanter les mérites de David Luiz sachant qu’au départ il coupe le hors-jeu avec un placement désastreux et un alignement de 5e ligue, il a juste de la chance que l’attaquant se soit montré suffisant et maladroit pour rattraper son erreur.

  3. Suffisant et maladroit? C’est sur que Pedro sur cette action n’a pas été ultra rapide mais il fait tout juste 9 fois sur 10 il y a goal à la fin…David Luiz souffre surement de la comparaison avec Thiago Silva mais il est quand même loin d’être une pive…je suis assez surpris vu ta sympathie pour les espagnols j’aurai plutôt vu un Pique à sa place.
    Sinon vu que tu es un apparemment un spécialiste de l’axe central brésilien qui est ce Thiago Luiz? Un mixe de Thiago Silva et David Luiz surement genre le corps et la classe défensive de Thiago avec les cheveux de David? Sans rancune bien sur 😉

  4. C’est d’un lassant de te lire, toujours les mêmes rengaines.

    Juste pour préciser : Thiago et Song n’évoluent pas au même poste et parler du Barça comme un club qui ne fait pas confiance au jeune, quand on sait que ces dernières années Busquets, Pedro, Piqué, Thiago (car il a pas mal joué cette saison malgré tout) Tello ou encore Montoya ont éclos et que le 80% de leur effectif provient de leur centre de formation (même si, il est vrai, 2 d’entre eux ont été rachetés après coup), c’est un peu ridicule quand même

  5. Les articles de mouqin sont du copié-collé depuis une éternité: vomir sur les espagnols et les italiens, entre-autre, s’astiquer le noeud sur le foot allemand en ne manquant jamais de rappeler durant la moitié de l’article tout ce qu’il a été fier de picoler. Et pour la partie suise, tout ce qui n’est pas lausannois est de la gnognotte…

  6. Oui en effet Nico, le constat est toujours le même : Mouquin déteste les espagnols ! On pouvait encore comprendre son agacement lorsque le Barça et la Roja gagnaient tous les titres importants…mais désormais qu’ils ne gagnent plus, Mouquin continue à dénigrer tout ce qui vient d’Espagne. Cet acharnement a une connotation malsaine !

  7. Julien Mouquin doit vraiment être mal dans sa peau. Sa haine feroce et recurrente contre les espagnols est pathetique.
    Cela fait longtemps que je lis ses articles medisants contre les iberes. Le Barca et aussi l’equipe d’Espagne gagnent tout depuis 6 ans…et cela, Mouquin n’arrive pas a le supporter. Pour lui, les espagnols sont des tricheurs et des dopes. En revanche, lorqu’ils perdent (contre Bayern et Bresil), les espagnols sont des vrais nuls qui ne savent pas jouer au foot.
    Mouquin est tellement frustr…pfffff pauvre mec.

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