Bundesliguide : 1. FC Nürnberg

Depuis trois saisons, le 1. FC Nürnberg vit des heures assez tranquilles en milieu de tableau, à l’abri de tous soucis de relégation, malgré un pillage en règle subi à chaque mercato. Cette année toutefois, les Franconiens n’ont pas perdu trop d’éléments lors de la campagne de transferts estivale et paraissent pouvoir envisager la nouvelle saison avec sérénité.

2012/2013 :

10e. Après avoir perdu plusieurs éléments clés, dont sa charnière centrale à l’été, puis son entraîneur Hecking (parti à Wolfsburg) durant la trêve hivernale, Nuremberg pouvait redouter une saison difficile. Que nenni : der Club a fait preuve de beaucoup d’astuce pour remplacer les partants à moindre coût et réussi une très bonne saison, sans jamais avoir encouru le moindre danger de relégation. Seule ombre au tableau : la défaite concédée à domicile dans le derby contre le voisin et lanterne rouge Fürth, qui a définitivement enterré les quelques illusions d’accrocher une place européenne.

Objectifs :

10e en 2011/2012 comme en 2012/2013, Nürnberg va tenter de faire aussi bien. Les supporters souhaiteraient même un peu mieux pour aller titiller l’Europe mais les dirigeants restent prudents, le budget demeure limité et l’effectif jeune : d’abord assurer le maintien, ensuite il sera toujours temps d’aviser.

L’effectif :

L’effectif présente un bon mélange d’expérience dans le secteur défensif avec le gardien Schäfer, la charnière Nilsson-Pogatetz ou le Doppelsechs Balitsch-Feulner et de jeunesse en attaque avec les Mak, Pekhart, Esswein, Gebhart, Kiyotake et les nouveaux venus Drmic et Ginczek. Ce n’est peut-être pas très clinquant mais il y a une bonne base pour travailler dans la continuité et poursuivre le bon travail effectué depuis le retour en Bundesliga en 2009.

Le mercato :

Depuis quelques saisons, la réussite de Nuremberg dans l’éclosion de jeunes talents lui valait d’être pillé à chaque mercato. Cette saison, der Club semble sortir de la campagne de transferts estivale moins affaibli que lors des deux étés précédents. Deux titulaires sont partis, le Suisse Klose, qui s’était imposé comme patron de la défense, et le vétéran belge milieu défensif Simons, âme de l’équipe. Le cœur du système défensif est donc à reconstruire mais les Nilsson, Pogatetz, Pinola, Feulner et autres Balitsch semblent avoir assez d’expérience pour assumer la succession. Le secteur offensif lui paraît clairement renforcé par les arrivées de Daniel Ginczek et du transfert le plus cher de l’histoire du club, le Suisse Josip Drmic, qui seront deux atouts supplémentaires à disposition de l’entraîneur Wiesinger qui n’a perdu aucun titulaire de son attaque.

Départs : Cohen (Ingolstadt), Klose (Wolfsburg), Simons (FC Bruges), Polter (Mainz).
Arrivées : Drmic (Zurich), Pogatetz (Wolfsburg), Stepinski (Lodz), Angha (Arsenal), Weber (Dortmund M-19).

Entraîneur :

Cette rubrique entraîneur est un peu répétitive en Bundesliga puisqu’il s’agit presque de ne présenter que des entraîneurs allemands trentenaires ou jeunes quadragénaires sans grande carrière de joueur et qui vivent leur première expérience à la tête d’une équipe de l’élite. Comparé à certains de ses confrères, Michael Wiesinger fait presque figure de star mondiale puisqu’il a tout de même joué une petite vingtaine de match au Bayern Munich. Comme entraîneur, son CV indique un passage à Ingolstadt puis un poste d’entraîneur de la réserve de Nürnberg qui lui a valu sa nomination en première équipe l’hiver dernier lorsqu’il a fallu remplacer au pied levé Dieter Hecking. Vu le travail formidable accompli par ce dernier et l’inexpérience de son successeur, la rocade a suscité quelques craintes en Franconie mais finalement Wiesinger a fait mieux au deuxième tour que son prédécesseur au premier, grâce notamment à une belle série d’invincibilité. Si ce presque sosie de Chris McSorley parvient à confirmer sur une saison ce qu’il a accompli au printemps, sa cote risque de prendre l’ascenseur.  

Atouts :

Le contingent est resté plus stable que d’habitude et le 1. FCN bénéficie de son travail dans la continuité depuis plusieurs saisons. Des éléments comme Mak, Kiyotake ou Pekhart devraient arriver à maturité. Sur sa lancée d’un bon deuxième tour, der Club démarre la saison avec pas mal de certitudes. Le contingent offensif s’est amélioré et pourrait prendre une dimension supplémentaire avec des éléments qui arrivent à maturité et de nouveaux venus qui vont offrir des alternatives à l’entraîneur Wiesinger. Il y a suffisamment d’expérience dans l’effectif pour se prémunir contre toute mauvaise surprise.

Faiblesses :

La perte de Klose et surtout de Simons pourrait être dommageable, surtout qu’un autre taulier, l’Argentin Pinola, semble arriver un peu en bout de course, alors que Pogatetz, censé faire oublier le Suisse, sort d’une saison difficile à Wolfsburg. Aucun des divers éléments offensifs n’a jamais réussi à véritablement s’imposer comme joueur dominant en Bundesliga sur la durée d’une saison. Le contingent est quantitativement un peu court. Nuremberg est un club qui fonctionne beaucoup sur des dynamiques, positives ou négatives : en ce sens, l’élimination concédée au premier tour de la Coupe aux penalties à Sandhausen est un mauvais signal et pourrait enclencher une spirale de l’échec. Et on ne connaît pas vraiment les capacités de l’entraîneur Wiesinger à réagir dans la difficulté.  

Inconnues :

Aves ses neufs titres (dont huit conquis avant la création de la Bundesliga en 1963), combien de temps Nürnberg occupera-t-il seul la place de club le plus titré du pays derrière le Bayern Munich ? Dortmund et Schalke suivent avec huit et sept sacres.

A suivre :

Daniel Ginczek. Formé au Borussia Dortmund, Daniel Ginczek n’a jamais eu sa chance en première équipe du BVB qui l’a prêté en Zweite Liga pour évaluer son potentiel. Une saison mitigée à Bochum puis une autre beaucoup plus réussie (18 buts) à St. Pauli n’ont pas suffi à convaincre les dirigeants borussen de le rapatrier au Westfalenstadion. A juste titre, sa technique est un peu trop fruste pour qu’il puisse s’imposer dans le jeu souvent à une touche de balle du Borussia. En revanche, sa taille, sa puissance et son sens du but peuvent rendre quelques services dans un club comme Nuremberg. S’il est un peu juste pour un club de pointe comme Dortmund, il méritait, à 22 ans, une chance dans l’élite qu’il a les moyens de saisir.

Sur nos monts, quand le soleil… :

Après une superbe saison à Zurich, Josip Drmic tente sa chance en Bundesliga. A priori, Nuremberg est une bonne adresse, der Club a sorti beaucoup de jeunes ces dernières saisons. Certes, Nassim Ben Khalifa y avait échoué mais le Vaudois était arrivé en cours de saison en manque de compétition dans une équipe qui tournait à plein régime. Le timing est beaucoup plus favorable pour le néo-international Drmic, surtout que le contingent offensif franconien est loin d’être pléthorique, il y a vraiment des places à prendre et l’ancien joueur du FCZ a toutes les qualités pour y arriver. Il peut être l’un des meilleurs rookies de la Buli cette saison. L’ancien junior d’Arsenal et international M-19 Martin Angha partira lui sans doute remplaçant, les postes d’arrière-centraux et de latéral droit paraissant blindés par des éléments d’expérience. Mais, à 19 ans, il a tout l’avenir devant lui et tout de même davantage de chances d’avoir du temps de jeu à Nürnberg qu’à Arsenal. Et finalement davantage de chance d’y gagner quelque chose, le dernier trophée du Club, la DFB-Pokal 2007 , étant moins archaïque que la dernière ligne au palmarès des Gunners.  

Stade :

Grundig-Stadion, 50’000 places.

Abonnés :

26’500.

Equipe type présumée :

Schäfer ; Chandler, Nilsson, Pogatetz, Pinola ; Feulner, Balitsch (Gebhart); Mak, Kiyotake, Drmic (Esswein); Pekhart (Ginczek).

Agenda :

20-22 décembre 2013 : 1. FC Nürnberg–Schalke 04. Les deux clubs sont amis mais ils ont la fâcheuse tendance à se jouer des tours pendables. Comme en 2008, où les Knappen avaient expédié leurs amis bavarois en Zweite Liga, les copains se retrouveront lors de l’ultime journée. Alors, cette année, qui va ruiner la saison de son meilleur pote ?

En résumé :

Il fut un temps où Nuremberg avait tendance à enchaîner les hauts et les bas, les promotions ou les saisons euphoriques alternant avec les relégations, par exemple une victoire en Coupe assortie d’une sixième place en Bundesliga 2007 suivie douze mois plus tard d’une chute en Zweite Liga. Le club détient d’ailleurs le record de promotions et de relégations en Buli. Depuis trois saisons, der Club semble s’être bien stabilisé et fait figure de bon élève, un peu ennuyeux mais qui excelle dans la formation et le recrutement. A tel point qu’il peut laisser partir chaque été ses meilleurs éléments vers des rivaux plus fortunés en les remplaçant à peu de frais sans que cela ne nuise aux résultats. L’effectif actuel n’a peut-être pas de ses rangs l’équivalent du trio magique Ekici-Gündogan-Schieber (si, si Schieber et Ekici avaient été magiques cet année-là) qui avait amené der Club au sixième rang mais suffisamment d’expérience et de belles promesses d’avenir pour assurer sa bientôt traditionnelle place en milieu de classement.

Pronostic :

11e.

Écrit par Julien Mouquin

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