Bundesliguide : SG Eintracht Francfort

Surprenant sixième l’an dernier pour son retour en Bundesliga, l’Eintracht Francfort aura de la peine à faire aussi bien. On attend toutefois de SGE qu’il confirme en n’ayant pas à lutter pour son maintien et qu’il réussisse quelques saillies sur la scène européenne qu’il n’avait plus trop l’habitude de fréquenter ces dernières saisons.

2012/2013 :

6e. Néo-promu, Eintracht Francfort a surfé durant toute la saison sur l’euphorie de la promotion. On s’attendait à tout moment à voir SGE s’écrouler, notamment en raison d’une défense assez perméable et de l’absence d’un buteur vraiment confirmé, mais il a tenu bon. Même la blessure du gardien Trapp n’a pas freiné la marche en avant de l’Eintracht qui au final décroche une qualification européenne sur laquelle peu auraient misé en début de saison.

Objectifs :

On la joue plutôt profil bas à Francfort où l’on est bien conscient qu’il sera difficile de rééditer la sixième place de la saison passée. Il faut dire que la dernière fois que le club avait un peu trop ouvertement affiché des ambitions européennes, à l’hiver 2011-2012, SGE avait fini en Zweite Liga six mois plus tard. On se contente donc de viser un « bon championnat » à Francfort, c’est-à-dire une place dans la première moitié du classement en espérant lutter davantage pour l’Europe que contre la relégation.

L’effectif :

Stable. Il n’y avait pas vraiment de raisons de changer une formation qui a donné entière satisfaction et même plus que cela la saison dernière, surtout qu’il n’y avait pas de départ majeur à compenser. Le cadre a seulement été complété et élargi en de l’Europa League.

Le mercato :

Pour l’instant, c’est le calme plat et l’Eintracht va repartir avec l’équipe qui a si agréablement surpris la saison dernière. SGE a réussi à conserver ses meilleurs éléments, les Trapp, Schwegler, Rode, Jung ou Meier, tous très convoités ; même Zambrano était sollicité mais lui j’ai de la peine à le mettre dans les meilleurs éléments. Les départs sont ceux de joueurs qui n’étaient pas titulaires et les arrivées sont plus des paris que des renforts en puissance, à l’image de Bakalorz, qui n’a pas réussi à s’imposer à Dortmund ou Schröck, brillant en 2. Liga à Fürth mais inexistant la saison passée à Hoffenheim. On notera quand même le départ de l’emblématique Oka Nikolov après vingt et un ans passés au club et après avoir fait le désespoir de très nombreux portiers de passage auxquels il a chipé la place de titulaire. Mais Kevin Trapp, c’était trop fort pour lui. Enfin, Eintracht cherche toujours un attaquant capable de suppléer l’inconstant Lakic mais pour l’instant les quelques pistes évoquées (notamment Bendtner ou Derdiyok) se sont avérée trop onéreuses, l’élu devrait plutôt être l’espoir tchèque Vaclav Kadlec.
Départs : Nikolov (Philadelphia Union), Amedick (Paderborn), Butscher (Bochum), Demidov (?), Occean et Matmour (Kaiserslautern), Dudda (Brême II).
Arrivées : Bakalorz (Dortmund), Joselu et Schröck (Hoffenheim), Wiedwald (Duisburg), Flum et Rosenthal (Freiburg).

Entraîneur :

Après un passé de joueur modeste, qui l’avait notamment vu passer du côté de Saint-Gall, et une carrière d’entraîneur en ligues inférieures, Armin Veh arrive en pleine lumière en 2007 lorsqu’il emmène Stuttgart au titre de champion d’Allemagne à la surprise générale devant Schalke 04 qui se voyait déjà soulever le Meisterschale. Depuis, il a connu quelques déboires, un après-titre pas vraiment assumé en Souabe et des expériences ratées à Wolfsburg et Hambourg. J’étais donc assez sceptique quand Francfort l’a désigné pour ramener le club en Bundesliga mais pour l’instant Armin Veh fait tout juste dans la capitale économique du pays. Promotion la première saison et sixième place en Bundesliga avec un contingent limité la deuxième. Il lui faut maintenant confirmer, lui qui s’est un peu fait prier pour continuer l’aventure avec SGE en exigeant certaines garanties sur le contingent qu’il aurait à disposition pour cette nouvelle saison.

Atouts :

Le duo Schwegler-Rode constitue l’un des meilleurs DoppelSechs de Bundesliga. Blessé en fin de saison dernière, le prometteur gardien Kevin Trapp est de retour et, à 23 ans, devrait confirmer qu’il fait lui aussi partie des meilleurs du championnat à son poste. La concurrence s’est accrue dans le groupe et offrira plus de solutions de rechange à l’entraîneur Veh. La confiance et la stabilité d’une équipe qui obtient des résultats depuis vingt-quatre mois. Révélations de la saison dernière venues de Zweite Liga, Aigner et Inui auront l’expérience d’une saison en Buli alors qu’Alex Meier, fort de ses 33 buts en deux saisons, semble atteindre à 30 ans la plénitude de ses moyens. Et le public francfortois reste l’un des meilleurs du pays.

Faiblesses :

Il va falloir confirmer, tout en gérant la charge d’un parcours européen et sans l’euphorie de la promotion. Certains joueurs, comme Inui, Aigner ou Meier, ont parfois donné l’impression d’être en surrégime, pas sûr qu’ils arrivent à enchaîner une saison aussi brillante que la précédente. La défense, en particulier la charnière centrale Zambrano-Anderson, n’offre pas toute les garanties de sécurité, la saison passée c’était un peu de l’équilibrisme et du miracle permanents, il suffirait de peu de chose pour qu’elle se transforme en passoire. Il manque un buteur vraiment confirmé, Srdjan Lakic est capable du meilleur comme du pire et reste très fragile mentalement et physiquement. Comment le club réagira en cas de difficultés après deux saisons de succès ?   

Inconnue :

Ancien finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions et vainqueur de la Coupe UEFA, l’Eintracht renouera t’il avec son glorieux passé européen ? Le club cherchera dans un premier temps à se qualifier pour la phase de poule de l’Europe League puis à franchir celle-ci, ce qui n’avait pas été le cas en Coupe UEFA 2006-2007 lors de la dernière campagne continentale du club. La campagne précédente remontait à un quart de finale d’UEFA perdu en 1995 contre la Juventus à une époque où Jay-Jay Okocha faisait encore vibrer le Waldstadion…  

A suivre :

Sebastian Rode. Après une saison énorme, le jeune milieu de terrain était convoité par tous les grands d’Allemagne. A 22 ans, il a choisit la voie de la sagesse et de poursuivre sa progression à Francfort, même s’il se murmure déjà qu’il rejoindra le Bayern Munich à l’expiration de son contrat en juin 2014. Mais, malgré leur similitude, le cas fait moins de bruit que celui de Lewandowski et Sebastian Rode paraît prêt à tout donner pour son club et prendre une dimension supplémentaire en participant à la Coupe d’Europe. 

Sur nos monts, quand le soleil… :

Capitaine et métronome de l’équipe, Pirmin Schwegler est ce qu’il convient d’appeler un taulier, à la fois patron de l’équipe, joueur par lequel transite tous les ballons et occasionnellement buteur grâce à une frappe surpuissante. Le Doppelsechs qu’il forme avec Sebastian Rode est l’un des meilleurs d’Allemagne et constitue la base du succès francfortois. Un temps tenté d’aller voir ailleurs, il a finalement sagement décidé de prolonger sa belle aventure à Francfort. Même si la Suisse est plutôt bien pourvue en demi défensif, c’est qu’on est vraiment très fort si on continue à se priver d’un tel joueur.

Stade :

Commerzbank-Arena, 51’500 places.

Abonnés :

26’000 (contingent complet, vente stoppée).

Equipe type présumée :

Trapp ; Jung, Zambrano, Anderson (Russ), Oczipka; Schwegler, Rode; Aigner (Flum), Meier, Inui (Rosenthal); Lakic.

Agenda :

4-6 avril 2014 : Eintracht Francfort – FSV Mainz 05. Au grand soulagement de la police locale, pas de Francfort – Kaiserslautern cette saison. Les fans de l’Eintracht devront se rabattre sur le derby contre Mainz pour mettre le feu. 

En résumé :

On peut prévoir quelques lendemains qui déchantent pour l’Eintracht Francfort, surtout que le club a souvent été habitué aux parcours en montagnes russes ces dernières saisons. Il nous étonnerait fort que le club parvienne à être de nouveau à la lutte pour les places européennes. Néanmoins, la stabilité et la valeur de l’effectif devraient permettre d’amortir la chute et d’éviter que SGE ne flirte de trop près avec la zone de relégation.

Pronostic :

12e.

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

3 Commentaires

  1. Person, je les vois finir plus haut que 12ème. top 8 facile.

    Merci pour ces superbes présentations, complètes et on arrive même à apprendre certaines choses. Beau boulot

  2. Petit couac dans l’article me semble-t-il…

    Comment peut-on être relégué en 2011-2012 et finir dans les places européennes en 2012-2013?

    Mais super série d’article, passionnant et instructif. J’adore!

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