Bundesliguide : FC Augsburg

Après deux sauvetages miraculeux en 2012 et 2013, le FC Augsburg est à la quête d’un nouveau maintien. Avec un effectif toujours aussi limite, malgré l’arrivée d’Hamit Altintop. Alors jamais deux sans trois ou deux ça va, trois c’est trop ?

2012/2013 :

15e. La saison 2012/2013 du FC Augsburg a ressemblé comme deux gouttes d’eau à l’exercice 2011/2012 : un départ catastrophique, des dirigeants qui laissent pourtant l’entraîneur en place travailler dans la sérénité, quelques renforts avisés à Noël et une équipe qui, à force de volonté, parvient à remporter les matchs qu’il faut au deuxième tour pour assurer le maintien.

Objectifs :

C’est toujours le même depuis que le club a accédé en 2011 à la Bundesliga pour la première fois de son histoire : le maintien. Avec l’ambition de vivre une saison plus linéaire que les deux précédentes et d’éviter de passer tout le premier tour dans les tréfonds du classement. L’entraîneur Weinzierl est confiant, lui qui déclare «wir schlagen Dortmund» avant la réception du BVB lors de la première journée.

L’effectif :

Le contingent du FCA est un mélange de vieilles gloires en quête de relance (Manninger, Ottl, Bancé, Altintop), de joueurs de Zweite ou Dritte Liga qui se voient offrir une chance à l’échelon supérieur (Mölders, Ostrzolek, Vogt, Hahn), d’éternels remplaçants en manque de temps de jeu (Reinhardt, Callsen-Bracker, Amsif, Moravek) et de mercenaires aux références improbables (Parkhurst, Klavan, Verhaeg, de Jong, Vlachodimos). L’expression, la star c’est l’équipe prend tout son sens du côté de la SGL-Arena car c’est en vain que l’on cherche dans l’effectif un élément que l’on pourrait considérer comme dominant en Buli. Et pourtant, cela fait deux saisons que cet équipage hétéroclite assure sans sourciller le maintien.

Le mercato :

Le FCA perd deux des héros de la promotion de 2011, le gardien vétéran Jentzsch et l’auteur du but décisif Hain, mais tous deux ne jouaient plus beaucoup. Plus embêtante est la perte des Coréens Koo et Ji, prêté ce printemps par Sunderland, décisifs pour le maintien. Rayon arrivées, c’est le calme plat, à part le rugueux milieu de terrain Holzhauser, prêté par Stuttgart, et le pari Altintop, qui paraît tout aussi audacieux que celui (raté) de Bancé il y a douze mois. Verdict : sous réserve de nouveaux renforts (des prêts en fin de mercato, spécialité locale), le FCA paraît s’être plus affaibli que renforcé durant l’été.

Départs : Koo (Wolfsburg), Ji (Sunderland), Langkamp (Hertha BSC), Musona (Hoffenheim), Jentzsch (retraite), Thiede (Sandhausen), Oehrl (Braunschweig), Petrzela (Pilsen), Hain (Munich 1860), Tchoyi (?).
Arrivées : Holzhauser (Stuttgart), Vlachodimos (Olympiakos), Halil Altintop (Trabzonspor), Fetsch (Offenbach), Hitz (Wolfsburg).

Entraîneur :

C’est la nouvelle mode en Allemagne : entraîner dans l’élite sans jamais n’y avoir joué. Après une carrière de joueur qui a culminé au Bayern Munich… amateurs, Markus Weinzierl s’est fait remarquer en obtenant une promotion surprise en Zweite Liga avec le Jahn Regensburg au printemps 2012. Quelques jours plus tard, il se voyait offrir sa chance à Augsburg. D’aucuns ont crié à l’erreur de casting au cours d’un premier tour catastrophique mais les dirigeants lui ont maintenu leur confiance et il a trouvé les solutions pour assurer le maintien grâce à une solidarité et une organisation sans faille. Il doit maintenant confirmer mais, à 38 ans, il paraît sans doute promis à un bel avenir. 

Atouts :

Le collectif : depuis l’accession en Bundesliga, les entraîneurs Luhukay puis Weinzierl ont mis en place une organisation difficile à bouger avec un bloc compact, homogène et beaucoup de solidarité. La conscience de ses limites : à Augsburg, on sait qu’on va lutter pour le maintien et on se prépare en conséquence. La gestion des matchs clés : lors des deux saisons écoulées, le FCA a toujours répondu présent dans les matchs capitaux. Le club possède donc une certaine culture de la survie, d’autant plus développée que beaucoup de joueurs auraient de la peine à retrouver de l’embauche ailleurs en Buli en cas de chute. L’entraîneur Winezierl va tenter de surfer sur la dynamique positive du printemps dernier. Les matchs de préparation ont été encourageants, avec notamment une victoire contre les millionnaires de l’AS Monaco, et un premier tour de Coupe concluant sur la pelouse d’autres nouveaux riches, le RB Leipzig.

Faiblesses :

La valeur très limitée de l’effectif et le manque de joueurs confirmés. Le potentiel de créativité est réduit et l’équipe ne peut prendre le jeu à son compte, elle est souvent réduite à tenir en défense et attendre un malentendu pour marquer. Les joueurs les plus cotés sortent tous d’une ou plusieurs saisons difficiles. La marge de progression de l’effectif n’apparaît pas considérable. Assurer trois maintiens d’affilée avec Sascha Mölders en buteur vedette paraît compliqué.

Inconnue :

Augsburg parviendra t’il cette année à être dans le coup dès le début de saison ou devra-t-il attendre le début du second tour pour entrer dans son championnat ? 

A suivre :

Halil Altintop sera l’attraction numéro un du FC Augsburg. L’ancien international turc avait réussi une saison grandiose à Kaiserslautern en 2005-2006 puis des débuts prometteurs à Schalke 04 mais depuis lors, sa carrière va très nettement en decrescendo. Après plusieurs années d’errance, une tentative pas franchement concluante dans son pays d’origine, le natif de Gelsenkirchen revient en Allemagne à 31 ans pour une ultime tentative de se relancer. Je n’y crois guère.

Sur nos monts, quand le soleil… :

Barré par Diego Benaglio à Wolfsburg, Marwin Hitz tente sa chance à Augsburg. Toutefois, malgré la retraite de Jentzsch, le Suisse devrait partir en numéro trois, derrière l’ancien gardien de la Juve et d’Arsenal, Manninger, et l’ex-doublure de Neuer à Schalke, Amsif, souvent aligné la saison passée. Pourtant, à bientôt 26 ans, il a impérativement besoin de temps de jeu, pas sûr qu’il ait fait le bon choix avec Augsburg.

Stade :

SGL-Arena, 30’660 places.

Abonnés :

17’000.

Equipe type présumée :

Manninger ; Verhaeg, Callsen-Bracker (Reinhardt), Klavan, Ostrzolek; Baier (Ottl), Holzhauser (Moravek); Hahn, Altintop, Werner; Mölders.

Agenda :

14-16 février 2014 : FC Augsburg–1. FC Nürnberg. Comme le FCA ne milite pas tout à fait dans la même catégorie que son voisin du Bayern, l’autre derby bavarois a sans doute un peu plus de sens. Avec la place de deuxième club du Land en jeu.

En résumé :

Tant va la cruche à l’Au(gsburg) qu’à la fin elle se casse ! Lors des deux saisons écoulées, Augsburg a pu compter sur les malheurs de la concurrence pour se sauver, malgré son entame de championnat calamiteuse. En 2012, Köln, Kaiserslautern et Hertha avaient été plombés par de grosses erreurs de management ; en 2013, les promus Düsseldorf et Fürth étaient très faibles. Les Bavarois ne bénéficieront pas chaque saison de tels effondrements. Si l’on fait du très bon boulot avec peu de moyens à la SGL-Arena, pas sûr que ce club tout neuf dans l’élite évoluant sans grandes traditions dans une Arena impersonnelle au milieu de nulle part parviendra éternellement à subsister en Bundesliga avec son effectif fait de bric et de broc. 

Pronostic :

17e.

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.