Bundesliguide : VfB Stuttgart

Après une saison 2012-2013 médiocre tout juste sauvée par… une défaite en finale de Coupe d’Allemagne qui a assuré un peu glorieux strapontin européen, Stuttgart est en reconquête. L’effectif a plutôt belle allure et les moyens de faire beaucoup mieux, reste encore à ce qu’entraîneur et joueurs parviennent à s’en convaincre.

2012/2013 :

12e. S’il y a un des sept qualifiés allemands en Coupe d’Europe qui ne mérite pas sa place, c’est bien le VfB Stuttgart. Les Souabes ont réalisé une saison médiocre et anonyme en championnat et une peu glorieuse campagne européenne, marquée par une longue série de couacs à domicile contre des sans-grades. Seul un tirage au sort très favorable en DFB-Pokal qui a permis d’accéder à la finale contre le Bayern a sauvé la qualification européenne. Et il faudra attendre les ultimes minutes de la saison et un inutile baroud d’honneur pour revenir de 3-0 à 3-2 en finale pour qu’enfin l’équipe montre un peu de fierté et de caractère. Pas vraiment suffisant pour gommer le souvenir mitigé d’une saison où l’équipe a manqué d’ambition, de constance, d’envie et de qualité.   

Objectifs :

Le VfB Stuttgart vise une dixième qualification européenne en douze ans (belle régularité) et cette fois si possible par le biais du championnat et non pas par une défaite en finale de Coupe d’Allemagne. En 2008, 2010 et 2012, le VfB a terminé sixième, la logique voudrait qu’il en aille de même en 2014. Cela paraît un objectif raisonnable, même si les fans aimeraient bien voir leur club lorgner sur une Ligue des Champions qu’il n’a plus connu depuis la saison 2009/2010. 

L’effectif :

Stuttgart présente vraiment un effectif assez complet avec pas mal de joueurs d’expérience, d’autres qui doivent arriver à maturité comme le gardien Ulreich ou la charnière Tasci-Niedermeier, des travailleurs au service du collectif comme Gentner ou Rausch et des éléments plus créatifs comme Leitner, Traoré ou Sararer et au moins trois joueurs qui peuvent claquer plus de quinze goals par saisons en Buli (Ibisevic, Harnik et Abdellaoue), voire quatre  dans l’hypothèse (improbable) d’un retour de Cacau à son meilleur niveau.

Le mercato :

Stuttgart a réussi l’un des tous meilleurs mercatos d’Allemagne. Les départs de l’inconstant Okazaki, du bûcheron Holzhauser et d’un Hajnal en perte de confiance et pris en grippe par le public ne seront pas trop regrettés. En revanche, il y a des arrivées plus qu’intéressantes : Rausch et Abdellaoue sortent d’une saison difficile à Hanovre mais le premier était aux portes de la Nationalmannschaft il n’y a pas si longtemps et offrira des solutions sur le flanc gauche alors que le sens du but et la malice du second peuvent constituer une alternative ou un complément à Ibisevic en pointe. Leitner a un talent fou, il a juste eu la malchance d’être barré par Gündogan et Sahin à Dortmund (qui ne l’a d’ailleurs que prêté en Souabe). Sararer est international turc, alors que Schwaab amènera sa polyvalence et son expérience en défense. On peut encore ajouter le Roumain Maxim, arrivé l’hiver dernier et qui a déjà montré quelques bonnes dispositions ce printemps. Ce ne sont peut-être pas des noms très clinquants mais le manager Fredi Bobic a fait du bon boulot. 
Départs : Hajnal (Ingolstadt), Okazaki (Mainz), Holzhauser (Augsburg), Macheda (Manchester United), Lopes (Wolfsburg), Hoogland (Schalke), Ziegler (retraite), Bah (?), Fuhry (Hanovre), Stöger (Kaiserslautern).
Arrivées : Leitner (Dortmund), Abdellaoue et Rausch (Hanovre), Sararer (Fürth), Rojas (Melbourne Victory), Kirschbaum (Cottbus), Schwaab (Leverkusen), Funk (St. Pauli).

Entraîneur :

Que ce soit à Fürth, Leverkusen, Hambourg et, depuis 2010, à Stuttgart, Bruno Labbadia n’a jamais vraiment atteint les objectifs qui lui étaient assignés et pourtant il est toujours en place. Manque de charisme, choix louvoyants, incapacité à donner un style de jeu et de la constance à son équipe, l’ancien joueur du Bayern ne paraît pas vraiment l’homme de la situation pour ramener le VfB en Ligue des Champions. Souvent contesté, il parvient pourtant toujours à obtenir le résultat (la finale de la Coupe l’an passé) ou la victoire qui lui permettent de sauver son poste. Au bénéfice d’un contrat jusqu’en 2015, l’entraîneur souabe va devoir prouver qu’il peut faire beaucoup mieux que la douzième place de la saison dernière, sinon sa position va de nouveau être fragilisée.

Atouts :

Un contingent complet et homogène, sans grand point faible apparent. L’expérience de jouer chaque année ou presque la Coupe d’Europe. Un groupe qui se connaît bien et qui a été intelligemment complété par des joueurs qui ont des choses à prouver (Leitner, Rausch, Abdellaoue, Sararer). Une envie de revanche après la douzième place de l’an dernier.

Faiblesses :

La faiblesse du VfB est surtout mentale : emmené par un entraîneur assez mou et sans grand charisme, Stuttgart manque de caractère dans l’équipe. Il n’y a pas vraiment de tronches pour tirer le groupe vers l’avant et se rebiffer dans la difficulté, l’équipe manque d’ambition et d’esprit de révolte, se contentant trop souvent du strict minimum, voire moins. Ce n’est pas un hasard si Stuttgart était la pire équipe de Bundesliga en 2e mi-temps la saison passée. Ainsi, les buteurs Ibisevic ou Harnik peuvent passer complétement à côté d’un match et l’axe central et le gardien connaître des blancs incroyables. Et malgré l’arrivée d’éléments de talent, on n’est pas sûr que les Souabes aient trouvé ce ou ces joueurs qui pourraient vraiment tirer l’équipe vers la haut. Il le faudra pourtant car le public pardonnerait difficilement un championnat aussi anonyme que le précédent.

Inconnue :

Auteur d’un deuxième tour incroyable en 2012 avec Nuremberg, Daniel Didavi n’a pu confirmer la saison passée en raison de blessures à répétition. Si la poisse veut bien le lâcher, sera-t-il le joker gagnant du VfB ? Le talent est là.

A suivre :

Moritz Leitner. Considéré comme l’un des plus grands talents du foot allemand, Moritz Leitner a juste eu la malchance de tomber sur un milieu de terrain un peu encombré à Dortmund. Un prêt constituait la meilleure solution pour toutes les parties. Ecarté de manière assez incompréhensible (le sujet a fait polémique en Allemagne) du dernier Euro M-21 par son sélectionneur, l’ancien joueur de Munich 1860 débarque en Souabe avec une immense envie de prouver qu’à 21 ans il peut s’imposer comme titulaire en Bundesliga. Et, pourquoi pas, à moyen terme briguer l’éventuelle succession d’Ilkay Gündogan au Westfalenstadion.

Sur nos monts quand le soleil… :

Depuis le départ de Philipp Degen, il n’y a plus de Suisses dans l’effectif du VfB. Lors du dernier titre du club, en 2007, il y avait encore deux de nos compatriotes à Stuttgart, Marco Streller et Ludovic Magnin.

Stade :

Mercedes-Benz-Arena, 60’441 places.

Abonnés :

27’500.

Equipe type présumée :

Ulreich ; Sakai (Schwaab), Tasci, Niedermeier, Molinaro (Rausch); Gentner, Leitner (Boka); Harnik, Maxim, Traoré; Ibisevic (Abdellaoue).

Agenda :

4-6 octobre 2013: VfB Stuttgart – Werder Brême. Stuttgart est privé de son rival préféré (Karlsruhe), alors le bon plan pour visiter la Mercedes-Benz-Arena, ce pourrait bien être ce VfB –Werder, puisque, juste à côté du stade, la fête de la bière locale, la Cannstatter-Wasen battra son plein. Et Stuttgart gagne souvent sur des scores fleuves contre Brême. Remember Ludovic Magnin.

En résumé :

Il y a tout pour bien faire à Stuttgart sauf peut-être… l’entraîneur. Ces dernières années, on n’a pas l’impression que Bruno Labbadia a su tirer le maximum du contingent à disposition et on n’est pas persuadé qu’il y parviendra mieux cette saison. Le VfB sera vraisemblablement à la lutte pour une place européenne, c’est le minimum, mais saura t’il vraiment se transcender pour aller la chercher ?

Pronostic :

7e.

Écrit par Julien Mouquin

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