Il y a du boulot

Les Dragons avaient du Lion au menu jeudi et vendredi pour l’ouverture de la saison qui doit les mener au titre. Au vu des quelques ratés à l’allumage, le chemin est encore long.

Normal, après deux matches, me diras-tu. La saison 2013-2014, qui mettra fin à deux des plus grandes incongruités du sport mondial avec la relégation de Rappi et le couronnement de Gottéron, est lancée ! Un coup d’envoi qui a fait plouf du point de vue Dzodzet avec, en match avancé de la 2e journée, une visite dans un Hallenstadion d’où les Fribourgeois avaient pris l’excellente habitude de ramener des points quasiment à chaque fois. Il aura cette fois-ci manqué un peu de tout pour faire mieux qu’un zéro pointé entièrement mérité, même si face à ce ZSC-là, un hold-up aurait été envisageable moyennant un chouïa de réalisme en plus.Après ce tranquille et infructueux échauffement en lever de rideau de la saison, les Dragons étaient – déjà – attendus au contour le lendemain pour leur duel face à la version prétendument inoffensive des Lions. Tout Fribourg avait coché cette date dans son agenda dès la parution du calendrier : accueillir le Lausanne HC pour son retour en Ligue A dès le premier match à domicile, voilà qui faisait saliver et laissait augurer une toute grande soirée couronnée d’une belle branlée administrée au promu.

Autant dire que le déroulement de la soirée a rappelé à ceux qui ne l’auraient pas réalisé la veille que les acquis de la saison dernière n’en sont pas et que ce n’est pas le papier qui joue. Vendredi, c’était le même Gottéron curieusement apathique et «facile» que la veille à Zurich, et avec en face des Loz morts de faim et leur public qui faisait ressortir huit ans de frustration d’un seul coup, l’ouverture de la marque par les visiteurs en tout début de partie n’avait rien d’une surprise.
Extatiques, les dépositaires de la Passion fêtaient ce but comme une Stanley. Sauf un, que nous appellerons Olivier, fan du LHC qui n’a rien contre Fribourg, mais qui a surtout des amis fribourgeois à cause desquels il a héroïquement suivi le match au milieu du kop local, ou de ce qu’il en reste. Toujours plus apathique, ce public, gâté la saison dernière et qui estime désormais être en droit d’en attendre plus, et tout de suite s’il vous plaît, se réveillait grâce à Kiwi, auteur du premier but fribourgeois de la saison après 101 minutes de mutisme offensif.
Loin de paniquer, les néo-promus remettaient l’ouvrage sur le métier sous les chants de supporters visiteurs vingt fois moins nombreux, mais vingt fois plus bruyants que les gens dont je parlais au point 9 de mon dernier chef d’œuvre en date sur ces pages. Régulièrement dépassé dans le jeu, le LHC profitait avec une efficacité toute bernoise des quelques Heinseries de notre arrière-garde jusqu’à reprendre l’avantage une vingtaine de secondes après s’être fait refuser un but. Force de caractère typiquement vaudoise ? Arrogance de finaliste qui pense que tout lui est dû et qui va nous faire le plaisir de s’empresser de se remettre la tête à l’endroit, plutôt.

Parce que quand ils se réveillent, les gars de Kossmann, ça peut faire mal. Largement méritée sur l’ensemble du match, cette victoire arrachée dans les derniers instants en retournant la marque a été tellement plus difficile à obtenir que ce que le potentiel respectif des deux équipes laissait prévoir. L’honneur est sauf (tu imagines les réactions lausannoises si, pour leur retour en Ligue A, les bonshommes étaient venus ramasser les trois points à Fribourg), et cet avertissement sans frais nous servira certainement pour la suite. Tout comme cette prestation solide et l’issue cruelle pour eux donnera aux Lausannois la conviction qu’ils ne feront pas de la figuration cette saison, même si tenir 50 matches en laissant ses tripes sur la glace, c’est faisable, mais je demande à voir. Vivement la suite !
Photos Hilde Blatter et Pascal Muller, copyright EQ Images

FR-Gottéron – LHC 3-2 (0-1 0-0 1-3)

BCF Arena, 6’700 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : MM: Mandioni et Reiber.
Buts : 2e Neuenschwander (J. Fischer) 0-1, 42e Kwiatkowski (Dubé/5c4) 1-1, 55e Leeger (4c5) 1-2, 57e Plüss (Bykov, Sprunger) 2-2, 59e Schlit (Monnet) 3-2.
Gottéron : B. Conz; Kwiatkowski, Abplanalp; Helbling, Birbaum; Löffel, Schilt; Ngoy, Huguenin; Sprunger, Bykov, Plüss; Miettinen, Dubé, Monnet; Brügger, Jeannin, Vauclair; Mottet, Pouliot, Lauper.
LHC : Huet; Stalder, Genazzi; Gobbi, Leeger; Lardi, J. Fischer; Reist; Setzinger, Genoway, Antonietti; Déruns, Hytönen, Bang; Neuenschwander, Froidevaux, Bürki; Primeau, F. Conz, S. Fischer.
Pénalités : 2×2’ contre Gottéron et 6×2’ + 2×10’ (F. Conz, Antonietti) contre LHC.
Notes : Gottéron sans Hasani, Mauldin (blessés) ni Ness (surnuméraire). LHC sans Augsburger, Savary, Seydoux (blessés), Eigenmann (malade) ni Le Coultre (surnuméraire).

Écrit par Hilde Blatter

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