Die stärkste zweite Liga der Welt, oben

Des Traditionsvereine en reconquête, des affluences dépassant régulièrement les 40’000 spectateurs, des favoris en difficulté, des surprises sympathiques, des matchs à rebondissements : tous les week-ends, la Zweite Liga justifie le titre un peu ronflant dont l’affuble la presse allemande. Etats des lieux après six journées avec ceux qui sont le mieux parti, même si deux des six premiers ont déjà changé d’entraîneur.

TSV München 1860 (6e, 9 points)

Le quotidien de Munich 1860 est toujours rythmé par les mésententes entre l’investisseur jordanien Hasan Ismaik et les sociétaires historiques du club. Le défenseur de ces derniers, le président Dieter Schneider, lassé par le conflit, a fini par jeter l’éponge. Hasan Ismaik a lui aussi failli claquer la porte en avril, lorsque les dirigeants ont confirmé contre son gré un entraîneur et un directeur sportif pas très clinquants, alors que lui rêvait d’un nom prestigieux (notamment Sven-Göran Eriksson). Mais comme Munich 1860, en difficultés financières et toujours plombé par le racket dont il est victime pour la location du stade à son voisin Bayern, a besoin de la manne financière de son investisseur, tout ce petit monde s’est plus ou moins rabiboché et est tombé d’accord pour virer l’entraîneur controversé, Alexander Schmidt, après un début de saison en dents de scie. Et, après quelques passes d’armes, pour s’entendre sur l’identité du successeur, Friedhelm Funkel, déjà promu trois fois en Bundesliga avec Duisburg, Cologne et Francfort mais qui reste sur trois échecs à Berlin, Bochum et Aachen.
L’objectif est clair, la promotion, mais l’effectif n’est à mon sens pas à la hauteur et le problème ne venait pas forcément de l’entraîneur mais plutôt de la valeur du contingent. Les Löwen ont perdu ces dernières saisons des éléments de la valeur des frères Bender, Leitner, Volland ou Aigner sans vraiment les remplacer. Les figures emblématiques du contingent demeurent le gardien Kiraly et le buteur Lauth qui commencent à accuser les années. Et les nouvelles arrivées, comme le fantasque Adlung ou le joker d’Augsburg Hain, ne semblent pas vraiment en mesure de porter les Löwen vers les sommets. Malgré ses ambitions et son nouvel entraîneur, je doute que la seule vraie Traditionsverein de Munich retrouve l’élite cette année.

Karlsruher SC (5e, 9 points)

Le purgatoire de la Dritte Liga n’aura duré qu’une saison pour le KSC et c’est tant mieux ! Après les années de turbulences et de querelles intestines qui ont suivi la relégation de Bundesliga en Zweite Liga en 2009, le club semble aller de nouveau de l’avant dans la sérénité. C’est donc l’euphorie qui prédomine, prolongée par une victoire en amical juste avant la reprise 1-0 contre Valence, dans une répétition du Jahrhundertspiel, cette soirée magique de Coupe UEFA 1993 où le KSC de Winfried Schäfer, Oliver Kahn, Manfred Bender (père de…), Slaven Bilic (le pote de Laurent Blanc), Sergueï Kiriakov et Edgar Schmitt (auteur d’un quadruplé ce soir-là) avait renversé les Ché de Guus Hiddink et Predrag Mijatovic 7-0 après avoir perdu 3-1 à l’aller…
Karlsruhe a perdu deux des principaux artisans de la promotion, partis à Hambourg, le manager Oliver Kreuzer et le meneur de jeu prodige Hakan Çalhanoğlu, qui vient d’inscrire ses deux premiers buts en Bundesliga. Mais sinon, le club a pu conserver son buteur hollandais van der Biezen et son champion d’Europe espoirs 2009 Hennings, dont la carrière n’a pas connu le même essor que ses coéquipiers d’antan Neuer, Boateng, Hummels, Schmelzer, Özil ou Khedira. Sinon, le KSC compte quelques routiniers comme Micanski, Benyamina, Gordon, Mauersberger ou Schwertfeger qui entourent des jeunes prometteurs. Sur le banc, Markus Kauczynski est le premier entraîneur à avoir tenu plus d’une année au KSC depuis le légendaire Ede Becker qui avait ramené le club en Bundesliga en 2007. A priori, un nouveau retour en Buli sera compliqué tant que le club n’aura pas modernisé ses infrastructures, donc pas pour de suite, vu que ce dossier avance aussi vite qu’à Lausanne. En revanche, se stabiliser en Zweite Liga paraît largement à la portée de ce Karlsruhe en pleine renaissance.

1. FC Kaiserslautern (4e, 10 points)

Kaiserslautern a bouclé la saison 2012-2013 sur un triple regret : de un, une fin de 1er tour et un début de 2e catastrophiques qui lui ont fait perdre le contact avec un Braunschweig au contingent pourtant inférieur sur le papier et l’ont privé de promotion directe ; de deux, d’être tombé en barrages sur un Hoffenheim miraculé et gonflé à bloc plutôt que sur un  Düsseldorf en chute libre ; de trois, de s’être vu refuser un but valable lors du barrage retour au Betzenberg qui aurait pu remettre en question la victoire des Kraichgauer. Les Roten Teufel ont décidé de remettre l’ouvrage sur le métier et ont mis en place un effectif qui, sur le papier, paraît le plus solide de la ligue. Sur le terrain, c’est moins évident et l’entraîneur Franco Foda, qui avait déjà grillé tous ses jokers la saison passée, a été logiquement débarqué après une débâcle 4-0 à Aalen. Son successeur n’est toujours pas connu car le manager Stefan Kuntz, de plus en plus contesté, sait qu’il risque aussi sa place s’il se plante dans son choix.
Le futur élu devra réussir là où a échoué son prédécesseur : définir une équipe type dans un contingent conséquent, mettre en place un système permettant à Kaiserslautern d’(enfin) prendre le jeu à son compte, refaire du Betzenberg une forteresse imprenable, cesser de louvoyer entre donner leurs chances aux jeunes ou se reposer sur les éléments chevronnés… La tâche s’avère difficile mais le potentiel est clairement là. Si le futur mentor du 1. FCK parvient à créer un bon amalgame entre les éléments chevronnés (Sippel, Dick, Löwe, Simunek, Matmour, Idrissou, Azaouagh Occean ou Bunjaku…) et les jeunes qui montent (Ring, Stöger, Zellner, Fortounis, Drazan, Zoller…), ce serait surprenant de ne pas retrouver Kaiserslautern dans le duo de tête. Il faudra juste ne pas trop tarder dans la désignation du nouvel entraîneur et surtout ne pas se planter dans le choix de celui-ci.

1. FC Köln (3e, 10 points)

La saison dernière, Cologne est parvenu, avec un effectif fortement rajeuni, à reconquérir son public en retrouvant joie de jouer, enthousiasme et dynamisme, faisant oublier l’équipe honteuse reléguée sans gloire et (presque) sans combattre au printemps 2012. Il n’a pas manqué grand-chose aux Geissböcke pour accrocher une place en barrage mais ils ont traîné comme un boulet un début de championnat raté et ont manqué d’efficacité dans les matchs clés. Les Domstädter espéraient poursuivre sur leur lancée mais le départ inexpliqué et inattendu de l’entraîneur Stanislawski durant l’été les a contraint à repartir de zéro ou presque. Les expériences peu concluantes Zvonimir Soldo, Marcel Koller, Hanspeter Latour ou Ståle Solbakken n’ayant pas servi, le FC s’est à nouveau tourné vers un entraîneur à succès dans un championnat étranger mineur mais sans références en Allemagne, Peter Stöger, récent champion d’Autriche avec Austria Vienne. Ses premiers pas dans la cité du Dom ont été peu concluants, avec quelques prestations d’une insigne faiblesse en début de saison et un manque d’envie rappelant les heures sombres du printemps 2012. Toutefois, il y a eu quelques signes d’espoir juste avant la pause des équipes nationales : un succès probant 4-1 contre Aue et deux gros coups réussis en fin de mercato par l’ancien manager à succès d’Hanovre, Jörg Schmadtke, désormais chargé de ramener Köln en Bundesliga : les retours du fêtard polonais (pléonasme ?) Pezczko et surtout du héros de la promotion de 2009, Patrick Helmes. Le pari est risqué, l’ancien international a connu beaucoup de pépins physiques ces dernières saisons et les supporters lui en avaient beaucoup voulu d’être parti chez le voisin Leverkusen juste après le retour du FC en Buli en 2009. Mais il est clair que si Helmes revient à son meilleur niveau et parvient à seconder efficacement le Ghanéen Ujah, trop esseulé l’an passé, en pointe, et si l’inconnu Stöger trouve la bonne formule, alors Köln pourra être considéré comme un favori dans la course à la promotion, avec tout de même pas mal de joueurs confirmés dans l’effectif comme Brecko, Maroh, Jajalo, Risse, Halfar, Lehmann ou Bröker. Les plus de quarante mille fans qui accourent lors de chaque match au RheinEnergieStadion mériteraient en tous les cas largement un retour dans l’élite et cela n’a franchement rien d’utopique.     

1. FC Union Berlin (2e, 11 points)

Depuis qu’il a débarqué en Zweite Liga en 2009, à la surprise générale, Union Berlin la joue profil bas : on vise le maintien et c’est tout. Sauf que généralement Eisern Union assure facilement son maintien et termine sans trop de problème en milieu de tableau, plutôt même dans la première moitié. Cette saison, toutefois, les Köpenicker peuvent difficilement la jouer modeste, malgré les dénégations des dirigeants style « notre place est en Zweite Liga », « la Bundesliga est trop bling-bling et demanderait trop d’investissements pour un modeste club de quartier » ou encore « on remplit déjà le stade contre Aue, Sandhausen ou Bochum, comment on ferait contre Dortmund, Schalke ou Bayern ? ». Sauf que ces professions de foi sonnent un peu hypocrites comparées à la valeur de l’effectif mis sur pied. Les expérimentés Brandy, Köhler et l’ancien international suisse Mario Eggimann viennent renforcer un effectif qui n’a perdu aucun élément clé durant l’été, joue ensemble depuis plusieurs saisons et progresse chaque année. L’excellent gardien Haas, le Français Pfertzel (ex-Livorno et Bochum) derrière, le milieu de terrain à la frappe surpuissante Mattuschka et devant le Slovaque Nemec, qui enchaîne les buts, de la tête forment une colonne vertébrale parfaitement rodée, avec autour des anciens espoirs qui s’affirment sur le tard comme Özbek ou Terrode. Homogénéité, expérience et complicité seront les atouts d’un groupe dirigé de main de maître par un entraîneur très respecté, Uwe Neuhaus, en place depuis 2007. En y ajoutant l’éternel enthousiasme du formidable public de l’Alte Försterei, ça fait d’Eisern Union un sérieux outsider. La qualité remarquable du jeu présenté lors de la dernière journée pour renverser St. Pauli 3-2 après avoir été menés 0-2 atteste que les Köpenicker doivent être considérés bien davantage comme un client sérieux pour une place dans le trio de tête que comme un candidat « au maintien avant tout et après on verra ».   

SpVgg Greuther Fürth (1er, 14 points)

Pour sa première apparition en Bundesliga, Fürth aura marqué l’Histoire. S’il n’a pas battu le record négatif de points détenu depuis 1965-1966 par le mythique Tasmania Berlin, Kleeblatt est devenu la première équipe en cinquante ans de Buli à boucler une saison complète sans remporter la moindre victoire à domicile. Le pari de tenter l’aventure dans l’élite sans consentir de grands frais, ni en matière d’infrastructures ni en terme de transferts avec un effectif moins bon que celui qui avait été promu, a donc été largement perdant. Il présente toutefois l’avantage que le Greuther ne s’est pas endetté lors de cette aventure éphémère. La relégation a provoqué le départ de tous les éléments les plus cotés du club (Grün, Asamoah, Prib, Petsos, Sararer, Klaus, Geis, Nöthe, Schmidtgal, Sobiech, Nehrig…). Les dirigeants franconiens se sont une nouvelle fois retrouvés confrontés à un défi dans lequel ils excellent : monter un effectif compétitif sans grand moyen, avec un recrutement fait de bric et de broc, en troisième division, sur des bancs de remplaçants, en juniors, dans des ligues étrangères mineures ou en profitant du retrait de la licence de Duisburg.
Et ça fonctionne : cet effectif presque entièrement remanié n’est absolument pas marqué par la déconfiture de la saison dernière et l’entraîneur Frank Kramer, arrivé en mars alors que la relégation était déjà quasi inéluctable, a immédiatement su faire prendre la mayonnaise ou plutôt la gelée puisque Fürth évolue toujours à la Trolli Arena. Quatre victoires pour débuter la saison, il y a pire moyen de digérer une relégation. Kleeblatt a ensuite connu un petit coup d’arrêt avec deux nuls, peut-être en raison de la blessure de son attaquant serbe Djurdic, un vrai coup dur. Et, sur la longueur, Kleeblatt présente tout de même un effectif qui paraît un peu moins costaud que certains concurrents mais ça reste un sérieux outsider. On n’est pas certains que les dirigeants soient très chauds à l’idée d’une nouvelle promotion mais ça en deviendrait presque une obligation morale, ne serait-ce que pour aller enfin décrocher la première victoire à domicile de l’histoire du club en Bundesliga.     

Écrit par Julien Mouquin

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