La Praille est un stade lémanique

Après son non début de championnat marqué par un recrutement calamiteux, une infirmerie affichant le plein de titulaires et la plus mauvaise défense de première division, le Lausanne-Sport se déplaçait à Genève pour la Coupe de Suisse. Et pour une fois, ce ne sont pas les joueurs vaudois qui ont été frappés d’amnésie pour savoir comment marquer un but.

Il faut le reconnaître, difficile de ne pas avoir les boules avant cette rencontre au bout du Léman pour un supporter vaudois. Car avec des résultats franchement risibles et la détestable habitude de se tirer une balle dans le pied systématiquement, les hommes de Laurent Roussey abordaient ce derby avec un maximum de handicaps. Un match à ne pas perdre, une équipe à nouveau victime d’une épidémie de blessures (Gabri, Zambrella, Castella, Coly, De Pierro et Sukaj) et une formation de seconde division tout à fait prenable, voilà des éléments qui, en temps normal, assurent aux Vaudois une large défaite avec au minimum un auto-goal. Mais la magie de la Coupe a une nouvelle fois opéré et s’est rangée du côté lausannois pour rappeler aux Servettiens qu’ils restent une petite équipe de deuxième division sans ambition et sans moyens. La première surprise est venue des dix premières minutes de jeu qui ont vu un Lausanne, bien renforcé par son nouveau défenseur Banana, ne pas encaisser de goal à la con. Un exploit par les temps qui courent.
On a même pu croire en l’existence de Dieu à la 12e minute. Suite à une tentative avortée de percée sur la droite, le ballon est récupéré au centre du camp grenat et c’est Tafer, bien servi par Ravet dans une défense genevoise adepte des méthodes de son rival lémanique dans ses plus mauvais jours (à savoir tout le monde panique et personne ne fait quoi que ce soit), qui ouvre le score. Il n’y a pas de faute dans le nom du buteur, c’est bien Tafer (T-A-F-E-R donc) qui a marqué. Détail piquant, le but est de toute beauté et le filet du côté gauche du but genevois doit encore en porter la marque.

Pas mieux que les autres

Avec une telle ouverture, les supporters vaudois pouvaient espérer que le compteur de leur équipe allait enfin se débloquer. Malheureusement, les joueurs lausannois, sans doute trop émus d’avoir marqué un but et de mener à la maque pour la deuxième fois de la saison, ont décidé de verrouiller le jeu afin d’obliger les Servettiens à se dévoiler. Un pari audacieux, mais qui s’est révélé gagnant suite à l’incapacité des Grenats de finaliser leurs actions dans les 40 derniers mètres. Bref, tout le reste du match a été très ennuyeux et s’est résumé à une série de tentatives assez pitoyables de renverser la vapeur du côté grenat et à un bétonnage des 16 mètres du côté vaudois pour assurer l’essentiel. Et la montée du dernier rempart genevois dans les ultimes secondes de jeu n’y changera rien. Autant le dire : le SFC a fait peine à voir et ce n’est certainement pas en affichant cette piètre qualité de jeu qu’ils pourront viser autre chose qu’une place dans le ventre mou de LNB.
C’est donc victorieux que le Lausanne-Sport est reparti du toujours aussi triste Stade de la Praille avec son ticket en poche pour les 8e de finale, où les bleus et blancs se déplaceront à Brühl (encore un tirage au sort cadeau). Et même si son style de jeu a été minimaliste, le résultat a été acquis de la même manière que d’autres équipes plus fortunées ou scandaleusement avantagées par l’arbitrage (je ne vise personne bien entendu).
Au niveau des inconnues, on se demande encore si Zambrella (jamais aligné) et Coly (sorti sur blessure à la fin de son tout premier match) choisiront de mettre le nez hors de l’infirmerie pour la rencontre de dimanche prochain qui opposera le premier club vaudois à une formation zurichoise pas mauvaise mais qui est loin de ses meilleurs jours. Il faut aussi espérer que tous les renforts pourront être présents et disponibles histoire de motiver leurs coéquipiers à sauver ce qui peut encore l’être, en attendant que le mythique nouveau stade lausannois sorte de terre. En tout cas, il devrait pouvoir être inauguré avant l’Apocalypse, mais il ne faut jamais sous-estimer l’inventivité vaudoise pour passer pour des branleurs.
Photo Pascal Muller, copyright EQ Images

Servette FC – FC Lausanne-Sport 0-1 (0-1)

Stade de la Praille, 4’364 spectateurs.
Arbitres : Klossner ; Zurbrügg, Räber ; Dudic.
But : 30e Tafer (0-1)
Servette : Müller ; Sauthier, Routis, Dams, Markovic ; Tréand, Mfuyi (57e Bua), Doumbia, Crettenand (77e Moutinho); Pasche ; Tadic (46e Placca).
Lausanne : Fickentscher ; Chakhsi, Katz, Banana, Facchinetti ; Mevlja, Ekeng ; Tafer, Feindouno (76e Avanzini), Ravet (68e Khelifi) ; Pimenta (82e Sonnerat).
Cartons jaunes : 4e Tafer, 36e Mfuyi, 39e Ekeng, 71e Chakhsi
Notes : Lausanne sans Gabri, Zambrella, Castella, Coly, De Pierro et Sukaj (blessés). Servette sans Gazzetta (blessé) .

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4 Commentaires

  1. Le LS a joué à 10… pratiquement tout le match. Le no. 2, Feindouno, était aux abonnés absents ou alors en pause pour tourisme à la Praille.

  2. « […] pour rappeler aux Servettiens qu’ils restent une petite équipe de deuxième division sans ambition et sans moyens. »
    c’est gonflé de dire ça quand on supporte le LS.

  3. « encore un tirage au sort cadeau »… Belle contradiction, après avoir relevé qu’il était difficile « de ne pas avoir les boules » avant d’aller à Genève, qui constituait un des tirages a priori les plus difficiles de ce tour de coupe. Les champions du tirage au sort cadeau seraient plutôt le FC Bâle-ASF, systématiquement avantagé et le FC Sion, dont la routourne est visiblement en train de tourner, comme dirait l’autre.

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