Foutage de gueule à Genève

La saison du titre a bien mal commencé pour Genève-Servette, qui a courbé l’échine lors des deux premiers matches du week-end de reprise. Bien sûr, ce n’est que le début, il reste encore beaucoup de matches et l’équipe a les capacités de se reprendre. Pas de conclusion hâtive ici, mais bien une légitime réaction à ce à quoi nous avons eu le malheur d’assister. Concrètement, deux défaites contre Ambrì (1-2) et Davos (5-2) durant lesquelles les Aigles en mode chicken ont été dominés de la tête et des épaules, sans esquisser la moindre velléité de révolte.

Genève-Servette a donc perdu deux fois en autant de matches et ne rééditera pas son début de saison tonitruant de l’automne 2012 où la franchise avait gagné ses 9 premières parties. Au vu du passage à vide de trois mois qui avait suivi, d’aucuns y verront peut-être un signe de bon augure. Mais restons sérieux : l’équipe s’est scandaleusement vautrée. Perdre, c’est une chose. Mais perdre de cette manière, c’est une honte !Pouvait-il seulement en être autrement ? On est toujours plus malin après, certes, mais tirer sur une ambulance qui n’a même pas commencé à rouler aurait été particulièrement mesquin. Or, maintenant que le championnat a commencé, on peut sortir nos AK-47. Pouvait-il donc seulement en être autrement, quand le GSHC n’a commencé sa saison qu’avec deux étrangers sur la glace ? Le troisième, Matthew Lombardi, jouera samedi contre Kloten si l’on en croit le discours du boss. Un même boss qui annonçait vendredi que le Québécois était en retard dans sa préparation, mais certains affirment que la décision de le faire jouer ne sera prise qu’en accord avec un médecin. Après l’excuse du permis de travail en retard, voici celle du manque de forme physique évaluée par un docteur. En langage clair, Lombardi est toujours blessé, probablement à l’épaule, et on monte une excuse débile pour tenter de duper des adversaires trop cons pour n’y voir autre chose que du feu.

Le transfert de Julian Walker ou comment foutre en l’air un dispositif tactique la veille du début de saison

Le soir d’avant, Julian Walker avait été transféré à Lugano. Si la transaction en tant que telle semble être plutôt un bon coup, eu égard notamment aux chiffres mirobolants avancés pour un joueur surcoté depuis ses bons championnats du monde, elle est survenue la veille du début du championnat. Pour le chantre du team building qu’est Chris McSorley, le timing était plutôt mal choisi.
Surtout que, en parallèle, John Fritsche revenait d’un essai infructueux à Davos (ce qui n’étonnera personne). Il n’en était pas moins aligné contre Ambrì, genre « tu peux te barrer où tu veux, j’ai pas besoin de toi » mais « bon, comme tu es finalement là tu vas jouer ». Après tu m’étonnes qu’on ait pas vu l’ombre d’un schéma de jeu tant contre les Léventins que face à Davos, le premier tiers grison mis à part (et d’ailleurs achevé sur le score de 1-0 pour les Aigles). Les gars ont quitté l’entraînement jeudi avec une certaine idée d’avec qui ils seraient alignés le lendemain et voilà que tout part en vrille ! Avouez qu’il y a mieux pour entrer sereinement dans une compétition.

Mauvaise foi, quand tu nous tiens

McSorley va sûrement trouver un excellent quatrième étranger, peut-être même un défenseur suisse de premier plan (voir plus bas) et sans doute remettre sous peu l’équipe sur les bons rails. Il n’empêche que l’Ontarien a complètement craqué dans cette lamentable interview donnée au Matin. Tous ceux qui ont vu le match contre Davos ont dû s’étrangler en lisant que « la meilleure équipe n’avait pas gagné ». Il est certainement le seul à avoir vu un tournant du match à la 48e minute, alors qu’un miracle était en train de se produire en ce que le GSHC ne perdait alors que d’un but. Geindre sur le manque de profondeur d’un effectif que l’on a soi-même composé, si ce n’est pas se tirer une balle dans le pied ?!
Les arbitres ont beau eu n’avoir pas particulièrement brillé – on pense notamment à cette faute d’Ambühl sur Bezina juste avant l’ouverture du score qui aurait dû permettre aux Aigles de continuer à évoluer à 5 contre 3 –, il faudrait commencer par balayer devant sa porte. Le choix du coach de tourner avec 7 défenseurs et 4.5 trios en attaque, ou de jouer avec un Junior élite (Noah Rod) pendant un tiers-temps contre Ambrì puis le laisser sur le banc, n’auront certainement pas contribué à stabiliser l’équipe. Et l’histoire retiendra que l’Ontarien a envoyé la checking line de Roland Gerber (prononcez « Jairbaire », @newspeaker) sur le premier power-play de la saison, histoire de leur montrer en face de quel bois on se chauffe ! Qu’en aurait pensé Byron Ritchie ?

Alors tout ça pour dire que les 33,05 francs payés pour assister à la mascarade de vendredi soir me restent un peu au travers de la gorge. Tout n’a certes pas été à jeter. Décriée par mes soins, la défense a mine de rien tenu le choc et n’est pas particulièrement responsable de ces deux désillusions. En particulier, le barbu Eliot Antonietti, malgré quelques approximations, a disputé des matches solides. En attaque, Alexandre Picard et, dans une plus large mesure, ses compères de ligne Juraj Simek et Cody Almond ont livré la marchandise, contrairement à Kevin Romy, dont seul le kidnapping d’un membre de sa famille par un indépendantiste grison est susceptible de légitimer ses piètres performances.
Le public veut voir des joueurs concernés et qui se donnent à fond. McSorley doit rétablir la situation au plus vite. Dans la même interview du Matin citée ci-dessus, notre Big Mac cantonal prévient qu’une annonce de transfert surviendra en début de semaine. Selon la même rumeur qui envoyait, au mois de juin déjà, Julian Walker à Lugano (@RaphiStollé), il s’agira de Julien Vauclair. Info ou intox ? Ça tomberait bien en tous cas, le prochain match a lieu mardi à Lugano.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images