Le FC Zurich, bourreau des clubs lausannois

Une semaine après avoir éliminé les vaillants footballeurs du Stade-Lausanne, le FCZ – de nouveau bien aidé par l’arbitre – a réalisé le hold-up parfait à la Pontaise. Le calvaire continue pour un LS plus que jamais scotché à la dernière place du classement, et maudit à tous les niveaux. Une malédiction made in Roussey qui pourrait bien lui coûter sa place d’ici peu. A moins que…

Ainsi donc, les semaines se suivent et se ressemblent pour ce triste FC Zurich. Dimanche dernier, les hommes d’Urs Meier avaient battu le Stade-Lausanne en seizième de finale de la Coupe de Suisse. Une victoire 3-2 sans briller où les Zurichois avaient pu bénéficier des faveurs du corps arbitral suite à l’expulsion incompréhensible d’Axel Danner. Rebelote sept jours plus tard avec ce succès peu glorieux, de nouveau à 11 contre 10 ou plutôt à 12 contre 10, tant M. Graf a paru aussi partial que M. Bieri au Stade Juan-Antonio-Samaranch. Retour sur un nouvel après-midi cauchemardesque pour le Lausanne-Sport.

Un bon Lausanne, si si…

Revigoré par sa victoire en Coupe dans le tombeau genevois, le LS attaque la rencontre avec panache et mordant. Le premier quart d’heure est l’un des meilleurs – si ce n’est le meilleur – depuis le début de la saison. Les hommes de Roussey jouent haut, se montrent agressifs et bousculent un FCZ bien emprunté. Oui, il y a de l’idée, de la volonté et de l’envie dans le jeu lausannois, comme en témoigne le début de partie intéressant de Yoric Ravet et Salim Khelifi. Las, les occasions de marquer ne sont pas légions et, mis à part une frappe de Coly à la 18e minute, le portier Da Costa passe une journée très tranquille.     
Pathétique, le visiteur ne propose absolument rien et va bénéficier des largesses du merle une première fois à la 22e minute. Alors que le bien nommé Yaya Banana touche le ballon de la tête, M. Graf signale une faute de main et donne un coup-franc aux Zurichois. Premier cadeau et premier but pour un FCZ opportuniste, qui profite, en plus de la clémence du corps arbitral, de la fébrilité de la défense vaudoise. 0-1, le cauchemar est en marche pour la lanterne rouge du championnat.

Maudit LS

De retour du thé et après avoir raté une occasion d’égaliser d’un Coly qui arriverait à rater un diplodocus dans une cage d’escalier (45e), le LS va remettre les pendules à l’heure sur une tête rageuse de Sébastien Meoli. Tu l’as compris, cette égalisation est méritée pour ce LS plutôt séduisant. Les Vaudois ont alors 40 minutes pour aller chercher la première victoire de la saison. Toutefois, malgré leur bonne volonté, force est de constater que les coéquipiers de Guillaume Katz paraîtront aussi dangereux que 5 Rabiosos face au kop du FCZ.
Entre un Feindouno peu inspiré et à court de rythme (encore un flop à la sauce Roussey ?), un Mevlja à bout de souffle nous faisant de plus en plus penser à Marko Muslin, un Ravet s’éteignant à petit feu, un Chakhsi qui ne sait toujours pas centrer et un Pimenta clairement pas au niveau de la LNA, le LS est complètement impuissant en seconde mi-temps. Au contraire, c’est le FCZ qui se procure les meilleures occasions aux 55e (poteau de Chiumento), 58e et 73e minutes. A noter, sur l’action de la 55e, une nouvelle bêtise de M. Graf qui siffle un coup-franc dans les 16 mètres vaudois inexistant. Incompétence, quand tu nous tiens !  
A l’instar du Stade-Lausanne en Coupe, le LS va boire le calice jusqu’à la lie dans les 10 dernières minutes. Banana est tout d’abord expulsé pour un petit coup de coude sur un Nef truqueur et simulateur. Les images sont claires : oui, il y a touchette ; non, cela ne mérite jamais la sanction suprême ! M. Graf aurait-il osé brandir le carton rouge si un joueur de Bâle ou YB avait commis la même «faute» ? Poser la question, c’est y répondre. C’en était donc fini des chances de victoire du LS, lequel ne va même pas réussir à sauver le point du match nul et s’enfoncer encore plus dans la crise avec un but ô combien évitable dans les arrêts de jeu. Quand rien ne va…

Continuer avec Roussey ?

Enervé et frustré à la fin du match, j’avais envie d’intituler cet article «Roussey démission !». Toutefois, après réflexion, c’eût été un peu sévère pour l’entraîneur français dont l’équipe aurait au moins mérité le partage des points dimanche après-midi, voire plus avec un maximum de réussite. Ceci étant, il semble évident que si le Lausanne-Sport n’arrive pas à obtenir des unités lors de ses deux déplacements à Tourbillon et au Brügglifeld, il conviendra alors de sérieusement remettre en cause le travail du technicien français qui fait à peu près tout faux depuis le début de l’année. En 26 matches de championnat en 2013, son bilan frise le néant : 19 défaites, 4 matches nuls et… 3 victoires. Si les deux prochaines sorties du LS se soldent par autant de défaites, on espère que Laurent Roussey aura la dignité de donner sa démission.
En effet, par ses choix ubuesques, ce dernier s’est mis tout seul dans cette situation et ce sera désormais à lui de prendre ses responsabilités en quittant ce navire à la dérive. En se séparant des cadres locaux de l’équipe, les Favre, Marazzi et Roux, Roussey et son staff technique se sont mis une balle dans le pied et doivent assumer leurs erreurs. Au jour d’aujourd’hui, il faut reconnaître que leurs choix sont dramatiques et que les départs susmentionnés n’ont pas été compensés. Ces trois joueurs auraient largement leur place au sein du onze de départ du LS, et ce n’est pas les prestations en dents de scie des Fickentscher, Mevlja, Ming, Ekeng Ekeng, Pimenta, Tafer, Coly – quand il n’est pas blessé – ou autre Kadusi qui nous prouveront le contraire.

La saison dernière, il a fallu attendre le réveil de Marazzi (sur un coup de génie) et de Roux pour s’assurer définitivement une place dans l’élite qui aurait dû être réglée bien avant. Preuve si besoin est que toutes les solutions du LS ne se trouvaient pas dans le recrutement en terres françaises de tout ce que ne voulaient pas la Ligue 1, la Ligue 2 ou la CFA. Mais bien dans la tête et l’énergie de joueurs qui avaient une histoire à écrire, à raconter avec leur club. Quand on voit qu’un David Marazzi, Vaudois pure souche formé au LS, vient de signer à Servette, il y a des questions légitimes à se poser sur la politique de recrutement du club.
L’autre risque de la démarche, au-delà de l’inconnue des transferts, vient d’une préparation tronquée par l’arrivée de joueurs en méforme ou blessés et d’un groupe qui a pris du temps à se consolider. Résultat de cette politique de transferts foireuse, le LS a été incapable de prendre à la gorge d’entrée de championnat les favoris de cette Super League ou autre équipe sur le papier plus forte. Et se retrouve aujourd’hui avec l’un des débuts les plus misérables de l’histoire de la LNA.
Ces risques étaient connus, ils ont été pris par Roussey et son staff. A moins d’un hypothétique sursaut d’orgueil mercredi et dimanche, le pari sera perdu. Roussey et ses mauvais choix aussi. Alors, clap de fin dimanche à minuit ?
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Lausanne-Sport – FC Zurich 1-2 (0-1)

Pontaise, 3’920 spectateurs.
Arbitres : MM. Graf ; Pozzi, Sangiovanni ; Fähndrich.
Buts : 22e Teixeira 0-1, 50e Meoli 1-1, 92e Koch 1-2.
Lausanne : Signori ; Chakhsi, Katz, Banana, Meoli ; Ravet, Mevlja, Ming (59e Ekeng Ekeng), Khelifi ; Tafer (46e Feindouno), Coly (53e Pimenta).
Zurich : Da Costa ; P.Koch, Nef, R.Koch, Brunner ; Schönbächler (82e Etoundi), Teixeira, Chiumento (88e Kukuruzovic), Henrique ; Gavranovic, Chikhaoui.
Cartons jaunes : 39e Gavranovic, 57e Mevlja, 67e Meoli, 76e Schönebächler, 81e Nef.
Carton rouge : 80e Banana.
Notes : Lausanne sans Fickentscher, Castella, Gabri (blessés), Feltscher, De Pierro, Zambrella (M21), Sonnerat et Avanzini (non convoqués). Zurich sans Benito, Chermiti, Buff, Rikan, Kukeli (blessés), Di Gregorio et Andres (non convoqués) .