Vivement un mort

On le sait, le football n’est pas ressorti grandi de la récente finale de la Coupe de Suisse entre Zurich et Bâle. Entre une partie toute moisie, une grossière erreur d’arbitrage, un stade trop peu garni et surtout des débordements de tous les côtés, on se serait bien passé d’une telle journée. Mais les derniers développements ont ajouté une touche de pathétisme à cet évènement qui aurait pu rester un parmi tant d’autres.

Des rues bien garnies

Les débordements auxquels on a assisté lors de la finale de Coupe suisse démontrent bien la tristesse dans laquelle s’installe le football helvétique d’année en année. Sevré de bon jeu, c’est dans les rues que le spectacle a lieu. Les affrontements ont beau avoir été évités, il n’en reste pas moins les dégâts perpétrés qui se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers de francs. Au point que la ville de Berne songe à ne plus organiser l’évènement. On est à peine étonné après une telle édition…
Quand cette débilité gratuite s’arrêtera ? Que faut-il pour qu’enfin on prenne des mesures à la hauteur de l’ampleur des faits ? Un mort peut-être ? Une finale en France car aucune ville ne voudra accueillir tous les décérébrés qui saccagent nos rues ? Je m’interroge encore… Le hooliganisme a été contenu dans de nombreux pays avec des mesures strictes et répressives. Mais chez nous on préfère se mettre des œillères et attendre paisiblement les prochains débordements. On se félicite presque d’avoir évité les affrontements.
Personnellement, j’admire la ville de Berne pour le pavé dans la mare qu’elle a jeté. Pourquoi cautionner ce genre de manifestation ? Est-ce encore les valeurs du sport que ces évènements défendent quand des gens cagoulés détruisent des vitrines et transforment nos rues en dépotoirs ? Je ne crois pas. Les instruments sont là, les législations se font attendre… A quand le premier mort pour que ça bouge ?

L’ASF noie encore le poisson

Avec sa décision choc de quitter Berne, l’ASF s’est une nouvelle fois ridiculisée en prenant une décision à la fois impulsive et totalement inutile. Il est probable que les casseurs et autres abrutis hydrocéphales qui ont saboté Berne se comporteront certainement comme des anges l’an prochain à Bâle ou à Genève. En rayant Berne de la carte, l’ASF démontre une nouvelle fois qu’elle préfère prendre des décisions choc et sanction sans pour autant s’attaquer aux vrais responsables des scènes d’esclandres vues çà et là dans la capitale de notre bien beau pays.

En gros, l’organisation faitière du football met la poussière sous le tapis et envoie un gros bras d’honneur à la municipalité bernoise qui avait eu le cran de soulever qu’une finale de Coupe ne permet pas laisser tolérer des évènements comme on a pu en voir en ce lundi pascal. Donc mieux vaut éviter de s’attaquer et montrer du doigt ceux qui osent dire qu’il y en a assez plutôt que d’éradiquer enfin le problème et purger les stades suisses des imbéciles qui s’y défoulent sous prétexte de match de football.

La politique de l’immobilisme

D’un point de vue politique, on préfère également ne pas trop aborder le sujet car celui-ci n’est probablement pas assez populiste et ne ramènerai pas grand-chose d’un point de vue électoral. On ferme donc les yeux et s’attèle à des micros mesures par-ci par-là pour contenter la plèbe et rappeler qu’on n’est pas totalement immobile dans cette lutte contre ce fléau.
Prenons enfin exemple sur nos voisins qui organisent des matchs regroupant parfois près de 100’000 personnes sans que ceux-ci ne se déroulent avec un seul incident. Commençons par avoir un vrai régime de répression contre l’imbécilité qui pourrit nos stades et recommençons à inculquer les vraies valeurs du sport qui en ont fait l’institution qu’elle a été par le passé.
L’Angleterre, l’Allemagne ou l’Espagne ont réussi avant nous ; pourquoi la Suisse et ses matchs à 30’000 spectateurs tout au plus ne serait pas capable, elle aussi, de maîtriser l’imbécilité de quelques fouteurs de trouble qui ne font que ruiner ce qui devrait être des célébrations sportives ?
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images

Écrit par Raphaël Zumofen

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6 Commentaires

  1. En l’occurence, la Ville de Berne porte une très large responsabilité dans les débordements de la finale car elle avait organisé le truc avec un amateurisme crasse.
    C’est extraordinaire de sortir de la gare et, quand tu arrives au tram, tu lis sur un écran, que, pour cause de match, toutes les lignes de tram en direction du stade sont coupées (si, si…), tu attends 30 minutes sans que personne ne puisse te donner la moindre information avant d’entrer dans le premier bus venu en espérant qu’il t’amène plus ou moins au bon endroit.
    C’était indispensable de traverser toutes les rues commerçantes et de paralyser le centre-ville avec ce fameux cotrège, il n’y avait pas d’autres itinéraires ?
    La Suisse n’est pas plus touchée que nos voisins par le hooliganisme, le problème c’est surtout l’incapacité des autorités (et, dans une moindre mesure, des clubs) de résoudre le problème.

  2. Merci pour ce commentaire Jo. Pas d’accord sur certains détails, mais c’est sans importance.

    Et pour ceux qui n’auraient toujours pas compris : ce n’est pas parce que cela ne fait plus la une des journaux suisses que le foot à l’étranger est devenu le monde des bisounours.

  3. J’ai pas l’habitude de commenter les posts parlant de foot (tellement le foot romand me fait chier à vrai dire) mais c’est vrai que ça commence gentillement à nous les briser toutes ces conneries.

    Le problème étant que c’est jamais de la faute des Ultras et que ceux-ci non plus font rien pour baisser la violence dans leurs rangs et préfèrent se plaindre de telle ou telle mesure répressive en lançant des « c’est pas nous, on vient pour le foot ».

    Ok admettons. Le fait est que la castagne fait toujours partie de la culture de certains Ultras assez mongoliens dans l’ensemble (mdrrrr se batr c tro drol lol). Merci de pas me sortir l’argument du « tu mélanges tout ». N’importe quel beauf qui met un pied 3 fois par an dans une enceinte sportive sait faire la différence entre hooligans et ultras. Je dis juste que ces derniers pourraient aussi faire le ménage dans leurs rangs avant de demander aux grandes instances de le faire (même si c’est pas leur boulot, et oui).

    Alors oui autant dans les patinoires ils commencent à être traîtés comme des pestiférés alors que ce sont bien eux qui se déplacent et mettent l’ambiance… Mais je me demande si les nettoyages en interne existent vraiment dans leurs rangs. J’ai toujours soutenu tous les mouvements Ultras car sans eux le foot perdrait son âme. Mais de là à arriver à une situation à l’Italienne… Regardez comme c’est devenu ridicule aussi par là-bas…

    Le pire c’est qu’en Suisse y’a apparemment 0 raisons pour que ce genre de chose arrive. On va pas me dire qu’il y a de vraies grosses rivalités qui dépassent le cadre du foot (les Portugais rigolent en comparant les insultes qui fusent dans les Bâle – FCZ avec la haine qu’il peut y avoir entre les supporters des 3 grands clubs là-bas et j’en sais quelque chose).

    Après il y a certaines choses que je comprendrai jamais qu’on reproche aux ultras comme les fumigènes qui sont considérés comme des actes de hooliganisme. Faut pas abuser non plus.

    Bref faut trouver un juste milieu pour pas arriver à la situation italienne ou bien à l’autre extrême à celle du PSG qui a atteint le sommet de l’art de la VIPisation après le plan LeProux. En tout cas je comprendrai jamais ce qui peut bien passer par la tête de mecs dans le genre qui se servent des rencontres sportives pour sortir le surplus de testostérone qu’ils on accumulé durant 1h30.

  4. La vrai question est : a quoi sert encore le foot en Suisse. Même un match de curling est plus passionnant que n’importe quel match de super league.

  5. Et encore un article qui stigmatise et généralise des choses avec une photo d’illustration digne des plus grands articles du torchon orange que vous adorez pourtant descendre ici tels des docteurs qui avaient la parole sacrée. Je sais qu’y a vraiment rien à dire sur ton FC Sion cette saison, mais alors abstiens toi de sortir ta frustration.

    Sortir un article comme celui-là après ce qu’il s’est passé en Italie lors de la finale de la coupe ça laisse rêveur. C’est qu’en Suisse on a atteint le sommet du hooliganisme avec aucun blessé et des dégâts matériels. Toute l’Europe a réussi son pari contre le hooliganisme sauf nous. Encore une fois la Suisse est pourrie. Je sais que c’est la mode dans tous les domaines de détruire la Suisse malgré que nous sommes un des pays les plus riches, les plus sûrs et les plus stables de la planète mais ça en devient franchement ridicule là, on est sur CR. Si je veux lire ça, y avait un magnifique débat sur le site du matin, mais pas ici… Ou alors développe, cherche et argumente un peu stp.

    Je ne cautionne en rien les dégâts qui ont été fait en ville durant les cortèges car il n’y a en effet aucun autre mot que « abruti » pour un type qui est heureux de casser la vitrine d’un commerçant qui a le seul tort de se trouver sur le chemin menant au stade. Cependant ça ne justifie pas d’écrire autant de stupidité.

    C’est un peu facile de tout critiquer sur ce qui se passe en Suisse tout en se touchant la nouille sur ce qui se fait à l’étranger mais encore faut-il vraiment savoir ce qui se fait à l’étranger. La société va pas contre le beau et aucun pays ne peut se targuer d’avoir résolu le problème de la violence. Au mieux les championnats surcotés qui vendent leur droit TV plusieurs milliards de francs ont réussi à déplacer et donc dé-médiatisé le phénomène. Mais dans un monde ou se déclenche bientôt un nouveau conflit armé par semaine, qu’on ne vienne pas me dire que la violence est maitrisée. Ce qui se passe dans et autour des stades est simplement un reflet de ce qui se passe au quotidien (malheureusement).

    Tout le monde critique le niveau du football Suisse mais c’est pas en offrant le maillot du Real à vos enfants et en vous faisant des soirées Pognon’s league que ça va changer les choses. D’ailleurs, on critique la finale de la coupe Suisse mais les demi-finale aller de cette coupe en carton de l’UEFA pour l’élite européenne, c’était pas beaucoup plus excitant. Quand à l’arbitrage la seule erreur c’est de sortir une seconde jaune mais en tout cas pas de ne pas accorder un pénalty, faut arrêter. D’ailleurs je vous invite à voir le plongeon et le carton jaune pris par Sio à peine 6 jours plus tard en championnat contre GC pour comprendre que ce joueur n’est rien d’autre qu’un barcelonais du pauvre.

    Je rappelle juste que le modèle que vous défendez ici ne permets plus aux locaux et à la classe moyenne d’aller au stade. Alors que se sont eux qui ont fait la réputation des clubs et des kops (notamment anglais) dont vous vous touchez la nouille. Au profit de gens comme certains ici qui n’hésitent pas à payer 200.- voir bien plus pour aller voir un match de football. Allez dans les stades chez nous, donnez envie aux sponsors de venir et de redonner un peu de moyens aux clubs suisses plutôt que de toujours critiquer depuis votre canapé. Oui il y a des débiles mais jamais quelqu’un a été en danger de mort dans un stade en Suisse, faut arrêter quand même.

    Concernant le côté politique, je te rejoins d’une certaine manière. Cependant le problème des casseurs dépassent largement le domaine du football et du sport, il n’y a qu’à voir à chaque 1er mai et chaque WEF… Et puis sachant que l’on risque moins de saccager une ville que d’allumer un fumigène dans un stade, le problème vient aussi peut-être de là…

    Bref, si il est normal de ne pas cautionner les agissements de certains c’est quand même pénible de toujours tout dénigrer ce qu’il se fait en Suisse, surtout qu’indirectement vous en êtes tous complices.

  6. Complétement d’accord avec le commentaire de Jolezurichois.
    Le problème du hooliganisme en Suisse n’a rien a voir avec le foot, il n’a pas lieu dans les stades, mais dans les rues, et c’est exactement les mêmes problèmes lors d’autres évènements sportifs ou manifestations internationales.
    Et quant a ton dernier paragraphe :

    « L’Angleterre, l’Allemagne ou l’Espagne ont réussi avant nous ; pourquoi la Suisse et ses matchs à 30’000 spectateurs tout au plus ne serait pas capable, elle aussi, de maîtriser l’imbécilité de quelques fouteurs de trouble qui ne font que ruiner ce qui devrait être des célébrations sportives ?  »

    Je ne peux que sourire devant autant de naïveté (ou d’ignorance). Tu n’as visiblement jamais assisté aux déplacements et aux cortèges de supporters ultras dans ces pays…

    bref article inutile, et même déplacé suite aux événements ayant eu lieu lors de la finale de la coupe d’Italie

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