L’instant qui trique: Break Point (2/2)

Les 10 épisodes de la première saison de Break Point, nouveau blockbuster sportif à la sauce Netflix, sont enfin tous dans la boîte ! Il paraît qu’on a affaire au même format que Dr… enfin bref, on ne va pas tout vous réexpliquer, bienvenue dans la deuxième partie de notre survol de la série à travers ses personnages les plus marquants ! La première est à (re)découvrir ici.

! AVERTISSEMENT ! Cet article contient des SPOILERS et est aussi désespérément long qu’un jour sans nouvelles de la cellule recrutement licenciement du FC Sion (mais ça c’est un autre problème).

Taylor Fritz (suite)

On croyait en avoir fini avec lui, mais figurez-vous qu’il affronte une troisième fois Nadal en un an, cette fois aux World Tour Finals de Turin ! Et visiblement les Fritz sont mieux accueillis en Italie que sur sol anglais. Mais tout ceci est anecdotique, place aux révélations: Taylor est apparemment père d’un petit Jordan issu d’une bouteille de merlot et d’un préservatif de 5 ans d’âge d’une relation précédente. Et surtout, surtout:

On entre de plain-pied dans le vif du sujet.

Paula Badosa

On arrive au climax de la première partie de la saison. Ce que Netflix sait faire de mieux, juste derrière les ralentis dramatiques et la musique titanesque qui feraient passer n’importe quel rotoillon boisé pour le coup du siècle: le pathos. Paula Badosa est grande, elle est belle et charismatique, elle sort avec un bel hidalgo, mannequin de son état. Hein ? Ah oui purée, et elle joue au tennis. Elle est même numéro 2 mondiale. Et surtout, elle nous avoue à grands renforts de sanglots qu’elle est passée par des moments incroyablement difficiles au cours desquels la pression et les attentes ont affecté sa santé mentale. Sans vouloir tourner en dérision ce vrai moment touchant de l’épisode 4, on frémit déjà à l’idée de sa réaction (dans la saison 2 ?) à ce qui est sur le point de lui arriver en 2023: elle est toujours grande, belle et charismatique, mais elle est soudain 34ème mondiale et a troqué son top model contre… Stefanos Tsitsipas. Ouch. Matteo Berrettini likes this.

Patrick Mouratoglou

« Mais non, je déconne. Avec mon coaching bien sûr. »

ENFIN !!! Après trois épisodes et 6 minutes 30 d’attente dans le quatrième ! On voulait commencer avec le personnage central de la série (en tout cas selon lui), mais on a finalement décidé d’y aller dans l’ordre d’apparition (plus ou moins). Désolé, Patrick. En même temps, le Je décisif c’est en fin de set, non ? « Pour une joueuse comme Ons [Jabeur], le parcours a été extrêmement difficile. Quand on n’a pas assez d’argent pour payer un coach, on n’a aucune chance d’être compétitif », nous raconte-t-il d’emblée. Mouratoglou, ou tout l’art de dire des banalités en accentuants les bons mots dans une phrase pour les faire passer pour de doctes préceptes et surtout de parler de lui-même à la troisième personne sans (trop) en avoir l’air. D’ailleurs, il n’aurait jamais trahi Félix, lui (à suivre plus bas).

Le Coach™ prend toujours place en tribune en tenue de combat au cas où on lui demanderait de remplacer sa joueuse – la fameuse Simona HalEPO – au pied levé.

Ons Jabeur (twice a finalist)

Aujourd’hui, chers élèves, le procédé narratif du signe annonciateur ou foreshadowing.

Ons Jabeur, c’est la (almost) feel-good story de la première saison. La joueuse qui veut fonder une famille, qui met fort justement le doigt sur le léger souci qui existe quand on veut faire ça en pleine carrière et qu’on n’est pas un homme (il paraît qu’on doit rester en congé plus longtemps pour des raisons obscures), mais qui le fait à travers un dialogue avec son mari qui sonne aussi faux qu’une vocalise de barde gaulois dans une langue qu’ils n’utilisent pas ensemble hors caméra. La pionnière qui fait rêver toutes les petites filles du monde arabe en brisant le plafond de verre qui la mène à deux finales de Grand Chelem en 2022… et qui les perd les deux. A part ça, quelqu’un se souvient qu’elle a aussi perdu au premier tour à Roland-Garros ? Pas Netflix en tout cas.

Bref, elle a quand même gagné Madrid et Berlin, et c’est pourquoi la GOAT Serena Williams l’a choisie comme partenaire de double à Eastbourne, selon son agent. Attendez, quoi ? On ne venait pas juste d’établir que comme Djoko avait le plus grand nombre de titres du Grand Chelem c’était lui le GOAT masculin et patati et patata ? Mais chez les filles on compte autrement alors ? Bon, on demande vite à Google:

Oh le menteur !

Et Wikipédia ?

C’est mieux. Vous voyez Serena seule au sommet d’une des catégories peut-être ?

Toni Nadal

via GIPHY

Toni Nadal en plein débrief’ technico-tactique.

Vous avez déjà vu l’épisode de Friends où Joey essaie de parler français ? Oncle Toni dans la langue de Molière, c’est plus ou moins ça.  Alors quand il baragouine des trucs incompréhensibles sans sous-titres depuis le filet à son nouveau poulain Auger-Aliassime qui est au fond du court, on se demande dans quel monde le Canadien pensait que cette nouvelle addition à son staff technique allait lui être d’une quelconque aide. Surtout lorsque cette fripouille de Toni décide que les liens du sang sont plus forts que ceux du contrat qu’il a signé avec son employeur et qu’il n’aidera pas ce dernier à battre son neveu. Bon, encore une fois, vu ce qu’on comprenait de ses conseils de toute façon…

Toni « Judas » Nadal (sous-titré lorsqu’il s’exprime en espagnol et dans une langue que personne ne comprend), on n’aurait pas voulu l’avoir comme voisin en 1940.

Au fait, vous savez qui est toujours salarié dans l’équipe de FAA en juin 2023, plus d’un an après ces deux captures d’écran qui auraient dû avoir valeur d’éléments à charge accablants en faveur d’un licenciement immédiat ? Oui, oui…

Casper Ruud

Pas évident à lire ce téléprompteur, c’est écrit tout petit. Et ça manque parfois un peu de sens…

Là, on touche au génie. Choisir de mettre en scène le mec le moins charismatique du circuit depuis la retraite de Nikolay Davydenko et au jeu au moins aussi chatoyant que celui d’un croisement entre Roberto Bautista Agut et Mats Wilander sous valium pour vendre le tennis à la génération de la gratification immédiate, c’était déjà très fort. Mais tomber vraiment par hasard sur celui qui est en passe de devenir le joueur le plus faible à avoir enquillé trois finales de Grand Chelem en un an depuis le début de l’ère open, c’est juste fabuleux. Casper le gentil fantôme s’effacera évidemment à chaque fois de bonne grâce devant celui qui l’aura mis dans de beaux draps. Sauf le docte préposé à la pose de la bâche sur les courts d’entraînement de Roland-Garros en cas de pluie imminente. Lui, il s’est fait engueuler.

Stefanos Tsitsipas

« Wimbledon est l’évènement le plus prestigieux que le tennis ait jamais connu. » Euh attends, Tétanos… C’était pas déjà Indian Wells et l’US Open ça ? Ah non, c’était les meilleurs tournois du circuit, nuance. Bizarre, personne n’a jamais mentionné Roland-Garros dans cette catégorie par contre… Patrick M., son ancien mentor (qui est passé de « Serena Williams’s Longtime Coach » à « Serena Williams’s Former Coach » en surimpression et du complet-veston au survêt’ à la mi-saison) est pourtant d’accord: « Wimbledon est unique. C’est la plus belle récompense du tennis. » Demandons quand même aussi à Maria S., vainqueur à Church Road en 2004 à 17 ans: « Je pense que les joueurs sont plus nerveux à Wimbledon qu’à n’importe quel autre Grand Chelem. Il y a tellement d’importance, il y a tellement de pression, cette aura qui en émane. » Bon d’accord, on vous croit.

Alors que son pote (ou pas) Kyrgios raconte tout bonnement n’importe quoi en arrivant au All England Lawn Tennis Club (« Je pense à sortir une chanson » / « Si je peux le faire en double, je peux le faire en simple »), c’est du sérieux pour le Grec à l’ego de la taille du Parthénon (c’est-à-dire 16,72m x 69,6m x 30,8m). Et d’ailleurs tout le monde le dit. David Law, membre émérite du trio qui compose The Tennis Podcast depuis plus de 10 ans nous l’annonce tout de go: « C’est clairement l’un des grands favoris. » Le principal intéressé est évidemment tout à fait d’accord et nous glisse – entre deux plans en petite tenue entrant dans un bain de glace, sur la table de massage ou, plus étrange, écoutant ses propres compositions musicales sur son ordinateur – qu’il veut devenir « le plus grand joueur de tennis de sa génération ». Pas évident pour celui qui s’est déjà fait proprement concasser par Jannik Sinner, Taylor Fritz et Carlos Alcaraz (2 fois) cette année…

C’est vrai qu’il fait quand même monstre chaud dans ces hôtels londoniens.

Alors que notre ami Tétanos loue le tournoi et « son atmosphère et sa culture civilisées » (whatever that means), Nick passe les tours en crachant en direction du public et en faisant preuve d’âgisme crasse envers certains juges de lignes nonagénaires (comme il se doit). Son personnage de méchant de dessin animé est soigneusement construit en commençant par ses origines (tout bon superhéros a forcément une origin story, voyons) de gamin légèrement enveloppé et faisant partie d’une minorité ethnique (surtout en tennis). Comme ça faisait longtemps qu’on n’était pas tombé dans le pathos, on convoque sa grande soeur Halimah, ancienne candidate à The Voice et coach de performance vocale, qui ne manque pas de verser quelques larmes à l’évocation de la dépression de son petit frère en 2019. Même son fabuleusement nommé manager Daniel « Horse » Horsfall a beaucoup de mal à garder contenance.

Image rare du bureau des scénaristes au moment de trouver le bon fil rouge narratif.

Le décor est planté pour un troisième tour de feu entre le sensuel (et modeste) Tsitsipas et Nick le bad boy. Le problème ? Netflix ne s’attendait probablement pas à devoir choisir entre le Tétanos et le choléra dans cette partie qui s’apparente à un pissing contest entre deux gosses mal élevés qui se prennent pour des mâles alpha. Mais non, enfin, on devait avoir affaire à un duel pour l’histoire entre le bon et le méchant, la lumière et l’ombre, Obi-Wan et Anakin ! On imaginait déjà Tsitsipas beugler « you were the chosen one » depuis le bord du ravin ! Notre dieu grec préféré nous avait même rappelé du haut de l’Olympe de sa vertu que « le tennis est un sport de gentlemen, on ne joue pas au basket » (allô, 3615 racisme ordinaire ?).

Du coup, en parlant de balles perdues, on fait quoi si le héros en balance une dans le public d’entrée et manque de décapiter un spectateur ? Euh… on se focalise sur la réaction outrée et les éructations de son antagoniste en direction de l’arbitre ! Bon, mais si Stefanos l’allume par deux fois au filet volontairement ? Hum… on n’en parle même pas ! De toute façon on devait supprimer des séquences, l’épisode était déjà trop long. Et n’oublions pas de parler des émotions de Stef et du fait qu’il n’avait pas d’amis quand il était enfant, sinon il va encore passer pour moins sympathique que le pauvre petit Nick, harcelé dans la cour d’école à cause de ses bourrelets ! Et si c’est le Grec qui narre son propre match en voix off sur fond d’images de son ennemi juré qui enchaîne services à la cuillère et échanges de serviettes sournois pour le déstabiliser, aucune chance de se tromper sur l’identité du villain ! Bon, et si ça ne marche toujours pas ? Je sais ! On finit l’épisode 6 sur le seul cliffhanger de toute la saison, ça nous donnera le temps de réfléchir à la suite !

L’épisode 7, « Saints and Sinners » (et pas trace de Jannik pourtant), s’ouvre donc sur la victoire de Kyrgios alors que la conférence de presse de son adversaire, pour lequel tout ne s’est pas Tsitsipassé comme prévu, ressemble plus à la conversation qu’un enfant de six ans pourrait avoir avec sa maman au goûter à propos d’un de ses camarades de jeu qu’aux confessions de l’expérimentée tête de série numéro 4 d’un tournoi du Grand Chelem. NK avait donc raison en avant-match: « la peur dure plus longtemps que l’amour. » (#punchline)

Anett Kontaveit

D’après Andy Roddick, Serena Williams « est potentiellement la joueuse la plus intimidante de l’histoire ». OK, ce titre de GOAT-là on veut bien le lui donner et croyez-nous, ce n’est pas un compliment. On est d’ailleurs prêt à parier gros que son adversaire estonienne du deuxième tour – et future retraitée elle aussi après Wimbledon 2023 – est d’accord avec nous. Tsitsipas se plaignait de bullying de la part de son adversaire australien déjanté, mais quand le gamin qui vous harcèle dans la cour de récré a 23’000 sbires à sa solde, se plaindre au surveillant devient tout de suite carrément inutile. Bref, quel plaisir de voir notre nouvelle pote Ajla régler définitivement son compte à l’honnête second rôle du film King Richard un tour plus tard. Le mystère concernant l’adulation – en tout cas en public – que lui témoignent toutes les autres joueuses reste lui entier. Le syndrome de Stockholm, petit village de 3665 âmes dans l’état de New York ?

Une pensée émue pour toutes les victimes de l’ego surdimensionné de SW au cours des années. Naomi, si tu nous lis…

Frances Tiafoe

Big Foe coche vraiment toutes les cases. 24 ans (vous vous souvenez, c’est la génération que Tsitsipas est censé dominer), Afro-Américain dont les parents ont immigré du Sierra Leone en guerre, son père était concierge dans le club de tennis où « il est tombé amoureux de ce sport » dans lequel il deviendra le premier homme noir demi-finaliste de l’US Open depuis Arthur Ashe en 1972, le tout sous les yeux de Michelle Obama. Ah et évidemment qu’il sort avec sa high school sweetheart depuis 7 ans. N’en jetez plus. Pour que même les plus cons d’entre nous captent de quoi il s’agit, on nous le présente sur fond musical de Star-Spangled Banner avec ladite bannière à l’appui (on n’invente rien) et Patoche nous explique en surarticulant que « personne ne représente mieux le rêve américain ». Encore un peu et ils nous faisaient un dessin en format poster, mais il fallait quand même passer à la suite. On ajoutera encore que le fait que Wayne Ferreira, sud-africain blanc de son état, soit son coach ajoute encore une dimension supplémentaire au cas où on aurait encore su où donner de la tête. D’autant que les plus décrépis de nos lecteurs qui l’auraient vu jouer dans les années 90 et 2000 remarqueront que le brave Wayne a probablement triplé sa consommation de tabac et de cholestérol depuis sa retraite, ce qui ne gâche rien.

Permettez-nous enfin d’exprimer l’espoir que s’il s’avère qu’Indian Wells et New York 2022 étaient les derniers passages de Rafa Nadal sur sol américain en tant que joueur professionnel, on pensera à donner son nom à l’un ou l’autre court annexe en souvenir de l’aide qu’il a involontairement apportée au développement des espoirs US.

On parle évidemment ici de Nadal. Sinon ça aurait pu mal se passer au Conseil supérieur de l’audiovisuel…

Iga Swiatek

Aïe, on a l’impression que c’était une vraie question…

Il a quand même fallu 9 épisodes pour que Netflix s’aperçoive de son existence. Numéro 1 mondiale, 37 victoires consécutives entre février et juillet 2022 dont un Grand Chelem et trois Masters 1000. Mais on avait préféré suivre Maria Sakkari et son usine à espressos jusque-là. Etonnamment, les trois ex-Navy SEALS (on imagine) polonais qui servent de staff à Iga ont l’air légèrement plus compétents que Toni Nadal et Costeen Hatzi. C’est peut-être pour ça que la numéro 1 mondiale a gagné l’US Open sous l’oeil aiguisé de Netflix avant de remporter son troisième Roland-Garros cette année, pendant que FAA et Kyrgios sont… euh… eh bien bonne question.

On était pas loin de la pire excuse du siècle pour une défaite en finale…

Carlos Alcaraz

Alors lui, c’est certain, on ne l’avait clairement pas prévu au casting. Mais quand on a compris qu’il allait tout exploser à New York (et dans les années qui suivront), on lui a vite fait enregistrer quelques soundbites en espagnol, histoire de ne pas trop passer pour des débiles finis quand même. Dont une sortie particulièrement mythique: 

La légende veut qu’il ait ajouté « je ne suis pas sujet aux crampes de stress et Djokovic ne m’effraie pas le moins du monde. »

Aryna Sabalenka

Attendez… On n’aurait pas oublié un truc ? Ah oui, la guerre en Ukraine. On avait essayé de glisser ça sous le tapis à Wimbledon alors même que tous les joueurs et joueuses russes et biélorusses étaient bannis et qu’une Russe naturalisée kazakhe avait quand même fini par gagner le tournoi (merde alors), mais là on ne peut quand même pas inclure Aryna Sabalenka et se contenter de lui parler de ses prochaines vacances en Crimée, ce serait un peu gros… Hein ? Aborder l’invasion russe sans aucune voix ukrainienne est problématique ? Allons donc, qu’allez-vous encore chercher là ? Bref, il se trouve que Sabalenka, en plus de son doctorat ès doubles fautes en pagailles, est aussi biélorusse. Du coup ses conférences de presse ont tendance à être moyennement agréables depuis février 2022 (ce qui risque quand même d’être plus sympa que de se retrouver sous les bombes, mais passons).

Oui, ceci est un service et la balle n’a pas encore rebondi…

On retrouve donc la numéro 7 mondiale aux World Tour Finals (anciennement Masters), un tournoi « incroyablement prestigieux » dont une participation est le but ultime pour chaque joueur. Hmmm, donc après Indian Wells, Wimbledon et l’US Open, on se ravise une dernière fois: le GOAT est bel est bien le banquet de fin d’année. On voit que les producteurs de la série n’y ont jamais mis les pieds, sinon ils sauraient que c’est surtout très souvent le théâtre des matches les moins intéressants de l’année, blessures et fatigue de fin de saison aidant. On avait par ailleurs déjà oublié que la grand messe dans sa version féminine est maintenant localisée à Fort Worth, Texas et que les stades y sont perpétuellement vides (pas un mot de Netflix à ce sujet, vous pensez bien). On en profite également pour allègrement confondre Fort Worth et Dallas. Malgré le fait que leurs immenses agglomérations respectives forment aujourd’hui une continuité (le DFW Metroplex), c’est un peu comme dire qu’Yverdon-Sport joue ses matches à Neuchâtel. Non ? Et pourquoi pas ?

« Je viens de Biélorussie, donc je me sentais vraiment mal. C’est dur, c’est très dur, ce qu’ils vivent. Si je pouvais contrôler cela, bien sûr que je ferais tout pour tout arrêter. » Il faut laisser ça à Netflix, cette partie du casting est vraiment très réussie et se doit d’être reconduite pour la saison 2. En plus du fait que la fine stratège de Minsk a enfin gagné son premier titre majeur à Melbourne en 2023, entendre son point de vue sur le refus de Marta Kostyuk de lui serrer la main à Paris il y a quelques semaines ou encore sur sa provocation empreinte d’une maturité non feinte face à Elina Svitolina en fin de tournoi vaudront leur pesant de popcorn. Surtout si celle qui a pour habitude d’envoyer des signaux confus au sujet de Loukachenko est aussi limpide et spécifique dans son discours anti-guerre que dans l’épisode 10 qui nous occupe. Elle conclut en tout cas la saison en affirmant que 2023 sera son année et il est difficile de dire qu’elle a tout à fait tort pour l’instant.

Dommage que Netflix semble un peu vite avoir jeté son dévolu sur l’étoile filante tricolore Caroline Garcia pour prendre sa suite. Voilà qui cristallise le problème le plus criant de cette série qui doit sortir sa boule de cristal en début d’année et deviner quels seront les principaux protagonistes de la saison à venir qui seront suivis par ses caméras, tout en nous servant à chaque fois un scénario potentiellement périmé depuis belle lurette au moment de la sortie des nouveaux épisodes douze mois après les faits qui y sont relatés, comme l’explique très bien cet excellent article qui a le mérite d’en venir au fait à peu près 6000 mots plus rapidement que nous. 

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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