Ligue 1 : Patron ? L’addition !

Le dernier soufflet de la L1 est retombé ce week-end. Au terme d’un match à sens unique, Lyon a définitivement étouffé le championnat et s’envole de plus belle. Canal Plus doit apprécier l’investissement.

PREMIER et DERNIER TABLEAU

Scène unique

Salle des convives d’une brasserie parisienne à la mode. Deux personnages sont assis à une table de style Louis XIV.

Canal Plus (diffuseur exclusif de la Ligue 1) : – Patron ? L’addition s’il vous plaît !

Frédéric Thiriez (patron exclusif de la Ligue 1) : – Déjà ?? Mais vous venez à peine de finir les hors d’œuvre ?!?

CP : – Ben oui, une quenelle en entrée, ça gave !

FT : – Mais il reste des plats à déguster, vous n’allez pas partir après 10 entrées ?

CP : – Ecoutez, je crois qu’on connaît déjà le plat principal, ne restent que certains mets de résistance sans consistance. La bouillabaisse, c’est connu et à force ça lasse, les champignons de Paris périmés, les écus d’or monégasques avariés, les poissons nantais aussi frais que ceux d’Ordralfabetix dans Astérix, c’est pas très appétissant… Alors si c’est pour se taper des andouillettes de Nancy comme 3ème plat ou des saucisses de Toulouse ensuite, franchement, ce n’est pas la peine.

FT : – Mais vous avez déjà payé pour le menu complet !

CP : – Je sais bien, mais c’est mon ventre qui ne supporte pas. Ces quenelles rhodaniennes me pèsent irrémédiablement sur l’estomac.

FT : – Pourtant hier soir vous avez dû vous faire plaisir au niveau des recettes publicitaires et du nombre de couverts, non ?

CP : – Certes, mais comme la sardine phocéenne a sombré corps et âme, la moitié de nos clients ont lancé leur assiette par la fenêtre, du coup, ils ne pourront pas revenir chez nous.

FT : – Allez, allez, vous savez pourtant bien comment vendre un produit même dépassé et sans intérêt !

CP : – C’est vrai, mais la sauce n’arrive pas à monter. On se retrouve chaque année avec la même mayonnaise, et franchement, ça laisse un goût amer au niveau du palais.

FT : – Vous m’en voyez désolé mais nous faisons notre maximum. Nous avons même exigé de notre chef des nouvelles saveurs exotiques dans les surfaces de vérité dans le but d’augmenter le goût et les sensations… Mais celui-ci s’est fourvoyé et a complètement faussé les derniers plats en y ajoutant du sucre plutôt que du sel !  D’ailleurs notre menu en manque sérieusement année après année…

CP : – Pourtant, vous vous revendiquez comme un établissement cinq étoiles. Vos clients payent, ils sont dès lors en droit d’attendre quelque chose de «gouttu» !

FT : – Tout à fait, mais ces imbéciles de clients ont leurs sales habitudes, ils sont fans de champignons de Paris ou de sardine à l’huile des Bouche-du-Rhône… Si ces gastronomes en culotte courte étaient modernes et à la page, ils se rueraient sur nos produits venant du Rhône, et nous aurions moins de soucis. Il faut savoir suivre les modes !

CP : – Pourtant vous savez bien que les Français sont friands de tradition, et que ce ne sont pas des girouettes de la saveur et du goût. Ils sont très chauvins, vous savez !

FT : – Je sais bien, peut-être sommes-nous trop en avance sur notre temps ou alors des éternels incompris. Le jour où les Français comprendront que le business et le sérieux sont plus vendeurs que l’émotion et la passion, alors peut-être que ce pays tournera plus rond…

CP : – C’est pas faux.

FT : – Allez, je vous offre quand même un p’tit café ? Une carbonade flamande de Lille ? Un p’tit Bordeaux que je viens de lancer sur le marché européen pour digérer ?

CP : – Bof, le plus digeste est passé gratuitement dans le menu du côté d’un établissement privé de Boulogne-Billancourt… Les serveurs sont un peu grossiers, mais ils ont le meilleur rapport qualité-prix…

FT : – Bon, ben je peux plus rien faire pour vous alors, si j’ai bien compris.

CP : – Non, désolé, mais merci pour ce moment, ce fut court mais il nous reste 3 ans à nous supporter… Euh collaborer pardon…

FT : – Ok, alors voici la note, je vous ai mis un chocolat avec. Il a été mis dans son emballage par une marmotte, elle existe autant dans l’imaginaire collectif que le suspens qui entoure la L1 !

CP : – Merci, vous prenez les chèques ?

FT : – En-dessus de 500 millions d’euros, oui.

CP : – … Bah, on a revendu le PSG, on peut se permettre quelques extras.

Écrit par Robin Carrel

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