Ligue 1 : le FC Lyon (*) et les autres…

Ce qui est bien avec le championnat de France de Ligue 1, c’est que malgré le manque de suspense, le verrouillage tactique et le tâtonnement des grosses cylindrées, il y a toujours de quoi remplir cette rubrique.

Je veux bien me la jouer l’Equipe ou Canal Plus et tenter de fasciner mes lecteurs en chantant les louanges du FC Lyon (*) de Jean-Phillipon Aulas (**), m’extasier sur les performances de Jérémy Mathieu au TFC en ce début de saison, ou disséquer la performance fantasmagorique de Moncef «Zorro» Zerka à la pointe de l’attaque nancéenne, mais franchement, y’a comme un arrière-goût douteux qui reste en bouche…Alors parlons des petites anecdotes qui font que le foot français est une chose à part, un p’tit coin de fantaisie dans une Europe du football qui se refuse opiniâtrement à elle hormis quelques erreurs de l’histoire qui confirment la règle comme les victoires marseillo-parisiennes en C1 et C2 au coeur des années 90.

Par laquelle commencer ?

– Allons decrescendo dans la «sériosité» des anecdotes. La première a pour théâtre le derby du Sud entre les gymnastes niçois et les olympiens phocéens. Nous sommes en début de rencontre, et un jeune pompier volontaire d’à peine 20 ans, posté en bord de pelouse, se dévoue pour aller enlever le 749ème fumigène lancé par les «supporters» des deux camps. Malheureusement pour lui, il ne s’agissait pas cette fois d’un bête fumi ou autre feu d’artifice, mais d’un conglomérat de pétards, regroupés en une entité pour faire plus de bruit. Il le met dans le saut dévolu à ce genre de divertissement pour pseudo-amoureux de football, et ce qui devait arriver arriva…
Les pétards sautèrent et arrachèrent 2 doigts du jeune homme. La rencontre est arrêtée 5 minutes pour retrouver les phalanges perdues (qui purent semble-t-il lui être greffées dans la nuit). Le parcage marseillais sera envahi par les CRS, et en fin de match, tous les supporters ciel et blanc seront photographiés et reniflés par les chiens entraînés à la détection des explosifs. L’enquête et Nicolas Sarkozy devraient rapidement porter leurs fruits, tous les stades français étant équipés de vidéo surveillance. A vomir.
Ah oui, si jamais il y a un eu un match aussi. L’OM continue sur sa lancée et n’a toujours pas gagné depuis début octobre. Nasri mange la feuille de match en «bakayokant» une chance de but à la 86ème, et Baky Koné se fait descendre par Habibi Beye dans les arrêts de jeu, penalty qu’Ederson transforme tranquillement. Nice s’impose 2-1 à la 92ème minute.
– Le PSG, quant à lui, se voyait opposé à Rennes. Paris a gagné, et ce n’est même pas la blague de ce paragraphe ! Nous vivons la 93ème minute de jeu, Pedro Miguel Pauleta est tendu, le PSG mène et tente de conserver le score en bloquant le ballon au poteau de corner rennais tel le mémorable David Ginola un soir de novembre 93. Déjà averti pour contestation quelques secondes auparavant, Pauleta se fait chiper le ballon et «découpe» son adversaire d’un geste honteux, qui a dû lui être enseigné à l’entraînement par son collègue Bernard Mendy, sous les yeux de l’arbitre assistante.
«Roooouge, rooooooouuuge» s’écria-t-elle pour signifier à l’arbitre central la sanction à prendre. C’est alors que l’Aigle des Açores pète un boulon. Il arrose la femme-en-noir de noms d’oiseaux dans sa langue maternelle, tout en les prononçant également en français pour être sûr de son effet. Quand on connaît la dépendance de son club à son exceptionnel talent de buteur, sa suspension qui s’annonce lourde, ajoutée aux deux mois
infligés à Pierre-Alain Frau, vont peser lourd pour les Parisiens, qui commençaient pourtant à se replacer au classement et à retrouver un tant soit peu de sérénité. Diané, Bonaventure Kalou ou encore le jeune N’Gog devront se démultiplier pour les faire oublier.
– 27ème minute de jeu d’un Lorient – Valenciennes qui ravit les trois téléspectateurs branchés sur une des chaînes filiales de Canal Plus. Le deuxième gardien des oranges, qui a remplacé son titulaire lorientais Audard, sorti sur blessure à la 4ème minute, se fait expulser par l’arbitre de la rencontre. Réduits à 10, les Merlus doivent en plus choisir un joueur de champ pour jouer le rôle de portier pendant plus d’une heure. C’est le brave Ulrich Le Pen qui s’y colle.
Surprise pour bon nombre d’observateurs, mais pas pour les suiveurs des Nordistes, car le bon Ulrich termine assez régulièrement les séances d’entraînements entre les bois par de longues séances de rigolade avec ses petits camarades de jeu. Il fit un match impressionnant, Lorient prenant même l’avantage à 10 contre 10 par Saïfi, juste avant la mi-temps. Imbattable en seconde période grâce à trois parades de grande classe, Ulrich s’est fait à coup sûr sa place dans le prochain numéro du «Foot en Folie»…
Malheureusement pour lui, il ne pourra pas défendre les buts de son équipe la semaine prochaine, il retrouvera son poste d’ailier et fera place au troisième gardien de son équipe.
Monaco ! A lui seul, ce mot suffit à situer le haut comique de ce début de saison. Equipe renforcée à coup de pétro-dollars russes blanchis en Principauté pour les achats à grand frais de Gerrard (Valencia puis Barça), Koller, le dernier dinosaure (Dortmund), Yaya Touré (grand espoir ivoirien, frère de Kolo), Monsoreau (Lyon), Di Vaio (Lazio, Valencia) et un changement récent de coach n’ont pas empêché l’ASM de se vautrer à nouveau cette semaine. Défaits à Reims en Coupe de la Ligue aux penalties, ils se sont inclinés ce week-end face à l’autre «grand» club français en perdition, le FC Nantes. Une réussite d’une ancienne connaissance, Julio Hernan Rossi, a fait plier les millionnaires et les envoie au fond du classement.

Pour une équipe qui se voyait titiller Lyon en début de saison, et finaliste de la Ligue des Champions il y a peu, il a fallu une sacrée dose d’incompétence et de bonne volonté pour l’envoyer ainsi dans les tréfonds du classement.
Voilà, un rapide tour du championnat de nos voisins préférés ! Comment ? Oui Lyon a gagné, pourquoi ? Ah oui, c’est juste, sur un but de Carew, ça méritait de figurer dans le «zapping écrit» de cette journée de championnat. Darcheville aussi ? Mouais, c’est pas faux, mais c’était un péno…
(*) La Ligue 1 ne pouvant compter qu’un seul club dit «Olympique», tu ne liras dans cette rubrique que FC Lyon pour désigner le club rhodanien. Des variantes sarcastiques telles que ASPPT Lyon, RC Lyon ou encore CP Lyon sont par contre toujours possibles.
(**) Pour des raisons hygiéniques et mentales inhérentes à ton chroniqueur adoré, les noms du président du FC Lyon ne seront pas prononcés dans ces colonnes. Tu trouveras par contre une bonne dose d’homonymes. Jean-Robert, Jean-Mouloud, Jean-Louison ou encore Jean-Abdelkader Aulas le remplaceront au fil des semaines et de ses pérégrinations.

Écrit par Robin Carrel

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