Et un hold-up pour débuter

La saison 2008-2009 commençait comme s’était achevée la saison 2007-2008 : par un duel entre les deux prétendants au titre de champion suisse, Young Boys et Bâle. On a longtemps cru que les Bernois parviendraient à prendre leur revanche après le titre perdu en mai dernier mais les Rhénans ont finalement emporté un succès flatteur grâce à deux balles arrêtées.

Après deux saisons de duel entre Bâle et Zurich pour le titre de champion suisse, on semble parti pour une deuxième année de lutte entre Bâle et Young Boys. Je n’ai pas l’impression que la concurrence ait fait des campagnes de transfert qui permettent de combler le gouffre qui séparait ce duo du reste du peloton lors du dernier championnat (14 points d’avance sur le 3e). Je ne vois guère que Grasshopper qui puisse éventuellement venir troubler un tant soit peu la quiétude du duo Bâle-YB, les autres lutteront pour les places d’honneur. Certes, les deux clubs ont chacun perdu un joueur clé durant l’été, Yakin côté bernois, Majstorovic côté bâlois, mais ils ont sans doute les moyens de les remplacer. La perte du Suédois sera sans doute un peu plus facile à combler que celle du seul buteur suisse de l’Euro mais d’un autre côté Yakin est un joueur qui prenait beaucoup de place et son départ pourrait libérer d’autres joueurs, de la même façon que les départs de Micoud ou Henry avaient bonifié le jeu du Werder Brême ou d’Arsenal.


Duel entre Häberli et Huggel

A sens unique

Les supporters en orange ne sont plus là au Wankdorf mais le temps est magnifique, on a les deux meilleures équipes du pays et le stade est copieusement garni, il y a donc tout pour vivre une belle soirée de football. Seul regret : l’affreux terrain synthétique a remplacé le gazon. Sans doute avides de revanche après le titre perdu à Bâle il y a deux mois, les Bernois sont les premiers en action. Pendant une heure de jeu, la domination d’YB, emmené par un Varela éblouissant et à l’origine de toutes les occasions des Ours, est totale : un tir de Raimondi sur la latte après une ouverture de Varela et un centre de Ghezal (8e), un coup franc de Varela et une tête de Zayatte à côté (10e), une passe de Varela pour Schwegler et une tête trop molle d’Eudis (23e), un arrêt miraculeux de Costanzo devant Ghezal et Häberli après un corner de Varela (44e). Mais un seul but à la pause, après un corner de Varela, une tête d’Häberli sur la latte et une reprise victorieuse d’Eudis (19e). Peu utilisé à Zurich, l’ancien Lausannois se voit offrir une nouvelle chance à Berne, je suis persuadé qu’il a toutes les qualités pour la saisir. Quant à Varela, fidèle à sa réputation, il ne manque pas de venir amorcer, après le but, les supporters bâlois dont certains, une semaine après les incidents de Granges, ont une nouvelle fois fait la preuve de leur imbécillité crasse. Je n’ai jamais été un grand fan de Carlos Varela mais je dois reconnaître qu’il m’est devenu beaucoup moins antipathique depuis qu’il ne joue plus contre mon équipe favorite du LS (et, accessoirement, qu’il constitue la bête noire des supporters du FC Sion). Et l’honnêteté m’oblige à reconnaître qu’il a été le meilleur homme sur le terrain vendredi soir.

Häberli malheureux

Et Bâle dans tout cela ? Une seule occasion en 1ère mi-temps, un sauvetage de Schwegler devant Gjasula juste après l’ouverture du score et c’est tout. Les Bâlois passent tout près du K.O. à la 52e sur un centre de Varela et une reprise d’Häberli sur le poteau. Le capitaine bernois n’a pas été très heureux vendredi, il s’est souvent compliqué la vie et a paru un peu nerveux. Attention à ce qu’il n’essaie pas de vouloir copier Yakin, les deux joueurs n’évoluent pas dans le même registre. J’aurai presque été tenté de parler de tournant du match à cette 52e si l’expression n’avait pas été galvaudée huitante-sept fois en finale de Wimbledon par Jean-Marc Rossier. A ce moment-là de la rencontre, un score de 3-0 pour YB eût été plus conforme à la physionomie des débats. En l’absence de Carlitos, Eduardo, Chipperfield et Streller, Bâle ne paraissait pas avoir les solutions offensives pour venir enfin inquiéter la défense bernoise.


Joli coup réussi par la bande de Christian Gross

Huggel, ce héros

Et pourtant, Christian Gross va trouver les solutions pour refaire surface, en la personne de Marko Perovic et… Benjamin Huggel. Le Serbe a égalisé d’un coup franc somptueux en pleine lucarne. Ce but a fait très mal aux Ours et le match a changé d’âme, la domination est devenue bâloise, même si YB a bénéficié d’une balle de match à la 85e mais Frimpong a manqué de détermination devant Costanzo. Et c’est finalement le FCB qui va réussir le hold-up parfait sur un coup franc de Perovic, une tête de Derdiyok détournée sur son poteau par Wölfli et un jaillissement (!) d’Huggel pour le 1-2. Sans doute que les nombreux détracteurs de Köbi Kuhn viendront nous expliquer que, s’il avait fait rentrer Huggel contre la Tchéquie et la Turquie à l’Euro, on serait devenus champion d’Europe. C’était cruel pour Young Boys et un salaire royal pour les Bâlois. Il serait faux d’enterrer YB après cette défaite initiale : les Bernois ont largement dominé les débats pendant une heure et n’ont quasiment jamais été mis en danger sur des actions de foot. Ce n’était que le premier acte d’un duel qui est bien lancé et qui pourrait se prolonger jusque tard dans la saison. Cela peut paraître bien lointain mais peut-être qu’au décompte final, Young Boys regrettera amèrement les trois points perdus en ouverture de saison faute d’avoir tué en temps utile ce bon match de reprise.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Young Boys – Bâle 1-2 (1-0)

Stade de Suisse, 23’250 spectateurs.
Arbitre : M. Busacca.
Buts : 19e Eudis (1-0), 69e Perovic (1-1), 87e Huggel (1-2).
YB : Wölfli ; C. Schwegler, Zayatte, Ghezal, Schneider ; Varela, Yapi, Hochstrasser, Raimondi ; Häberli (82e Frimpong), Eudis (63e Doumbia).
Bâle : Costanzo ; Zanni, Abraham, Marque, Hodel ; Gelabert (56e Huggel) ; Frei (56e Perovic), Ergic, Gjasula, Stocker ; Derdiyok.
Cartons jaunes : 9e Frei, 66e Varela, 86e Ghezal.
Notes : Young Boys sans Regazzoni (suspendu), Doubaï, Liechti ni Dénervaud (blessés) ; Bâle sans Chipperfield, Eduardo, Safari, Carlitos ni Streller (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. Le héro est plus Perovic que Huggel mais bon, chacun son avis.. Pousser une balle au fond à une distance de 1m50 avec de plus un gardien à lagonie, ça na rien dhéroïque… Par contre un coup-franc pleine lucarne alors que ton équipe à la tête dans le sac, ça sest la classe!!

  2. Streller une solution offensive ? Huggel défendu par les détracteurs de Köbi Kuhn ? Je tai eu connu plus inspiré que ça, mon cher Julien ! Allez, on dira que cest la decompression daprès Euro ! Salutations.

  3. quoi un hold up ??tu te fais legerement dominer en première daccord, tu prends un pti goal pas grave, en 2 ème un pti coup de gaz!! et tu passes la rampe en fin de match!! voila messieurs de nouveau une tres grande prestation du GRAND FC BASEL ou alors grande demonstration si vous preferez??!!!!

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