L’automne annonce le retour des grandes gueules, il était temps !

Ca aurait pu être une assemblée générale tout à fait ordinaire ; témoin d’une gestion rigoureuse, d’un travail accompli avec une honnêteté, un acharnement exemplaire ; sans grand dessin de l’avenir, de vision prometteuse ou tout simplement d’objectifs. Une assemblée marquée du sceau de la discrétion, du désintérêt public.

Ca aurait pu être un énième simple changement d’entraîneur ; l’arrivée d’un discret, d’un homme du cru, d’un professionnel reconnu ; un objectif défini certes, mais sans gouaille et sans folie. Une arrivée marquée du sceau de l’humilité devant la tâche à accomplir. Ca aurait pu certes, mais Philippe Guignard et Christian Constantin en ont décidé autrement, merci et respect Messieurs !
Ca faisait effectivement bien un automne que je m’emmerdais comme un rat mort à suivre l’actualité fade et sans contraste du sport romand ou suisse. Il y a bien entendu eu l’arrivée de CartonRouge.ch pour pimenter ce début d’hiver. Ses blogs, ses coups de gueule bienvenus, largement de quoi redonner un peu de profil à la platitude générale, tandis que les journaux traditionnels, gratuits et autres inquiets des TV régionales et nationales continuent eux de nous bassiner des mêmes constats sur le ton dépassionné d’un recul et d’une analyse prétentieusement prétendus.


Photo © Pascal Muller

Ca a commencé au LHC, où l’insipide Heikki Leime a été prié de faire ses valises. Son équipe sans âme traînait ses patins dans une patinoire presque déserte, désillusionnée. Puis il y eut Cadieux : un discours franc, le besoin avoué et sincère de retrouver, de bouffer la glace. La démonstration de passion d’un Canadien bien de chez lui, presque de chez nous, animé à l’âge de nos grands parents par la flamme. La reconstruction est en route, le chemin est encore long, mais on y croit, alors continue Cadieux, on en a besoin !
Puis il y eut Gabet. La grande gueule, l’animal, le fou, le con… Pense de lui ce que tu veux. Mais il lui aura fallu un verre de blanc et une poignée de main pour foncer ; une demi interview pour donner le ton, un demi entraînement pour s’imposer. Trois matches plus loin, il a redonné des couilles aux onze fillettes chères à Constantin, réussi un coup de poker et redonné le goût du foot. L’équipe se bat, combat ! L’avant match s’anime dans les journaux et les bistrots ne parlent que de foot et de lui… Merci Gabet !
Et puis jeudi dernier, il y a eu Guignard. L’entrepreneur, le moustachu, le carré ; la vision de l’homme passionné, le discours, le ton du rassembleur, la démonstration de force. Geiger démissionnaire, la moitié du chemin est faite à la Pontaise pour retrouver de l’ambition. Loin de moi l’idée de décrier l’incroyable travail de fond mené par Vité et Laydu. Leur abnégation est salutaire pour le club et leur bilan précieux. Mais force est de constater que depuis que Guignard est sorti du manège et que quelques «financiers» vous ont sournoisement refusé Gabet, la première équipe – à l’image du club peut-être – se morfond dans une suffisance qui empêche quiconque de se projeter.
Cette équipe justement s’est fichtrement traînée cet automne, sans révolte, sans âme ni passion ; sans personne non plus pour descendre dans le vestiaire à la mi-temps, sans leader pour hausser le ton. Dans cette nébuleuse, cette soupe de pois pour reprendre une expression du cru, il était temps que quelqu’un se manifeste, esquisse la voie à suivre et rassemble les troupes. Il était temps que quelqu’un agite les esprits, ouvre des perspectives, pose des questions, avec l’assurance et la présence du leader. Et tant pis si ce ne doit être que le show d’un soir.


Photo © Pascal Muller

Guignard, Gabet ou Cadieux ne sont pas des messies. Constantin n’a pas tout le temps raison. Et à cette courte liste, manquent bien évidemment Salvi et Bertine qui oeuvrent en tandem et offrent au Nord-vaudois une dynamique bienvenue et passionnée. Mais quand on voit à quelle vitesse les professionnels ou semi-professionnels de nos équipes préférées se déresponsabilisent aujourd’hui, il est temps que les grandes gueules débarquent. Il est temps qu’elles partagent leur passion, leur ambition, leurs projets, leurs coups de gueule. Qu’elles redonnent un peu de vie, un peu de couleur, un grand coup de pied dans le cul à cet automne pourri.
Le modèle est sans aucun doute imparfait, mais que les pisse-froid, les mesurés que l’on surprend trop souvent à se morfondre sur leur conditions passent l’hiver au chaud. Et qu’ensuite le printemps chante la gouaille, les projets et les coups de sang de nos grandes gueules !
Pour réagir à cet éditorial : http://mcstein.wordpress.com

Écrit par Vince McStein

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