SFC : La victoire du surplace

Sept victoires, autant de défaites, cinq matches nuls, trente-trois buts marqués et le même nombre d’encaissés : à l’avant-match, qualifier Wil d’équipe moyenne relevait de la lapalissade…

Quant aux Genevois, ils ont toujours pour espoir de taquiner les meilleurs élèves de la classe, malgré la déception jurassienne de la semaine passée, qui les vit comme trop souvent céder une partie de leur butin dans les ultimes moments du match…Les pulsations des 3000 spectateurs généreusement annoncés ne s’accélérèrent cependant que peu durant le premier quart d’heure, à l’exception de quelques balles arrêtées vaguement menaçantes. Mais le match commença curieusement à frotter, et la meute saint-galloise faisait preuve d’une rare nervosité. Le roquet Nushi aboyait plus souvent qu’à son tour, et l’insupportable pitbull Mica hurlait à la mort à chaque touchette. Les cartons tombaient comme des fruits mûrs, jaunes pour la plupart, mais avec une exception… Car à la 22e, sur une balle en profondeur, Bengondo fut déséquilibré par son chien de garde Matic dans la surface, avant d’être définitivement aplati par Taini. Des deux anciens Zurichois, le premier subit un deuxième carton jaune, et le second le penalty, même si ses doigts sentirent le vent du boulet. Tous les Genevois purent alors se précipiter vers leur banc pour dédier cette réussite à David Gorgone, qui à 21 ans, avait en cours de semaine annoncé sa retraite sportive pour cause de blessure…
Menant au score et en avantage numérique, la seule équipe du championnat encore invaincue à domicile semblait alors promise à une partie paisible, surtout que les stoppeurs et gardien grenats avaient jusque-là été condamnés à assister aux débats de loin. Le défenseur expulsé remplacé et un milieu en moins, l’on attendait alors du FC Wil qu’il se borne à limiter les dégâts, l’esprit déjà tourné vers son prochain quart de finale de Coupe contre Young Boys. Mais une fois l’os entre les dents, les Servettiens se mirent à gamberger, parfois, et à s’égarer, souvent… Plusieurs d’entre eux se révélaient moins séduisants qu’à l’accoutumée (Besseyre, Vitkieviez et Ratta notamment), et le danger provenait alors surtout du boxer Boughanem, du rottweiler Bengondo et de l’élégant lévrier Tréand, dont les cavalcades effrénées et les balles arrêtées semaient parfois le trouble devant la niche de Taini. Mais une mauvaise passe ou un contrôle raté avortaient trop souvent les mouvements intéressants, comme si les Grenats avaient peur de porter l’estocade.


Photo Pascal Muller

Au vu de l’inoffensivité genevoise, l’entame de deuxième mi-temps inversa alors la tendance, avec un Wil reprenant un poil d’espoir et montrant parfois ses crocs, pas trop aiguisés il faut avouer. Quelques légèretés dans les sorties aériennes de Marques, d’épisodiques cafouillages, de sporadiques frappes molles et surtout un coup franc insidieux de Gsell à la 58e faisaient certes saisir aux Grenats que tout n’était pas encore joué, mais la partie, plus qu’hachée, somnola quelque temps. Visiblement conscients de l’éventuel danger, les Genevois accélèrent tout de même en fin de match… A la 75e, une lointaine frappe de Londono obligea Taini à se détendre quelque peu et dans l’enchaînement, une frappe enroulée de Chedly prenait visiblement le chemin du but, avant de se heurter au fessier (musclé) de Bengondo. Surtout, à la 85e minute, une action de manuel (terme pour une fois pas galvaudé) vit Chedly faire une transversale parfaite pour la poitrine (musclée aussi) de Bengondo, dont le crochet et la remise permirent à Pont de sceller le score dans un trou de souris. Dans les minutes restantes, le Camerounais manqua par contre un peu de flair, ratant deux montagnes qui n’auraient certes rien changé à une victoire logique, bien qu’un peu poussive. Servette a décidément une certaine classe, du chien, mais a longtemps eu de la peine à se montrer réellement dangereux sur ce match.
Au final, les Grenats ont une nouvelle fois rempli leur mission à la maison, mais à force de voir leurs adversaires directs en faire de même (à la notable et malheureuse exception de Neuchâtel Xamax), le progression au classement reste lente. Kriens lâché, une éventuelle vue sur la place de barragiste laissera décidément bien peu de droits à l’erreur.

Servette FC – FC Will 2-0 (1-0)

Stade de Genève : 3’086 spectateurs
Arbitres : M. Da Fonseca; M. Romano; M.Gil
Buts : 24′ Bengondo(pen.), 85′ Pont
Cartons jaunes : 15′ Matic, 16′ Salifou, 33′ Gsell, 35′ Taini, 47′ Pizzinat, 60′ Bratic, 92′ Mica
Carton rouge : 21′ Matic (2 jaunes)
Servette FC : Marques; Bratic, Celestini, Girod, Ratta; Besseyre (52′ Chedly), Pizzinat (73′ Londono), Boughanem, Tréand; Bengondo, Vitkieviez (70′ Pont)
FC Wil : Taini; Laski (78′ Dimita), Matic, Schenkel, Zverotic; Nushi K., Gsell (86′ Sabanovic), Salifou, Mica; Maliqi, Taljevic (29′ Longo)

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