SFC-Bellinzone : à l’assaut de Fort Boyard

Pour une fois, le Stade de Genève était témoin d’un certain enjeu, les visiteurs jouant une place en barrage pour la promotion.

Mais ceux qui pensaient voir Bellinzone, le mors aux dents, attaquer sans répit les Genevois dès l’entame du match, réalisèrent rapidement que les Tessinois n’étaient pas venus pour le Débarquement. Car pour eux, la meilleure attaque est la défense, accessoirement la plus solide de la Ligue…De leurs châteaux, ils observèrent donc longuement les Grenats, multipliant pendant une bonne vingtaine de minutes les allers-retours sur leur chemin de ronde. Les Genevois, à peine plus entreprenants, allèrent parfois jusqu’à s’approcher de la forteresse, mais courage et inspiration faisaient quelque peu défaut. De plus, les soldats Yoksuzoglu, Boughanem et Pizzinat, le casque vissé jusqu’au bout du nez, manquaient quelque peu de clairvoyance au moment de lancer les offensives.


Le Montebello de Bellinzone :
un chemin de ronde effectivement assez long,
et une forteresse imprenable pour Servette

A la demi-heure de jeu, Adeshina descendit brièvement du chemin de ronde pour aller mettre le nez à la meurtrière : une brèche s’offrant à lui dans la clairière lui faisant face, il tenta son va-tout. Celestini veillait au grain, mais un peu trop, puisqu’il retint le feu follet nigérian. La sanction suprême fut prononcée, et l’exécution eut lieu à 20h01. La victime (qui avait déjà inscrit de la même manière le seul but de la dernière rencontre des Tessinois contre Delémont) endossa le rôle du bourreau et ne rata pas la cible. La sphère de cuir (pas chevelu heureusement) roula au sol après avoir presque touché la potence.
Le rapide engagement de Besseyre pour Ratta offrit certes quelques solutions offensives supplémentaires, mais malgré quelques tentatives du mercenaire gaulois (qui buta sur le Bucchi à la 35e, et ajusta le petit filet trois minutes plus tard), la campagne grenat restait infructueuse. Les Tessinois savent remonter le pont-levis quant il le faut, et usent de toutes les armes pour repousser les assaillants. Jouant la montre, provoquant et simulant, ils suscitèrent rapidement l’ire de la population du bout du lac.
Le deuxième acte de la bataille se poursuivit dans la même veine, et la vigilance défensive des combattants réduisit le spectacle pas loin du minimum. A la 64e, sur un ballon catapulté dans la surface de réparation tessinoise, Pizzinat tenta de provoquer le penalty en s’effondrant sur Bucchi, mais M. Schneider ne fit preuve d’aucune mansuétude. Certes, les Grenats se lançaient par moments à l’assaut des tours bellinzonaises, mais la confusion prévalait… L’un après l’autre, ils disparaissaient dans les douves tessinoises, tout en désertant leurs lignes arrières. C’est ainsi que suite à un long raid du gladiateur Ianu et au corner qui s’ensuivit, Bellinzone en profita une première fois à la 71e, Aquaro opinant du chef de manière imparable pour tuer tout suspense. Puis Adeshina, pour l’anecdote, scella le score dans les arrêts de jeu. Entre-temps, Celestini (toujours bon, mais décidément pas verni) prit un jaune à la 77e, puis un deuxième dix secondes plus tard, pour avoir applaudi l’inimitable M. Schneider. Celui-ci, et les Bellinzonais avec, furent d’ailleurs copieusement sifflés en même temps que la fin du match…


«Les Genevois à l’attaque»

Au final, le bilan servettien d’un carton rouge, un penalty et surtout trois buts concédés confine décidément au scandale, au vu de l’agressivité et du jeu proposé par les Tessinois. Mais si la forteresse d’outre-Gotthard n’a pas franchement tremblé ce week-end, nul doute qu’elle aura de la peine à passer le barragiste de LNA, que ce soit un faible Aarau ou un modeste Schaffhouse… On se consolera au moins en se disant que tout cela ferme définitivement la porte au SC Kriens qui, au vu de son risible champ de patates et de ses misérables affluences, ne ferait aucun bien à notre Super League à dix.

Servette – Bellinzone 0-3 (0-1)

Stade de Genève : 2010 spectateurs.
Arbitres : M. Schneider; M. Bognar; M. Gil.
Buts : 31′ Adeshina 0-1 (pen.), 72′ Aquaro 0-2, 93′ Adeshina 0-3.
Servette : Marques; Bratic (59′ Yoda), Girod, Celestini, Ratta (31′ Besseyre); Yoksuzoglu (66′ Bengondo), Pizzinat, Boughanem, Pont; Tréand, Chedly.
Bellinzone : Bucchi; Miccolis, Carbone, Mangiarratti, Aquaro; Ajide (46′ Unal), Raso (82′ Lulic), Rivera, Gomes; Adeshina, Ianu (73′ Andjelkovic).
Cartons jaunes : 37′ Carbone, 76′ Mangiarratti, 77′ Raso, 77′ Celestini, 80′ Rivera, 90′ Adeshina.
Carton rouge : 77′ Celestini (2ème jaune).

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