Bavois remporte un derby pas très acharné

Samedi avait lieu le derby entre les deux seules équipes vaudoises du groupe 2 de 2e ligue inter, le Stade Payerne et le FC Bavois. Enfin, derby c’est un bien grand mot car les deux cités sont tout de même distantes de 45 kilomètres mais c’est sans doute ce qui se rapproche le plus d’un derby pour des Bavoisans isolés dans un championnat composés d’équipes neuchâteloises, fribourgeoises et bernoises.

Un état de fait qui pose l’éternelle question sur l’intérêt d’évoluer dans cette catégorie hybride que constitue la 2e ligue interrégionale. Vaut-il mieux jouer dans cette ligue au niveau de jeu sensiblement supérieur mais avec des longs déplacements et des adversaires inconnus ? Ou alors privilégier la 2e ligue régionale, avec des derbies tous les week-ends et des adversaires que l’on connaît par coeur ? Deux formations nord-vaudoises se sont récemment brûlées les ailes en 2e ligue inter : après cinq saisons dans la quatrième division du football helvétique, le FC Valmont a été relégué en juin dernier, l’exode des joueurs a été massif, le club s’est retrouvé exsangue, a dû supprimer sa deuxième équipe et est actuellement en grand danger de relégation en 3e ligue. Autre exemple, celui de FC Champagne qui, après quatre saisons de 2e ligue inter, a été phagocyté par les espoirs d’Yverdon-Sports, ce qui n’a pas empêché une relégation en 2e ligue en juin passé. Aujourd’hui, l’équipe fanion du FC Champagne évolue en 4e ligue… Le FC Bavois lui en est encore à sa lune de miel avec la 2e ligue inter. Promu à la surprise générale la saison passée contre le grand favori Le Mont, le club de la plaine de l’Orbe réalise une première saison digne d’éloge à ce niveau, avec une troisième place au classement. Sans quelques points bêtement perdus à domicile, Bavois pourrait même inquiéter le leader Lyss et ainsi marcher sur les traces du voisin et ami du FC Baulmes, dont les Bavoisans ont déjà récupéré la tribune. Le Stade Payerne démontre lui que la 2e ligue inter peut être viable à long terme puisqu’il y milite depuis la création de la catégorie.

Entre deux équipes n’ayant plus rien à craindre ni à espérer dans ce championnat, l’enjeu n’était pas des plus évidents. Cela s’est malheureusement ressenti sur un terrain qui plus est écrasé par une chaleur étouffante. Peu de rythme ni de solutions pour le porteur du ballon, des occasions rarissimes et un engagement modéré, la première mi-temps avait des petits airs de match amical. A témoin, le manque de conviction du capitaine et buteur bavoisan Jean-Luc Besson sur ses rares occasions : une volée complètement écrasée (31e), une tête manquée (40e) et surtout, alors que l’on croyait au but, une reprise trop molle captée par le portier Aeberhard sur un centre-tir de Monnier dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. Et Payerne dans tout cela ? J’ai noté, mais c’était bien pour noter quelque chose, un tir de Kaslevic quelques mètres à côté des buts de Grosso. «Nous n’avons pas fait un mauvais match, estimait l’entraîneur payernois Gilbert Mollard, mais on a manqué de poids offensivement à cause de plusieurs absences. A la fin du match, on devait avoir tout juste 20 ans de moyenne d’âge ; l’état d’esprit était bon, ma classe biberon a fait bonne figure contre un adversaire aux moyens supérieurs. C’est dommage que l’on encaisse un but sur une inattention.»
Les débats se sont animés dès la reprise et l’inattention à laquelle fait allusion l’entraîneur payernois, c’est la passivité coupable de sa défense sur ce qui sera le seul but du match : le latéral de Bavois Ioan Hill récupère un ballon au milieu du camp de défense broyard, comme il n’a pas beaucoup de solutions, il s’avance au sein d’une arrière-garde figée et peut en toute quiétude adresser un tir croisé imparable pour l’ouverture du score. Payerne ne s’en remettra pas. Il n’y a guère eu qu’un tir de Kaslevic bloqué par Grosso (53e) et un coup franc trop enlevé de Jaquet pour inquiéter la défense adverse (64e). C’est au contraire Bavois qui aurait pu doubler la mise, notamment lorsque Lamego s’est vu refuser un but pour un hors-jeu de position que l’arbitre aurait été bien inspiré d’ignorer (66e). Ou lorsque Besson, dont ce n’était vraiment pas le jour, s’est présenté seul devant le gardien Aeberhard mais a tiré sur le gardien payernois (89e). «Ce n’était pas notre meilleur match, reconnaissait l’entraîneur de Bavois René Zingg. Il y avait peu de conviction et beaucoup de mauvaises passes. Mais notre victoire est méritée. On conforte notre troisième place, qui constitue notre objectif pour cette fin de saison.»

Payerne – Bavois 0-1 (0-0)

Stade Municipal : 150 spectateurs.
Arbitre : M. Jancevski.
But : 47e Hill 0-1.
Payerne : Aeberhard ; Sportiello ; Sonney (73e Tosuni), Jaquet, Goncalves ; Roulin (59e Oberson), Kaslevic, Cartoni, Caviggeli ; Alijevic (82e Bongard), Uva.
Bavois : Grosso ; Cessy, Glur, Späni, Hill ; Monnier (78e Luckhaupt), Lamego, Alessandro, Da Costa Pereira (87e Leuba) ; Galley, Besson.
Cartons jaunes : Alijevic (10e), Caviggeli (32e), Sportiello (58e) et Monnier (64e).
Note : une minute de silence a été observée en mémoire de Jean Leconte, membre d’honneur du Stade Payerne, décédé le matin même du match.

Écrit par Julien Mouquin