Une soirée en/d’enfer

Comme promis, voici un petit compte rendu de mon passage au camping du Bol d’Or version 2007. Même si j’avais été prévenu, j’ai quand même été halluciné par ce qui se passait dans cette beuverie géante. Il faut le voir pour le croire ; et encore, j’ai dû me pincer à plusieurs reprise pour être sûr que je ne rêvais pas…

Samedi 22h30, je me décide à faire le grand saut. La course a démarré depuis 7 heures et 30 minutes, il est temps pour moi de traverser la passerelle qui mène du paddock au camping. Je pars faire un tour «chez les fous» comme disent les pilotes. Je sais plus ou moins à quoi m’attendre puisque depuis jeudi soir on les entend toutes les nuits taper des rupteurs jusqu’à l’explosion du moteur. Seulement voilà, entre ce qu’on imagine et ce qu’il y a vraiment, il y a souvent un monde de différence. Souvent, on est déçu, on s’attendait à mieux. Moi je m’attendais à tout sauf à ça.

23h, j’arrive devant l’entrée du fameux camping, et je me retrouve plongé au milieu d’un film de science-fiction. Il y a évidemment des stands boissons, merguez, kebab etc… Comme chacun le sait, il n’y a pas de mauvaises conditions, il n’y a que des mauvais équipements. J’ai donc suivi à la lettre ce vieil adage et ainsi décidé de m’armer de façon adéquate face à ces circonstances déstabilisantes : je vais me commander une bière bien fraîche et un sandwich merguez (à noter que là-bas, la bouteille d’eau est plus chère que la bière… mon avarice a donc vite eu fait de prendre le dessus sur ma conscience professionnelle…). Cette fois ça y est, je suis paré pour m’enfoncer dans l’antre des fous. La musique de fond est composée de bruits incessants de moteurs (sans pot d’échappement, évidemment) venant des quatre coins de ce grand village éphémère. Pour vous dire, une course de moto se déroulait au même moment à quelques dizaines de mètres de là, et je l’ai presque oublié l’espace d’un instant puisqu’on n’entendait plus le bruit venant de la piste. Au loin j’aperçois un immense feu. Je m’approche pour voir. En arrivant, je me rends compte qu’on est bien loin du 1er Août puisqu’en l’occurrence il s’agissait d’une Renault 5 posée sur le toit dont les souffrances ont été abrégées grâce à la bienveillance de quelques pyromanes. A quelques mètres de là, en me retournant, quelques allumés faisaient hurler les moteurs de leurs motos jusqu’à leur faire cracher des flammes. Quelques bières et mètres plus loin, je manque de me faire renverser par deux mecs à poil sur une mobylette (il va de soi que lorsque je mentionne un véhicule, celui-ci était dépourvu de pot d’échappement, histoire de faire du bruit).

Avec quelques amis rencontrés sur place, ainsi que Pascal, mon guide de circonstance et expert international en beuverie, nous continuons notre pèlerinage. Les groupes dans le camping semblent rivaliser pour savoir qui aura l’engin le plus bruyant. Un vrai spectacle pour les yeux, et pour les oreilles. Bon, honnêtement, les amateurs d’opéra et de musique classique risquent de ne pas réellement apprécier le spectacle improvisé, mais nous, nous étions servis… Après plusieurs heures de folie, on décide de retourner au bord de la piste pour voir où en est la course. Après cette barbarie, l’heure était à nouveau au romantisme : cinq mâles légèrement alcoolisés, assis sur le bord d’un circuit moto, avec dans leur dos des incendies contrôlés et des bruits d’explosions non-stop, et devant eux, la plus belle des courses motos qui se déroulait sous leurs yeux. Je n’ai hélas pas pu attendre le lever du soleil car CartonRouge.ch ne m’envoyait pas en vacances (en fait, il m’a juste manqué une veste chaude, mais ne le répétez pas, je n’ai pas envie de passer pour une chochotte), mais comme ça, ça me fait une bonne raison de plus pour retourner à l’édition 2008.
On décide donc de rentrer au paddock, en laissant le gros nuage de fumée derrière nous, les jambes et les pupilles lourdes. Et le mot de la fin à Pascal, qui avait dormi au camping il y a quelques années : (à prononcer avec l’accent toulousaing) «putaing, ils ont joué petit bras cette année avec les feux… on arrive encore à voir le ciel !»

Écrit par Sébastien Junod

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4 Commentaires

  1. Jai lu avec beaucoup dintérêt ton article, bien ciblé, bien écrit, à tel point que je my croyais… Oh! la la, pour une personne de deux générations au- dessus de toi, je nen croyais pas mes yeux, javais envie de me boucher les oreilles et jen passe…Ton article est si bien écrit, quà,chaque paragraphe, mon étonnement,mon incompréhension, mon ignorance quant à lambiance de ces courses mon complètement destabilisée..

    Comment pouvoir imaginer des motards concentrés, voulant gagner, ayant le sens des responsabilités se trouver dans une ambiance pareille?

    Moi qui croyais être près des jeunes, je nai donc rien com pris. Lêtre humain est comme JANUS, il a deux visages.

    Merci Séb. Grâce à ton article , si bien torché, je sais que je ne ferai jamais le déplacement pour assister au Bol dOr.

  2. Salut les amis motards! Moi aussi jy etais lannée derniere, cest vrai on se croyait vraiment dans un film de science fiction. Mais je sais pas encore si je serai de la partie cette année. Bon bol a vous tchao

  3. salut a tous . l année dernière c étai l orgie total un week end comme je les aimes . jespere que pour cette année ca sera encore mieu.

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