Genève-Servette gagne, l’euphorie aussi, un peu

Premier du classement pendant quelques jours ! Avec un match de plus que presque tout le monde, certes, mais tout de même…

À l’issue du premier week-end de compétition, pourtant, une certaine inquiétude se faisait jour dans le camp grenat. Deux défaites, certes prévisibles, valaient aux Aigles leur première lanterne rouge depuis leur retour dans l’élite. Fort heureusement, la semaine suivante leur permettait de se refaire une santé au détriment de Bâlois neurasthéniques (par deux fois) puis de Tigres de l’Emmenthal auteurs d’un excellent début de championnat, mais passés complètement à côté de leur match aux Vernets.Si les Grenat avaient démontré de belles choses lors de ces trois victoires, il restait à confirmer face à des adversaires de valeur. Au Herti, deuxième chez-soi devenu enceinte maudite depuis quelques années, on n’était pas plus avancé, puisque les visiteurs récoltaient une nouvelle défaite honorable.
C’est finalement à l’Allmend, non, à la BernArena, oh pardon, à la Postfinance Arena, enfin, à Berne, quoi, que les hommes de Chris McSorley allaient récolter leur première victoire de prestige. Et elle fut amplement méritée. Face à des Nounours pour le moins minimalistes, les Genevois dominaient la rencontre et ne devaient qu’à leur manque d’efficacité, bien aidé par quelques arrêts de Marco Bührer, de devoir passer par l’épreuve des tirs au but pour emporter la mise.


Les boys de McSorley sont en forme

De retour à la maison, ils atomisaient Ambrì sur deux tiers-temps, s’assurant un avantage de cinq buts avant de gérer le score et leurs efforts, laissant Gianluca Mona se débrouiller pour préserver son blanchissage, ce qu’il fit brillamment, notamment au prix d’un arrêt d’anthologie sur Eric Westrum.
Bilan de ce début de saison : docteur Jekyll et Mister Hyde. Lors des quatre matches les opposant à des équipes destinées au bas de classement, les Aigles se sont montrés d’une froide efficacité, marquant plus de six buts de moyenne, et jamais moins de cinq. Face aux équipes mieux dotées, on doit bien évidemment s’attendre à des performances moins flamboyantes. Mais en l’occurrence, la différence est spectaculaire, puisque la meilleure attaque du championnat n’a alors jamais réussi à marquer plus de deux fois dans une même rencontre.
Comment expliquer cela ? On peut penser que la différence est énorme cette saison entre les premiers de la classe et les cancres. Mais il existe une autre explication : la relance genevoise, à la limite de l’inexistence, pardonne beaucoup plus face à des équipes de moindre niveau. Illustration avec le deuxième but face à Ambrì : Juraj Kolnik élimine presque toute la défense sur une transversale pour Igor Fedulov. Le papy russe fixe le dernier défenseur et transmet à un Jean-Pierre Vigier lancé plein centre. L’action est limpide, belle, du hockey champagne. Pourtant, elle part d’un Robin Breitbach emprunté qui balance n’importe où. Un Léventin laisse passer le palet qui arrive par miracle à Kolnik. Face à une équipe comme Berne qui verrouille à merveille la zone neutre, ce genre de hourra hockey résulte en une perte de puck ou un dégagement interdit. Et les attaquants dépensent une énergie considérable à poncer les bandes.


Kolnik est l’un des meilleurs compteurs de la ligue

Tout cela est bien dommage, car ce domaine vital est le seul à véritablement marquer le pas. L’attaque, on l’a vu, est en grande forme, et s’autorise même occasionnellement à produire du beau jeu. Comme l’année dernière, ce sont surtout les étrangers qui montrent la voie. Et de quelle manière, puisque Kirby Law est meilleur compteur de LNA, devant Aubin et Kolnik. Mais Florian Conz s’intègre de mieux en mieux à la première ligne et joue sans le moindre complexe. Thomas Déruns et Jan Cadieux abattent un travail impressionnant et se procurent de nombreuses occasions, sans trop de réussite pour le moment, hélas. Enfin, c’est maintenant certain, Igor Fedulov ne peut-être qu’un cyborg issu de la recherche spatiale soviétique.
Comble du luxe, la défense se montre relativement solide. Et Breitbach, si l’on excepte sa relance (voir plus haut), semble bel et bien avoir progressé spectaculairement depuis sa participation aux derniers championnats du monde, puisqu’il affiche maintenant le niveau d’un joueur de LNA. Enfin, derrière tout ce monde, Gianluca Mona, en forme étincelante, confirme les belles choses entrevues l’année dernière.
Tous ces facteurs, conjugués à la spectaculaire remontée au classement, font flotter une douce euphorie chez les supporters genevois. Cependant, si Genève-Servette entend prouver qu’il est à sa place, il devra démontrer qu’il est capable de produire du jeu aussi contre des équipes de haut de classement, comme ce fut entrevu à Berne. Les confrontations de ce week-end (déplacement au Schluefweg et revanche contre Davos) en seront-elles l’occasion ?

Toutes les photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller

Écrit par Yves Grasset

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