Le HCM étrenne son blues

Les fidèles et malheureusement décroissants (-20% par rapport à l’an dernier !) supporters du HCM se frottent la tête à défaut d’autre chose. A la mi-saison, leur équipe n’a simplement pas délivré les fruits de l’investissement rationnel ou irrationnel (c’est selon) du fameux Conseil d’Administration emmené par l’administré René Schwéry.

Au pied de la Bâtiaz on connaissait la musique avant le début de cette saison : en recrutant, dans l’ordre, des petits solistes ayant fait leurs cordes uniquement en juniors élites, deux compatriotes de Céline Dion plus ou moins inexpérimentés du hockey européen et finalement des choristes de troisième ligne du hockey suisse allemand, il fallait s’attendre que le chef d’orchestre Aegerter saute un peu à la corde pour mettre la formation du coude du Rhône au diapason des espérances des Red Lions’ fans.  Apres un premier tour inqualifiable, les lionceaux octoduriens avaient réussi à allumer un mini feu de paille au début de la deuxième ronde avec des succès imprévisibles face aux sauterelles frigorifiées de Kusnacht et au jamais content HC Villard-Bienne (vous savez, les sponsors officiels de la rubrique hockey du Torchon Orange). Toutefois, la suite des performances du Martigny Hockey Club se transforma en un festival de mauvaises notes avec pas moins de 8 défaites d’affilée face à des adversaires de taille dont le très menaçant HC Coire (ouf, ouf !) ainsi que les farouches patineurs thurgoviens (ouf, ouf, ouf !).  Bref, en «paumant» face à des formations aussi modestes que les ambitions fédérales de Christophe Darbellay, le HCM s’est chopé plus qu’une «Genèvite de novembre aigue» (copyright D. Corthésy) et méritait sans doute son classement à 11 points de la barre, avec en prime un jeu pathétique qui ressemblaient aux parcours d’Yves Allegroz dans les tournois satellites thaïlandais, c’est tout dire…!

Aegerter qui lève le pouce : une image rarissime

Les politiciens adorent les statistiques pour tenter d’expliquer (de comprendre pour la Calmy-Rey) un problème complexe, donc «abaissons-nous» à leur niveau dans le cas des patineurs martignerains, car force est de constater que ces fameuses statistiques expliquent en grande partie pourquoi les Schwery’s boys n’ont pas eu la bonne tonalité.
Deuxième plus mauvaise attaque du championnat, 10 défaites d’affilée à domicile (ok, le HCM a tout de même battu le fantôme neuchâtelois !), 50% des buts encaissés à 4 contre 5, 14 minutes par match pataugées en infériorité numérique… Bref, un hit-parade qui vole presqu’aussi haut que les comportements belliqueux de la Brigata locale lors des représentations cacophoniques au Forum.
Mais d’où vient ce misérable blues de novembre ? Le HCM manque terriblement de percussion en attaque et par conséquent loupe des montagnes de goal facile. Qui plus est, les virtuoses en herbe d’Aegerter ne sont pas non plus vernis par le nombre croissant de buts valides annulés au Forum par ces zèbres non-zélés. Le bât blesse surtout au niveau de la première ligne qui ne sait simplement pas imprimer le tempo nécessaire pour tuer les matches, elle qui continue de manquer trop de gestes faciles devant la cage adverse. Avec un total d’environ 80 points avant le week-end canadien passé, la ligne Sleigher / Bellemare / Huerliman (voire Spolidoro si ça lui chante) affiche actuellement un déficit de 50% par rapport aux premières triplettes d’Ajoie (120 pts) et de la Tchaux (121 pts), sans parler de celle des trois mousquetaires du squat de Graben qui a produit à ce jour une fiche à 125 points. Pour être juste dans cette analyse, il faut tout de même relever que le talentueux Pierre-Luc Sleigher joue un rôle de soliste au sein de la première ligne vu qu’il n’est simplement pas suffisamment épaulé soit par Jonathan Bellemare, l’homme qui s’entête à vouloir scorer entre les jambières des gardiens adverses, soit par Huerliman, le brasseur (!) d’air.

Le Top-Scorer Pierre-Luc Sleigher

Certes me direz-vous, le duo de renforts doit se contenter d’une fiche de paie inferieure à celles de leurs potes des clubs plus fortunés de la ligue (bon, c’est pas Byzance non plus) mais si leur taux de concrétisation pouvait s’améliorer de 20%, nul doute que le duo Hegg-Schwery pourrait les récompenser en ouvrant la fameuse enveloppe budgétaire promise en début de championnat. Encore faudrait-il que le CA retrouve cette enveloppe car on la cherche un peu partout au Forum, ce qui fait dire aux mauvaises langues qu’elle a dû être envoyée en courrier Z et transiter par les postes du Kazakhstan.
Autre élément qui contribue à la mélodie du malheur du club octodurien, la préoccupante dérive au niveau de l’indiscipline de certains joueurs qui préfèrent donner des bons coups de cirage aux bancs de pénalités (7.2 pénalités mineures par match) que d’apporter des coups de main bienvenus au groupe dans les moments de pression adverse. Nul doute qu’un effort conséquent sera requis de certains joueurs (K. Moser, Avanthay, Haas) – pour ne citer que la tête du hit-parade des flops défensifs – afin de résoudre ce mal qui est encore plus criard qu’un refrain de Marilyn Manson.

Serge Haas, l’un des rois du banc d’infamie

Pour terminer ce blues sur une note positive, il semble que l’ensemble martignerain aie terminé son passage à vide de novembre en prenant 9 points lors des derniers matches et par la-même réussissant à ramener la barre des play-offs à 6 points. La bagarre s’annonce rude avec les quatre autres formations aspirant à cette 8ème place, c’est pourquoi les auditions de ce soir face à la Chaux-de-Fonds et de samedi chez les Choristes (on dit comme ça les habitants de Coire, non ?) s’annoncent des plus décisives.  Toutefois, avec les débandades des saisons passées, on connait trop bien la musique dans les gradins de la citée Gallo-Romaine alors un mélange entre une saine prudence et un espoir fou semble être le maidley idéal à appliquer dans cette situation.

Photos copyright www.mediasports.ch – Pascal Muller 

Écrit par Archie Boxcottage