Spitzenspiel, Verfolgerduell, Revierderby usw.

La Bundesliga était en ébullition ce week-end, puisque les quatre premiers du classement étaient directement aux prises : le leader Bayern Munich recevait son dauphin Werder Brême dans le Spitzenspiel, alors que le Verfolgerduell opposait le 3e Leverkusen au 4e Hambourg. Mais ces chocs au sommet étaient éclipsés par le plus grand derby d’Allemagne : le Revierderby entre Dortmund et Schalke 04.

Contrairement à une idée reçue, Revier n’est pas une traduction de Ruhr en allemand puisque Ruhr dans la langue de Goethe se dit… Ruhrgebiet. Revier, c’est la mine ou plutôt le fond de la mine et c’est devenu un diminutif pour la grande agglomération industrielle du centre de l’Allemagne. Et cela illustre assez bien ce qu’est le Revierderby. Si tu aimes le brillant et le prestigieux, va plutôt voir le clásico. Par contre, si tu as quelques affinités avec le combat aux relents de bière, de fumée et de sueur, dans une ambiance enfiévrée, entre deux clubs qui se ressemblent tellement qu’ils se vouent une haine viscérale, alors le Revier te plaira. Disputé devant 80’708 spectateurs dans un Westfalenstadion archicomble, le 131e Revierderby n’a pas dérogé à la tradition, avec pas mal d’approximations et de nervosité mais beaucoup de spectacle et d’émotion. Tout a mal commencé pour le BVB, avec un penalty refusé pour une intervention litigieuse sur Klimowicz qui s’est blessé à cette occasion. Il sera relayé par Alex Frei à la 18e. Les malheurs de Dortmund se poursuivent avec un dégagement contré d’Amedick et une sortie intempestive du gardien Ziegler (lequel sortira à la mi-temps sur blessure) qui offrent le 0-1 à Asamoah. Deux minutes plus tard, Federico a égalisé sur un service en or de Frei mais un autogoal stupide d’Amedick, nullement pressé par un adversaire sur un coup franc de Rakitic, a permis à Schalke d’atteindre la pause avec un but d’avance.

Un ballon déposé par Alex Frei sur la tête de Petric a permis au BVB de revenir une seconde fois. Mais, malgré l’absence de son buteur Kuranyi, suspendu, Schalke a fait la différence à 11 contre 10 (Dede expulsé) à la 83e sur un centre d’Aasamoah repris par Fabian Ernst qui inscrivait là son 1er but en 77 matchs de Bundesliga avec les Knappen (2-3). Il n’est pas près de l’oublier celui-là. Schalke 04 est de retour dans la course au titre, alors que Dortmund, décroché des places européennes et battu dans les deux Revierderby de cette Bundesliga 07/08, n’a plus qu’un moyen de sauver sa saison : gagner la Coupe (et accessoirement éviter la relégation).

Spitzenspiel

Battu 4-1 et 4-0 par le Bayern en début de saison, le Werder n’entendait pas revivre pareil mésaventure dimanche à l’Allianz Arena : après cinq minutes, Rosenberg a enrhumé Sagnol sur l’aile gauche et servi Diego qui a ouvert le score dans un angle fermé. Le Bayern a répliqué en mettant une grosse pression et obtenu un penalty sur un saut de cabri de Luca Toni. Comme il y avait une justice, l’exceptionnel Tim Wiese a retenu le penalty du plongeur italien. Zé Roberto est toutefois parvenu à égaliser à la 32e mais le score ne bougera plus par la suite, malgré une certaine domination bavaroise et un but de Toni annulé pour un hors-jeu douteux. Le Bayern rate une belle occasion de faire le break et reste sous la menace du Werder Brême, voire de Schalke 04, Leverkusen et Hambourg.

Verfolgerduell

Le duel des poursuivants entre le Bayer Leverkusen et le SV Hambourg a débouché sur un match magnifique. Seul le brio des gardien René Adler et Frank Rost a empêché la partie de se terminer sur un score fleuve, les deux équipes se quittant finalement sur un résultat nul (1-1). Hambourg a ouvert le score sur un centre de Trochowski repris par Van der Vaart, repositionné, comme je le préconisais la semaine passée, en 9 ½ et non plus en avant de pointe. L’international Manuel Friedrich a égalisé en reprenant un corner de Barnetta, qui a par ailleurs armé deux magnifiques frappes superbement détournées par Rost.
C’est également un score nul (2-2) qui a sanctionné le choc entre Hanovre (7e) et Karlsruhe (6e). Mené au score, le KSC est parvenu à inverser la tendance grâce à deux actions limpides parties des latéraux Görlitz et Eichner et conclues par Kennedy et Hajnal. 96 a égalisé sur une frappe de Rosenthal en pleine lucarne à la 87e. Les deux équipes étaient frustrées par ce score de parité : Hanovre parce qu’il s’est vu refuser un but valable à la dernière minute, Karlsruhe parce qu’il a eu beaucoup plus d’occasions et aurait dû tuer le match à 2-1.

Abstiegspiele

La multiplication des chocs dans le haut du classement avait évidemment pour corollaire quelques duels décisifs dans la lutte conte la relégation. Diego Benaglio ne pouvait pas grand-chose sur le but qu’il a encaissé contre Duisburg car la frappe enroulée du Roumain Niculescu était splendide. Par contre, le gardien suisse s’en est bien sorti sur les deux interventions qu’il a eu à faire et a pu fêter une nouvelle victoire avec son club de Wolfsburg (2-1). Les Wölfe sont quasiment sauvés et peuvent désormais regarder vers le haut. Tout comme l’Eintracht Francfort, après sa victoire 2-1 contre Bielefeld. Le héros du match a une nouvelle fois été le prodige tchèque Martin Fenin, auteur de la passe géniale qui a permis à Ochs d’offrir le 1-0 à Amanatidis et buteur sur le 2-0.
Le VfL Bochum a lui en revanche laissé échapper une belle occasion de creuser le trou sur la barre. Le VfL menait pourtant 3-1 à domicile contre Cottbus mais une immense bévue du gardien Lastuvka a permis à l’Energie de revenir dans le match et d’égaliser sur la fin (3-3). Le 1. FC Nürnberg a lui subi une nouvelle déconvenue en ne parvenant pas à prendre la mesure de Rostock à domicile (1-1) dans le match de la peur. Jan Koller avait pourtant ouvert le score pour der Club. De la tête bien sûr, même si le Tchèque a dû se baisser pour reprendre le centre de Kristiansen, qui était à hauteur parfaite pour un attaquant «normal». Mais Christian Rahn a égalisé d’un lob magnifique et du coup laissé Nuremberg sous la barre, à deux longueurs des premiers non relégables, Rostock et Bielefeld.

Un grand d’Allemagne en péril

Quatre fois champion d’Allemagne, la dernière fois en 1998, quart de finaliste de la Ligue des Champions en 1999, soutenu par l’un des publics les plus fervents du pays dans un stade magnifique avec l’un des kops les plus impressionnants d’Europe, le 1. FC Kaiserslautern fait incontestablement partie des grands d’Allemagne. Mais aujourd’hui, c’est un grand en difficulté, sérieusement menacé de relégation en Regionalliga puisqu’ accusant cinq points de retard en 2e Bundesliga sur le premier non relégable.
Arrivé en début de saison, l’entraîneur norvégien Kjetil Rekdal avait survécu à la spirale négative. On pensait que son règne touchait à sa fin lorsque le 1. FCK avait engagé Klaus Toppmöller comme directeur sportif fin novembre. On voyait bien l’ex-coach de Leverkusen et de la Géorgie «faire une Cadieux» et prendre la place de l’entraîneur. Mais c’est le contraire qui s’est passé, c’est l’entraîneur qui accumulait les défaites qui a obtenu le départ du manager. La défaite concédée vendredi contre Munich 1860 (1-2), après que les Rote Teufel eurent raté le penalty du 2-1 à la 85e et concédé le 1-2 à la 90e, a toutefois été celle de trop pour Kjetil Rekdal, limogé ce week-end. L’identité de son successeur n’est pas encore connue mais il disposera de quinze matchs pour éviter le désastre, la relégation en 3e division, pour un club et un public qui mériteraient la 1ère Bundesliga.
Le leader Mönchengladbach a moins de soucis, malgré la défaite concédée dimanche à Hoffenheim (4-2, après avoir mené 0-2 à la pause). Les Fohlen ne comptent plus que deux points d’avance sur le Greuther Fürth, vainqueur à la 90e du match au sommet à Mainz (2-1).

Écrit par Julien Mouquin

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2 Commentaires

  1. Ton autogoal stupide de Amedick est plutôt à mettre sur la sortie inexistante du gardien Ziegler!!! Ce gars est encore plus grand que Zubi, mais encore bien plus faible dans les sorties aériennes que le neuchatelois. Décidémment depuis Zoff, les gardiens avec Z ont de la peine… mais qui sait, peut-être que Zibung de Lucerne (bon match ce week-end) va contester ma théorie 😉

  2. Jaimerais faire remarquer lantipathie quà ce journaliste envers tout ce qui est au sud de la Suisse. A chaque fois qu il parle dun joueur italien ou portugais c est en négatif. Pour ceux qui ont vu Bayern – Werder est-ce que Wiese a pris le ballon ou les pieds de Toni??? Apres quil se laisse tomber ou pas ca ne change rien…

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