6 joueurs à suivre, de Glasgow à Paris

Bon, pour ceux qui commencent à me connaître, pas de risques de voir ici des portraits de joueurs ultra-médiatisés, on va plutôt aller à la rencontre d’excellents jeunes joueurs malheureusement peu ou pas connus par chez nous. Pas de supers-stars ici !

Non, là, on va aller à la rencontre de 6 joueurs en devenir, ceux qui vont peut-être devenir les futurs vedettes du football mondial ou en tout cas qui ont tout pour y parvenir ! Tu te rappelles peut-être de la première partie et des six joueurs dont j’avais parlé, voici une deuxième fournée, totalement arbitraire de nouveau !

Aiden McGeady

Aiden McGeady va avoir 22 ans en avril, est né à Glasgow, joue au Celtic et pour l’équipe nationale irlandaise. Bon. Pour les quelques incultes (oui, toi !) qui ne voient pas le problème, rappelons que Glasgow est en Ecosse, donc relativement pas en Irlande.
Explications : le jeune Aiden a tout de suite su que son destin se trouvait dans le football, passant des heures à jouer soit dans la rue soit dans les sélections des écoles catholiques de Glasgow et son talent est tel que tout le Royaume-Uni se penche sur le cas du phénomène. Alex Ferguson (Manchester United) et Liam Brady (Arsenal FC) appellent eux-mêmes les parents du jeune surdoué mais rien n’y fait, les Ecossais sont des têtes de lard (oui, c’est un cliché, c’est mal, je sais), le jeune homme jouera pour le club catholique de la ville, le fameux Celtic et je salue Sébastien Bardet au passage. Bon, donc le gamin a 11 ans et joue au Celtic, tout va bien, il continue sa progression, prend ses premières mines au pub du coin et joue son premier match en Scottish Premier League à 18 ans, marque un but et est élu « Player of The Game ». Si ça c’est pas la classe !
Bon, après, ça coince un peu et c’est un peu compliqué, merci de vous concentrer. Le Celtic imposait à l’époque (ça a changé depuis) à ses joueurs de ne pas jouer en sélections régionales afin d’être le plus possible à disposition du club et la fédération écossaise demandait aux sélectionneurs nationaux juniors de ne prendre que des joueurs issus des sélections régionales, donc…aucun joueur du Celtic ! Le jeune Aiden se dit que bon, vu qu’il a un grand-père irlandais, autant aller voir là-bas si les trèfles sont plus verts et ils le sont puisque le jeune Ecossais intègre la sélection M-15 de la République d’Irlande et je salue Ivan Rakitic au passage. Jusqu’à ses 18 ans, les Ecossais s’en tapent pas mal, mais dès que le jeune homme parvient à maturité, ils hurlent au scandale, au vol, à la trahison, demandent une rétractation publique, une intervention du Gouvernement écossais et de l’ONU, mais rien n’y fait, même la vibrante demande du père McGeady lui-même, vibrant patriote. Alan a choisi, ce sera l’Irlande et je salue l’ASF au passage.

Aiden McGeady compte donc aujourd’hui 16 sélections pour le Trèfle et est sans doute une future très grande star du football mondial. Milieu offensif, voire ailier gauche, McGeady a déjà fait parler de lui en championnat, jouant 112 matchs et marquant 21 goals avec son fameux numéro 46, mais aussi en Ligue des Champions faisant souffrir Benfica, le Shakhtyor Donetsk et Barcelone (malgré l’élimination). Sa qualité première ? Sa capacité à éliminer l’adversaire, ses impulsions vers l’avant et son volume de jeu, tout comme son mental, pour l’instant irréprochable. Le jeune Ecossais (ben oui, il est Ecossais, mais joue pour l’Irlande) doit encore apprendre à devenir plus régulier et est suivi par à peu près tout ce que l’Europe compte comme clubs de premier rang. Aiden McGeady, un nom à retenir, c’est une certitude.

Sergio "Kun" Aguero

Bon, on m’a reproché de ne pas assez parler des Sud-Américains ! C’est pas ma faute, j’y connais rien, mais ma foi je vais quand même essayer ! Ce n’est plus vraiment un espoir, mais bel et bien une des vedettes de la Liga et de l’Atletico Madrid : Sergio Leonel « Kun » Agüero ! Première particularité : il est le plus jeune joueur à avoir commencé un match en première division argentine, dépassant Diego Armando Maradona de quelques mois. Sergio avait en effet 15 ans et un mois lorsqu’il a débuté au plus haut niveau avec Independiente !
Le jeune buteur, sorte de Romario (agile, court sur pattes, ultra-rapide au démarrage) explose tout de suite avec Independiente, devenant même champion du monde des -20 ans avec l’Argentine en 2005, ce qui ne sera toutefois pas suffisant pour intégrer la sélection de José Pekerman pour la Coupe du Monde 2006. On n’en voudra pas à Pekerman, il avait quand même Carlos Tevez et Lionel Messi à la place !
Bon, ça change rien, tout le monde s’intéresse à lui, le Real, l’Inter, Manchester, le Spartak, la Juventus, le Barça, Liverpool, mais « El Kun » (ou ses agents, on saura jamais) choisit l’Atletico Madrid ! 6 ans de contrat, 22 millions d’Euros pour Independiente. Ca joue. Et là, à peine arrivé à Vicente Calderon, il flambe. Direct. Petit pont, grand pont, sombrero, j’te fume, les défenseurs de la première division espagnole apprennent à connaître le phénomène. Et ça pique. Le jeune prodige n’a pas 20 ans, mais il humilie tout le monde, à commencer par le Barça il y a quelques semaines (victoire de l’Atletico 4-2). Problème : le jeune homme est Argentin, donc il a du tempérament (et hop, un autre cliché à deux balles) ! Bilan des courses après 18 mois de football européen : 3 rouges ! Pour un attaquant, ça commence à faire pas mal. Autre particularité du « Kun » ? Il sort avec la fille de Diego Armando. Sinon, comme partenaires en attaque depuis qu’il est à l’Atletico, il a eu Mateja Kezman, Fernando Torres et Diego Forlan. Y a pire.

Vladimir Bistrov 

Une sélection des meilleurs espoirs mondiaux sans joueur russe ne serait pas une sélection objective ! Vladimir Bistrov, donc. Je vous laisse quelques secondes pour faire vos jeux de mots, voilà c’est fait, on y reviendra pas. « Bistro » en russe, ça veut dire « vite » et bon, faut avouer que là, c’est pas trop mal tombé, Vladimir Bistrov étant un ailier droit d’à peu près 45 kilos ultra-rapide. Formé au Zenit Saint-Petersbourg, il quitte le club des bords de la Neva afin de rejoindre le Spartak Moscou, attiré par trois choses : 1) L’argent. 2) Les titres. 3) Etre appelé régulièrement en Sbornaja, le Spartak ayant souvent la préférence des sélectionneurs nationaux.
Résultat ? Le Zenit a été racheté par Gazprom, plus grand groupe pétrolier russe, et est donc richissime. Le Zenit vient d’être sacré champion de Russie, ce que le Spartak n’a plus été depuis 2001. La sélection n’est plus dirigée par un étranger, mais par Guus Hiddink, lequel se fout des clivages et des rivalités entre les clubs moscovites et les autres, se contentant d’appeler les meilleurs joueurs où qu’ils jouent. Raté sur toute la ligne pour Bistrov ? Oui et non !
Vladimir Bistrov a vraiment franchi un palier en quittant sa ville natale pour Moscou, s’imposant comme titulaire non seulement au Spartak mais aussi en équipe nationale. Pendant côté droit de Yuri Zhirkov (CSKA Moscou) en sélection, il sème la terreur auprès des latéraux gauche en Ligue des Champions, offrant notamment trois assists à ses coéquipiers lors d’une fameuse victoire sur le terrain du Sporting Lisbonne dans un match de groupe l’année dernière. Fréquemment victime de blessures et de baisses de forme, Bistrov travaille énormément sur son point faible, la régularité. Espérons pour lui et pour la Russie qu’il soit en forme à l’Euro 2008 afin de casser les reins des quelques défenseurs qui ne connaîtraient pas sa vitesse et son fameux crochet court !

Ezequiel Lavezzi

Je vous avais parlé dans l’article précédent de Marek Hamsik, le jeune milieu de terrain du Napoli, voilà donc son compère, l’Argentin Ezequiel Lavezzi (t’as vu Christian, j’ai fait un effort !). Bon, Lavezzi, que dire ? Surnommé « El loco », ce qui n’a rien à voir avec le Lokomotiv Moscou (quel humour Tim, bravo), mais qui signifie « Le Fou », Ezequiel Lavezzi fait tourner la tête de supporters du Napoli. Argentin, Lavezzi ? Oui, comme Maradona (mais lui, il chope pas sa fille, contrairement au « Kun »), c’est vrai.
Un autre surnom de Lavezzi ? « El Pocho » ou « La Foudre » ! Ca claque, non ? Ezequiel Lavezzi, c’est une petite bombe d’1m73, rapide comme l’éclair, sens du jeu diabolique et pied gauche ultra-précis, Ezqeuiel Lavezzi a tout ce qu’il faut ! Ressemblant un peu à Carlos Tevez (pas physiquement, Dieu merci), Lavezzi est encore plus doué techniquement que l’ancien joueur des Corinthians et de West Ham. Formé à Boca Juniors, puis à Estudiantes Buenos Aires, Lavezzi avait choisi de s’engager avec Genoa. Manque de bol, les Gênois font faillite, il revient au pays à San Lorenzo où il explose et retourne donc plus tard en Italie…à Naples cette fois ! Là, son talent saute aux yeux de tout le monde et il se murmure déjà que l’Inter l’aurait déjà sous contrat pour la saison prochaine. Balivernes ou pas ? L’avenir le dira. Ce qui est sûr, c’est que le talent du jeune meneur de jeu est en or massif.

Clément Chantôme

Déjà, ce qu’il y a de bien avec Clément Chantôme, c’est qu’il y a plein de jeux de mots à faire avec son nom et que c’est toujours drôle à lire dans « L’Equipe ». Genre, « La menace Chantôme », tu vois quoi ! Bon, sinon, Chantôme est vraiment un très bon joueur qui représente une des rares satisfactions du Paris Saint-Germain cette année. Formé au PSG, ce qui est quoi qu’on en dise un gage de qualité, le jeune milieu défensif est un joueur de devoir, très régulier malgré le fait qu’il soit régulièrement trimbalé sur le terrain par son entraîneur Paul Le Guen, passant du poste de milieu droit à celui de milieu offensif, voire d’attaquant…Ce ne serait pas fini, Le Guen voyant même en lui un latéral droit potentiel ! Soyons sérieux quelques instants, le poste de prédilection de Chantôme est celui de milieu défensif où son association avec Jérémy Clément donne entière satisfaction cette année. Etant apparu pour la première fois sur le terrain lors du Trophée des Champions 2006 face à Lyon, Chantôme (né en 1987) a connu une intégration en douceur, étant même appelé régulièrement en équipe de France espoirs. Ses principales qualités ? L’opiniâtreté, la régularité et le placement, le tout compensant un physique guère imposant ainsi qu’une relance et un jeu vers l’avant encore à améliorer.
Joueur très attachant parce que n’abandonnant jamais et donnant tout pour son club de coeur, Clément Chantôme n’aura peut-être pas une carrière éblouissante mais représente à merveille le footballeur professionel tel qu’on peut encore l’aimer : modeste, travailleur, attaché à ses couleurs et humble. Reste à savoir si le fait de rester à Paris ne freinera pas sa progression, surtout en cas de descente en Ligue 2…Lui au moins aura toujours le respect des supporters du PSG et ma foi, ça a son importance, en tout cas à mes yeux.

Stefan Kiessling

Ah, Stefan Kiessling ! Julien Mouquin t’en parlerait mieux que moi, et ma foi, si le petit ourson inculte que je suis n’a pas la prétention de se comparer à l’imposant grizzly de la connaissance du football allemand, je me lance quand même, quitte à me faire reprendre de volée… J’accepterai le blâme éventuel de bonne grâce, mais Julien ne m’en voudra pas de faire la promotion de cette Bundesliga qu’il aime tant. Déjà, ce qu’il y a de bien avec Kiessling, c’est qu’il est ambidextre des pieds et je sais pas si ça se dit, mais vous avez tous compris. Pied gauche, pied droit, il s’en fout pas mal tant que ça finit au fond et ça, c’est déjà assez rare pour être signalé. Le jeune avant-centre de 24 ans a connu une progression assez linéaire, se faisant connaître au monde du football allemand avec les juniors du TSV Bamberg mais réussissant le grand saut avec les professionnels au sein de la première équipe du 1.FC Nürnberg. Chez les Francs, Stefan Kiessling ne fera pas forte impression tout de suite, prenant tout son temps pour s’imposer comme titulaire en attaque (5 buts en trois saisons) avant de se faire repérer après 4 ans par le Bayer Leverkusen. Il faut dire qu’il avait frappé relativement fort lors de sa dernière saison avec Nürnberg, inscrivant 10 buts en 31 matchs et gagnant donc le droit d’aller voir à Leverkusen s’il y avait encore un palier à franchir. Là, ça rigole plus : 57 matchs, 15 buts et 7 assists en deux saisons ! Bon, c’est pas encore les stats de Ferenc Puskas, de Pelé ou de Kim Castellino, mais ça suffit pour connaître ses premières convocations en équipe nationale allemande et surtout sa première sélection, face au Danemark. En tout cas, le Bayer Leverkusen est convaincu et a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2012. Joachim Löw a lui aussi décidé de faire confiance à Kiessling, notamment pour le match de demain 26 mars face à la Suisse ! Stefan Kiessling brillera-t-il face à la défense helvétique, histoire de gagner sa place pour l’Euro ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite, tout en sachant que la concurrence est plus que rude en Allemagne pour les deux postes d’attaquant (Klose, Podolski, Kuranyi, Gomez…) !

Voilà, ce tour d’Europe est terminé, peut-être à bientôt !