Une Bundesliga plus extravagante que jamais

Chaque week-end ou presque le championnat d’Allemagne arrive à nous surprendre. La 26e journée n’a pas fait exception : aucune des six équipes de tête n’a réussi à gagner alors que les quatre derniers ont fait des points, avec notamment les nuls du Bayern et d’Hambourg contre Nuremberg et Bielefeld et la défaite de Brême contre Duisburg.

Ajoute à cela un B1-Derby de folie, le blanchissage réussi par tous les héros malheureux du Parc Saint-Jacques et un Francfort aux portes de la Champion’s League et tu conviendras qu’on ne s’ennuie jamais en Bundesliga.Le Borussia Dortmund se cherche des objectifs pour cette fin de championnat ; un but pourrait être de terminer devant le petit voisin Bochum, aux moyens et à l’engouement populaire bien moindres. L’an passé, le BVB avait néanmoins bouclé la saison derrière le VfL : renouveler l’exploit un 2e exercice consécutif, ça ferait un peu désordre. Et pourtant, avant le B1-Derby, ou klein-Revierderby, qui les a opposés samedi dans un rewirpowerStadion archicomble, Bochum était bien deux points devant Dortmund.

Après aussi, puisque les deux équipes n’ont pu se départager. Mené 2-0 après 9 minutes, suite notamment à une bévue de son gardien Ziegler, le Borussia est revenu grâce à deux coup francs repris de la tête par Kehl et Petric en l’espace de trois minutes. 150 secondes plus tard, Auer avait redonné l’avantage au VfL, avant que Tinga ne profite d’une inspiration géniale de Petric pour remettre les deux équipes à égalité (3-3).

Inoxydable Oliver Kahn

Savoir qui de Bochum ou Dortmund sera le mieux classé est quand même plus intéressant que la lutte pour le titre. Même quand le Bayern perd des points, comme samedi à Nuremberg (1-1), ses rivaux n’en profitent pas. Les Rekordmeister ont livré un derby bavarois très moyen ; rapidement menés au score sur un exploit de Misimovic, ils ont sauvé au point grâce au joker Podolski. Et surtout grâce à Oliver Kahn, auteur d’un arrêt exceptionnel devant un Jan Koller en mal de confiance. Le gardien du Bayern réalise à mon avis sa meilleure saison depuis 2002 ; à tel point que, alors qu’il avait annoncé sa retraite pour juin prochain, il a laissé entendre qu’il pourrait rempiler pour une année supplémentaire.

Et dire que Willy Sagnol comptait les jours jusqu’au retrait du vieux guerrier pour récupérer le brassard de capitaine. Cela me fait penser à l’histoire de ce pauvre notaire qui avait acheté la maison de Jeanne Calment en viager et qui est finalement décédé avant d’avoir pu profiter de la maison. J’ai bien peur que, avant le retrait d’Oliver Kahn, ce malheureux Willy soit de retour en Ligue 1. Ce qui, footballistiquement parlant, représente une forme de décès. Le SV Hambourg n’a pu profiter du faux-pas du Bayern en concédant un misérable nul à domicile contre Bielefeld (1-1). Et encore, le HSV peut s’estimer heureux d’avoir sauvé un point puisqu’il a égalisé sur le tard en jouant à 10 contre 11.

Brême s’enfonce

Rien ne va plus au Werder Brême, battu à domicile par la lanterne rouge Duisburg (1-2), qui quitte ainsi la dernière place. Un coup franc de Grlic profitant d’un mur placé n’importe comment par Wiese, un long ballon pour Ishiaku et l’exploit était consommé pour les Zebras, à qui cette victoire pourrait servir de déclic. Tenu en échec à Hanovre (0-0), Stuttgart n’a pas tiré profit des faux-pas des leaders.

Suisses blanchis

Moins de trois jours après la débâcle du Parc Saint-Jacques, les 3/5 de l’arrière-garde helvétique qui a sombré à Bâle ont pris une part prépondérante dans le blanchissage de leur équipe respective. D’accord, il n’y avait pas Klose, Podolski et Gomez en face mais Spycher et Eggimann avaient quand même affaire à des équipes quart de finalistes de Coupe d’Europe. Comme quoi, ce n’est pas la qualité des joueurs qui est en cause mais bien leur capacité à bien jouer ensemble. A Karlsruhe, Eggimann et le KSC ont facilement contenu les assauts d’un Schalke qui avait sans doute déjà la tête au match contre Barcelone (0-0).
L’Eintracht Francfort de Spycher n’est lui plus qu’à trois points de la Champion’s League après le mini hold-up réussi à Leverkusen (0-2). C’est déjà une sacrée surprise de trouver SGE en aussi bonne position aussi tard dans la saison, vu les limites criantes de son effectif. Ce serait une colossale sensation de voir les Nikolov, Ochs, Russ, Spycher, Inamoto et autres Weissenberger débarquer dans la plus prestigieuse compétition de clubs au monde. Personnellement, je n’y crois pas mais on n’est pas à une surprise près en Bundesliga…

Diego Benaglio a lui réussi son 5e blanchissage en 9 matchs de championnat lors du succès de Wolfsburg à Rostock (0-1). Le héros du match a été son homologue du Hansa Wächter qui a longtemps retardé l’échéance avant de laisser passer entre ses jambes un missile du Polonais Krzynowek à la 91e. Pour une victoire qui rapproche le VfL de l’UEFA.
Steve von Bergen a lui blanchi avec le Hertha dans le derby à Cottbus : lorsque le Neuchâtelois est sorti sur blessure à la 34e, les Berlinois menaient 1-0. Par la suite, l’Energie a renversé la vapeur, s’est imposé 2-1 et a repassé du bon côté de la barre. Au détriment de Duisburg, Bielefeld et Nuremberg, qui restent relégables malgré les exploits réalisés ce week-end.

Un très attendu Rheinderby

Les choses commencent à se décanter en Zweite Liga : vainqueur de Koblenz dans les arrêts de jeu, Mönchengladbach compte quatre points d’avance sur Hoffenheim et six sur le 1. FC Köln. En l’état ce trio serait promu mais Mainz, Freiburg (deux poins de retard sur Cologne) et Fürth (quatre) restent menaçants. Lundi prochain se profile un très attendu Rheinderby entre les ennemis jurés du 1. FC Köln et du Borussia Mönchengladbach dans un RheinEnergieStadion qui affiche déjà complet depuis de nombreuses semaines ; ça promet !

Écrit par Julien Mouquin

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