Alexander Frei retrouve le chemin des filets

L’événement du week-end en Bundesliga, pour nous autres Suisses, c’est le premier but d’Alex Frei depuis son retour à la compétition lors de la victoire de Dortmund sur Leverkusen (2-1). Sinon, le Bayern Munich accroît son avance en tête, alors que c’est très serré pour les deux places restantes en Ligue des Champions et les deux tickets pour la Coupe UEFA : seuls six points séparent Schalke (2e) et Francfort (8e).

Je débute cette chronique par la FC Hollywooderie de la semaine : après le piteux match nul du Bayern en Coupe UEFA contre Getafe, Oliver Kahn a vertement critiqué la présence du futur entraîneur bavarois Jürgen Klinsmann dans les tribunes. Le capitaine munichois serait-il rancunier envers celui qui l’avait relégué sur le banc lors de la Coupe du Monde 2006 ? Absolument pas, ose affirmer Oliver Kahn, ce n’est rien de personnel, c’est juste que la présence de Klinsmann nuit à la sérénité dont le Bayern aurait besoin pour aborder les échéances décisives de cette fin de saison (!). Interdiction de rigoler.Ottmar Hitzfeld a pris la défense de son successeur et a justifié sa présence dans les tribunes. Son successeur à la tête du Bayern s’entend car son successeur comme entraîneur de la Nati, il est, j’en prends le pari, actuellement à Bochum où il réalise des miracles avec des moyens modestes : Marcel Koller. On a d’ailleurs bien cru que le VfL réussirait un nouvel exploit en devenant la première équipe à s’imposer cette saison à l’Allianz-Arena : Bochum menait au score et jouait en supériorité numérique après l’expulsion (une de plus) de van Bommel. Mais, à 10 contre 11, les Rekordmeister sont tout de même parvenus à renverser la situation (3-1).

Le retour d’Alex Frei

Le buteur de la Nati est entré en jeu à la 55e, juste après l’ouverture du score de Kiessling pour Leverkusen consécutive à un dégagement raté du gardien Ziegler, appelé à faire le tour du monde des bêtisiers. Alex a commencé par toucher du bois sur coup franc (78e) puis a égalisé d’une superbe volée sur un centre de Dede (87e). Il n’avait plus marqué depuis le 12 mai dernier et un Revierderby que personne n’a oublié à Dortmund. A Gelsenkirchen non plus, d’ailleurs. Dans les arrêts de jeu, Frei a expédié un coup de tête que le portier Adler est allé chercher dans la lucarne. Enfin, à l’ultime seconde, Dede a fait chavirer les 69’400 fans du Westfalenstadion en offrant la victoire au BVB en reprenant un corner d’Alex Frei. Un buteur qui retrouve la confiance à deux semaines de la finale de la Coupe d’Allemagne, c’est tout bénéfice pour Dortmund, et à deux mois de l’Euro, c’est tout bénéfice pour la Nati.

Sandwich-Spiel

Les Allemands adorent donner des noms ronflants à tous les matchs ; chaque rencontre doit absolument être un derby de quelque chose, un duel de ceci, un choc de cela. Il faut reconnaître à nos voisins d’outre-Rhin une indéniable imagination – sans doute supérieure à celle dont ils font preuve dans le jeu – pour trouver une appellation aux affiches les plus improbables, comme le Schalke 04 – Hansa Rostock de samedi, rebaptisé… Sandwich-Spiel. Parce que situé, pour les Knappen, entre deux rencontres de Champion’s League contre Barcelone. N’eussent été la formidable ambiance et les délicieuses Veltins de l’arène du même nom, le 61’482 spectateurs (guichets fermés) auraient pu se prendre pour les cornichons car le match n’a pas été fameux. Une tête d’Altintop sur un centre de Streit a assuré l’essentiel pour Schalke, les trois points (1-0) qui permettent aux Königsblauen de grimper à la 2e place du classement. Le Hansa Rostock passe lui sous la barre suite à la victoire de Bielefeld, la première en 2008, sur Karlsruhe (1-0), grâce à un but du joker grec Leonidas Kampantais à la 91e sur une faute de main du gardien du KSC Miller.

Topspiel ohne Top-Stürmer

Stuttgart – Hambourg, c’était le Topspiel ohne Top-Stürmer, allusion à l’absence pour blessure des attaquants vedettes Mario Gomez côté souabe et Ivica Olic côté hanséatique. Une reprise de volée spectaculaire d’Hilbert et quelques prouesses du jeune gardien Ulreich ont permis au VfB Stuttgart de ravir un Gottlieb-Daimler Stadion archicomble et d’enlever une victoire (1-0) qui le rapproche de la Champions League. En revanche, Hambourg fait du surplace et est rejoint à la 3e place par le Werder Brême, vainqueur 2-1 à Berlin d’un Hertha privé de Pantelic et von Bergen (blessés). Décevants depuis le début de la saison, souvent blessés, les stars brêmoises Frings et Borowski ont uni leur talent pour offrir le but victorieux au Werder. Avec pas mal de réussite car quelques instants auparavant une frappe somptueuse du Brésilien du Hertha Lima s’était écrasée sur l’angle des buts de Wiese.

Niedersachsenderby ohne Topscorer

Le derby de Basse-Saxe s’est lui disputé sans les meilleurs buteurs de Wolfsburg, Grafite, et d’Hannover 96, Mike Hanke, tous deux suspendus. Ces absences n’ont pas empêché la rencontre de déboucher sur un festival offensif et la victoire du VfL 3-2. Diego Benaglio n’a rien à se reprocher sur les deux buts encaissés mais a réalisé deux arrêts décisifs et a été à l’origine, sur un long dégagement, du 2-1 de Marcelinho. Lorsque le gardien suisse a débarqué à Wolfsburg, le VfL comptait cinq points d’avance sur la relégation et douze de retard sur la Ligue des Champions. Dix matchs plus tard, les Wölfe possèdent dix-neuf longueurs de bonus sur la relégation et seulement quatre de handicap sur la Champions League…

Abstiegspiel

Plus classique, l’Abstiegspiel entre Duisburg et Cottbus. Le MSV restait sur un exploit à Brême mais un maintien, ça se gagne surtout dans les confrontations avec les adversaires directs. C’est dire que les Zebras ont réalisé une bien mauvaise opération en s’inclinant 0-1 à domicile contre l’Energie. Tout s’est joué dans les cinq premières minutes avec le but, son troisième en deux matchs, de l’Albanais Ervin Skela et la blessure de l’attaquant vedette de Duisburg Ishiaku. La suite n’a été qu’une longue et vaine domination duisbourgeoise (21 tirs à 6, 9 corners à 2). Avec cette défaite, le MSV a sans doute mis un pied dans la tombe et se retrouve lanterne rouge suite à la surprenante victoire de Nuremberg dans une Commerzbank-Arena francfortoise comble et médusée (3-1). L’entraîneur franconien Thomas von Heesen avait décidé de titulariser le héros de l’Euro 2004 Angelos Charisteas en lieu et place d’un décevant Jan Koller. Un pari gagnant car le Grec a égalisé après l’ouverture du score précoce de Fink. En 2e mi-temps, Vittek, après une bévue du gardien Nikolov, et Misimovic ont marqué les deux buts de la victoire de l’espoir pour der Club. Cette défaite inflige en revanche un brutal coup d’arrêt aux insensés rêves européens de l’Eintracht.

Rheinderby

Le 1. FC Köln et le Borussia Mönchengladbach constituent deux des clubs les plus prestigieux d’Allemagne : huit titres nationaux à eux deux, six finales européennes et deux des publics les plus fervents du pays. Deux clubs que les vicissitudes de l’existence ont relégué en 2e division mais qui postulent à un retour rapide dans l’élite et qui nourrissent l’un pour l’autre une haine séculaire. Disputé dans un Rhein-Energie Stadion chauffé à blanc, le 89e Rheinderby n’a pas dérogé à la règle. Mönchengladbach pensait tenir la victoire après l’ouverture du score de Sascha Rösler mais la superstar de Cologne Patrick Helmes a égalisé sur penalty à la 92e. Au final, c’est quand même le leader Gladbach qui fait la bonne affaire en conservant six points d’avance sur la barre et sur son adversaire du jour. En revanche, Cologne est rejoint par Mainz à la 3e place synonyme d’ascension.

Écrit par Julien Mouquin