Premier bilan de la FA Premier League

La FA Premier League cuvée 2006-2007 a démarré depuis sept journées. Déjà riche en polémiques dans les coulisses et sous les tables, cette saison s’annonce passionnante et peu avare en rebondissements «made in England». Pour ceux qui auraient manqué les premiers épisodes, Carton Rouge t’offre un petit résumé de ce qui s’est passé SUR LE TERRAIN depuis le début de l’exercice… C’est parti…

… et pour certains, c’est mal parti…

West Ham United, club de l’Est de Londres comme son nom l’indique, ne pensait sans doute pas afficher seulement 5 points au compteur à ce stade de la saison. En effet, avec les bases solides de la saison 05-06 ponctuée par une finale de Cup, la présence d’un noyau britannique (A. Ferdinand, Harewood, Zamora, Reo-Cocker, Konchesky, Ashton…), un début de mercato à la sauce anglaise prometteur (arrivée de Carlton Cole et retour du souvent imbibé de whisky Lee Bowyer), les fans claret and blue voyaient les choses en grand pour cette deuxième saison dans l’élite après leur détour au purgatoire.  D’autant plus qu’au soir du 31 août les Hammers annonçaient avec une certaine fierté l’arrivée du duo de muchachos : Tevez et Mascherano. Malgré les interrogations dues à l’opacité de cette transaction, avouons que les noms sont alléchants… Hélas pour eux, depuis ce jour le bilan est inquiétant du côté d’Upton Park, aucune victoire en championnat et une sortie de coupe UEFA à coup de pieds au cul par Palerme !
A Charlton on rigole encore moins… pourtant ils avaient raison d’être ambitieux, ils ont signé Djimi Traoré ! Quand on pense que Liverpool a soulevé la C1 avec un joueur comme lui sur le terrain en finale, on ne peut que se persuader qu’en football tout est possible… Un carton rouge pour l’ami dès la première ronde, une seule victoire en sept matchs pour les pensionnaires de The Valley qui éclaire leur long tunnel avec la lanterne rouge ! Les Addicks et le rapide Hasselbaink sont dans l’ascenseur pour la deuxième division et on ne va pas les regretter…
Steve McLaren a quitté le Riverside stadium de Boro et son ancien capitaine Gareth Southgate a pris le relais sans plus de succès. Difficile de faire mieux malgré les arrivées de Woodgate qui ne va pas tarder à se blesser et de Huth qui lui l’est déjà… On notera quand même qu’ils ont battu Chelski et été faire un point à Arsenal ce qui n’est pas forcément donné à tout le monde… perdre à Sheffield United non plus !
St-James Park est toujours rempli, mais pas souvent de joie ! Déjà quatre défaites cette saison pour les Magpies de Newcastle. Michael Owen absent pour un long moment, les dirigeants ont misé sur Oba Martins, Duff et Antoine Sibierski… autant dire que l’efficacité n’est pas prête de revenir. D’autant plus que les clés du jeu sont dans les mains d’Emre, qui sans aucune surprise noircit bien plus souvent la colonne des avertissements que celle des buteurs ! Dommage qu’un club comme celui-ci, soutenu sans relâche par la Toon Army n’arrive pas depuis plusieurs saisons à se mêler à la lutte pour le titre… dont le dernier remonte à 1927 !
Chez les Spurs on a fait des gros transferts, Assou-Ekoto, Chimbonda et Zokora ! Avec des noms comme ça pas étonnant de les retrouver à la 14ème place… quoique les qualités de plongeur dans les surfaces de l’ancien stéphanois Zokora ont permis à Tottenham de prendre 3 points contre Portsmouth. On croyait l’affaire oubliée, mais il semble pourtant bien que les fameuses lasagnes de la saison dernière sont encore sur le ventre de la bande à Jenas, surtout dans le car, trois déplacements et trois défaites… Pauvre Martin Jol, en plus de ne pas être spécialement beau et de parler comme un Omer Simpson enroué, il doit composer cette saison sans Carrick parti à ManU et avec Mido, la vie est injuste.

Y’a mieux à faire

Une CL en 2005 et une Cup en 2006, le parcours de Benitez à Liverpool n’est pas ridicule… Ses incessants changements de formation le sont beaucoup plus, tout comme son entêtement à titulariser le dramatique Reina dans les buts en lieu et place de Dudek. Liverpool est pourtant candidat déclaré au titre et un peu plus de régularité ne sera pas pour déplaire aux fidèles d’Anfield. Tout comme un retour en forme de Jamie Carragher, qui n’est que l’ombre de lui-même depuis ce début de saison. Reste que le génie d’Alonso (but hallucinant depuis son camp contre Newcastle), la classe de Gerrard et le sens du but du virevoltant Kuyt peuvent permettre à Liverpool de retrouver un rang plus approprié à son standing que cette 10ème place. Ah oui j’oublais, Jermaine Pennant, ancien grand espoir d’Arsenal et seul joueur au monde à avoir joué avec un bracelet de prisonnier à la cheville, a posé ses valises (remplies de vodka ?) à Anfield Road. 

Bien repris !

Début de saison vraiment pénible pour Arsenal qui n’a obtenu que deux points lors des trois premières journées. Mais une victoire avec la manière à Old Trafford a remis l’équipe sur de bons rails et semble avoir fait disparaître le «syndrome du Nord» du vestiaire des Gunners qui peinaient à ramener des points de l’extérieur depuis la saison dernière. Wenger vient de fêter ses 10 ans à la tête du club et reconnaît que sa jeune équipe doit encore s’habituer au nouveau stade, très onéreux, d’Ashburton Grove. Au chapitre des transferts, il semble bien que la venue de Gallas soit une très bonne opération, même si l’échange a traîné à cause de l’affaire Ca$h£ey Cole plus connue sous le nom de «Colegate», qui a fait le bonheur de la presse britannique. De son côté Titi Henry n’a pas encore vraiment lancé sa saison, preuve qu’Arsenal peut encore monter en puissance… Théo Walcott attend toujours sa première titularisation. Notons encore le but de martien inscrit par Van Persie face à Charlton.

Sans surprises…

Parti en boulet de canon (quatre matchs et douze points), le Manchester United de Sir Alex Ferguson est bien décidé à reprendre sa couronne qui lui échappe depuis 2003. Après la défaite face à Arsenal et un nul à Reading, ManU a relevé la tête et pris la première place en battant Newcastle 2-0 grâce à un doublé de «Super Sub» Solskjaer. Joli retour au premier plan pour le Norvégien qu’on pensait tous disparu… De son côté, P’tit Louis a fait oublier le départ de Ruuuuuuud et son entente avec Rooney devrait faire des ravages. Le noyau anglais, renforcé par l’arrivée de Carrick, ainsi qu’une défense solide seront une nouvelle fois les  forces de United qui joue dans le plus grand stade de la League… Pour ton agenda, le derby contre Liverpool s’y déroulera le dimanche 22 octobre.
Roman Abramovich n’a pas seulement une jolie femme, douze bateaux, seize maisons et plein de pognon, il a aussi un coeur et s’est dit que c’était quand même dommage que la femme de Sheva s’ennuie à Milan… Deux coups de téléphone et trois virements bancaires plus tard, le tsar est devenu blue mais peine toujours à affoler les statistiques, un seul but depuis le début de saison. Malgré tout, il en faut plus à Chelsea pour peiner et c’est à égalité de points avec ManU en haut du classement que nous les retrouvons. Des espoirs à prix d’or (Obi Mikel et S. Kalou), un Allemand que Mourinho ne sait pas où mettre (Ballack), un bûcheron en mission pour faire du petit bois (Boulahrouz) et un latéral anglais sans fierté (A. Cole) constituent le mercato des Blues. L’homme en forme est Didier Drogba, cinq buts au compteur pour l’Ivoirien dont une merveille contre Liverpool et un travail exceptionnel sur le front de l’attaque.

Surprenant

Everton ne figurait pas vraiment parmi les favoris de cette nouvelle saison mais la bande à Moyes n’a pas encore connu la défaite cette saison. L’arrivée d’Andy Johnson n’est pas étrangère à ce début de saison réussi, déjà six buts pour le chauve qui a poussé Beattie sur le banc… Friands de durs combats, avec des soldats qui ne rechignent pas à la bataille (Neville, Carsley), les Toffees vont ennuyer plus d’une équipe. Liverpool en sait quelque chose puisque le derby a largement tourné à l’avantage d’un Everton victorieux 3-0. L’arrivée dans les buts de Tim Howard ainsi que les prouesses d’Arteta (ex PSG et Rangers) et la vista de Cahill sont autant d’assurances pour la suite de la saison.
Harry Redknapp, le coach de Portsmouth, est un vieux singe et il rit sous sa cape. Donnés relégués en milieu de saison dernière, sauvés par un deuxième tour miraculeux, voilà que Pompey joue les perturbateurs en haut du tableau. Des transferts à foison et bien lourds pour la fiche de salaires du club (Andy Cole, Niko Kranjcar, mais surtout David James, Glenn Johnson, Nwankwo Kanu et Sol Campbell) ainsi qu’un public hors du commun sont les raisons de ce départ très respectable ! Mention spéciale à Pedro Mendes qui a survécu à l’attentat de Ben Thatcher lors du match à Manchester City.
L’équipe la plus détestable et ennuyeuse du Royaume se trouve à Bolton… Doux mélange de dépressif (Ivan Campo), joueurs surfaits et en pleine confiance avec eux-mêmes (Diouf, Anelka), rejetés de leurs anciens clubs (Meité, Fortune) et de vieux croulants postulant à l’EMS (Speed), le tout dirigé par un coach dont on se demande quelle pastille il prend avant les matchs, les vagabonds de Bolton pointent à la troisième place, juste derrière les ténors ManU et Chelsea.

La dernière satisfaction à souligner est le très bon début de parcours d’Aston Villa. Egalement invaincue, l’équipe de Birmingham s’appuie sur un effectif semblable à la saison dernière puisque seul Stilian Petrov est venu les rejoindre. La principale modification est l’arrivée à la barre de Martin O’Neill qui a pour habitude d’avoir sous ses ordres des équipes disciplinées et efficaces. Neuf joueurs ont débuté les sept matchs disputés, il ne fait pas bon être sur le banc à Villa Park ! Milan Baros et Eric Djemba-Djemba (oui oui il joue encore au foot…) en savent quelque chose. Un espoir anglais (ça existe) est particulièrement en vue, son nom : Gabriel Agbonlahor.

Écrit par David Despont